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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 06:41

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http://media.paperblog.fr/i/278/2789171/mammuth-premieres-photos-L-1.jpeg 

 

Il oscille toujours. Il te dit qu'il ne boit plus depuis 6 mois, en même temps, il prend tellement de pilules de toutes les couleurs qu'il n'a pas le droit à la moindre goutte. Et il fume toujours pétard sur pétard. Vous ne voulez pas arrêter de rire me dit la médecin tout en me tripotant, je suis tellement chatouilleux je lui dis. Tout est en place elle me dit, je crois que tout va bien, et ensuite elle me dresse une liste d'une bonne vingtaine d'analyses à faire. Si le gars du laboratoire tombe dans les pommes à la vue des résultats, vous m'appelez elle dit. Je l'aime bien je crois qu'elle a le même sens de la mesure que moi. Je suis toujours entre le précipice et le ravin, je me demande comment j'en sortirai de cette expèrience. Elle me dit non c'est trop tard, non c'est plus envisageable pour moi. Je n'ai plus envie d'être triste je me dis, je n'ai  pas envie de me rendre malade, je le suis déja assez. Comment tu fais pour paraître toujours d'une humeur aussi enjoué me demande la fille au politburo, c'est l'intérieur qui prend tout, c'est le corps qui prend tout dans la gueule. Mais je dis rien. Je lui souris. Le soir la femme e dit, vous n'aviez jamais pensé à cela, ce sentiment d'abandon et le jugement de votre père. Non jamais je lui dis. Un moment je pleure. Je lui dis pour la veille. Que je n'attends plus pour avoir des réponses, que je demande comment sont les choses, je n'ai plus peur des réponses. Fussent-elles négatives. Oui oui c'est cela elle me dit en soulevant un peu sa paupière comme elle sait si bien le faire. Votre vie est marqué par l'abandon. Au moins quand je serai orphelin, je serais pas dépaysé je lui dis. Faites pas le malin elle me dit, ça vous va pas. C'est comment de ne pas boire je m'interroge en descendant la rue de crimée, c'est comme de vivre, je me dis, c'est pénible et formidable. Je souris au vent qui balaie les buttes chaumont, je souris bêtement aux filles que je croise. Je me demande si je suis malheureux ou heureux, je me demande si ce n'est pas pénible de se poser tout le temps des questions. Et puis le bus arrive. Mais je crois que je vais rentrer à pied. Le ciel est couleur cendre et bleu. C'est pour ça aussi.

 

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 01:07

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http://a7.idata.over-blog.com/434x289/0/01/36/00/photos2/heure_ete.jpg

 

