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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 19:41

Le type me regarde et me dit vous comprenez monsieur drink je vais demander le divorce, ce n'est pas possible, ma femme ne veut pas venir, elle veut rester au pays, monsieur drink vous savez ce que sait, un homme fort comme vous, je n'ai pas touché une femme depuis 15 ans.  Je vais a beaubourg pour voir le spectacle de cette fille avec laquelle j'ai dansé, je regarde ces gens qui dansent sans se connaître, et je me rends a quel point j'étais mauvais dans le spectacle il y a quelques années. Pendant mon sommeil j'ai des visions de visite, de vies tourmentées, je suis sur un bateau, je suis sur le port. Je me demanderais si je te reverrais jamais. Je ne crois pas. Vous êtes un ange monsieur drink me dit la femme qui a des lèvres pas naturelles, qui a joué dans quelques films oubliées, qui fut l'épouse d'un ministre obscur. Vous êtes la personne la plus adorable que je connaisse. Je sens l'ivresse a la troisième pinte, je me sens si loin de mes collègues, si loin de leur jeunesse, de leur naïveté, si loin de ce que je ne suis plus depuis longtemps. Ils ont beau dire que j'ai trente ans et des poussières, je sais bien que ce n'est pas le cas. Avec la nouvelle salariée, on fait et on refait les comptes, on fait et on refait les additions, on fait et on refait les soustractions, ça commence bien je lui dis, tu es la depuis un mois et on ne va pas pouvoir te payer. Elle rigole et je me demande si a 25 ans j'aurais rigolé aussi. Je ressens une curieuse fatigue comme une lassitude qui ne veut pas dire son nom, je ressens comme une impression que je ne suis plus tout à fait dans la vie. Je pars et je suis sans doute un bourré, je lâche mes collègues qui me demanderont le lendemain pourquoi je suis parti. Dans le métro je vois les affiches pour le festival qui se déroule dans cette ville ou je ne retournerais sans doute jamais, et puis je me dis que cette année je ne recevrais pas le catalogue. Il y a quelques années j'avais failli aller voir david peace présenter sa trilogie. Comme je suis bourré je mets trois plombes a rentrer chez moi, je m'endors a chaque fois dans le métro, je m'endors dans le bus et quand j'arrive enfin devant ma porte c'est pour m'apercevoir que j'ai oublié mes clés au politburo.  Je marche dans la nuit. Je suis fatigué. Mais je me rends compte que je dois me laisser vivre. Ou mourir, je ne sais pas encore. 

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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 06:50
Jours divers

