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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 19:41

Le type me regarde et me dit vous comprenez monsieur drink je vais demander le divorce, ce n'est pas possible, ma femme ne veut pas venir, elle veut rester au pays, monsieur drink vous savez ce que sait, un homme fort comme vous, je n'ai pas touché une femme depuis 15 ans.  Je vais a beaubourg pour voir le spectacle de cette fille avec laquelle j'ai dansé, je regarde ces gens qui dansent sans se connaître, et je me rends a quel point j'étais mauvais dans le spectacle il y a quelques années. Pendant mon sommeil j'ai des visions de visite, de vies tourmentées, je suis sur un bateau, je suis sur le port. Je me demanderais si je te reverrais jamais. Je ne crois pas. Vous êtes un ange monsieur drink me dit la femme qui a des lèvres pas naturelles, qui a joué dans quelques films oubliées, qui fut l'épouse d'un ministre obscur. Vous êtes la personne la plus adorable que je connaisse. Je sens l'ivresse a la troisième pinte, je me sens si loin de mes collègues, si loin de leur jeunesse, de leur naïveté, si loin de ce que je ne suis plus depuis longtemps. Ils ont beau dire que j'ai trente ans et des poussières, je sais bien que ce n'est pas le cas. Avec la nouvelle salariée, on fait et on refait les comptes, on fait et on refait les additions, on fait et on refait les soustractions, ça commence bien je lui dis, tu es la depuis un mois et on ne va pas pouvoir te payer. Elle rigole et je me demande si a 25 ans j'aurais rigolé aussi. Je ressens une curieuse fatigue comme une lassitude qui ne veut pas dire son nom, je ressens comme une impression que je ne suis plus tout à fait dans la vie. Je pars et je suis sans doute un bourré, je lâche mes collègues qui me demanderont le lendemain pourquoi je suis parti. Dans le métro je vois les affiches pour le festival qui se déroule dans cette ville ou je ne retournerais sans doute jamais, et puis je me dis que cette année je ne recevrais pas le catalogue. Il y a quelques années j'avais failli aller voir david peace présenter sa trilogie. Comme je suis bourré je mets trois plombes a rentrer chez moi, je m'endors a chaque fois dans le métro, je m'endors dans le bus et quand j'arrive enfin devant ma porte c'est pour m'apercevoir que j'ai oublié mes clés au politburo.  Je marche dans la nuit. Je suis fatigué. Mais je me rends compte que je dois me laisser vivre. Ou mourir, je ne sais pas encore. 

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4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 20:21

 

...Et puis vous savez une bière et puis une autre bière et on se dit pourquoi ne pas continuer et peu à peu on bascule dans une sorte de vie qu'on aurait voulu connaître, on devient presque drôle, les filles sont toutes jolies, et on puis on passe a d'autre alcools et d'autres bras, et on se dit qu'on devient immortel, la vie n'est plus le souvenir qu'on en avait, la nuit prends des éclats de lumière et le même le sol semble merveilleux, il y a cet instant précis ou vous ressentez une forme de plénitude que vous n'aviez jamais atteint auparavant...On ne sait jamais n'est ce pas qu'on va aller de mieux en mieux ou de plus en plus mal, on ne devine pas que la douleur peut elle aussi prendre une bonne branlée, la vie aussi peut se prendre une sacrée bonne cuite vous savez, et n'oubliez jamais qu'il faut toujours quelqu'un pour aller jeter la vaisselle, nettoyer les verres, rincer les flaques de vomi, n'oubliez pas que le lendemain se lève toujours jusqu'au dernier jour, le jour se lève toujours jusqu'au putain de dernier jour...C'est marrant de picoler pour atteindre une légèreté qu'on ne retrouvera jamais, curieux ce sentiment de déni absolu, on picole comme si ça résolvait les choses, pour oublier des histoires et des gens qu'on ne veut pas oublier, pour rompre une conversation silencieuse. C'est curieux, ce sentiment de honte, cet impression de doute, boire c'est continuer de croire que la vie va changer, alors que ce ne sera pas le cas, bien entendu, ce ne sera jamais le cas, la vie ne va changer, on va rien oublier, on va juste vieillir un peu plus chaque seconde en fait...La sécheresse dans la bouche, tu ne t'en souvenais plus vraiment, la madeleine de proust de toute ta jeunesse, la soif, cette aridité absolu, les crampes dans les mollets qui te réveille en pleine nuit, tu t'en souvenais encore, bien entendu, des choses qu'on oublie pas, les lendemains qui déchantent, la déprime absolu, l'impression de déjà vu et revu, la bassesse de ton âme. Le supermarché de la cuite est ouvert de nouveau, comme si il n'avait jamais fermé, comme s'il avait un peu disparu, mais c'était une illusion, une impression, une vague image d'une vie qui n'aura pas cours...La vie sans cuite n'est qu'une parenthèse au fond, la vie tout court est une parenthèse entre deux verres, et même si j'en bois de moins en moins, au fur et a mesure que mon corps se rebelle et vieillit, et même si je balbutie encore parfois, je sais bien que la cuite est derrière moi, je sais bien que la vie est derrière moi. Je sais bien que ma vie est derrière moi.

