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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 06:50
Jours divers

Le garçon tout maigre n'en peut plus de rigoler et me dit sacré drink. On est aux pieds des tours jumelles de la porte de bagnolet, balayé par un vent marin, alors que le bruit des balances du premier groupe parvient a nos oreilles. On parle d'un type qui dirige un rade sur montreuil ou l'on doit aller à une fête vers la fin août et garçon tout maigre m'a lâché tu vois le genre du gars qui tient le rade, son troquet s'appelle le montana. Le montana me fait immédiatement penser à l'état américain et à l'école de missoula. Harrison, ford, crumley, tout ça tout ça. C'est un café littéraire ? j'ai donc demandé a grand garçon tout maigre qui est parti d'un éclat de rire tonitruant. Je monte jusqu'au quatrième étage du politburo, c'est comme tout les tafs plus tu es haut plus tu es important, autant vous dire que je suis au premier étage. Le rez de chaussée n'était pas libre. Je m'assieds et je ferme la porte du bureau de chef, elle me sourit et puis viens s'assoir autour de la petite table ronde qui vous montre que l'on parle d'égal à égal. Plus de bureau pour créer une sorte de séparation factice. On a un petit problème drink elle me dit en prenant un air un peu las. Le "on" veut dire que j'ai un petit problème mais comme nous sommes une équipe la chef partage ma charge. C'est beau je me dis en rigolant intérieurement. Quelqu'un dont tu t'es occupé a saisi le service client. Il y un air service client au politburo je l'interroge en prenant un air totalement ahuri. Drink me dit garçon tout maigre on parle d'un bar de montreuil mon gars. C'est pas des poètes. Le bar s'appelle ainsi car le type se prend pour tony montana. Le groupe que j'aime bien termine la balance, je reconnais la guitariste qui sort dehors. Garçon squatteur qui parle par onomatopées vient me claquer une bise. Mais c'est qui tony montana je demande a grand garçon tout maigre qui fait des yeux ronds en tirant sur son pétard et alors que sa copine vient me faire une bise. Garçon qui parle par onomatopées et qui met une petite demi-heure a dire une phrase que vous crachez en trois secondes me tend sa canette comme si j'avais besoin de boire de la bière très forte et dégueulasse. Un autre squatteur vient nous dire bonjour celui qui s'est fait casser la gueule par une milice privée envoyée par le propriétaire. Il n'a pas de trace apparente sur le visage et il a l'air un peu triste. Mais il a toujours l'air un peu triste en même temps. Bon alors c'est qui tony montana les gars, j'ai l'impression d'être la seule personne au monde a ne pas le connaître. Après un échange fructueux avec monsieur drink, alors que j'ai exprimé un point de vue qui visiblement heurtait les convictions de votre employé, celui ci est devenu totalement furieux et m'a dit "quand vous serez au pouvoir, vous pourrez tous nous passer par les armes si c'est ce que vous voulez" et puis il a ajouté "allez donc prier a l'église d'a côté c'est saint nazi du chardonnet vous reverrez des amis de la grande époque de la rue lauriston". Je rigole. Pas ma chef. Deux jours auparavant lors de la grande comédie de l'entretien annuel je lui exprimais mon désir de partir, loin de tout, elle m'expliquait qu'elle serait vraiment triste si je m'en allais. Tu lui as vraiment dis ça ? Oui je réponds c'est même assez étonnant c'est précisément au mot près ce que je lui ai dis. C'est épatant. Oui j'ai dis ça je reprends alors que ma chef essaie de retrouver sa respiration, j'ai écouté pendant un quart d'heure ses considérations nazies et puis a la fin j'ai craqué. Drink me dit garçon tout maigre, tony montana c'est le personnage d'al pacino dans scarface tu vois le genre. Le mec se prend pour al pacino dans scarface enfin pour son personnage. Mais dans le scarface des années 30 le nom du personnage c'est pas tony montana j'interroge. Et puis je suis un peu triste pour al pacino. Voila un acteur de théatre, un grand acteur de théatre, qui a joué dans des chefs d'oeuvre comme un après-midi de chien ou panique a needle park, qui a réalisé un film formidable d'après shakespeare, et tout ce qu'il restera de lui c'est le personnage grotesque d'un film gluant et bouffi de de palma. Idole des bulbes mous. Un type sort dehors et dis que le concert va commencer. En tout cas je dis a garçon tout maigre, ce patron de café il a des goûts de chiottes en matière de cinéma. La responsable du service m'a appelé et demandé si ça me semblait crédible reprend ma chef. J'ai dis que tu étais l'idole ici, que tout le monde t'adorait, que des gens viennent tout les mois pour te voir, que tu as plus de cadeaux a toi tout seul que tes vingt collègues réunis. C'est pas faux je dis. Mais qu'est ce qui t'a pris ? elle me demande. C'était un nazi je lui explique. Ma chef me regarde. Tu as raison drink je vais répondre à la dame bien casse-burne du service clientèle que c'était un nazi. Dis-lui que j'avais mes règles je propose. J'ai besoin de vacances me dit ma chef. Moi j'y vais j'ai mes règles je dis en me levant de ma chaise.

