Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 17:37
Perception de l'absence

Et puis je reprends mon souffle, je devine les interstices du vide qu'il me faudra combler pour parvenir a continuer de vivre avec cet air serein malgré tout ce que je ne vis pas, malgré tout ce que je ne vis plus. Et puis je dépose mon âme au creux de tes reins pour que tu ne la laisse pas s'évaporer complétement, même si je me suspends dans d'autres senteurs olfactives, même si je me suspends vers l'ailleurs. Alors je dessine une vie qui ne pourra pas durer très longtemps mais qui sans doute m'aidera pour quelques temps, mais qui m'aidera sans doute pour encore quelques temps. Alors je retire les douleurs mécaniques de mon esprit, je défie les abjectes et fallacieuses pensées qui occupent mon vide membrane. J'aimerais ne plus être je crois, ne plus être ce type un peu vain, ne plus être cette morphologie un peu terne, j'aimerais mieux ne pas comme disait l'autre. Mieux ne pas.

Partager cet article
Repost0
24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 16:52
Douleurs répétitives

J'ai effacé les traces de mes yeux sur les larmes des autres. La nuit on entends plus que des murmures succincts, des entrechats de voix. De la vie qui lasse. J'ai rassemblé les membres que j'avais disséminé un peu partout, effacé les traces de ma présence dans l'esprit d'autrui. Parfois on pourrait croire que la vie n'existe plus. Peut-être pas. Je bois des verres d'un vin qui a la couleur d'un sang de naguère. Je vois des guerres ou s'affrontent de pauvres petits squelettes qui n'ont plus la parole. Je devine le soleil a travers un vitrail d'une église de naguère. La plainte vient de loin, comme des cris un peu vains, qu'on ne peut oublier. Des voitures meurent sur des murs de métal. Un homme croque des glaçons dans une langue qui n'existe pas. Des cancers regardent un peu lointain, une vie qui se déconstruit. Des douleurs sarcastiques se font jour en pleine nuit. Un homme vacille dans une langue étrangère. Les vagues parfois redoublent sur la ville un peu terne. De la mélancolie on ne peut s'extirper. Une rumeur n'enfle pas comme éteinte en plein vol. On dirait que le souffle raréfie la parole. J'ai dessiné mon âme à l'ombre de tes pensées. Laisse moi me suspendre. Aide moi suspendu.

Partager cet article
Repost0
24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 16:49

http://laregledujeu.org/files/2012/05/Moonrise-kingdom_Wes-Anderson.jpg

 

Je tiens ta main dans le vide. Dévide les douleurs de mon âme sur le sable. Le sable que j'inspecte pour chercher les traces de tes pas. Je marche sur les pavés de la ville aux remparts ou j'erre parfois la nuit pendant que les gens dorment. Je tiens la main du fantôme qui vogue sur les flots. Le soleil joue avec les nuages, parfois le vent balaie le sable en un léger tourbillon. Je n'ai pas bu depuis des jours quand je rencontre l'alcoolique sur la jetée. Je n'ai pas vu ma fille depuis des jours quand je la rencontre au coeur de la cité intra-muros. Le tout petit enfant frisé parle dans un téléphone portable. Les nuages passent et repassent dans le ciel. La mer vient mourir au pied des rochers puis repart au loin. Le vent fouette le lieu ou le curé sourd et hémiplégique a taillé des visages pendant des dizaines d'années.Des enfants hurlent dans le petit parc. Le jour se lève. Et puis un autre. Le jour se couche. Et puis un autre. J'attends que le fantôme vienne déposer sa main dans la mienne. Des nuits se couchent sur des vies en sursis. Nous sommes loin l'un de l'autre, si prêt l'un de l'autre. Des cerfs-volants tournoient dans le ciel. Des surfeurs caressent les vagues. Le tout petit enfant court sur le sable. L'alcoolique vacille sur les remparts. L'eau coule entre les pavés. Les bateaux s'effleurent  dans le port. Ma fille me dit on ne te voit plus. Je cherche les voitures qui parlent dans le noir. J'attends le fantôme pour me tenir la main. Nos pieds nus crissent le sable. La marée descendante. Des vies monotones qui attendent un éclair. Nous sommes des conquérants de l'impossible. On s'enfonce dans la mer. Je crois que je n'aurais bientôt pu pied me souffle le fantôme à l'oreille. Je hausse les épaules en regardant la lune pleine. Et puis je tiens sa main plus vigoureusement et on continue d'avancer. Je crois que plus rien ne peut nous arrêter. Plus rien ne peut nous arrêter. Je vais devenir fantôme pour te retrouver. Devenir fantôm et te retrouver.