Le garçon tout maigre n'en peut plus de rigoler et me dit sacré drink. On est aux pieds des tours jumelles de la porte de bagnolet, balayé par un vent marin, alors que le bruit des balances du premier groupe parvient a nos oreilles. On parle d'un type qui dirige un rade sur montreuil ou l'on doit aller à une fête vers la fin août et garçon tout maigre m'a lâché tu vois le genre du gars qui tient le rade, son troquet s'appelle le montana. Le montana me fait immédiatement penser à l'état américain et à l'école de missoula. Harrison, ford, crumley, tout ça tout ça. C'est un café littéraire ? j'ai donc demandé a grand garçon tout maigre qui est parti d'un éclat de rire tonitruant. Je monte jusqu'au quatrième étage du politburo, c'est comme tout les tafs plus tu es haut plus tu es important, autant vous dire que je suis au premier étage. Le rez de chaussée n'était pas libre. Je m'assieds et je ferme la porte du bureau de chef, elle me sourit et puis viens s'assoir autour de la petite table ronde qui vous montre que l'on parle d'égal à égal. Plus de bureau pour créer une sorte de séparation factice. On a un petit problème drink elle me dit en prenant un air un peu las. Le "on" veut dire que j'ai un petit problème mais comme nous sommes une équipe la chef partage ma charge. C'est beau je me dis en rigolant intérieurement. Quelqu'un dont tu t'es occupé a saisi le service client. Il y un air service client au politburo je l'interroge en prenant un air totalement ahuri. Drink me dit garçon tout maigre on parle d'un bar de montreuil mon gars. C'est pas des poètes. Le bar s'appelle ainsi car le type se prend pour tony montana. Le groupe que j'aime bien termine la balance, je reconnais la guitariste qui sort dehors. Garçon squatteur qui parle par onomatopées vient me claquer une bise. Mais c'est qui tony montana je demande a grand garçon tout maigre qui fait des yeux ronds en tirant sur son pétard et alors que sa copine vient me faire une bise. Garçon qui parle par onomatopées et qui met une petite demi-heure a dire une phrase que vous crachez en trois secondes me tend sa canette comme si j'avais besoin de boire de la bière très forte et dégueulasse. Un autre squatteur vient nous dire bonjour celui qui s'est fait casser la gueule par une milice privée envoyée par le propriétaire. Il n'a pas de trace apparente sur le visage et il a l'air un peu triste. Mais il a toujours l'air un peu triste en même temps. Bon alors c'est qui tony montana les gars, j'ai l'impression d'être la seule personne au monde a ne pas le connaître. Après un échange fructueux avec monsieur drink, alors que j'ai exprimé un point de vue qui visiblement heurtait les convictions de votre employé, celui ci est devenu totalement furieux et m'a dit "quand vous serez au pouvoir, vous pourrez tous nous passer par les armes si c'est ce que vous voulez" et puis il a ajouté "allez donc prier a l'église d'a côté c'est saint nazi du chardonnet vous reverrez des amis de la grande époque de la rue lauriston". Je rigole. Pas ma chef. Deux jours auparavant lors de la grande comédie de l'entretien annuel je lui exprimais mon désir de partir, loin de tout, elle m'expliquait qu'elle serait vraiment triste si je m'en allais. Tu lui as vraiment dis ça ? Oui je réponds c'est même assez étonnant c'est précisément au mot près ce que je lui ai dis. C'est épatant. Oui j'ai dis ça je reprends alors que ma chef essaie de retrouver sa respiration, j'ai écouté pendant un quart d'heure ses considérations nazies et puis a la fin j'ai craqué. Drink me dit garçon tout maigre, tony montana c'est le personnage d'al pacino dans scarface tu vois le genre. Le mec se prend pour al pacino dans scarface enfin pour son personnage. Mais dans le scarface des années 30 le nom du personnage c'est pas tony montana j'interroge. Et puis je suis un peu triste pour al pacino. Voila un acteur de théatre, un grand acteur de théatre, qui a joué dans des chefs d'oeuvre comme un après-midi de chien ou panique a needle park, qui a réalisé un film formidable d'après shakespeare, et tout ce qu'il restera de lui c'est le personnage grotesque d'un film gluant et bouffi de de palma. Idole des bulbes mous. Un type sort dehors et dis que le concert va commencer. En tout cas je dis a garçon tout maigre, ce patron de café il a des goûts de chiottes en matière de cinéma. La responsable du service m'a appelé et demandé si ça me semblait crédible reprend ma chef. J'ai dis que tu étais l'idole ici, que tout le monde t'adorait, que des gens viennent tout les mois pour te voir, que tu as plus de cadeaux a toi tout seul que tes vingt collègues réunis. C'est pas faux je dis. Mais qu'est ce qui t'a pris ? elle me demande. C'était un nazi je lui explique. Ma chef me regarde. Tu as raison drink je vais répondre à la dame bien casse-burne du service clientèle que c'était un nazi. Dis-lui que j'avais mes règles je propose. J'ai besoin de vacances me dit ma chef. Moi j'y vais j'ai mes règles je dis en me levant de ma chaise.

