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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 13:08

 

 

Je me regarde et je devine que mes pouvoirs sont limités, que mon étreinte n'est pas ce qu'elle devrait être, et que si j'avais un peu de courage, juste un peu, je ne serais pas là assis le cul sur ma chaise, attendant que la vie trépasse, que les émotions passent, attendant que la nuit succède au jour, a moins que ce ne soit l'inverse, éreintant les émotions, ne sachant pas trop sur quel pied danser, ni calmer la colère, ni éteindre l'incendie. Je me regarde et je vois le néant à ma place, comme je ne suis pas capable de me lever et de partir, et de t'enlever et de t'emmener, et d'oublier le reste, les autres, et de ne pas me retourner et de te faire oublier, je me regarde et je vois comme je ne suis pas, comme j'aimerais mieux ne pas, bartleby en carton, personnages de mes propres mots, façonneurs de mes propres maux. Je la regarde et je devine sa colère, et je ressens sa fureur comme on ressent un  tremblement de terre, comme on perd pied dans la mer, je la regarde encore et toujours, reflet brillant de mon corps défendant, légère luciole dans le soir, écumante dès le matin. Je la devine, en moi, autour de moi, tout autour, échos de mes propres cris, esquisse de mon passé, prégnance de mes sentiments. Je la regarde, ses naseaux fumants, son petit corps ramassé sur lui-même, 47 kilos de nitroglycérine à l'état pur, ses machoires prêtes a bondir. Je la regarde et je sais que plus rien désormais ne pourra me détacher d'elle. Je sais que plus rien ne pourra me détacher de toi.

 

 

 

 

 

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