3 mars 2013
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Il se retire doucement du pavé, il retire son visage gravé sur les murs de la ville, imprégné de la fureur des rues en fusion de jourdain place des fêtes, il regarde le ciel en se disant tiens
peut-être qu'elle regarde au même endroit. Un peu comme les enfants. Et puis il ouvre les yeux et il regarde devant lui et il extrait sa solitude de l'être qu'il n'est plus. La place des
grandes rigoles est le poumon et le coeur du quartier. La place krasucki est plutôt son foie. Au bord de la cirrhose. Des types zonent toute la journée sur les bancs de la places des grandes
rigoles, ils font vaguement la manche et vont acheter leurs bières chez le sri lankais. Parfois ils s'engueulent, parfois pas, la matin quand je traverse la place dès potron-minet, il y a du
verre cassé parfois, parfois pas. Bien entendu la place des grandes rigoles à sa librairie, il y en a cinq autres a moins de 50 mètres, quatre dans la rue du jourdain et une en face dans la rue
des pyrénées. Il tient la main de celle qu'il aime, elle vole au dessus du goudron, c'est un fantôme, c'est une danseuse, elle est aussi légère que lui est lourd, aussi élègante qu'il est
emprunté. Les yeux ouverts elle regarde chaque pavé chaque maison chaque être qu'ils croisent sur leur chemin avec des larmes dans les yeux. La vie n'est pas si compliqué après tout. Parfois je
vais chez le kurde qui vend de l'hummous et du tarama et toutes sortes d'olives qui trempent dans des grands bacs et puis j'achète quelques Efes pour faire passer le tout. C'est souvent le week
end, plutôt le dimanche quand mon frigo est vide que je n'ai pas été au marché de la place du guigner que je suis resté chez moi à regarder ma cour vide et a chercher le visage de mon adorée sur
les reflets des vitres. Je tourne autour de la place comme un jouet mécanique, je marche le long des murs des rues, je cours après des silhouettes qui te ressemblent. La vie est une évidence
qu'il suffit d'entendre. Mon coeur épris bat juste pour la douceur de tes yeux et le contact de tes lèvres. La vie est une évidence qu'il suffit de vaciller. Nous traversons la place des grandes
rigoles en souriant au soleil de mars. On dirait qu'il va faire beau. Vivre n'est pas assez ni trop.
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2 mars 2013
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09:03
Je rentre dans le rade après avoir enfoncé ma casquette au maximum et je m'accoude au comptoir alors que tout le monde regarde les flammes au loin qui déchirent le ciel et la nuit. Je ricane mais
je me retiens pour cacher ma joie et je commande un kir royal pêche au serveur car après tout il faut fêter ça. Le vieux me regarde de son air de cocker neurasthénique et je dis au type que je ne
connais pas de lui verser un demi pour ma pomme. Il est pas la le patron je dis au jeune type pendant qu'il me prépare mon verre, il est pompier volontaire peut-être je m'esclaffe. Le vieux
rigole aussi vu que je lui paye un coup. Il va rire à toutes mes conneries, il a bien compris que j'étais de bon poil et qu'il pourrait s'arsouiller le gosier gratis sur le compte de mézigue.
Vous avez vu ce feu de joie, me dit le vieux, il parait qu'il y a eu une explosion et que maintenant ils doivent attendre que les cuves d'essence finissent de brûler. Oui je réponds pas au vieux
il y a eu une explosion, c'est vrai, je sais c'est moi qui ai mis le feu a cette satané station service. Le gamin qui gère l'endroit était parti me dit le vieux, heureusement qu'il ferme le soir
sinon il y passait. Oui je réponds j'ai bien attendu qu'il parte je ne suis pas un sauvage. Un brave petit gars, me dit le vieux en hochant la tête, travailleur et sérieux. Le seul travail que tu
as fait dans ta putain de vie je réponds pas au vieux c'est de boire des coups au bar, je me demande ce que tu connais du mot travail. Un chouette gosse, très gentil. Oui bordel, c'est ce que m'a
dit le fantôme, je la voir revenir le rouge aux joues m'expliquant que le gentil gamin de la station service lui a demandé si elle était marié. Je suis aller le voir, dans ma grande bonté
intérieur je lui ai laissé une chance, mais j'aime pas répèter. Je lui ai dit de regarder sa caisse enregistreuse, de donner la somme inscrite et d'encaisser son fric. Je lui ai dis de dire
bonjour et au revoir au fantôme. Il n'a pas voulu m'écouter. Alors j'ai attendu qu'il s'en aille et j'ai été frotter une allumette près de ses pompes a essence. Je descends mon kir, je repaie une
tournée au vieux et puis je rentre au bateau. Dehors, tout le monde regarde le spectacle des flammes qui zébrent le ciel et effleurent la lune. Le fantôme semble assoupie mais se réveille quand
je me couche. Il y a du bruit dehors elle me dit, c'est quoi ce bordel j'arrive pas a dormir. C'est bizarre je dis en la prenant dans mes bras, ils font des feu d'artifice en hiver. Elle pose sa
tête au creux de mon épaule et je suis bouleversé par l'émotion que j'ai de la tenir dans mes bras. Je crois qu'elle ferme les yeux. Tu me montres comment c'est un feu d'artifice elle murmure.
