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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 08:49

http://image.toutlecine.com/photos/l/a/0/la-merditude-des-choses-3-g.jpg

 

J'écoute l'émission du dimanche matin sur france inter et ça n'a pas commencé depuis cinq minutes que l'invité sort le gros cliché selon lequel les parisiens sont stressés. Elle dit je pourrais vendre ma maison en banlieue et trouver un appartement dans le centre de paris mais je ne le fais pas car je ne pourrais pas vivre a paris. Paris n'existe pas. Paris n'a jamais existé. Je me souviens toujours de la jolie fille de bruxelles dont j'avais partagé le lit quelques rares fois, et ce qu'elle disait toujours. Je ne suis pas belge, je suis wallonne, je ne suis pas wallonne je suis de bruxelles, je ne suis pas de bruxelles je suis de saint gilles. Si tu habite bruxelles, tu vis dans ta commune.Tu es de saint gilles, d'anderlecht, tu ne fréquentes pas les gens d'uccle. Tu n'es pas de prague tu es de zizkov. Paris c'est la même. Paris n'existe pas. Les parisiens n'existent pas. Je me demande combien de fois ma grand-mère a franchi la seine pour monter au nord. On se disait souvent cela avec garçon tout maigre, nos grand-parents ne se seraient jamais croisés. Lui il était de la rue des martyrs, ses aieux descendaient jamais plus bas que république. Paris n'existe pas. Le périmètre, ou ma mère est née, a vécu, s'est mariée, a travaillé, est décedée, est enterrée, n'excède pas quelques centaines de mètres. Les gens de mon quartier qui ne travaillent pas n'ont même pas de titre de transport, pour la simple et bonne raison qu'ils ne bougent jamais du coin. Leur vie est délimitée entre la rue de belleville et la rue de ménilmontant, le boulevard de belleville et la rue de pelleport. Je pense a cela alors que j'écoute la fille tête a claques dans le poste, je ne cours jamais après un métro ou un bus, je vis dans un petit village que je ne quitte que peu. Je ne vais jamais aux champs élysées ou a la défense, cette vie ne me regarde pas, cette ville ne m'intéresse pas. Pourquoi j'irais trainé dans ces quartiers pour touristes, peuplés de provinciaux et de versaillais qui nous ont massacrés pendant la commune. Je pense à cela, en trainant rue des cascades, passant devant le rade de la place krasucki je pourrais dire à peu près quelles personnes sont présentes, a quelle place dans le bar, ce qu'elles boivent. Je trouve que mon village est trop petit alors parfois je vais jusqu'a jaurès, montreuil ou la butte aux cailles. Parfois j'erre encore un peu ailleurs mais de moins en moins. Je reste la, dans mon petit village, je cherche des traces de toi, je recherche ton ombre et tes empreintes, je recherche tes pas sur le pavés, tes danses sur les passages cloutés, ton souffle sur les murs. Ma dérisoire présence se résume a t'attendre au bout du quai. T'étreindre au bout du quai.

 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 06:29

http://3.bp.blogspot.com/-1Qh4jeDtBTU/UOl13qA2KyI/AAAAAAAAEHU/z_DiVI6pZD8/s1600/bullhead_02232012_120830.jpg

 