 

 
Partager cet article
Repost0
23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 10:36
La vie sursis

Alors ça finira comme ça, je crois, ça finira comme un truc un peu honteux dont plus personne ne se souvient, ça finira comme ça n'aurait pas dû commencer, comme ça n'aurait jamais du terminer, la vie n'est pas faite pour les gens comme moi, la vie est faite pour les gens pleins de certitude, la vie n'est pas fête pour les ahuris comme moi qui se demandent encore pourquoi ils sont sortis du ventre de leur mère, alors je bois des picons pour oublier ce que je fous la, une fille assez jolie dans le genre de la plus belle femme du monde une petite brune avec pas trop de cheveux, dit qu'elle me connait mais je la vexe en lui expliquant que je n'ai aucun souvenir d'elle. Ca continuera comme ça je crois, je vais renverser les tables, et puis passer mon temps dans le pays qui n'existe pas au milieu des fantômes qui ne peuplent pas les rues. Je rêve de vies qui n'existent plus, j'écris des lignes que personne jamais ne lira, j’écris des phrases que plus jamais personne ne lira, le monde est une souffrance que je ne mérite pas. Je traverse des haies qui ne se dressent pas, je parle a des squelettes qui ne me répondent pas, j’atteins des sommets inutiles qui ne se franchissent pas, je me rends compte a quel point mon cauchemar est inutile, je me déverse dans des rivières qui ne coule plus. Je trouve refuge dans la littérature des autres, je continue d'empiler des livres dans le placard ou je vis, j'écris sur des affiches au feutre transparent, je cris dans un désert que plus personne ne traversera, j'écris dans un désert que plus personne ne foulera. Il restera le brouillard, un brouillard définitif. La vie est une défaite que je ne maîtrise pas.

Partager cet article
Repost0
17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 17:06
Moments inutiles

La vie continuera avec ou sans toi. Avec ou sans toi. La vie continuera, il y aura des jours de n'importe quoi, des illusions qui ne prennent plus forme. Je compterais les jours, je décompterais les nuits, je compterais les nuits, je décompterais les jours. La vie continuera que tu le veuilles ou pas, la vie continuera même si tu ne le veux pas. Les jours inutiles succèdent les uns aux autres, comme des vies parallèles, de petits moments éphémères qui ne sont que des images déjà jaunies et cornées. Déjà écornées sans doute. La fin du début. Des jours qui n'existent plus, des moments volés au reste du monde, des pas feutrés sur le pavé de Belleville. En fin de compte, c'était juste cela, en fin de compte. Tout a la fin, tu te souviendras de cela, tout a la fin, dans pas si longtemps sans doute, tout a la fin, alors même que la vie sera la plus belle que tu aies jamais vécu, alors que tu écriras tes dernières lignes volées a la mort, alors que tu siroteras le meilleur vin que tu n'es jamais bu, alors que le printemps sera le plus beau et le dernier des printemps, alors que le souffle sera presque le dernier sans doute, tout à la fin tu te souviendras de cela, tout a la fin, tu te souviendras d'un quai de gare, d'un corps qui s'éloigne dans un tunnel vaguement sordide, tout à la fin. Tout a une fin. Tu te souviendras de tout cela, des couinements un peu rigolos d'un sommier pourri, des cris un peu rigolo d'une fille irréelle, des odeurs extatiques de sa peau, tu te souviendras quand ce sera la fin. Ou peut-être que tu ne te souviendras plus, mais bon ça m'étonnerait que tu vives aussi vieux. Pour ne plus te souvenir. A moins que ça te vienne jeune. Je crois que quand ce sera la fin, tu te souviendras de tout cela et sans doute que tu te diras que même si toutes les vies ne peuvent être vécu, tu en auras vécu le maximum. Tu déposeras un joli sourire sur ta gueule de con et tu te diras que si toutes les vies ne peuvent être vécues, tu auras fait de ton mieux et le maximum. Un chant sous la douche, un cri dans le matin, une main sur un front, des voix au téléphone, des transports amoureux. Oui tu t'en souviendras quand la fin viendra. Tu te souviendras de l'émoi. Crois-moi tu t'en souviendras.