Elle murmure.
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la vie du port
1 mars 2013
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07:59
J'aimerais ne plus jamais te lâcher les mains et ne pas sentir ton absence au réveil et ne pas savoir ou tu es ce que tu fais j'aimerais tant que la douceur des choses englobe la vie la nuit les
jours les soirs, j'aimerais que tes yeux ne quittent pas mon coeur j'aimerais tant que mon esprit vacille ton corps, j'aimerais tant que tu ne sois pas citrouille et que mes mains ne lâchent pas
tes reins et que ta langue ranime mon corps chaque matin et chaque soir et je voudrais aussi que nos vies en cascades ne soit plus qu'une rivière ou un fleuve, je ne me fais pas mal ni ne me fait
souffrir, ça se peut même si je suis loin de toi même si tu es loin de moi, la sérenité est comme un voile qui me recouvre, je décompte comme si notre vie était soudain une procrastination
heureuse, comme si le lendemain ne sera pas chantant ou triste mais sera, comme si le surlendemain n'était que de l'inconnu mais était, notre avenir est entre nos mains nous le berçons
chaque matin et chaque midi et chaque soir et chaque jour et tout le temps et c'est juste comme si nous regardions notre futur les larmes aux yeux et le coeur battant et le cerveau plein d'allant
et l'âme remplie d'allégresse alors tu peux t'asseoir sur le trottoir et je peux rester sur mon banc, il est certain qu'un jour tu seras près de moi a regarder la marée montante ou descendante,
j'ai jamais rien compris aux marées mais je sais que tu seras près de moi. Tout près de moi.
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28 février 2013
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19:36
Je croise un type qui court dans la nuit rue pixérécourt, il doit-être dans les 6 heures du matin peut-être 7. Je vais prendre le 96 rue de ménilmontant et je croise ce type qui court dans
la nuit et le froid. Je crois qu'il ne pleut pas. Je t'attendrais les prochains siècles tu sais, parce que ma vie c'est toi, parce que ma vie sans toi n'y compte pas, parce que ma vie émoi on
peut se passer de toi. Un type immobile semble attendre que la salle de sport de la rue pixérecourt - juste après l'angle de la rue de l'est et le club échangiste - ouvre. Il ne bouge pas comme
statufié dans l'aube. La marchande de journaux dingo de la rue de ménilmontant est ouverte mais je ne veux pas m'acheter le journal, je dois passer mon voyage dans le 96 a bergen, norvège, il y a
presque un siècle. Je dois affronter l'incendie qui ravage la ville. Ma vie est une bulle d'oxygène qui se renouvelle chaque matin quand j'entends ta voix, chaque jour quand je perçois ton
souffle. Le bus descend a tout berzingue la rue de ménilmontant puis la rue jean-pierre timbaud. Mon coeur se suspend chaque fois que je t'entends, je suis comme ces animaux qui hibernent
et qui peuvent rester sans vivre, sans respirer, sans même bouger. Le jour se lève sur le palais de justice, le bus file vers la fontaine saint michel. Ma vie est un tout que tu remplis chaque
seconde. Je t'attendrais pour les prochains millénaires. Le temps n'existe pas quand je suis loin de toi. La vie n'est qu'un décor en trompe l'oeil. Le bus traverse la seine. J'attends que tu
occupes la scène. Et t'attendre c'est déja vivre. T'attendre c'est être vivant. Déjà être vivant.