Alors que je revois le film le plus déprimant de ces dernières années, j'essaie de trouver la connexion que je n'avais jamais faite jusque la entre "bullhead" et "shame". Ensuite je termine le steinhauer et je me demande si manchette aurait aimé lui qui adorait tant ross thomas. Je regarde le salaire qui arrive sur mon compte bancaire comme pour annoncer nos vies à découverts. Je repense a ce type qui vient me dire qu'il part, qu'il ne comprends pas pourquoi je reste encore, derrière mon petit bureau. Le monde défile au politburo, tout le monde part vers d'autres horizons, sans doute qu'ils sont jeunes, qu'ils trouvent un intérêt à escalader l'échelle sociale, ils partent tous dans des services ou ils seront manager. Je n'ai aucune appétance pour diriger 3 vieilles biques revenues de tout et 3 jeunes qui pensent qu'ils ont inventé la vie, je ne réponds pas a jeune collègue. Je regarde sur l'écran, les types qui se serrent dans les bras dans les vestiaires, j'essaie de me souvenir ce qu'on faisait. Je me souviens de la causerie du capitaine, comme je répètais toujours la même chose. Je n'avais aucun ami dans l'équipe, hormis momo, fils d'immigrés exilés dans ce sport de blanc. Tu veux dire que tu es né la même année que ma mère me dit jeune collègue après qu'elle m'ait demandé mon âge, je pourrais lui expliquer que j'ai douze ans mais je suis déjà trop lasse pour ça. Ensuite on parle de cinéma, enfin elle parle des films qu'elle a vu, et a chaque fois c'est le même qualiticatif, c'était sympa. Je comprends pourquoi je suis décalé tout à coup, je ne vais pas au cinéma pour voir des films sympas. D'ailleurs la vie sympa très peu pour moi. Je m'assois confortablement dans mon nihilisme, personnage principal de mon propre vide. Je fais des choses qui m'intéresse.  Je trouve enfin le moment propice ou il faut jeter la crême pour qu'elle s'évapore sur les brocolis. J'éxecute une tarte au roquefort et aux poires en pensant à ma mère. Vous croyez que j'ai un couteau sur moi me demande une femme au politburo que je refuse de laisser entrer avec cet air pédant et agressif des profs de fac. La série avec les hubots devient de plus en plus sombre a mesure qu'on s'approche du dénouement. On se regarde tous les trois, peut-être que c'est la fin je me dis, une quatrième arrive, peut-être que c 'est la fin je me dis. On doit trouver dix mille euros pour la fin du mois je résume pour détendre l'atmosphère. La terrasse du plus beau spot de paris se remplit à la vitesse du soleil qui apparait. J'ai envie de relire cioran je me dis en descendant la rue piat, c'est sans doute la vue de toutes ses affiches de mélenchon, il y a comme un rapport entre les titres des livres de cioran et le destin de mélenchon. Si on m'avait dit qu'un jour un type qui a été ministre de jospin pourrait se faire passer pour un révolutionnaire. La vie et les gens m'étonneront toujours. Je descends la rue de belleville comme je déroule le fil de ma vie. Un peu trop vite, en faisant le malin, avec cette absolue necessité de remplir chaque seconde. Ma vie est une bouchée vapeur, ma vie est microfictions de régus jauffret, ma vie est une gerbe de vomi rouge dans un caniveau. Je vois la tour eiffel qui se dessine entre les gouttes de pluie et je me dis ma vie c'est toi. C'est toi qui danse dans la rue en voyant la tour eiffel, c'est toi qui court après les pigeons ce qui est un peu ridicule pour une enfant de 10 ans, c'est toi qui dessine sur la porte de mon congélateur. Ma vie c'est toi. C'est tout.

 

 

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 19:37

http://s3.amazonaws.com/auteurs_production/images/film/tyrannosaur/w448/tyrannosaur.jpg?1329302626

 

 

Un type qui semble ne pas avoir la lumière a tout les étages, ou du moins, dont les ampoules n'ont pas été changés depuis longtemps, un type donc qui parlait tout seul depuis la rue de ménilmontant se met a chanter "sans chemise sans pantalon" - ce grand tube textile des années septantes - dans le 96 vers 7 heures du matin aux alentours de la station saint claude. Je souris et je me replonge dans mon livre. Il faut mieux être concentré pour lire steinhauer, c'est du roman d'espionnage assez compliqué. Il se passe une chose étonnante dans le livre, la femme de milo lit un livre et c'est le prochain livre que je pense lire, posé tout en haut de la pile, sur ma table de chevet. Le roi pâle. Au politburo, je vais dans la salle d'attente, et je dis a la femme bonjour je suis monsieur drink, vous me suivez ? Je vous poursuis monsieur drink, elle rit, je vous poursuis. Je regarde le visage de cette femme âgée alors qu'elle s'assoit en face de moi et je me dis tu as de la chance que le fantôme traverse la mer sur un bateau car sinon tu serais morte avant ce soir. Je vais a la boulangerie rue de bièvres chercher une part de quiche, une tarte au pomme et une eau gazeuse pour mon déjeuner. Un de mes collègues un peu plus tard, alors que le temps se couvre, alors que le ciel s'obscurcit, alors que la pluie frémit, un de mes collègues entre dans mon bureau et me dit tu es vraiment complétement dingue drink. C'est a cause de la veille, j'ai envoyé un sms pour expliquer que j'étais en retard. Le message disait a ma responsable que je douchais mon corps de rêve et que j'arrivais fissa. Cette blague un peu potache à fait le tour du politburo, et depuis chaque personne que je croise me demande comment se porte mon corps de rêve. Je me demande plus tard en rentrant, dans les couloirs du métro alors que je regarde l'affiche, si l'expo sur guy debord peut valoir le coup. Les emplacements sont déjà peints pour la brocante de dimanche rue du jourdain. Je m'imagine le bateau qui se dirige vers l'île, je t'imagine sur le ponton. Je me sens curieusement hors du monde, loin de toute cette vie quii ne me concerne pas. Je me sens si bien. La sérenité ne me quitte plus depuis quelques temps, peut-être est ce l'âge, peut-être la certitude absolue que tu me tiens la main. Le bien-être ne me quitte plus. L'absolue certitude que nous ne faisons qu'un.