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 20:59
La vie loser

Comme je ne suis pas quelqu'un de foncièrement bon je me fous de la gueule de la neuneu du politburo, celle qui n'a jamais croisé une putain de neurones dans toute sa vie. Une maladie assez foudroyante je lui explique quand elle me demande ou sont passés mes favoris et mes cheveux. Vous êtes tellement sympa monsieur drink me dit la femme qui revient d'argentine, j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi souriant et détendu que vous. Alors qu'elle m'offre son cadeau qui a traversé l'atlantique je me demande si je suis totalement dingue ou si je souris pour ne pas pleurer. Le matin j'ai regarde le ciel bleuté se découper sur l'hôtel-dieu. C'est juste pas possible je me suis dis, c'est juste pas possible. Je regarde les avions qui ne partent plus et je me demande si je vais aller pour deux ou trois jours au sud. Après les deux jours de boulot je me dis, il faudra que j'aille voir cette formidable librairie, je me souviens assez précisément ou elle se trouve. Il y a des banderoles sur l’hôtel dieu pour ne pas qu'il ferme l'hôpital, bordel je me dis, qui voudrait se faire hospitaliser dans cet hôpital ou les chambres pour deux personnes sont grandes comme un placard a balais. Je regarde les avions qui s'annulent, je regarde ceux qui ne partent pas, il va falloir que je me lève a l'aube pour choper un putain d'avion. Je regarde les gens qui passent, les dingues qui courent dans le petit matin devant le palais de justice, les deux touristes matinaux qui se lèvent a 6 heures pour se prendre en photo devant le pont au cadenas vide. Je regarde ces gens habillés en mariés qui font des photos dans le jardin de l'archevêché derrière notre dame alors que je le jour se lève. Je traite de nazi un cycliste qui tente de m'écraser alors que je traverse au feu rouge. Ma vie n'est que légèreté et hébétude, je suis de plus en plus furieux contre moi-même, je suis de plus en plus en désespéré a l'idée de ne jamais revoir le fantôme. Je n'ai pas de meilleur cause que de penser au fantôme, je n'ai pas de meilleur cause que de t'attendre. Je me regarde, loser de ma propre attitude, je me regarde pathétique et furax. Pathétique d’être furax ou furax d'être pathétique. Je regarde le panneau et même mon avion est annulé, même les pilotes suicidaires ne veulent pas de moi a bord. Je regarde la seine qui continue de baisser, je regarde mon âme qui ne veut plus parler. Je pense a la plus belle femme du monde et je me dis que je n'ai pas de meilleur cause. Pas de meilleur cause que d'attendre une femme qui ne reviendra pas. Ma femme qui ne reviendra pas.

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 21:25
Le niveau de la seine