Partager cet article
Repost0
13 août 2015 4 13 /08 /août /2015 19:30
Little bit

Les mots viendront alors que je ne les sens plus entre mes doigts, tu sais la plus belle femme du monde disait toujours que j'étais écrivain et je sais que ce n'est pas vrai parce qu'il a toujours fallu, tu te souviens il a fallu toujours que je trouve une amorce comme dirait les pêcheurs, il a toujours fallu et ce ne fut jamais tout à fait ce que j'aurais voulu. Ecrire, c'est juste cela tu sais, écrire tu sais c'est juste cela, cette impression de déjà vu qui nous revient en mémoire, enfin tu vois, parce que la vie n'est pas grand-chose en fin de compte, surtout la mienne, la vie n'est plus grand-chose, la vie est une fragrance que je ne suis pas capable d'appliquer. Une expérience de laquelle je n'aurais jamais été capable de tirer la moindre morale. Les mots viendront ou reviendront, ils reviennent toujours, il partent presque toujours mais ils reviennent toujours. Les mots ne me lâchent plus, alors je laisse se promener dans mon cerveau usé, je les regarde prendre possession de mon âme, me dévorer tout cru. Les mots ne m'auront servi a rien en fin de compte, et a tout sans doute, les mots me reprennent la plus belle femme du monde après l'avoir déposé sur mon palier. Je ne connaîtrais jamais la sérénité ni l'absolu bonheur mais grâce aux mots je l'aurais un peu approché. Une légère félicité. Grâce aux mots je t'aurai approché. Grâce aux mots je t'aurai approché.

Partager cet article
Repost0
10 août 2015 1 10 /08 /août /2015 18:53
La vie qui manque

Bordel il fait chaud hein capitaine même avec le vent qui souffle un peu, il fait sacrément chaud ! Aussi chaud que dans le trou du cul d'un éléphant, je réponds alors que le petit jeune me dépose mon troisième café de la matinée. Je viens de lire cette phrase quelques pages auparavant j'explique au gamin, le bouquin se passe en floride, bordel gamin la floride, on dirait la fosse sceptique du monde, des moustiques, une putain de chaleur, une humidité et des alligators. Je passe mes matinées en terrasse maintenant, le gamin m'apporte quelques cafés, je lis une partie de mon livre quotidien, et parfois on discute un peu. Je ne sors plus que le matin, parce que je sais que les poivrots du port - c'est a dire la quasi-totalité de ses habitants - soignent leur gueule de bois. Je suis devenu une sorte d'ermite, je ne sors plus du bateau, au fond la littérature est le seul truc qui m'aura toute ma vie tenu en vie, ce bateau est une bibliothèque ambulante d'ailleurs, et donc je lis des livres. Une fois par mois je pars a la ville acheter quelques tonnes de livres. Il en tenait une bonne le petit magicien hier soir, me dit le gamin, il me fatigue capitaine si vous saviez, il parle encore du fantôme, il dit qu'elle ne l'aime pas mais que lui au moins il la voit encore. Je jette un sucre dans mon café et je regarde l'horizon qui commence a me gonfler, toujours ce soleil a la con en ligne de mire, j'ai envie de l'hiver et de l'automne, a moins que ce ne soit l'inverse. Il a peut-être raison je dis au jeune, c'est sans doute la vérité. Le vieux lui il dit que maintenant que vous pourriez picoler autant que vous voulez c'est curieux que vous ne picoliez plus. Il a raison le vieux, je pourrais aller me murger tout les soirs, je sais qu'aujourd'hui ça ne poserait plus aucun problème. C'est quoi votre putain de blocage capitaine, me demande le petit jeune. Vous pourriez vous laisser un peu aller désormais, le fantôme ne viendra plus, on le sait vous et moi, je pourrais vous servir autant de picon que vous voulez en boire, autant de gin-gini que vous pouvez en boire. Je suis lessivé mon garçon je dis au petit jeune, je suis trop fatigué pour toute cette comédie, même écrire me prend l'énergie que je n'ai pas, je n'ai jamais été trop doué pour la vie et les sentiments. SI je me mettais a boire je deviendrai encore plus con que je ne suis, et je lâcherais pas l'affaire. Je suis trop jeune pour vous comprendre, je suis trop jeune pour ça vous savez, je peux pas m'imaginer sacrifier ma vie, je ne peux m'imaginer refuser de vivre a cause d'une gonzesse. Je termine mon café. Il me reste assez peu de pages a lire de mon livre. Je le terminerais plus tard, j'aime bien garder la fin d'un livre. Finir au réveil. J'aime bien m'arrêter juste avant la fin et la garder pour plus tard. La ou tu me déçois mon petit gars c'est que tu n'as rien compris, tu subis peut-être trop l'influence du magicien et du vieux collé au zinc, tu n'as peut-être pas toute les cartes entre les mains mais il faut que je te dise quelque chose auquel tu dois réfléchir pour plus tard. Je ne sacrifie rien du tout et crois-moi ou pas mais je n'ai pas le mauvais rôle. Tu sais c'est presque a gerber comme je n'ai jamais le mauvais rôle. C'est toujours moi qui m'en sort le mieux, crois moi, toujours moi qui m'en sort le mieux. C'est pas juste mais c'est comme ça. C'est pas juste. Mais c'est comme ça. C'est vraiment comme ça.