 

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 05:29

http://leclownlyrique.files.wordpress.com/2012/06/anna-karina-in-e28098alphaville_-1965-dir-jean-luc-godard.jpg

 

Pendant qu'une voiture t'éloigne je souris dans l'ombre derrière le mur, pendant qu'une voiture s'éloigne, je ris dans la chaleur prégnante du printemps, pendant qu'une voiture monte sur un bateau, je promène mes mains sur les murs pour sentir une présence, pendant qu'une voiture sur un bateau, je dévie mes yeux des autres, pendant qu'une voiture avance vers une île, je regarde des images sur un écran coloré, pendant qu'un bateau avec une voiture dessus, je suis un peu triste parfois, pendant qu'un bateau accoste, je caresse une âme dans l'air chaud du soir, pendant qu'une bateau déverse une voiture sur le quai, je m'allonge sur des oreillers imprégnés d'une odeur, pendant que qu'une voiture roule sur l'île, je me noie dans les draps remplies de ton odeur, pendant qu'une voiture roule, je m'allonge et je respire. Pendant ton absence je ne suis plus tout à fait moi, mais je sais qu'il y aura une prochaine fois. Je ferais battre mon coeur jusqu'a la prochaine fois.

 

 

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 18:54

http://i2.listal.com/image/762945/600full-chungking-express-screenshot.jpg

 

 

Je regarde les brocolis qui grille légèrement dans la poêle. La vie n'est plus cette impression désuète, le présent n'est pas une photo un peu jauni sur un coin de table. Je regarde les traces de ta présence, les visions de ton souvenir qui empreinte les murs, je regarde les endroits de l'appartement ou tu devrais être. Mais il n'y a que le vide. Je regarde les brocolis qui réduisent dans la poêle, la vie n'est plus ce sentiment diffus qu'il va arriver quelque chose, la vie n'est plus une conversation qui s'éteint au loin, la vie est un présent ou j'écris ton nom sur des murs de métal. La vie c'est des morts de faim qui tiennent des portes de café, la vie c'est un mort de faim qui se retourne pour te regarder, la vie c'est une morte de faim qui te fixe en espèrant emporter ton regard. Je jette un peu de gros sel de guérande sur les brocolis, je jette un peu de crême, je jette mes yeux sur le dessin du frigo. Ma vie est une âme qui court après ton âme. Je ne suis plus jamais seul, c'est étonnant, tu peux te taire les prochains jours, tu peux voguer sur les flots, avaler les kilomètres, t'éloigner de moi, tu peux disparaître un peu, je ne suis jamais seul. Ma vie est un rêve que je ne mérite pas, tes mains sont des baumes qui apaisent mon coeur, tes cris n'effraient pas mes oreilles. Je mange mes brocolis, je dépose mes yeux sur ton souvenir, je colle mon âme près de ton visage sur le frigo. Je ne suis plus jamais seul. Ma vie c'est ta présence encore et toujours. Ta présence pour toujours.

 

 

 

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 18:00

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/84/17/49/19729322.jpg

 