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 19:50

http://25.media.tumblr.com/tumblr_kveb9kZJcw1qzu6nxo1_500.jpg

 

Un pas après l'autre, un jour après l'autre, une vie après une autre, mais un seul amour. Un seul amour.  Un corps après l'autre, une âme après l'autre, une danse après l'autre, mais un seul amour. Un unique amour. Bien sur des milliers de baisers, bien sûr des centaines d'étreintes, bien sur des dizaines de corps, bien entendu des émotions, bien entendu des sentiments, mais un seul amour. Un seul et unique amour. Des sourires qui claquent, des phrases qui foudroient, des cheveux au vent, des mains dans les mains, mais un seul amour. Un seul, unique amour. Des pas dans l'escalier, des cris dans le téléphone, des photos déchirés, des abandons sans fard, des courses dans la nuit. Mais un seul amour, un unique amour, un seul et unique amour. Des fusions, des admirations, des désirs, des plaisirs, des odeurs, des senteurs, des nuits, des jours, mais un seul amour. Un unique amour. Un seul et unique amour. Des attentes, des replis, des renoncements, des impossibilités, des fureurs, des sévices, mais toujours l'amour. L'unique et seul amour. Nos vies sont les miroirs de nos passés, notre présent est un brouillon mal maîtrisé, tu ne rends pas ta copie, tu retravailles encore et toujours. Tu ratures, tu soulignes, tu soupèses, tu déchires, errance et puis relance. Un jour après l'autre. Un pas après l'autre. Ton coeur brûle, ton corps fusionne, ton âme s'étire, ta vie est un chewing-gum collé sous une semelle de plomb. Apprends la patience, attends encore, un pas après l'autre, un jour après l'autre. Le temps ne compte plus. Nous sommes le temps. Un jour après l'autre. Un seul amour. Un seul et unique amour. Unique amour. Même si je ne suis plus. Même si je ne suis pas. Même si je ne te reverrais pas, même si. Un seul et unique amour. Même si  seule la mort m'attends, même si la vie n'est plus en moi, même si ton corps ne viendra pas contre le mien. Un seul et unique amour. Même si aujourd'hui encore et toujours, même si aujourd'hui encore et toujours, même si aujourd'hui je suis seul. Encore et toujours. Un seul et unique amour. Même si tes lèvres jamais plus. Un seul et unique amour. Même si la douleur seule reste, même si. Un seul et unique amour. Ne pas oublier son seul et unique amour. Mon seul et unique amour. Un seul et unique amour. Mon seul et unique amour.

 

 

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 19:41

 

http://www.lebleudumiroir.fr/wp-content/uploads/2012/04/still_tyrannosaur1.jpg

 

 

Un moment de grâce, l'un de ces rares moments qu'il faut être assez âgé pour savoir apprécier car, au fond de soi, on sait qu'il pourrait être le dernier. Le bonheur.

