Saborder ce qui reste.

Je me demande souvent si nous ne sommes par une répétition jusqu'à la nausée de nos géniteurs. En vieillissant, je deviens comme mon père, le soir je sirote un whisky, même si le mien est hors de prix car c'est un cadeau, et il faut reconnaître aux chinois que leurs cadeaux sont de qualité. Je ne crois pas qu'ils essaient de m'acheter. Je ne crois pas. Le matin, quand je ne travaille pas, je lis, assis dans un fauteuil, écoutant de la musique, buvant mon café. Comme mon père. Puis je me dirige vers le marché le plus proche en fonction du jour que nous sommes. Mon père lisait le journal le soir, dorénavant il n'y a plus vraiment de journal a lire, enfin si peu. A la boucherie, la jeune femme aux yeux qui me fascinent aide son père pour servir les poulets a emporter, mais dès qu'elle me voit elle revient pour me servir. Sa mère me dit vous en avez de la chance,, vous n'allez pas attendre. La jeune fille semble toujours hilare de me voir. Je pourrais commander tout son camion en bidoches diverses pour rester a me noyer dans ses yeux. Mais pas dans ses cheveux. Capillairement parlant, je suis beaucoup moins enthousiaste. Miller disait que c'est 'a 40 ans quand on avait résolu les problèmes financiers et sentimentaux que les vrais questions commençaient a se poser. Je pense l'inverse. C'est a plus de 40 ans, quand on a toujours pas résolu les problèmes sentimentaux et financiers que les autres questions continuent de se poser. Avec plus d'acuité. L'urgence n'a jamais été aussi prégnante. Il reste trop peu. Il reste si peu a vivre.