Je vacille son coeur pour ne pas défaillir, je dérive entre ses bras parce qu'il faut bien mourir, je mâche son âme sans jamais me lasser de son corps élastique. Nos vies sont des cartes postales qui hurlent notre amour aux voisins. J'admire comme elle est de plus en plus courageuse, j'admire comme elle est de plus en plus jolie. Je devine encore son visage derrière la vitre longtemps après qu'elle soit partie, je me regarde esseulé sur le quai balayé par le soleil, je te vois partir mais je sais que tu reviendras alors je tourne le dos et je vais les mains dans les poches et les larmes un peu sur les yeux aussi mais ça doit-être le soleil. Je me dis que je pourrais rentrer mais j'ai deux morts de faim a nourrir, l'un va manger ses lunettes, l'autre sa valise. Je caresse la douceur de son âme pendant que mes lèvres dévorent son corps. Je me passe une brosse dans les cheveux comme pour me rendre vivant et je me demande déstabilisé, comment je vais gérer les mortes de faim. Manquait plus que ça je hausse les épaules. Je déverse ma douleur sur les rails ensoleillés, je devine tes larmes a quelques kilomètres de la. Nos vies sont des cartes postales dont nous ne sortirons pas. Nos vies sont un râle qui ne finira pas. Nos peaux précipitent nos âmes l'une contre l'autre, et rien ne nous séparera. Rien ne nous séparera.

 

 

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 07:46

http://2.bp.blogspot.com/-3sCwukjmK4o/UGXz-sgcskI/AAAAAAAABGE/egfuq0EfpYU/s1600/audrey_hepburn.jpg

 

 

J'erre dans les rues de south of houston street. Ma main ne tient pas encore ta main, nous ne nous connaissons pas. Même si nous savons que nous existons, l'un l'autre, même si nous savons que nous nous aimons. Je ne me souviens plus précisément ou kinky habitait mais ce n'est pas dans soho il me semble, dans le village peut-être, je me souviens juste que je vais voir le cours de danse lesbien au-dessus de chez lui, mais tu n'y es pas. Je brode des sentiments dissonants sur ton absence, je ressors dehors m'inonder du froid de la journée d'hiver dans la grosse pomme. J'éternue ma vie précipice dans des mouchoirs en papier qui finissent avec mon coeur dans des poubelles vintage. L'histoire ne se répète jamais m'explique doug dans un bar de l'upper west side, mais parfois la vie recommence. J'écoute Cure dans mon walkman en longeant les fleuristes a manhattan. Et puis je me dis que je ne suis pas woody allen et que je ne la rencontrerais jamais, la fille que j'ai vu danser une nuit dans une rue de ménilmontant avec la tour eiffel en fond d'écran. Je t'ai suivi partout, je te poursuis ailleurs, ma vie c'est des gares et des aéroports, mais ce sont des indicateurs d'horaires ou tu n'apparais pas. C'est drôle d'y penser aujourd'hui, plus de 20 ans après, c'est curieux le vertige d'imaginer les heures,  les jours, les semaines, les mois, les années, les décennies ou je t'ai cherché. Toujours dans canal street, je me souviens que je marchais, je me souviens que c'était dans tribeca même si je n'ai aucun souvenir de la définition de l'acronyme, c'était un curieux voyage, je cherchais quelqu'un qui n'existait pas. Je me souviens que dans mon rêve, je te cherchais aussi a big easy. Mais même robicheaux ne t'aurait pas trouvé dans les marais de Louisiane. Toi tu étais déjà ailleurs, tu as toujours un coup d'avance, comme les grands maîtres aux échecs, tu étais deja sur un bateau qui rejoignait l'île de la fureur. Je me souviens comme je t'ai cherché, et comme je suis resté debout sur le quai quand je t'ai enfin découverte. Tu avançais en souriant et je savais que tu ne m'échapperais pas. Tu avançais en souriant et je savais que tu étais à moi. Je savais que tu étais pour moi.

 

 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 13:08

 

 

Je me regarde et je devine que mes pouvoirs sont limités, que mon étreinte n'est pas ce qu'elle devrait être, et que si j'avais un peu de courage, juste un peu, je ne serais pas là assis le cul sur ma chaise, attendant que la vie trépasse, que les émotions passent, attendant que la nuit succède au jour, a moins que ce ne soit l'inverse, éreintant les émotions, ne sachant pas trop sur quel pied danser, ni calmer la colère, ni éteindre l'incendie. Je me regarde et je vois le néant à ma place, comme je ne suis pas capable de me lever et de partir, et de t'enlever et de t'emmener, et d'oublier le reste, les autres, et de ne pas me retourner et de te faire oublier, je me regarde et je vois comme je ne suis pas, comme j'aimerais mieux ne pas, bartleby en carton, personnages de mes propres mots, façonneurs de mes propres maux. Je la regarde et je devine sa colère, et je ressens sa fureur comme on ressent un  tremblement de terre, comme on perd pied dans la mer, je la regarde encore et toujours, reflet brillant de mon corps défendant, légère luciole dans le soir, écumante dès le matin. Je la devine, en moi, autour de moi, tout autour, échos de mes propres cris, esquisse de mon passé, prégnance de mes sentiments. Je la regarde, ses naseaux fumants, son petit corps ramassé sur lui-même, 47 kilos de nitroglycérine à l'état pur, ses machoires prêtes a bondir. Je la regarde et je sais que plus rien désormais ne pourra me détacher d'elle. Je sais que plus rien ne pourra me détacher de toi.