Bordel t'en as pas marre je me dis tout les matins regarder la seine sur le pont, jeter un œil sur l'hôtel-dieu, regarder jussieu au loin, bordel t'en as pas marre chaque matin. Traverser la place de l’hôtel de ville en descendant du 96 ou de la ligne 11, traverser cette place toujours occupé, pour l'instant et depuis un sacré bout de temps c'est par la patinoire. Le jour se détache maintenant dans le ciel, il est un truc comme 7 heures du matin. Un jour sans elle, je me dis, une journée sans sa voix, une journée sans toi. Je ne pense pas a la journée qui m'attends, je ne sais pas que je vais recevoir encore une bouteille de vodka des sœurs polonaises et leur dire qu'il faut arrêter, recevoir ces bougies qui sentent bons et me dire oh ça plaira au fantôme. Je me dis que je vais continuer la fuite en avant, j'ai postulé a tout ce qui était possible au boulot, je bosse un samedi sur deux pour avoir des semaines de six jours et ne plus penser a rien, et puis je dis bien sur oui a porto après amsterdam et cologne. La semaine dernière quand je suis allé a amsterdam, j'aime pas amsterdam comme j'aime pas la flandres, je suis descendu du train et j'ai rejoint l'hôtel il était tard et mon collègue n'arrivait que le lendemain matin et je me suis un peu perdu dans la ville, il faisait nuit, les flamands étaient comme des playmobils dans leur ville propre et chiante. Avec leur canaux fades et déprimants. Le lendemain j'ai rencontré des français qui vivaient là et j'ai repris le train sans avoir le temps d'envoyer une carte postale au fantôme et je me suis détesté. Le matin quand je passe sur le pont de l'archevêché c'est tout vide, parfois je crois une ou un dingue qui fait son jogging mais sinon c'est vide, ou alors un touriste qui s'est levé pour faire des photos avec un pied, des photos de tout ces cadenas a la con et de notre dame en arrière-plan. J'aime bien le matin, ne voir personne dans la rue, personne dans le bus et arriver au politburo ou tout est calme. Souvent mon collègue qui prépare le café du matin est déjà là car il vient de super loin et je crois qu'il a un train toutes les heures, du coup il vient super tôt pour ne pas arriver en retard. Je bois mon café pendant qu'il me parle de fleurs et de voitures, qui sont juste les deux sujets qui m’intéressent le moins au monde. Les deux heures pour rejoindre cologne, je termine le knausgard funèbre et un peu épique malgré tout. Rejoindre l'hôtel et regarder la cathédrale dans un froid sibérien. Parler français avec le chauffeur de taxi qui a vécu a saint étienne. Rencontrer des français un peu raides qui vivent là. Et rentrer le soir en train. Regarder le quai a liège en ayant envie de descendre. Ma vie est devenu cette fuite qui ne veut pas dire son nom, cette vie qui ne veut plus dire son nom, ma vie n'est remplie que de mots que j'écris sur un écran, de souvenirs si prégnants, ma vie est une suite de scène que je ne joue pas, ma vie est une plainte mélodieuse qui ne veut pas dire son nom. Ma vie est un chant d'amour dont je ne veux pas lâcher la dernière note. Je regarde le niveau de la seine, je regarde l'île saint louis ou mon grand père est né au début du siècle, je regarde au loin, la ville qui se réveille. Je regarde un peu partout comme si j'allais voir quelque chose. Je regarde et j'essaie de deviner ton visage qui se dessine dans le jour naissant. Et puis j'entends ta voix et je construis ton corps. Et je me plonge dans tes cheveux et je me noie dans ta chatte, dans tes seins, et je me perds dans ton coeur. On dirait bien que la seine remonte un peu. On dirait bien que tes lèvres s'animent quand je te pénetre. On dirait bien que tes yeux deviennent comme des boules de billard. Ma vie est remplie de tes souvenirs. Ma vie est remplie de toi. Juste de toi. Ce sera parfait comme ça. Juste parfait comme ça.

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 21:03
Cache cache

Se cacher est un plaisir, ne pas être trouvé une catastrophe. Je passe une petite nuit d'insomnie sur cette phrase de winnicott. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau. Se cacher est un plaisir, ne pas être trouvé une catastrophe, je passe une bonne heure dans la nuit belleville, alors que l'angoisse m'étreint, alors qu'il y a des siècles de cela ce même jour ma mère devait attendre que je finisse par sortir. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau. Je suis né vers les six heures du matin, et je me dis qu'il y a des siècles de cela ma mère devait connaître une insomnie parsemée d'un peu d'angoisse peut-être, alors que j'allais naître, et j'essaie de vaguement établir un lien alors que j'écoute la vie de winnicott ce pédiatre psychanalyste. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau. Je regarde la nuit je me dis qu'il y a des siècles de cela ma mère accouchait et je me dis que je ne suis jamais resté si longtemps à l'hôpital que pour ma naissance. Le 17 j'étais encore là, le 18 nous étions encore là, le 19 nous étions encore là, le 20 j'étais encore là, le 21 ma mère et moi étions encore la, le 22 nous étions encore là, le 23 ma mère et moi étions encore là, le 24 j'étais encore là, le 25 nous étions encore là, le 26 je crois que nous allions sortir sortir de l'hôpital. Nous sommes sortis le 26 ou le 27, je ne sais plus, ma mère pourrait sans doute me répondre mais je crois bien qu'elle est morte, mon père pourrait sans doute ne pas me répondre, car mon père est comme moi ou moi je suis comme lui, enfin j'étais comme lui, je crois bien qu'il est mort, donc mon père aurait été incapable de me dire quel jour nous sommes sortis de l’hôpital ma mère et moi parce que mon père ne faisait jamais attention ce genre de choses. Je sais juste que mon premier noël j'étais avec ma mère à l'hôpital. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau. Mes collègues me regardent tous totalement ahuris, surtout ceux qui ne savent pas, surtout ceux là. Mes collègues me regardent tous totalement ahuris même ceux qui savent, même ceux là. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau. Alors je regarde les roses et j'esquisse un sourire, alors je regarde ce bouquet de roses posé sur mon bureau, alors je regarde le bouquet de rose et je deviens tout rouge. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau, je sens mes joues qui se réchauffent, il y a un bouquet de roses qui me dit son amour, il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau. Il y a une carte mais je n'ai pas besoin de la lire. Il y a un bouquet de roses que je ne mérite pas. Il y a un bouquet de roses et je ne te mérite pas. Il y a un bouquet de roses posé sur mon bureau.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 18:58
Des gens en vie