 

                                                                                   Olen STEINHAUER

 

 

 
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26 juillet 2015 7 26 /07 /juillet /2015 08:14
Vision du vide

Une femme au politburo qui se dit dépressive m'explique que c'est chouette que je m'occupe d'elle, moi qui est toujours de bonne humeur et optimiste. J'ai dépassé la dépression je lui explique, je me repais de peu. Se souvenir du néant. Se repaître du néant. Je n'ai aucune envie ni ambition, c'est tellement léger. Je slalome entre des émotions rancies, entre des vies mécaniques, entre des douleurs qui n'en sont pas. Ma vie est un pavé de paris immobile. Qui ne bougera plus. Qui ne bougera pas. Céline expliquait qu'au commencement était l'émotion. Mais si tu n'as plus l'émotion, quand tu n'a plus rien, tu reviens ou, avant le commencement ? La vie est une émotion qui ne se renouvelle pas. Ce qui est un peu terrible quand ta vie est terminée, quand tout est fini, c'est que tu te rends compte a quel point tu n'as pas apprécié ce qui te rendait vivant. J'en suis la, avec mes ridicules questions adolescentes, quand on découvre avec la puberté que l'on va être mortel, j'en suis encore la. Je regarde la dérive de mon âme, spectateur de ma vacuité. Je termine des bouteilles d'alcool pour retrouver un semblant de dignité dans la déroute. J’étreins les mots pour ne pas qu'ils me quittent. Eux, peut-être ne me quitteront jamais, eux peut-être. Je ne suis ni triste ni gai. Je ne suis plus tout simplement. Je suis bartleby. I want prefer not to. Épitaphe de ma propre vie. Retourner dans le pays qui n'existent pas, celui de mes nouvelles soeurs et de mes nouveaux frères, devenir un des leurs, devenir un fantôme. Errer sur ces larges routes ou il n'y a pas de voiture. Rouquin errant, ne comprenant pas la langue, ne comprenant pas l'alphabet sur les panneaux. Certains meurent d'avoir trop vécu, je mourrais de n'avoir pas vécu. En attendant je brise mon coeur sur des murs de métal, je jette mes larmes sur des mots que je ne lis pas, je ferme mes yeux pour sentir contre moi un corps qui n'est plus là, je lèche une sueur qui n'existe plus, j'entends parfois la nuit des orgasmes dépassés. J'entends parfois la nuit des cris qui datent un peu. Une seconde vie qui n'est plus dans les murs. Qui n'est plus tout court. Qui n'est plus.

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25 juillet 2015 6 25 /07 /juillet /2015 09:43
Silence de mort

Les disparitions c'est pire que la mort en fait. Quand les gens disparaissent. Un peu comme les mots, quand les mots rapetissent. Quand les gens disparaissent c'est pire que la vie en fait. C'est pire que tout, c'est le genre de phrases sans intérêt et que quiconque écrit devrait être passé par les armes dans la minute, un peu comme c'est pas si simple. C'est pire que tout ce genre de phrases qu'on éructe quand on ne sait plus parler, ce genre de phrases qu'on gueule quand on ne sait plus murmurer. J'ai toujours détesté le silence, je viens d'une famille ou l'on ne lui laisse jamais de place. On dit silence de mort parce qu'on ne sait pas quoi dire d'autre. La douleur est une prégnance qui semble jamais ne devoir se finir, qui sans doute ne devrait jamais devoir se finir. Je me dis chaque jour que je dois arrêter cette comédie, arrêter d'écrire ces notes qui n'intéressent personne, qui n'intéressent plus personne, je rêve une dernière note ultime, j'imagine que chaque note est la dernière, que chaque mot est le dernier. Je vais enfin retourner au silence. Je me suis toujours trompé. Je me serais toujours trompé. C'est la seule constante de ma vie. Toujours trompé sur tout, comme un enfant que je suis, les gens trouvent que je fais plus jeune que mon âge mais c'est juste que j'ai le cerveau d'un enfant de douze ans. Comme disait kakfa, je suis très ignorant la vérité n'en existe pas moins. Je n'ai pas bu une goutte d'alcool depuis un truc comme une semaine, j'y pense un peu et puis j'oublie, je me rends compte a quel point l'alcool est lié a une vie sociale. Si vous ne sortez pas vous ne buvez pas. Et l'inverse est sans doute vrai aussi. J'ai toujours envie de partir vers nulle part, je me dis qu'ainsi je n'attendrais plus que le silence soit rompu, si je vais dans un endroit ou personne ne vit, je ne risque pas de te rencontrer. J'espère que ce sont les derniers mots que j'écris, même si je n'y crois pas. Même si je ne me crois pas.