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 07:21
Un type a l'écroule

La porte du bar s'ouvre et je crois que le petit magicien me dit une des choses les plus sensées que je l'ai jamais entendu dire depuis le temps que je le connais : Les emmerdes sont de retour. La porte s'ouvre et la capitaine n'arrive pas totalement a l'ouvrir. Et puis si. Il la pousse et il s'effondre, bordel le bruit que ça fait quand la masse tombe a terre vous n'imaginez même pas, ce type est juste un corps qui fait vibrer le sol. Je regarde le vieux, je regarde les joueurs de cartes, je regarde le magicien, je regarde tout les crétins qui peuplent le bar et je leur dis, il est entré ivre mort, vous êtes témoins ce n'est pas moi qui l'ai fait boire. Ils me regardent tous avec un air qui ne me plaît pas du tout et je me rends compte que si le fantôme ramène sa fraise, je vais pas y couper, cette dingue va me fumer. Faut voir le capitaine se relever, se mettre a genou, et puis agripper le philosophe qui passe et se mettre sur ses guiboles pas humaines, ses cuisses ahurissantes et ses mollets énormes. Je pense au fantôme qui est venu me voir deux fois déjà, et a sa dinguerie, et je ne ris pas avec le reste du bar. Ses crétins semblent tous heureux de le voir de retour le fait qu'ils soit ivre mort ne semble pas les affecté. C'est pas eux que le fantôme va venir voir ! Le capitaine arrive au bar avec un énorme sourire, il claque la bise au petit magicien j'en perds mon torchon, il caresse la tête du vieux. Ta baguette m'a manqué il déclare hilare au magicien. Alors jeune couillon il déclare, toujours jeune et toujours couillon et il se met a se marrer tout seul. C'est la première fois que je vois le capitaine bourré, quelqu'un m'a dit qu'en général il était assez marrant. En tout cas je l'ai vu plus sourire en cinq minutes que depuis les quelques semaines que je le connais. Tournée général il dit en jetant quelques billets sur le comptoir. Le vieux collé au comptoir se précipite pour terminer sa bière et me tendre son verre vide. Capitaine, je lui dis, je crois que vous avez assez bu, je parle comme les serveurs dans les films vu qu'il y a que des mecs qui n'arrêtent jamais de boire sur le port et que j'ai jamais dis a personne qu'il avait assez bu. Je vous propose un jus, un café, une eau pétillante ? Un picon il quémande, un petit picon. Ça a l'air d'aller demande le philosophe au capitaine, ça s'est bien passé votre petit séjour ? T'es toujours aussi chiant toi, lui réponds le capitaine, et puis il se met a rigoler encore. Bon s'il n'y a rien a boire je rentre au bateau, il déclame avec emphase. Soulagement de mézigue. Je prends son argent que je dépose dans la caisse et je me dis que je lui rendrais demain. J'offre une bière au vieux pour ne pas qu'il chouine toute la soirée. Je confie le bar au magicien et je décide de rentrer avec le capitaine pour vérifier qu'il ne tombe pas à l'eau. Je me rends compte sur le chemin que je dois quand même subir l'influence du fantôme pour faire aussi attention au capitaine. J'ai claqué la bise au magicien, il rigole sur le chemin, j'ai claqué une putain de bise au petit magicien et il rigole de plus belle. Vous avez l'air heureux je dis au capitaine, alors qu'il zigzague un peu mais qu'il marche tout de même vers son bateau. Tu m'étonne, il répète, tu m'étonnes que je suis heureux. On monte sur le ponton et il s’assied dans son fauteuil. Je suis heureux petit il dit avec des étoiles dans les yeux, a moins que ce ne soit des larmes et tu sais pourquoi ? Non je réponds en lui souriant bêtement. J'ai entendu le fantôme il me dit avec une voix de possédé, j'ai entendu la voix du fantôme. Tu comprends ? J'ai entendu la voix du fantôme.