Partager cet article
Repost0
6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 20:24
Des pas dans le vide

Je devrais peut-être retourner dans le pays qui n'existe pas pour voir des gens qui ne vivent pas ou qui n'existent pas, je devrais sans doute y retourner encore un peu. Pour goûter à la pluie, pour retrouver des yeux vides qui ne me regardent pas, pour retrouver une irréalité qui m'échappe un peu au bout des doigts en ce moment. J'écoute des groupes qui n'existent plus dans mes écouteurs alors que je traverse la seine dans une douce euphorie que je ne m'explique pas. Je croise des allumés qui courent alors que la chaleur est resté prégnante toute la nuit. J'aime paris vide de l'été, je crois que j'aurais passé tout mes étés à paris depuis le début de ce siècle. Je me réfugie dans les livres alors que le chauffeur de bus s'essaie a battre des records de vitesse dans la descente de la rue de ménilmontant. Je reste dans mon bureau au politburo à l'écart des conversations, je ne pense a rien, je pense un peu au fantôme, je pense beaucoup au fantôme. J'ai toujours des putains de remugles de cette éducation chrétienne à la con, je paie pour tout le reste je me dis, je paie pour tout mes adultères, pour toutes les souffrances que j'ai infligé, pour les larmes que j'ai provoqué, je dois payer pour tout cela, je dois payer pour mes mensonges, pour mes vols, pour mes tromperies, pour ma lâcheté quotidienne. J'imagine que ma sérénité vient de la, de cette absolue nécessité de ne plus croire, de ne plus espérer, j'imagine que ma tranquillité vient de la. Je dépose un sourire crétin pour donner le change, je repose mon âme dans une boite en carte, je dispose de ce qu'il me reste a vivre en me laissant bercer par les vagues. Le soleil se lève sur le palais de justice et la seine un peu plus loin, j'ai cru à un soupçon de vie, j'y ai cru, sans doute que ce n'était pas raisonnable, sans doute que je ne suis pas raisonnable, mais j'ai approché la vie, un tout petit peu, sans doute que j'ai approché la vie. Un peu approché la vie. Un petit peu sans doute.

Partager cet article
Repost0
3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 19:47
Coloration en demi-teinte