Alors ma mère me prends dans ses bras, avec son petit corps, ma mère et  son petit corps rabougri. Ses bras qui m'entourent. J'en suis toujours la, me demander si je dois ou pas, lui offrir le cancer de maman. Me demander. Il fait beau, chaud, je suis venu a pied, une bonne heure sans plus. Un couple s'engueulait, rue joseph kessel, pour savoir s'il rentrait a gauche ou a droite du parc. Je me dis bordel moi ma pomme je fais une dépression carabinée et les gens là ils s'embrouillent pour savoir s'il rentrent a gauche ou a droite du parc. J'ai envie de pleurer. Le soir à l'international, une fille me dit dis moi beau gosse, tu pourrais me commander une bière, et puis une pour toi  aussi c'est ma tournée. C'est ma mort affective qui fait ça, c'est depuis que j'ai décrété que ma vie sentimentale était terminé que les filles me draguent ? Elle me touche mon bras en gloussant quand je lui dis que je ne bois pas. Je me demande si je ne devrais pas me remettre à boire. Le midi, ma mère qui me dit mais tu as mauvaise mine. Et puis tu as encore maigri. Remarque j'ai de la marge je pense. Ma mère me dit tu me dirais si tu étais malade. Non je pense que  je ne te le dirais pas. Sauf si ça devenait trop voyant. Sauf ça. Elle me dit tu es sur que ca va. Une petite dépression de rien du tout je me dis, de rien du tout. Alors je lui dis tu sais la piscine, tout ça, alors je lui raconte des histoires auxquelles elle ne croit sans pas plus que moi. Le pélerinage. Je mange au couleurs. Je rentre au petit garage. Je rentre pas à l'alimentation générale car l'entrée est payante. La serveuse de la mercerie me parle en anglais en me faisant des signes avec ses doigts au cas ou je vienne d'un pays avec une langue inconnu. T'as l'air dans une forme me dit l'autre sans que j'y décèle de l'humour. J'enfile mes bouchons au glaz'art et je me trémousse comme un vieux punk. Le chanteur me dit ça y est je suis papa depuis 4 mois, il me raconte qu'au moment de la conception du gamin il a vécu un truc mystique. Une autre fille renchèrit là-desssus expliquant qu'elle aussi, elle sait exactement quand son gamin à été conçu.  Je commence à comprendre. Hell me dit tu devrais peut-être apprendre a te reposer, tu ne reste jamais tranquille. Le corps suit plus le cerveau, ou l'inverse on sait pas, mais faut que tu te reposes. Tu sors pas trop me demande ma mère. Elle qui me dit mais tu ne peux pas toujours vivre à ce rythme, tu ne peux pas vouloir tout résoudre. Elle qui me dit tu devrais pleurer un peu plus souvent, ne pas tout retenir. Je fuis un peu ma vie je lui dis. J'ai peur tu sais, je suis comme étranger à moi-même, j'ai peur de m'oublier, j'ai peur de tomber, alors je me rattrape  Le plus vite possible. Pour être sur de me relever.

 

 

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 08:30

401

  http://cine-serie-tv.portail.free.fr/nouveautes-dvd/sorties-dvd/20-09-2009/boy-a/boy_a_31.jpg

 

De la part de parents qui ont des vies gâchées au nom des enfants, on entend souvent cette phrase : « Je ne peux pas faire autrement, j’ai des enfants à élever. » Je ne peux pas quitter mon travail car j’ai des enfants belle excuse. « Je n’ai pas pu réaliser mes rêves mais j’avais des enfants à nourrir. « C’est terrible de dire ça non ? Jadis, du temps de nos parents ma mère disait ceci : « je ne peux pas quitter ton père à cause de toi ». Je me suis aperçue que c’était un mauvais motif, elle préférait rester à la maison pour enquiquiner mon père et se faire enquiquiner par lui. Il y en à qui choisissent d’être malheureux à deux, plutôt qu’heureux tout seul, c’est ainsi. En fait, les enfants sont souvent une excuse facile pour baisser les bras sans même avoir essayé. La morale de l’histoire : quand on ne fait pas ce qu’on à vraiment envie, on a aucune excuse. Ni le travail, ni la famille, ni la patrie.

 

 

                                                                             Corinne MAIER

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 20:38

402

http://www.linternaute.com/television/programme-tv/image_television/352/13714.jpg

 