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 22:30

Un jour il faudra dire : l'abattement. Je suis comme un con sur mon rafiot pourri, car il n'y a que moi qui n'a pas compris. Le choc glacial. La fin de tout. Il faudra le répéter. Y revenir. Ivre. Janvier 2015. La fin de tout. La fin. De. Tout. La fin de moi. De tout ce qui ne sera jamais plus. La fin de toi. Un jour il faudra expliquer. Oublier tout les verres, ingurgiter les souvenirs, fracasser les espoirs. Oublier ce squelette qui n'a fait que ramper, encore et encore, oublier cette douleur qui n'a fait que grandir, encore et encore. Je ne suis pas resté longtemps comme un con sur ce bateau a errer tout seul dans l'abîme et le néant. J'ai tout vendu, j'ai retiré tout l'argent. Je l'ai bu. Et puis même ensuite j'ai continué de le boire, même après que je n'ai plus eu d'argent. Ce n'était pas grave, c'est sans importance. Il n'est plus question de vivre, il n'est plus question d'expliquer, il n'est plus question d'exister, il n'est plus question de briser. Nous sommes des impasses. Je resterais une impasse. Nous étions des boulevards, des avenues, nous étions des fêtes. Je suis devenu défaite. Je m'enfonce, je n'ai jamais pu quitter le port, au fond, j'ai toujours cru mais je n'ai jamais pu. Je ne sais pas naviguer. Je ne sais pas. J'ai le mal de mer. Il reste quelques photos, il reste des souvenirs, il reste le poids des jours, il reste les ricanements du petit vieux, il reste les hochements de tête frénétiques et dépités du serveur, il reste ces gens avec un petit sourire quand ils me voient. Je bois encore, je bois toujours, parfois, plus que d'autre, je bois encore et toujours. C'est tout ce qu'il me reste pour meubler le temps. Pour meubler le temps sans toi.

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 10:10
Au bout du goulot

Je sens l'épuisement dans tout mon corps, sans doute à cause de la veille, ou j'ai aligné les picons lentement mais sûrement. Je n'étais pas bourré la veille, étonnamment pas bourré. Malgré les punchs en apéro. Sans doute grâce au couscous avant les picons. Il y a du monde dans la salle ou les films défilent. Le garçon à mes côtés surveille que je ne m'endorme pas. La veille juste avant de rentrer, un peu avant les 5 heures du matin, la fille dont c'était l'anniversaire a sortie une bouteille de sa grand-mère, une sorte de calva de 40 ans d'âge. Elle a posé la bouteille sur le comptoir du bar dont le patron avait fermé le rideau de fer depuis longtemps déjà. Je regarde les cérémonies vaudou sur l'écran, je ne sais pas si je suis vraiment absent ou présent, je ne sais plus trop ce que la vie ne me réserve pas, je sais que je suis fatigué et je sais aussi que dans ces cas là les pensées ne valent rien, comme les écrits des cartes postales punaisés sur le mur des chiottes. La fille verse l'alcool dans des petits verres, ça sent a 10 mètres. Rien que l'odeur fait limite défaillir. Le patron du rade dit je ne peux pas boire ça. Il doit se lever le lendemain. Pendant que les chasseurs errent dans une forêt du bénin, le fantôme vient me prendre la main et poser son cœur au creux de mes bras pour m'apaiser. Mon voisin claque des doigts devant mon visage pour me réveiller. Je finis le verre de calva qui ferait passer l'eau de vie de cidre de ma grand-mère pour un apéritif doux. Quand mon réveil sonne en fin de matinée je comprends la force du truc. Je me dis que j'aurais pas du boire ça. Je suis déjà épuisé avant d'avoir commencé la journée. Je vois le reflet du fantôme dans le miroir de ma salle de bains. Je vois ce corps frêle et parfait, je devine son visage. Alors je la serre contre moi et je comprends qu'elle me donne la force des jours sans elle. Sans doute parce qu'en fait il n'y a pas de jours sans elle. Non, il n'a plus jamais de jours sans toi.