Après cette nuit d'incroyable sommeil, je remonte la rue aux 4 librairies et aux 2 fleuristes plus communément appelé rue du jourdain, vétu de docks noirs, d'un jean noir, d'une chemise noire et d'une veste noire. Comme disait jacques tati en exergue d'un journal qui paraissait une fois tous les deux mois à l'époque, trop de couleurs distrait le spectateur. J'avais du numéro un au numéro vingt. Après il est devenu mensuel et puis hebdomadaire et ce n'était plus pareil. Je n'ai pas lu ce journal depuis le siècle dernier je crois bien. J'entends mon nom alors que vais passer ma carte sur la machine pour pouvoir passer le portique du métro. Il est 8 heures du matin et je demande a Albert ce qu'il fout à la sortie du métro jourdain. Je vais faire mon taï chi aux buttes chaumont il m'explique et je me dis que je l'admire de se lever aux aurores et traverser tout paris pour venir ici. Il me raconte un peu les obsèques de schultz au père lachaise. Il y avait 300 personnes il m'explique même si c'était un peu gardé secret pour que tout les punks a chiens de paname ne ramènent leur fraise. Après cette conversation sur une incinération dès potron-minet on se donne rendez vous pour le concert au picolo vers la fin du mois. Je lui explique que je pars un peu vers la mer puis les carpates. C'est jour de réunion au politburo, j'ai tellement dormi que je suis comme un type qu'aurait sniffé trop de poppers. Le seul jour de repos que j'avais j'en ai profité pour trop picolé avec le type que j'avais pas vu depuis trois mois. Et je me suis dis que le vacqueuras épuisait vraiment son homme. Le samedi et le lundi au politburo étaient un peu comme des jours dans un brouillard d'airain. Je me souviens de cette femme qui trainait son cancer à bout de bras et qui semblait tellement épuisé. Et puis de ce type avec ces trois enfants de trois femmes différentes qui ne se souvenait plus trop de leur date de naissance et qui m'a dit trois pensions alimentaires vous vous rendez compte monsieur drink. Ben non j'ai pas dis. On attends que la réunion commence, ce genre de brainstorming dont tout le monde se fout et qui ne sert a rien, mais les réunions semblent devenus comme une sorte de rite obligé, comme si dans le monde professionnel, la réunion semblait l'alpha et l'oméga de la réussite sociale. Une collègue me dit que ma boule au pouce a encore grossi et que je devrais aller voir un médecin. Pas faux je lui réponds en pensant que le fantôme va me tailler quand elle va la voir. Mais ça fait 30 ans que Drink n'a pas été voir un médecin réplique collègue rigolote. C'était un pédiatre elle ajoute. Ah non je vais encore chez le pédiatre je réplique. Pour ma copine, elle a 12 ans. La majorité de mes collègues féminines semblent navrées. Un sujet un peu sensible. Plus tard alors que je retraverse le pont au cadenas dans le sens inverse des touristes j'entends la voix de la plus belle femme du monde qui semble tellement enjouée que ça me rend euphorique. Je me demande pourquoi la vie est cette montagne russe d'émotions et de désirs enfouis. De vie trépidante et de sentiments en transe. J'entends la voix du fantôme qui semble perdue dans la brume et je comprends que rien jamais ne pourra nous éloigner. Même la vie ne pourra pas nous séparer. Non, jamais nous éloigner. Jamais. La vie ne pourra nous séparer.