La vie m'emmerde dit la fille. La vie n'est pas exotique. Ben tu crois quoi. Ben t'as vu ta gueule me dit la fille. Tu crois que t'es exotique ? Tu ressembles a quoi ? ah si je sais, tu ressembles a comment il s'appelle déjà. Oh ca faisait longtemps ça je me dis en pointant mon nez vers le zinc. Merde le gros là. Ah oui le gros rouquin, daniel cohn bendit. Ah oui t'as un air ? Bon t'es un peu plus moderne peut-être mais en fait tu lui ressembles hein. C'est pas de ta famille dis ? Tu veux un autographe je lui demande. Je suis tellement épuisé que j'ai l'impression d'être bourré, je me demande ce qui m'a pris de venir la à onze heures du soir, dans ce café miteux, pour alcoolique, en train de boire un coca comme un con. Et puis la fille revient a la charge, mais toi tu n'as pas une gueule a avoir vécu avec ta casquette de bobo, non mais je vois bien t'es le genre a gagner 3000 euros par mois et puis venir aussi pour un petit frisson. T'es pathétique avec ton coca, mon pauvre ami, on voit bien sur ta gueule que tu n'as jamais souffert, que tu n'as jamais bu, on voit bien que tu viens d'ailleurs, t'es pas né chez les petites gens. Je bois mon coca pendant que le serveur lève les yeux au ciel d'un air de dire, t'inquiète mon gars elle fait le coup à tout le monde. Mais je suis secoué. Il paie sa tournée, le beau monsieur, elle dit la fille, une bière hein pour moi, pas une boisson pour américain sans couilles. Tu sais, il y a cet instant ou tu veux partir, mais ou tu ne peux pas partir. Tu ne veux surtout pas être la mais tu ne peux pas être ailleurs. Bien entendu je paie ma tournée, bien entendu. Toujours cette sensation de culpabilité qui me tenaille. Toujours. Tu ne sais pas ce que c'est la vie me dit la fille, tu ne sais pas toi, tu n'as pas de problèmes de fin de mois, de problèmes existentiels, tu ne dois pas séduire, les filles elles viennent vers toi. Cette fille me dit tellement tout ce qui est l'opposé de ma vie que j'ai presque envie de rire, presque. T'es pas un suicidaire me dit la fille. Non je me dis, c'est clair, c'est d'ailleurs la raison de ma dépression, c'est que je ne suis pas suicidaire, j'aime la vie, c'est juste je ne sais pas quoi en faire.  Tu crois quoi que tu vas me faire boire et que tu vas pouvoir me ramener dans ton lit. Ta dernière copine t'a quitté, c'e serait bien que tu souffres un peu, tu pourrais entrevoir de nouveaux horizons, mais bon je crois que tu sois le genre à souffrir. Tu es juste trop fatigué, faut pas faire trop de musculation, bon t'as 35 ans d'accord, tu es jeune, mais...La fille n'a pas 30 ans je me dis, ça se voit, elle est assez jolie d'ailleurs, j'aurai bu je l'aurai sans doute dragué.  Je repense a ce que me disait toujours le chevelu de belgique, on est trop destroy pour les filles clean et on est trop clean pour les filles destroy. On est juste nous, je lui répondais toujours. Faudrait juste comprendre ce qu'on est réellement je me dis en marchant dans la rue après avoir salué le serveur qui m'a regardé d'un air piteux sous les rires sarcastiques de la fille. Juste savoir ce qu'on veut et ce qu'on est.  Et ça, je ne suis pas du tout sur de le savoir. Enfin pas encore.

 

 

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 04:43

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http://i.ytimg.com/vi/2wfT8NU1L34/0.jpg

 

 