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 16:57
Elégie d'une autre vie

C'est comment la fin. Ca ne porte même pas de nom. Tu croyais quoi ? Tu ne sais pas, tu ne savais pas, tu ne sauras jamais. Tu es un pion sur un échiquier qui n'aura jamais trouvé sa place. Un néant qui n'ose pas articuler son nom. Un néon éteint. Je ne vais pas me mettre a genou puisque je suis déjà allongé, je ne vais pas devenir quelqu'un puisque je ne suis même plus personne. Mon cerveau est un cerveau de songe, ma vie est une vie de songe. Mes pensées se perdent dans un souffle qui expire, tentation un peu cru de ne même pas être. Des théories pour un autre moi j'en aurais encore et toujours, mais on ne peut jamais recommencer, on ne peut jamais dans la vie. Alors je vais déposer mon âme dans un congélateur, je vais vider mes pensées dans une poubelle, je vais arracher mon coeur et l'enterrer aux buttes chaumont, je vais arracher mes yeux et les jeter a la seine. Je vais attendre que le bourreau lève son arme, je vais attendre je crois, ou bien ne pas, ou bien ne plus attendre. C'est sans importance. Je n'ai plus a donner le change. A personne. Pour personne. Je vais déposer mon crâne au soleil, je vais nourrir mon corps ou lui imposer un jeûne, je vais continuer de parcourir le monde pour fuir et voir là-bas si je n'y suis pas. Ce n'est plus important. Tout ce que je vivrais à compter de ce jour n'a plus aucune importance, tout ce que je vais ne pas vivre a compter de ce jour n'a aucune importance. Ma vie désormais est un songe qui n'a plus aucune identité. J'ouvre un peu les fenêtres pour me donner l'illusion que je fais encore parti du monde. J'ouvre un peu les fenêtres pour me donner l'impression que j'ai encore ma place dans ce monde. Mais le coeur n'y est pas. Mais le corps n'y est plus. Même le corps n'y est plus.

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 13:25
Chronique du néant

J'entends la voix du lointain de garçon tout maigre, il me dit qu'il se sociabilise dans son village de cent quatre vingt sept habitants peut-être cent quatre vingt huit. Il me dit qu'il arrive a tenir une conversation tout les deux jours. Je me demande ce que fait la plus belle femme du monde a cet instant précis, je me demande. La nuit précédente j'ai fais un rêve assez prégnant, je me suis demandé si ce n'était pas la lecture du livre de carrère. Il raconte cette courte période de sa vie ou il est devenu croyant. C'est un peu tortueux comme toujours chez moi, mais la religion me fait toujours penser a ma mère, et ma mère me ramène sans doute a ce rapport sur l'enfance. Le rêve de la nuit précédente, si prégnant, si léger et si lourd a la fois, m'a ramené a un souvenir de ce que me disait la plus belle femme du monde. Mon grand regret c'est que je ne pourrai pas te faire un enfant. J'étais toujours un peu estomaqué et surpris qu'elle me dise ça. Je me suis toujours demandé si le fait d'avoir un enfant pour un couple n'était pas une manière de créer un lien pour toujours. Enfin de compte c'est vrai, on ne fréquente plus que rarement les femmes avec lesquelles on a eu une histoire d'amour. Le seul lien pour les couples brisées ce sont les enfants. Donc dans ce rêve j'avais un enfant avec une femme pas vraiment identifiée, mais ce dont je me souviens c'est que j'avais un enfant. Je me demande si je ne devrais pas partir loin de tout comme garçon tout maigre a des kilomètres de toute civilisation, attendre de devenir vieux à mon tour pour mourir loin de tout. Encore plus vieux qu'aujourd'hui. J'aimerais bien ne plus attendre que tu ne me parles pas, ne plus entendre ton silence, j'aimerais bien en fin de compte que tu m'appelles ou tu m'écrives comme avant, que tu continues de corriger mes écrits. Je n'ai jamais pensé que ce serait ainsi après la parenthèse que je représentais, je n'ai jamais pensé que ce serait ce néant et ce silence. J'ai toujours été un indécrottable optimiste. Dépressif certes, mais optimiste. Je regarde le gris sur belleville en attendant l'automne et l'hiver, je regarde le ciel si gris qui semble prêt a vouloir exploser. Il va faire comme moi, il peut menacer et gronder mais il va juste rester dans le gris. En attendant rien. En attendant un silence qui ne se rompra pas. Rester dans le gris. Juste rester dans le gris.

