Marolles.

J’ouvre un œil et je ressens ces deux sensations qui vous étreignent quand vous émergez d’une nuit de forte alcoolémie : Une irrépressible envie de baiser et la promesse, maintes fois déjà édictée, que je ne boirais plus jamais. Ou du moins que je ne boirais plus jamais autant. Cette illusion, que l’on peut s’arrêter, que la prochaine fois, je saurais me canaliser, être un buveur contenu. Bien entendu, ça n’arrivera pas. Je repousse la couette, assimile que je suis dans mon lit, dans ma chambre, dans l’appartement que je partage avec mes colocataires. L’appartement est situé sous les toits - nous avons tout l’étage - c’est grand mais c’est un peu triste, il n’y a que des vasistas dans les chambres et de toutes petites fenêtres dans le grand salon qui n’apportent aucune lumière. Reste une vue imprenable sur le ciel gris. Et à Bruxelles, le ciel est souvent gris, comme recouvert d’une mélancolie, d’une joyeuse, ténébreuse et endiablée mélancolie. Qui périra par le houblon.