Alors le sommeil te quitte. Même lui tu te dis en riant et en te levant. Tu ouvres toutes les fenêtres malgré qu'il fasse encore nuit, il ne fait même pas froid. Tu regarde l'horizon, il n'y en a pas, tu essaie de deviner la lumière. L'insomnie te tenaille, comme tout le reste, tu sens que ton corps se rebelle, n'en peux plus, tu sens que ton corps est comme l'arme qui se retourne contre toi. Elle me dit tu sais je m'inquiète pour toi, tu sais, elle a un semblant d'humanité, elle quitte le masque de la chef froide, c'est l'après-midi, j'ai explosé le midi, je me suis retrouvé en furie, sans avoir bu. Je fais une dépression carabinée, même de l'écrire me semble comique. Je n'ai envie de rien. J'ai pas mangé depuis 36 heures, un truc dans le genre, je suis en train de vivre les montagnes russes, j'ai pleuré une demi-heure ce matin, parce que personne ne m'aime et que même si quelqu'un m'aimait je ne serais pas capable de le voir. La vie je pensais que c'était beaucoup plus drôle que ça. Ne pas boire je pensais que c'était beaucoup plus drôle que ça. Levé à 5 heures  du matin en attendant que le jour se lève. Je gâche tout, le beau voyage de l'une, les certitudes de l'autre. L'instant d'après je ris aux éclats. Il faut que je mange je me dis. Le soir, alors que je descend mon beefteack à la terrasse du café, attendant que la mort arrive, le soir même une jolie fille me regarde et vient me parler et me dit, tu sais ça se sent que tu souffrres. Non je me dis je me consumme à l'intérieur. Elle me dit tes notes sont mauvaises, on dirait que tu abandonnes, pourtant tu sais tu es le boutte en train, elles font toutes une tête, merde on dirait un cimetière, non elle ne dit pas merde, et toi tu mets un peu d'ambiance. La grande responsable rentre dans le bureau, avec son corps d'anorexique, la femme qui ne sourit jamais, bordel elle s'assoit sur la chaise à côté de moi, elle dit, vous êtes le seul homme, c'est difficile, vous ne pouvez pas abandonner maintenant, vous ne pouvez pas. Elle dit je sais que c'est épuisant, que c'est difficile, et là, elle me dit ce truc qui me fait hurler de rire à l'intérieur, elle dit prenez du guronsan. Vous avez l'air fatigué, vous avez l'air...Une autre responsable, pourquoi tu es toujours rêveur, toujours ailleurs ? Viens me voir pleurer à 5 heures du matin j'ai envie de lui dire, sur ma pauvre vie de crétin, tu sais, quand tu arrêtes de boire, tu comprends que tout cela est tellement vain, que l'on viendra te voir si on a rien d'autre à faire, que l'on couchera avec toi si on a personne d'autre avec qui couché, tu es le roux de secours. Juste ça. Alors la vie reflue et puis tout à coup tu ne sais pas pourquoi tu touches l'euphorie, même si tu sais que c'est factice. Tu te dis que tu es l'homme le plus heureux du monde. Tu as juste envie de danser, de crier, de hurler, tu dis a grande responsable qui dit je ne serai pas la demain, tu lui dis mais ça ne va pas de nous annoncer des choses comme ça sans préparation, pendant que tes collègues te regardent en hochant la tête en disant cette fois non c'est juste pas possible, cette fois-ci c'était trop. Tu te retrouve à ce concert, la chanteuse te dit, j'aime bien tu ne change pas, alors que toi tu crois que tu es en train de mourir. Tu te dis qu'il faudrait manger mais tu sais que tu ne mangeras pas, tu te dis qu'il faudrait dormir mais tu sais bien que tu ne dormiras pas. Tu attends que les jours passent, tu attends et rien n'arrivera. Car les gens qui doivent venir ne viendront pas, car les gens qui doivent revenir ne reviendront pas. Ou alors juste pour regarder, juste pour voir ta gueule et te dire, c'est chouette de te voir, tu n'es personne mais c'est chouette de te voir, j'ai rendez-vous avec un autre hein, mais on se fait un truc bientôt. Automate de ta propre dépression, tu n'as même pas envie de boire pour oublier tout ça, car c'est juste la vie, c'est juste ta vie. Et contrairement aux autres, tu ne sais toujours pas ce que tu dois en faire. Du moins pas pour l'instant. Alors tu te regardes dans le miroir. Et tu te demandes, c'est ou que j'ai merdé, bordel, qu'est ce qui ne va pas chez moi ? Mais de te poser la question est bien trop épuisant pour que tu cherches à trouver la réponse. Comme si ça te faisait peur. Comme si...