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La vie belleville
27 février 2013
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21:39
Ton front qui brûle sur ton corps qui s'agite. Ma vie c'est ma main sur ton front. Ma main sur ton front sur ton corps qui s'agite. Ma vie c'est la nuit ou je te regarde souffrir sans savoir ni que dire ni que faire. Alors je pose ma main sur ton front parce que je dois faire quelque chose pour éloigner le mal et la souffrance. J'essuie les larmes sur ton visage, j'efface les stigmates de la douleur, j'engueule la fille au téléphone pour lui dire de rappliquer. Je me souviens du chauffeur du taxi qui disait alors que tu hurlais. On est presque arrivé madame. Et puis les travaux et puis les détours, et la vie endolorie. Tu hurles dans le silence de la nuit, je te dis que je suis près de toi, tu me dis de laisser ma main sur ton front. Ma vie c'est ma main sur ton front, ma vie c'est chasser les douleurs les démons. Je m'endors et tu ne dors pas, je m'endors et je sais que tu es la. Je m'endors et ma main sur ton front. Plus tard, je me souviens quand tout est apaisé, plus tard je me souviens que plus rien ne peut nous désunir. Ma main sur ton front, ton coeur qui bat en moi. Ma main sur ton front sur ton corps qui s'agite. Ma main sur ton front. Sur ton front.
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Elle émoi
26 février 2013
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16:58
Je tousse je me mouche et je me fais engueuler au politburo d'être venu travailler alors que je suis malade alors je bois du rhum que je noie dans de l'eau bouillante avec du miel et du
citron et je regarde au loin l'horizon mais il n'y en a pas car ma fenêtre donne sur la cour et puis je me souviens qu'au petit matin la ville était froide et neigeuse comme à noël sauf que
c'était février et je me suis dis qu'il n'était pas question de se laisser aller a verser quelques larmes car elle gélerait avec le froid qu'il faisait et puis je divaguais sous l'effet des
médicaments de la fatigue du rhum et du froid mais tout à coup le fantôme m'appelait du fond de sa chambre pour me dire que je n'étais pas seul et qu'elle voulait réchauffer mon coeur et je me
suis dis que la vie sentait parfois comme l'herbe les matins de rosée et tu me vois du fond des bois et tu me prends par la main et je t'emmène au bord du fleuve pour que tu prennes le soleil un
peu même s'il fait moins six degrès et que tu grelottes alors je tousse et je me mouche et je m'endors entre tes bras et tu dors et tu te couches et tu dors entre mes bras et je me demande
comment nous faisons pour être aussi près l'un de l'autre mais c'est juste que nous ne nous quittons pas. Mais c'est juste que tu ne me quittes pas.
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politburo
24 février 2013
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Les vies sont des morts en sursis ou je ne comprends pas, ma vie est une attente remplie de particules élèmentaires. Tu repasses je trépasse. Nos vies sont des grues mécaniques qui ne descendent
pas et qui toujours dans le même sens, creuse la terre dans la rue d'a côté. A mains nues, je descends dans la terre gelée pour batir les fondations de ton existence. Je vide un godet de
jack daniel's dans un verre aux couleurs corsica. Je pense a ton corps je crois que sans toi je suis un peu mort. Je n'ai pas peur de ne pas trouver ni le bonheur ni la paix puisque tu es
toujours avec moi. Toujours toi toujours déguisé en pas moi pour te dire comme je ne suis pas. Je regarde les frémissements de mes lèvres dans la vie neige, je n'ai plus peur d'être seul puisque
tu es toujours la. Ma vie est un regard dans la nuit erratique. J'en ai fini des dérives je crois bien, de ces visions d'alcool ou je pourrais me perdre dans la nuit, j'ai comme étreint ton
souvenir et je reste assis prêt de toi, auprès de ton sourire et de ta peau magnétique. Ton corps léger s'ébat dans les draps dehors il fait très froid. Tes yeux par dessus les cartes, tes yeux
qui se tournent vers moi. Tu jettes tes atouts sur le tapis, je cours sous la neige dans les rues pavés de la vieille ville. Je ne te cherche pas puisque tu es toujours la. Je ne te cherche pas
puisque tu es derrière moi.