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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 20:39
Les vies parallèles

Je vacille un peu sur le bar. Je suis ivre mort. Non je suis un peu fracassé mais je suis pas ivre mort. Le vieux est euphorique, tu m'étonnes quand je suis bourré je lui paies des verres et encore des verres. Le magicien ramène se fraise alors qu'on lui a rien demandé. Tu m'étonnes. Si elle voyait dans quel état vous êtes il soupire. J'ai envie de lui faire bouffer sa baguette magique a monsieur la morale. C'est ballot elle me voit pas, je rigole en trinquant avec le vieux con. Tournée générale je dis au barman qui hoche la tête. Elle va me tuer il dit, elle va me tuer quand elle reviendra. Ecoute, je lui dis, tu la vois ? elle est la ? Non elle n'est pas la. Elle revient pas tout de suite, et elle n'en saura rien. Elle sait toujours tout, il dit d'un air désabusé. Je me dis que faire picoler tout le monde, évitera peut-être les mouchards. Un verre d'absinthe pour mon ami magicien je dis au serveur. Il semble dépité. En même temps je le comprends, son bar va cramer quand elle va revenir. Je ne bois pas me dit le Houdini du port. De l'absinthe c'est pas de l'alcool je hausse les épaules. Le magicien semble avoir pitié de moi, bordel je le claquerais quand il prend son air d'historien des civilisations. Elle va revenir il me dit. Merci paolo coelho je lui dis, tu m'étonnes qu'elle va revenir et puis aussi la montagne se gravit et l'absence nous renforce. Tu en as beaucoup comme ça ? Il se vexe mais je m'en fous je picole avec les poivrots du port ce qui est une sorte d’euphémisme. On rigole bien hein capitaine dit le vieux, quand elle n'est pas la on rigole. Je suis pas très fier le lendemain quand je me réveille avec la gueule de bois. Je me rends compte a quel point elle me manque. Je pleure un peu sur le bateau. Je m'en veux de ma faiblesse. Et puis je me dis qu'elle reviendra bientôt. Et puis je me dis qu'elle reviendra. Bientôt. Et puis je me dis qu'elle reviendra. Et puis je sais qu'elle reviendra. Et que je pourrais revivre a nouveau. Vivre de nouveau.

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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 19:48
La vie vin

Je devrais me noyer et me lessiver les yeux dans la seine que je traverse chaque jour ou peut-être m'attacher a moi-même a un cadenas sur le pont des touristes qui se prennent en photo avec notre dame derrière eux. Je devrais me découper encore un peu et faire des lamelles avec mon coeur pour oublier qui je suis et qui je ne serais jamais car après tout ma vie est un champs de ruine qui ne se reconstruira pas. Jamais. Je suis un peu marguerite yourcenar, je suis né comme vous, je mourrais comme vous, mais je ne vivrais pas comme vous vivez. Personne ne voudrait être à ma place mais je ne donnerais ma place a personne. Alors je bois quelques kirs pour savoir quelle est ma chance même si je n'évite pas toujours les pièges de la victimisation. Pas toujours. Peut-être que nous sommes morts depuis le début, depuis le tout début, mais je m'en fous puisque je suis vivant. Puisque tu es vivante. J'ai cru longtemps que l'alcool me rendrait cette énergie et une mince impression de vie, j'ai cru longtemps et je me suis enfoncé dans les brumes et les vapeurs de l'alcool parce que je suis ce genre de type qui ne croit pas qu'il puisse avoir tort. L'alcool est formidable pour ça, pour ce genre de choses, pour vous dire que vous êtes le plus beau et le plus fort et le plus intelligent et autres conneries ce genre. Je devrais oublier qui je suis souvent, parfois, parce que je ne suis sans doute qu'un alcoolique qui écrit, je ne suis pas beaucoup moins mais pas beaucoup plus, je ne suis qu'un mensonge qui ne veut pas dire son nom. Parfois je pourrais me laisser aller, comme le pauvre bout de bois qui est ma vie, comme l'épave que je suis, ma vie est une cuite en sursis, et je n'ai pas l'excuse du génie. Je n'ai pas d'excuse d'ailleurs, pas l'impression de souffrir, d'être malade, de sentir une quelconque fin proche. Je suis perdu dans le pays du fantôme ou j'erre chaque seconde, je suis dans la vie prégnante. Celle ou tu me rejoindrais. Celle ou tu es toujours la. Celle ou tu me rejoindras.

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 14:40

http://rhumandsoda.files.wordpress.com/2012/02/drive_carey_mulligan.jpg

 

 