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 15:14
Odyssée de la déroute

La douce dérive de mon esprit. L'impossible extase de la déroute. Je me laisse divaguer un peu, les neurones anéantis par deux vodka-tonic. Tu sais ce que j'adore chez toi, dis une jeune fille a une autre fille sur la ligne 11 entre arts et métiers et république alors que je lis un pete dexter qui est comme tout les pete dexter aride et sec, racial et bestial, c'est l’intérêt et la fascination que tu porte a des petites choses et des petits détails. Je souris. Il y a un philosophe assez connu un mec genre Nietzsche qui a écrit que la vie serait totalement impossible si on accordait pas de l'importance à ce qui n'en a pas. De l'importance. Ou alors c'est cioran. Si ça se trouve c'est cioran dont j'ai découvert la veille dans libé qu'une bourse portait son nom. En même temps recevoir la bourse cioran c'est autre chose que de recevoir le grand prix de l'académie française. Je continue ma vie sans. Ma vie sans poil, ma vie sans cinéma, ma vie sans sortie. Au rugby la mi-temps, pour les types de ma génération c'est à dire les vieux qui vont vers la cinquantaine, c'était s'asseoir en rond au milieu du terrain comme pour le jeu du foulard et écouter l'entraîneur gueuler comme un putois au réveil. Au rugby donc à la mi-temps, quand on coulait tel le titanic, qu'on se prenait une branlée devant, qu'on vouvoyait notre rugby, l'entraîneur disait toujours, faut revenir aux fondamentaux les gars. Revenir aux fondamentaux. Je levais les yeux au ciel surtout que c'est capitaine drink qui devait expliquer avec sa putain de voix de canard éraillé ce qu'était revenir aux fondamentaux. Des touches propres, des mêlées propres, du basique, des trucs qu'on apprend en section poussin en école de rugby. Comme disait l'entraîneur qui me détestait et m'adorait en cadet, monsieur drink qui est resté un poussin visuellement va vous expliquer les fondamentaux les gars. Je continue con comme je suis, et pour moi maintenant dans ma vie vide et même pas tourmentée, revenir aux fondamentaux c'est aller acheter des livres. Je prends le 96 sans poussettes d'un samedi de juillet et je file vers ce qui me rend un peu vivant, acheter des livres. Ma vie ce sont des pages qui se tournent, ma vie ce sont des pages. Déjà écrites et récitées par coeur mais qu'on tourne quand même. J'ai fini par acheter le dernier carrère d'occasion, je le trouvais jamais, je n'achète jamais de livres neufs, je rends assez nostalgique ma banquière comme ça, je n'achète que d'occasion, je me souviens monsieur drink elle dit parfois ma banquière, je me souviens qu'une fois dans votre vie vous n'avez pas été a découvert en fin de mois. En entamant le royaume de carrère je me suis demandé si je l'aurai donné a lire a ma mère. C'est bizarre de penser a ma mère, ça faisait quelque temps que ça ne m'était pas arrivé. Soeur krisha m'a dit l'autre fois qu'elle ne dormait plus jamais bien depuis la mort de ma mère. Comme les deux activités principales de soeur krisha dans la vie sont dormir et jacter j'ai eu un petit moment de surprise. Je me souviens de cette bande dessinée le cancer de ma mère qui m'avait beaucoup troublé. Je me demandais si je devais lui prêter ou pas a ma mère alors qu'elle passait déjà une bonne partie de sa vie avec le cancer. Comme je suis lâche je ne lui ai jamais donné cette bande dessinée. J'en ai jamais juste parlé à la plus belle femme du monde qui l'a lu sur les marches d'une église en pleurant un midi je crois. C'est curieux tous ces détails auxquels on donne une importance alors qu'il n'en ont pas. C'est curieux. Je vais continuer les deux seules activités qui m'intéressent dans la vie. Lire et picoler. Ecrire maintenant c'est fini. La vingtième sera la dernière. Je ne saurais jamais ce qu'elle en a pensé. Je ne saurais jamais. Ca me suffira pour arrêter. Ce sera même parfait pour arrêter.