 

 

 

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 16:50

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http://www.cinemovies.fr/images/data/photos/5623/serie-noire-1979-5623-737890651.jpg

 

Il se demande pourquoi, la vie semble à la fois si douloureuse et si facile. Pourquoi le chemin parait si tortueux et si aisé. Il ne veut pas se contenter d'être heureux, ça tombe bien, il ne veut pas se complaire dans la contemplation des ravins et des chutes. Il ne pourrait pas passer ce pont il le sait bien, ce pont pleins de trous et qui se balance de gauche à droite au dessus de l'eau en furie. Il aimerait parfois, comprendre, mais souvent il n'aime pas tant que ça comprendre, il veut juste apprendre de la vie. Le peu qu'il lui reste, il veut juste que ce soit une route avec des chagrins et des joies. Il n'est plus la pour amuser la galerie, mais la galerie n'est pas plus à l'attendre, il se regarde dans le labyrinthe de miroir, il se détend un peu parfois, il n'est que le subconscient de son propre tourment. Il ne veut pas se torturer, il n'a plus le temps pour le désir refoulé, pour la colère et la jalousie. Il n'a plus le temps. Il aimerait, croit-il, il aimerait retrouver un semblant de légéreté, un moment d'éternité. Il aimerait être seul mais il ne peut que parler, encore et encore, il ne veut pas ressasser ses craintes et ses malheurs. Il aimerait parler aux fantômes, il aimerait être ailleurs, il n'aimerait pas, il ne sait pas. Il comprend que le fait d'arrêter de boire ne résoud pas tout, il comprend que l'avenir n'est pas plus éclairci, il comprend qu'il ne comprend rien. Ne soit pas malheureux se dit-il, c'est juste la vie qui continue. Les autres la continueront avec toi ou sans toi. Ne pense pas trop. Tu es seul face à toi-même. Ca tombe bien. Tu es le seul a pouvoir faire quelque chose pour toi.

 

 

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 06:10

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http://www.lemonde.fr/image/2007/06/15/575x385_379750_0_99eb_ill-923853-carend-heureux-bis.jpg

 

C'est le bal des vampires au politburo. Ma voisine me regarde et me dit c'est quoi le mieux pour le suicide : curare ? pendaison ? La fille insouciante d'en face me regarde et me dit j'ai plus envie de rien, je veux plus, j'ai juste envie de pleurer toute la journée. Elle est comme moi je me dis, plutôt insouciante. C'est l'intérieur qui prend tout dans la gueule. C'est curieux tout le monde fume maintenant, tout le monde boit des cafés, tout le monde arrive épuisé le lundi matin. Il reste moins d'un an je leur dis, moins d'un an. Comme souvent quand je veux remonter le moral des gens, ça produit l'effet inverse, oui me dit la gothique qui pleure chaque jour maintenant, on en est même pas a la moitié. Au bord des larmes. Je parle avec ma voisine plus tard, la seule qui soit plus âgé que moi, je lui dis mais faut sortir, je vais à la piscine, je vais au ciné, je lis, je rencontre des gens,  faut vous aérez toutes, vous ne pouvez pas rentrer tous les soirs, regarder une connerie à la télé et puis revenir le lendemain matin. Et passer le week end a attendre le lundi avec angoisse. Je lui parle de ça aussi, en descendant mes cocas, dans ce café ou pendant l'happy hour, on vous sert une sorte de bol de pâtes, ce qui vous fait repas, c'est pas mal. Je n'arrête pas de lui parler me demandant si ma frénésie à lui expliquer que je vais de mieux en mieux, que je suis alcoolique, que je dis tout maintenant, que je n'ai plus peur de parler, d'appeler les gens, me demandant si mes justifications ne sont pas le symptôme que je suis loin d'être guéri. J'appelle celui revenu du bateau des morts. J'aime bien sa voix au téléphone, il ne semble pas aller si mal que ça, même si je le sens un peu fébrile, même si je sens qu'il a vu la mort de près et que ça lui fait un sacré choc. Ma mère qui tient absolument a aller voir la femme qui s'éteint tout doucement, je me demande si c'est une bonne idée, ma mère dans la voiture qui nous explique que c'est formidable la nouvelle chimio, c'est tellement léger, on ne ressent plus aucun effet secondaire. Vous savez quand je suis fatigué, c'est juste que j'ai fait trop de choses. C'est juste que tu as un cancer je pense très fort. Soeur krishna rigole au volant comme si elle m'avait entendu penser. Il me dit par mail qu'il voudrait que je vienne le voir. Ce serait bien de revoir la belgique. Le paysage défile, les émotions défilent, les gens autour, la femme dans la rue que j'emmène jusqu'a son adresse et dont je me demande d'ou vient son accent bizarre, vous êtes la personne la plus gentille que j'ai rencontré à paris, elle me dit. Je la regarde franchir le porche. J'ai les larmes aux yeux. Et pourtant je suis alcoolique je lui dis alors qu'elle est repartie. Et puis je tourne mes yeux vers le ciel, je cligne un peu, mais c'est sans doute le soleil. Pourtant il fait nuit.