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 18:25
Nos vies dévient

Douceur du corps. Vie anthracite. Une fille me traite de pauvre type ethnocentré, je me demande si elle à voulu dire autocentré ou égocentré. Je ne sais pas trop. Vous avez une belle voix me dit la formatrice du politburo alors que mes collègues lèvent les yeux au ciel et lui expliquent qu'ils vont en entendre parler pendant 6 mois. On parle avec un crayon dans la bouche comme si on avait envie de devenir des putains d'acteurs. Au concert d'inner au cicp, albert m'explique que son téléphone n'a fait que sonner la veille à cause de la mort de schultz. Je le croyais beaucoup plus vieux je lui explique, je croyais qu'il avait ton âge. Cartouche veut de plus en plus ressembler à la fraction et ressemble de plus en plus à noir désir je note curieusement. Douleur des morts. Vie parasite. La nuit est émaillée d'insomnies factices, j'écoute le masque ou ça se bidonne allégrement à la lecture de mauvais livres, j'écoute la triste vie de jean seberg. Pendant que la plus belle femme du monde écoute un prof de je ne sais plus quoi de pleins de trucs intelligents j'imagine, j'inflige à mon corps la lente montée de la rue d'oberkampf et de ménilmontant. Vie pathétique. Mélancolique. Alors que la plus belle femme du monde, s'acharne sur une pauvre petite gomme qui représente la tour eiffel, je regarde le défilé dans mon bureau des plaintes de mes collègues. Je voudrais voir la bastille je me dis, après avoir descendue le canal et dépassé la place de la république. Rien jamais ne pourra nous séparer je répète au fantôme. Je voudrais voir la bastille je lui explique alors qu'elle s'acharne pour gommer les mots de faim qui tournent autour d'elle comme des cancrelats. Vie organique. Maléfique. Je voudrais voir la bastille et je voudrais que ce soit avec toi. Je veux que ce soit avec toi.

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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 19:57
Nos vies : brouillon.

Pendant que je ronchonne, la vie continue, un crétin tourne avec des fleurs au bout des bras, incapable de lire un putain de plan du trou du cul du monde, une vieille me propose sa place dans le bus comme si je semblais sur le point de clamser, un vieil asiatique m'offre une bouteille de champagne en me répétant sa phrase fétiche, trop bon trop con, une femme me dit que je suis tellement désagréable qu'elle souhaitait voire mon responsable, je l'ai tuée je lui réponds pas, faut dire aussi que j'en avais tellement marre qu'elle gueule que je lui ai demandée si elle était française et quand elle a dit oui je me suis exclamée ah c'est pour ça, pendant que je ronchonne, un débile reussi enfin a comprendre qu'il peut y avoir des noms identiques avec une même adresse, comme a paris la rue de vaugirard et le boulevard de vaugirard, c'est pas le même endroit, des morts de faim jaloux et envieux s'esbaudissent devant un bouquet de fleurs pas terrible, pendant que je ronchonne la plus belle femme du femme hurle sa colère, un vélo tente de m'écraser alors que je traverse au feu rouge, je regarde une série totalement noire et déprimante qui me rappelle fortement mille neuf cent soixante quatorze de david peace, la chef du politburo qui part dit que ma folie va lui manquer, une collègue me demande ce que je prends pour être tout le temps en forme et je lui réponds un demi-gramme de cocaïne matin, midi et soir, pendant que je ronchonne je sais que le fantôme est heureuse de recevoir des fleurs mais je sais aussi que je serais furieux pour quelques siècles, pendant que je ronchonne j'imagine son sourire et ça m'apaise un peu, pendant que je ronchonne. Ca m'apaise un peu.