Je reste un peu idiot chez la marchande de journaux de la rue de ménilmontant qui chante toujours des chansons d'un autre siècle que je ne connais pas. Que ce soit les chansons ou le siècle. Je reste un peu idiot car une femme qui raconte sa vie a la marchande de journaux - il faut dire que chez la marchande de journaux il y a toujours une femme qui raconte sa vie a la marchande de journaux ou alors c'est la marchande de journaux qui raconte sa vie a une cliente - enfin bref après que j'ai dis un truc du genre quand j'étais jeune ma grand-mère lisait point de vue image du monde, c'est après que la femme qui erre dans la boutique à demandé ce qu'elle pouvait acheter pour sa mère et donc j'ai récité les journaux que lisait ma grand-mère quand j'étais jeune, c'est a dire point de vue image du monde, notre temps et la sélection du reader's digest, et donc après que j'ai dis ça la marchande de journaux dit c'est dingue vous voulez ma place vous avez donné exactement les journaux que j'aurais donné, et donc pour rebondir j'ai haussé les épaules et j'ai dis a la marchande de journaux qui chante tout le temps, vous savez quand j'étais jeune c'est ce que lisait ma grand-mère et c'est vrai que j'étais jeune car ma grand mère a du mourir quand j'avais 25 ans et quand j'allais passer du temps chez elle c'est que j'étais jeune, il y avait pas le tgv a l'époque, c'était des trains sans fin et je finissais en stop s'il n'y avait plus de car et du coup la marchande de journaux a laquelle je tends ma monnaie pour mon libé du samedi me dis ne dites pas quand vous étiez jeune mais vous êtes toujours jeune. Et là je reste un peu idiot en me demandant ce que la cliente veut pouvoir dire après qu'elle est lâché : Mais monsieur avec le physique que vous avez, vous paraîtrez toujours jeune. La marchande de journaux semble penser que c'est un compliment vu le clin d’œil qu'elle me fait en rigolant. Je me barre courageusement de la boutique et alors que je redescends la rue de ménilmontant pour rejoindre la rue des Pyrénées j'essaie de comprendre ce que ça voulait dire. J'ai un moment de pure nostalgie brutale, ce genre de moment ou on se demande pourquoi on est en vie et ou on a juste envie de se couper les veines, enfin bref un moment de déprime brutale qui ne dure que deux secondes. Je pense au fantôme qui aurait dit mais elle te draguait espèce d'andouille. Je lui aurais répondu en haussant les épaules mais arrête de croire que toutes les bonnes femmes me draguent. Je souris et en même temps j'ai envie de me pendre. J'ai un peu de pur bonheur et un instant de pur douleur. Alors que je rejoins ma rue ou des cars de crs ont chassé les dealers pour surveiller les migrants qui ne resteront pas vingt quatre heures dans le local qu'ils ont squattés, je me demande ce que voulait dire la cliente chez la marchande de journaux. J'ai peu être un physique de vieux. Ou peut-être pas. On verra bien assez tôt. On verra bien assez vite. Enfin on verra.

Partager cet article
Repost0
2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 12:58
A côté de moi

Les jours semblent se mélanger dans une inexorable fuite en avant. Il y a plus de 200 jours que je n'ai pas entendu la voix de la plus belle femme du monde. Je sais qu'un jour il y aura deux mille jours, il y aura des semaines et des mois. J'essaie de me souvenir. Une part de moi me dit qu'un jour je l'entendrai de nouveau et que je la reverrai. Tout mon être pense ainsi en fait. Alors je continue de vivre a côté de moi parce que je n'ai pas trop d'autres choix, alors je continue de regarder les jours et les mois qui passent ou ceux a venir. Ma vie de songe ne connaitra jamais de fin, je suis un peu triste pour ceux qui pensent que je vis auprès d'eux, je suis un peu triste car je ne serais jamais plus moi-même, jamais plus tout a fait vivant. Je ne me plains pas, je ne me morfonds pas, je fais partie du troupeau des gens qui n'auront pas tout à fait choisi. Je crois que je ne suis ni heureux ni triste, je crois que j'ai toujours su que ma vie serait ainsi. Peut-être bien que ça remonte a l'éducation, cette espèce de culpabilité prégnante et ce goût pour la défaite. Je vais peupler ma vie de songe, d’événements passés et a venir, au fond qu'est ce que la vie si ce n'est un éternel recommencement, comme si chaque année remplaçait l'année précédente par une vie identique. Bien sur je vais embrasser d'autres lèvres, je vais caresser d'autres seins, bien entendu je vais donner l'impression que je suis heureux et en vie, au fond j'ai toujours su que ça finirait ainsi et je l'ai accepté, je le savais sans doute avant même que ça ne commence. Mais ça n'a pas d'importance. J'ai vécu ce que je voulais vivre, nous avons vécu ce que nous voulions vivre, elle m'a tenu par la main alors que le cercueil de ma mère descendait en terre. Je l'ai regardé dormir. Je lui ai posé ma main sur le front quand elle en avait besoin. Et ça ne s'effacera pas. 9a ne peut s'effacer. Alors je vais continuer de vivre a côté de moi puisque ma vie est avec toi. Je vais continuer de vivre avec toi. Puisque ma vie est près de toi. Tout près de toi.

Partager cet article
Repost0