 

 

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 20:03

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http://www.independentcritics.com/images/gummoSPLASH.jpg

 

 

C'est donc ainsi que les choses se passent dans ta tête ? C'est donc ainsi que les choses se passaient ?  Tu aimerais retrouver cette légèreté, tu aimerais tant, tu aimerais effacer les fantômes, les ombres tutélaires, tout ceux auxquels tu penses chaque jour. Pourtant tu sens bien que la colère s'éloigne, tu sens bien que sans renoncer a rien  tu acceptes les choses. Chaque matin, effacer la photo des morts sur le tableau, chaque matin s'ébrouer gaiement comme pour se secouer des cauchemars de la nuit, chaque matin tu nettoies ton cerveau des scories qui parsèment ton corps. Dans la chambre verte de ton existence, ils sont tous la, à te regarder, te regarder t'échouer, tomber, pleurer. Dans ta vie d'avant, c'est ce que tu croyais. Tu pleures chaque jour, les larmes dans ton cœur, les larmes de ton cerveau, chaque jour la maison des morts de ton existence se doit d'être aérée. Pourquoi tu ne peux pas vivre pour toi, comme si tu refusais de laisser les morts sur le côté, comme si la lumière de ta propre existence pouvait les faire disparaître. Tu n'as plus pleur des autres, tu sais désormais que tu ne peux aller contre le destin, tu ne peux changer le cours des choses. Tu ne peux faire dériver les amitiés, les amours, les rires en cascade, le sang sur les mains, tu ne peux rien faire. Alors tu décides de tout accepter, tout ce qu'on te donnera, et même ce qu'on ne te donnera pas. Tu comprends que ta vie ne sera qu'une suite de chute, de rires, de rechutes, de pleurs, de rencontres, de ruptures. Tu comprends qu'il faut que tu acceptes. De vivre et de ne pas vivre. Tu devrais brûler la maison des morts, tu devrais évacuer tout ces cadavres, tout ces visages tu devrais les oublier un peu. Mais tu n'arrives pas tu y reviens toujours tu ne comprends pas que les vivants ne veulent pas de tes souvenirs, tu ne comprends pas que les lèvres qui se tendent ne veulent pas partager tes propres images et souvenirs de détresse. Les fantômes de ton existence, ils sont la près de toi, ils sont lourds, ils sont comme des boulets mais toi tu continues de les soigner, de les garder et tu en accueilles même des nouveaux régulièrement. Tu peux vivre avec tout le monde, les morts, les vivants, tu peux vivre avec. Pas sans. Avec. Tu empiles les morts comme des souvenirs de ton existence. Ta petite troupe de fantômes. Il serait tant tu ne crois pas ? Il serait tant que tu vives pour toi, et plus dans le souvenir rance, dans le souvenir des autres. Ça peut s'apprendre ces choses là. Vivre n'est pas la pire des choses après tout.  Même si plus d'alcools, même si plus d'ivresse, même si plus de mousse sur les commissures de lèvres, même si plus la langue noire. Tu aime avoir faim, tu aime l'attente, tu vas aimer cette vie aux aguets. Tu aime ce sentiment d'être et de ne pas être. Tu souris aux gens dans la rue. Par contre méfie-toi, vas-y plus doucement, la prochaine fille qui te tends la main, tu n'es pas obligé de lui arracher tout le bras. Enfin. Pas tout de suite.