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paris
23 février 2013
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/2013
09:39
Les souvenirs sont sans doute un peu vains et on ne sait jamais pour finir si ça fait du mal ou du bien. Je me dis que c'est l'anniversaire de la mort de mon père et que je devrais appeler ma
mère pour savoir comment elle va. Et puis je me souviens que ma mère est morte elle aussi. C'est très curieux ce matin ce qui tombe, comme des particules de neige, comme de minuscules flocons
rescapés du ciel, c'est étonnant on dirait les effets spéciaux d'un mauvais film. Comme des blancs en neige qui ne sont pas assez fermes. Je me souviens en regardant tomber ces pseudos flocons
comme il neigeait l'année de la mort de mon père, je me souviens du cercueil qui trônait dans la chambre de mes parents ou il faisait un froid sibérien vu que pour conserver le corps, on ne
mettait pas de chauffage. C'était digne des frères coen cette histoire. Le cimetière était fermé à cause de la neige et on ne pouvait creuser une tombe dans le sol gelée. Il y avait de la
neige sur le balcon et je regardais ma mère qui rentrait dans la chambre, et je me souviens que je l'entendais ahuri qui disait bonjour mon chéri en s'adressant au cercueil ou se trouvait le
corps de mon père. J'ai toujours respecté mon père mais au fond je ne l'ai jamais aimé, je crois que de son côté c'était l'inverse, ce n'est ni un regret ni une souffrance, c'est une simple et
cruelle constatation. Je pourrais m'asseoir sur le rebord du lit et pleurer quelques chaudes larmes pour mes parents mais je crois que je n'en ai pas envie. Ce serait bien mais je n'ai plus
vraiment le temps pour les regrets et la souffrance. Je regarde ce lit ou la trace de ton corps repose. Je regarde les murs ou ton souffle repose. La trace de tes mains sur le réfrigérateur. Je
ne suis plus cet orphelin qui se lamente, ni cet ombre qui pleure sur des murs de métal. Il y a toujours ta main dans la mienne et ton coeur qui bat au creux de mes mains. On a toujours ce qu'on
mérite disait ma grand-mère. Et bien si je te mérite, j'ai du faire des trucs super bien dans ma vie. Des trucs vraiment super bien.
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Cancer
21 février 2013
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/2013
19:30
La nuit nous fige dans des rêves mémorables. Ou peut-être est-ce le jour. Le temps n'est plus important, la vie n'a plus d'importance, les gens autour, le temps qu'il fait, tout ça disparaît
quand tu apparais au bout du quai. Ma vie est une douce hibernation que tu combles de ta présence, parfois, au creux de l'hiver. Dans nos vies souterraines nous descendons jusqu'a la ligne 1,
dans nos vies souterraines nous émergeons parfois, pour ouvrir les rideaux. Le froid saisit mes yeux et fais couler des larmes que tu essuies en riant, le train démarre alors que ton coeur est
encore à terre sur le quai glacé, balayée par le vent. Nous sommes des enfants qui n'ont pas peur de vivre, nous sommes des adolescents qui dévorent le corps de l'autre sans la moindre retenue.
Les trains partent toujours, nos lèvres ne se séparent jamais, dans nos vies souterraines l'important n'est plus dans cet aller-retour incessant de nos âmes. Je regarde tes yeux qui s'éloignent.
Je n'ai pas peur de te perdre, tu es partout, toujours et tout le temps, tu es partout. Ma vie est ta vie en toi. Ta vie est ma vie en toi. Tout ce qui me reste c'est toi. C'est tout. Mais c'est
toi. Mais c'est tout. Absolument tout.
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Elle émoi
19 février 2013
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19:10
Je sens son regard comme un peu de vie, comme une illusion, comme des vies en sursis, comme toi et moi émoi et toi pour toujours. Je dessine ton visage du bout des doigts. Je suis un aveugle qui
devine parfois la lumière. Ma vie c'est mon existence qui se remplit de ton absence. J'entends son rire au bout des doigts, je respire ses yeux dans mes oreilles. Je remplis mes paumes de son
sourire, je frotte mes deux mains l'une contre l'autre pour respirer son odeur. Je crisse mes ongles sur les murs de la ville pour laisser une trace que tu pourrais voir. J'entends sa voix qui
respire comme un souffle de vie, l'agonie du temps qui sépare nos absences. Je ne sais plus qui je ne suis pas, je pose mes pas tes empreintes. Je ne frémis plus de ne pas te voir, je suis
l'ombre qui t'accompagne, une âme qui me meut. Tu pourrais faire un carpaccio de mon coeur, tu pourrais le découper en petits cubes, il restera vivant, il battrait encore pour toi. Je devine des
mots sur des feuilles de papier, je décrypte des encres sur les murs de métal, personne ne peut vous lire puisque nos langue est unique. Du bout des doigts je sens tes mains, du bout des nerfs je
respire ton corps. Ton coeur entre entre mes doigts qui coule comme un nectar de vie. Nous sommes des ombres sur les murs de la ville, nous sommes des ombres sur le quai de la gare. L'horloge est
au-dessus de nous, mais nous la briserons un jour. L'horloge ne sera plus, car nous le temps sera à nous. Le temps avance pour nous.
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dans
Elle émoi