Je sais bien que l'être tourmenté que je suis ne peut s'empêcher de se fracasser dans le caniveau, ne peut se freiner de courir comme un dératé après des chimères, je sais bien que l'être tourmenté que je suis ne peut s'empêcher d'arroser d'essence son cerveau déjà bien usé et de jouer les pyromanes avec son propre esprit. J'attends des signes de vie, depuis plus de quatre cent cinquante jours, j'attends des mots qui apaisent son absence, et depuis tout ces jours et toutes ces nuits, chaque matin est un émerveillement ou je regarde le baume de ces phrases qui bouleverse mon âme aigri et fatigué, mon corps repu et désesperé. J'ai toujours pensé qu'on ne mérite jamais rien, dans la vie factice,  j'ai toujours pensé qu'on ne peut compter sur personne, sur rien d'autres que son vague à larmes pour assécher les souvenirs. Je suis de plus en plus vivant chaque jour, alors que j'aligne les mots et les phrases, alors qu'elle inonde des feuilles d'un rouge vif, je suis enfin vivant, je suis. Enfin. Je n'ai jamais été quelqu'un, je n'ai jamais été personne, je suis un éternel passager, ma place est à côté du chauffeur qui ne prend jamais le volant pour ne pas choisir la route. Je n'ai jamais pensé a rien, jamais vraiment esperé, je ne suis pas un pessimiste, je suis juste ce type qui ne pense pas que la clairière apparaitra au bout de la forêt. Je suis ce type qui marche les yeux baissés pour ne pas s'abimer les yeux à la lumière du soleil. Pourtant je ne suis plus tout à fait le même. Je ne suis plus errant, au milieu des alcooliques dans les nuits de l'oubli. Ce n'est pas que j'ai changé, ce n'est pas que je suis devenu un autre. C'est juste que tu me tiens la main, a chaque instant, tu me tiens, tout le temps. Les mots n'ont pas variés, le rythme de ma vie est le même, mes pensées restent insondablse et souterraines, comme un rêve jamais acquis. Mais chaque matin, les premiers mots sont pour toi, l'appétance du jour qui se lève vient de présence. J'entrevois le jour a travers les branches. Chaque matin, tu es la, chaque jour, tu es la. Rien n'est plus fort que ça.  Rien n'est plus fort que toi. 

 

 

 

 
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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 10:09

http://www.la-croix.com/var/bayard/storage/images/lacroix/culture/cinema/mystery-portrait-noir-d-une-chine-embourgeoisee-_ng_-2013-03-19-922619/31188537-1-fre-FR/Mystery-portrait-noir-d-une-Chine-embourgeoisee_article_popin.jpg

 

Je marche sur les mains dans les rues de queretaro pour faire rire les enfants. Un jeune bambin qui tient à peine debout touche mes taches de rousseur et me regarde avec bonté comme si j'étais atteint d'une maladie incurable. Je bois des verres encore et encore pour noyer ton absence. Ecrasé par la chaleur du soleil de vegas, je descends des gin-tonic en jouant au machine a sous. On dirait que la pluie va recouvrir le soleil dans la ville rempart, on dirait que ça se lève un peu parfois. Dans les rues de tanger, sur les traces de paul bowles, je bois cet alcool qui me soulève l'estomac. Les pavés de ménilmontant sont commes des souvenirs de toi, sur lesquels parfois je bois encore un verre a ta santé. Je rentre dans la mer glacé, je suis une bouteille a l'amer. Jour après jour, les mots, les phrases, jour après jour, toi et encore toi. Je suis nulle part et par tout, je suis nulle part à part toi. Je peux errer des kilomètres, marcher encore et encore, errer dans le vent et la pluie, je prendre le bateau jusqu'a belle-île, je peux foncer ou je veux puisque tu es partout. Tu regardes la pluie a travers la fenêtre que je regarde aussi, empreinte de tes yeux. Je ne compte pas les jours, je n'attends pas les lendemains, puisque chaque pas est un pas de toi et que je vis auprès de toi. Toujours tout près de toi.

 

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 21:03

http://30.media.tumblr.com/tumblr_lf14fvzSlR1qc4gp6o1_500.jpg

 

Pendant que des vies se déroulent sur l'écran de mes émotions, je regarde mes mains qui tremblent. Je sais que ce sera soir de biture, ou de tempête, et je sais que je voudrais te parler, te pleurer dans les bras. Je me maudis de mes faiblesses je serre les poings les dents et puis je prends une canette au bar improvisé du squat qui n'en est pas vraiment un. La vie déraille parfois quand les trains sont a l'heure. La vie duraille de mes pleurs en sursis. Je voudrais que tu sois là tout de suite comme un caprice débile. Et je pars en vagues effrenées, je retiens ton absence, je reprends mon errance, la ville se minuscule comme une maquette un peu défaite. Je croise de l'air et je me souviens que tu aimes même mon souffle. Alors je ris dans les rues qui serpentent et qui montent de ménilmontant. Alors je pleures dans les rues qui dérivent dans belleville. Je déverse des larmes sur le pavé de la nuit. Je cherche ton reflet. Je cherche ton visage. Je te dessine avec mes pleurs sur les murs. Je te dessine pour que tu deviennes réelle. Et je sais que tu es la. Je te vois. Tu es la.

 

 

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