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16 juillet 2015 4 16 /07 /juillet /2015 17:36
Marcher dans le vide

Je me souviens comme la lecture est liée a l'écriture. Alors je relie le jour et la nuit, pour que ma vie enfin ressemble a quelque chose. Je lis dans libé les souvenirs un peu épars de françois guérif sur quelque écrivains. Sans doute le plus grand éditeur français vivant, guérif, même s'il ne dit pas grand-chose, pas grand-chose de sa correspondance. Il y a juste cette phrase que répétait goodis que je me remèmore en remontant la rue de l'ermitage : "Je n'écris pas des romans policiers j'écris des des mélodrames avec action". Je me souviens comme j'aimais quand elle me lisait, comme elle me disait que c'était formidable mais que ça n'allait pas. Je ne saurais jamais pour la dernière. Elle ne m'a jamais dis. Elle ne me dira jamais. Je me dis que je mourrais sans savoir. Faudra vivre avec ça. Comme avec tout le reste. Je me connais, je pense aux morts dix ans après, j'appréhende les ruptures au siècle suivant, au moins, je sais bien bien que la douleur sera de plus en plus prégnante, au fur et a mesure que je m'enfoncerais dans les sables mouvants d'une autre vie. J'ai comme l'impression que la vie ne se peut, ne suffit pas, c'est comment déjà chez conrad suivant la traduction. Il était écrit qu'il me fallait rester fidèle au cauchemar de mon choix. Guérif dit qu'il a découvert peace grâce à l'éditeur de robin cook, le vrai hein pas l'autre escroc, et tout d'un coup au bout de toutes ces putains d'années je fais la connexion entre robin cook et david peace. Bordel ce que je suis con je me dis, j'avais jamais fais le rapprochement. Je suce les glaçons de la vodka tonic dans la chaleur assourdissante de paris belleville, je me demande si je ne suis pas en train de sombrer de nouveau dans l'alcoolisme. Je devrais aller vivre dans le pays ou les gens n'existent pas, ces odeurs d'alcool tout ces gens qui n'ont que cela, tout ces hommes morts. Je me dis que je serais à ma place. Enfin de compte je suis un mélancolique de l'est je me dis dans un exercice d'auto-analyse de ma pomme, tout le monde croit que je suis un rigolard irlandais mais que nenni je suis pas un très gai. Le garçon que je ne vois plus et qui était je crois amoureux de moi me disait toujours un truc dans ce genre là pour paraître malin. Au fond les gens ne te connaissent ils te croient drôle et heureux et tu es la personne le plus torturée que je connaisse. Peut-être qu'il connaissait pas grand monde. Guérif parle de léo malet de truffaut. La veille j'ai voulu écouter le masque ou l'on parlait du dernier ellroy mais je me suis endormi au début du podcast. Je ne serais jamais publié je comprends, c'est fascinant comme je ramène tout à moi, j'ai perdu les baisers de la plus belle femme du monde, son corps d'ébène, ses courses après les pigeons, ses chansons sous la douche, et tout ce que je garde c'est que je ne serais jamais publié. Parfois je me maudis. Parfois pas. En attendant de ne pas te revoir, je n'ai plus que des souvenirs de toi. En attendant de ne pas me revoir, je n'ai plus que des souvenirs de toi. Faudra bien faire avec ça. Faudra bien ne faire qu'avec ça.