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 05:46
Autour du cou

Quand j'ouvre le paquet, je reste interdis quelques secondes et je prends sur moi pour ne pas demander ce que c'est que ce truc. Parce que je crois le deviner. Une sorte de brume insidieuse recouvre la seine. Des types finissent de démonter la scène qui a accueilli des concerts pendant le week-end et ou j'ai failli mourir asphyxié dans la chaleur abrupt le samedi soir. Une de mes collègues me dit que ma chemise est super jolie, tu l'as acheté ou elle te va trop bien elle me sourit. Je regarde si le fantôme ne rôde pas dans le coin parce que si tel est le cas je ne donne pas cher de la vie de ma jeune collègue. Le target sur colorado boulevard je réponds à sa question. Alors que l'aube se barre fissa et que notre-dame s'étire et se découpe dans une carte postale bucolique, des types attaquent au chalumeau les cadenas qui sont accrochés au pont de l'archevêché, sans que je comprennes trop pourquoi ça me rends tout guilleret. Je suis comme un type sous ecstasy et je n'ose plus me secouer depuis le départ de la plus jolie femme du monde comme si je voulais garder des particules d'euphorie sur ma peau. Alors que j'attends que le feu passe au rouge devant l'église des nazis, taï luc me dépasse et je me dis que nous avons tous pas mal vieilli. La femme en face de moi commence à me réciter un poème, après le cadeau surprenant je me demande si mes collègues n'ont pas décidé de me faire des farces et puis je me dis que mes collègues sont sinistres et que c'est pas trop possible. Le poème n'en finit c'est un truc antimilitariste un peu naïf. J'en reviens pas qu'elle le connaisse pas coeur et je regarde mon écran pour ne pas trop rire. Son mari l'a écrit pour la conquérir à ce que je comprends. C'est unisexe m'explique la femme alors que je tiens le collier a bout de bras, je l'ai fait moi-même. Le truc est pas mal c'est juste que c'est pour une femme je me dis. Je l'enfile et je la remercie chaleureusement. Plus tard alors que je me pavane dans les bureaux avec mon colliers autour du cou, je laisse derrière moi les éclats de rire de mes collègues. Je m'en fous je me dis, j'ai l'odeur l'âme et la peau de la plus belle du monde qui continue de m'irradier. Tu continues de m'irradier.

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 19:27
Malgré le goudron

Le fantôme n'a pas le côté fadasse des autres jolies femmes je me dis alors que le cirque d'hiver se dessine au loin. Filles du calvaire tu parles d'un nom de boulevard je ris. J'ai lâché two harbors au détour de la nuit précédente, relisant avec horreur les mots empilées par erreur. Je me dis que lorsqu'elle est saoule, moi aussi je pourrais charger la plus belle femme du monde sur mes épaules. Le petit garçon à la caisse d'en face me regarde avec un air ahuri comme s'il avait jamais vu un putain de rouquemoutte de sa vie, il semble malais ou indonésien alors que le caissier tout joufflu qui ressemble au chanteur de castrovalva me demande si j'ai la carte de fidélité du supermarché. Le fantôme n'a pas la suffisance des jolies femmes je me dis mais plutôt l'enthousiasme des enfants. Le goudron me gonfle je ne vais pas y arriver je me dis, même si je sais que si. Ca se soigne bien je demande à la fille qui s'aime bien du politburo après qu'elle m'ait dit qu'elle avait un evjf. Bordel drink tu sors de quelle planète elle enchaîne. Qu'est ce que le fantôme peut me trouver je me dis, alors que je regarde le dernier opus du type qui se prend pour un réalisateur de cinéma. C'est pas des films, c'est le néant je me dis alors qu'une gamine se tape que des clients qui ressemblent a des gravures de mode ce qui est au courant chez les prostituées. C'est le néant qu'il filme, c'est cohérent que dans son dernier film il y ait lucchini. Je crois que je suis dyslexique même si je n'ai jamais été diagnostiqué je dis à la chef qui me demande comment j'ai pu inverser deux chiffres sur un tableau, ce qui pourrait expliquer pourquoi je n'ai même pas le certificat d'étude alors que je suis particulièrement intelligent je rajoute devant sa mine ahurie. Le fantôme est bon public je me dis contrairement aux autres filles qui se savent belles et qui font toujours un peu de rétention anale. C'est pour ça qu'elle si populaire, elle est pas bégueule. Je suis a l'angle de la rue oberkampf et du boulevard richard lenoir je lui explique alors que la pluie de met a tomber et que je me réfugie sous l'abribus. Je me demande ce que je suis pour mériter la plus belle femme du monde. Je me demande ce que je suis pour te mériter. Pour te mériter toi.

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