 


 

 



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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 12:15

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En vous réveillant le matin, dites-vous : " Je m'éveille dans un songe". Quand vous entrez dans la cuisine, voyez-la comme une cuisine de songe. Versez du lait de songe dans votre café de songe : "Tout ceci n'est qu'un songe". Souvenez-vous, de tout cela, sans cesse, tout le jour. 

 

                                       Tenzin Wangyal Rimpoche

 

 


 

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 05:25

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http://static.guim.co.uk/sys-images/Arts/Arts_/Pictures/2009/1/6/1231234350616/William-Burroughs-002.jpg

 

La fille remonte la rue de ménilmontant pendant que je la descends et dit je suis en mode économie de fric en ce moment. On se regarde avec hell, c'est une bonne idée on se dit et puis on rigole. Un type me claque quasiment la bise car je lui donne du feu dans la rue de charonne. Pas très loin du hoola oops. Je marche, je nage, je m'épuise pour dormir. Un autre type me regarde boulevard diderot et se marre en disant un truc. Pendant quelques temps à toulouse, c'est un truc qui m'arrivait souvent, des gens qui me souriaient ou se marraient en me voyant, j'ai toujours pensé que je ressemblais à une célébrité locale. Je suis plus à un sosie près. Ou alors c'est le quartier de la gare qui faisait ça. Entre la rue bayard et l'avenue de lyon, il n'y a pas grand monde qui est entier dans la ville rosse. C'est pour ça que je m'y sentais bien dans ce quartier. Je passe devand un libraire d'occase qui semble vendre plein de poches et de polar pour 1 ou 2 euros, mais je suis un peu en retard, et je n'a pas le temps de m'arrêter et je me demande ensuite ou il était, rue léon frot peut-être. Je sais pas peut-être rue des boulets plutôt, ou rue saint maur, bon en même temps c'est toujours la même rue sauf qu'elle change de nom. Le type sur la scène dit que l'homme sur l'écran a un cancer et que sa santé décline. Un jour je lirai libé et on annoncera sa mort. Libé en parlera. Pas la radio, pas la télé, pas les autres journaux. Après la projection, on parle de bruxelles ou il habite avec le type un peu timide. Encore un soir ou je décline un pichet de vin blanc qu'on me tend. Ce soir-la c'est pas difficile. A la médecine du travail, la médecin me dit très sérieusement, comme si elle m'apprenait une grande nouvelle, vous faites attention au soleil, avec la peau que vous avez vous ne devez pas trop vous exposez. Merde je lui réponds, j'avais prévu un voyage aux maldives pour m'allonger une semaine sur la plage et me faire dorer comme une limande. Je regarde le mouvement de la vie, de la ville, place voltaire, je remonte la rue de la roquette. Je passe devand le porche en me disant tiens c'est chez les filles, et je me rends compte a quel point je reste attaché aux lieux. En fait je ne vois Paris que comme une succession de lieux ou j'ai vécu, passé un peu de temps. Quand je me retrouve place daumesnil, je regarde la rue, je regarde la petite cour et je me dis tiens c'est la que j'ai si souvent dormi. A côté du lit. Rue saint maur, le squat est ouvert, mais je suis en retard, j'aurai pu rentré. Je pourrais tomber sur ce type la, qui a cassé toutes les dents a un autre, et je me dis ça aurait pu m'arriver à moi aussi de casser toutes les dents à un autre type. C'est comme si soudain je me rendais compte de tout ce à quoi j'ai échappé ces derniers temps. Je crois que l'alcool c'est pour ça que je ne peux plus. Je ne contrôle plus ma langue, mes gestes, mon corps, mon âme. Je ne suis plus moi. Je regarde le vieil homme qui marche dans la baie de cancale. Sa manière de regarder l'horizon, sa longue chevelure blanche au vent. Il faut que j'apprenne la lenteur je me dis. La non perception des choses. Il faut que j'apprenne pleins de choses. C'est bien pour ça que je veux continuer de vivre.

 

 

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