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 17:27
Roll-back

On peut se demander si l'homme n'est pas totalement fou. Il recommence encore et encore les mêmes gestes, exécute encore et encore les mêmes pas. Encore et encore. Encore et encore. L'homme descend du métro, se rend a l'arrière de la ligne et bifurque vers la correspondance pour une autre ligne. Pour un ailleurs. Pour une vie qui n'existe pas. Pour une vie qui n'existe plus. Encore et encore. On peut se demander si l'homme n'est pas totalement fou. On peut se demander si je ne suis pas totalement fou. Je regarde les touristes imperturbables qui continuent de se prendre en photos sur le pont au cadenas. Il faudrait que je me taise. Il faudrait. Je ne peux pas m'empêcher de revenir et encore et encore et encore et encore. Je devrais sans doute partir vers le pays qui n'existe pas. Vers ce pays ou il n'y a personne dans les rues, vers ce pays ou il n'y a pas de terrasse, ou les rues sont vides, ou la vie est ailleurs, enfin sans doute nulle part. Il faudrait que je me taise et que je n'y revienne plus. Il faudrait cesser de parler, cesser d'écrire, cesser d'analyser ce qui n'est plus, ce qui n'est pas. Il faudrait cesser. On peut se demander si l'homme n'est pas totalement fou, on peut ne pas se le demander. On peut ne pas. On peut se dire que l'homme est totalement fou. L'homme prend le couloir qui mène vers l'autre ligne. Et il s'arrête. Après les escaliers descendus et remontés, l'homme commence a marcher dans le couloir et puis il s'arrête. Comme pétrifié, comme foudroyé. Je me rends compte a quel point la vie n'est qu'une succession d’événements qui recommencent à l'identique. Un peu comme un anniversaire, une fête. Chaque jour de chaque année est identique ou presque, on a beau essayé d'occuper l'espace avec des choses de ci de là, tout recommence encore et toujours. Je me rends compte a quel point je ne suis plus sensible a rien. Je regarde bêtement les gens et le monde qui continue de croire à l'avenir. Je continue de regarder passer les jours. Essayant juste d'attendre le point de solitude le plus absolu. On peut se demander si l'homme n'est pas totalement fou. Comme foudroyé il s'arrête au milieu du couloir de correspondance, comme foudroyé il se rapetisse, comme foudroyé son regard se perd vers un corps imaginaire qui s'éloigne. Son regarde se perd, ses yeux disparaissent, se rapetissent, son regarde se perd, son corps ne bouge plus. Il voudrait ne plus être. Après tout cet homme n'est peut-être pas. Après tout cet homme n'est peut-être plus. Je croise des touristes dans le centre de paris autour du politburo, des gens me parlent, des vies me croisent, des douleurs s'esquissent, je croise des visages, je danse rempli de bières, je rentre chez moi dans le petit matin, je siphonne mon esprit, sillonne la vie belleville. Je regarde cette chaleur de débile. Je hais l'été, la chaleur, le soleil, le ciel bleu, le seul avantage c'est que tout le monde quitte paris, pour aller étaler sa bidoche sur des plages blindés de monde. Le seul avantage c'est que la ville est vide. Au fond je n'aurais jamais eu d'enfants pour ne pas partir en vacance l'été. L'homme baisse la tête. On peut se demander si elle n'est pas totalement fou. Peut-être bien, peut-être pas. L'homme se retourne et repart vers le quai d’où il vient. Il descend l'escalier et remonte l'escalier. Il repart au bout du quai pour reprendre le métro en sens inverse. Tous les soirs vers 6 heures, ou peut-être 5, tous les soirs un homme semble aux portes de la folie. Tout les soirs. Cet homme c'est peut-être moi. Cet homme c'est sans doute moi. C'est peut-être moi.

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