 

 

 

 

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 19:39

 

 

http://www.desktopbetty.com/audrey_hepburn_wallpaper/AudreyHepburn1600x900-4.jpg

 

Alors qu'elle pleure sur un banc je cours toujours après les mots pour retrouver l'émotion que je lui récitais il y a 13 mois ou presque. 13 mois moins un jour. Un seul toi émoi pour toujours. Je me souviens comme je trépignais sur ce quai de gare et comme je l'attendais, je me souviens de son coeur qui battait, de la légéreté de son corps. Les lèvres ce sera pour plus tard, les lèvres ce sera pour dans 13 mois moins deux jours, ce sera la rue d'une ville que tu connais bien. Je me souviens d'elle qui sautillait et je m'étais éloigné pour ne pas entendre ce qu'elle disait pour ne pas la gêner et je me souviens que je me suis assis dans le fauteuil club de l'entrée pendant que l'écran de télévision projetait l'ancien ministre qui parait-il est un grand rebelle jactant sur la place de la bastille. Je me souviens comme nous marchions, je me souviens comme nous étions l'un et l'autre, gênés de nos propres émotions, je me souviens comme je lui ai tenu le bras quand elle a voulu traverser le boulevard alors que le feu était au vert. Je me souviens aussi d'elle qui disait tu vas m'attendre hein, avec cette même candeur et cette même innocence. Tu m'attends hein elle disait en prenant l'ascenseur pour monter ses affaires. Aujourd'hui encore, elle me dit tu m'attends. Non je suis avec toi je lui dis. Mais je n'empêche pas les larmes. Oui je t'attends. Mais elle ne rends pas les armes. Si je te quittais je me quitterais aussi je ne lui dis pas. Mais rien que lui dire ça, si je te quittais, je sais que je la tue. Alors je viens m'asseoir auprès d'elle et j'avale ses larmes. Rends moi les larmes je lui dis que je les partages avec toi. Viens dans mes bras puisque je ne te quitterais pas. Je ne te quitte pas. Mais elle ne me croit pas. Je ne te quitte pas. 

 

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 07:10

 

Je suis une ombre floue sur un pont. Je regarde la seine alors que je la traverse dans le matin triste d'une journée éprouvante. J'assiste a mon propre enterrement, j'entends mon oraison funêbre. Spectateur de ma propre chute, figurant d'un film que d'autres jouent pour moi. Mes genoux ne se plient plus, les deux poteaux qui me tiennent debout vacillent. Je voudrais plonger dans le fleuve et m'y engloutir. J'écoute, le murmure du soleil, je regarde au loin l'hôpital ou je me tenais parfois, là-haut sur un balcon, les yeux plongés dans l'horizon. Bientôt c'est moi qui serait là-bas, forcéement, et j'espère que personne ne viendra me voir. On dit toujours le soir quand la nuit tombe, mais ce n'est qu'une image pour écrivains feignants, on dit toujours le soir quand la nuit tombe c'est là que c'est difficile, mais c'est juste pour rassurer les gens. c'est tout le temps difficile, le matin aussi, le matin seul, le matin quand tout les autres recommencent une journée de vie, le matin quand tout les autres. Je n'erre plus, je suis mort. C'est curieux, comme mon coeur à lâché, d'un coup, c'est curieux comme je vole. Je suis détendu, maintenant que tout n'a plus d'importance, maintenant que, rien ne remplacera le tout, je ris un peu alors que j'entends les mouettes au loin. Mais c'est sans doute une autre vie. J'attends la larme de fond dans quelques jours, j'entends les couteaux qui s'aiguisent. Ce sont mes derniers matins, ce sont mes premières heures sans vie. Je suis une ombre invisible sur le pont, je ne suis plus. J'attends d'aller la regarder sur un quai de gare. Même si elle ne me voit pas. Au moins il me reste ça. Je vivrais encore, d'un peu de toi. Je vivrais encore un peu pour toi.

 

 

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