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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 23:20

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1230291345 little odessa

J'aimerais bien effacer tes larmes, même si ce sont des larmes de whisky, j'aimerais clore tes yeux une dernière fois, encore une fois, crois moi, j'aimerais bien boire ces premières gorgées de bière, ne pas comprendre le sens de ta douleur, la raison de ton étreinte. Je me maudis tu sais, je me regarde un peu éteint, un peu absent, un peu rien, un peu tout, je me damne sans comprendre ce que j'inflige, ce que je fais, ce que je ne fais pas. Je détourne mes yeux pour ne pas regarder, je suis malade de ces souffrances, de ce malaise. Ma propre lâcheté me fascine. Je mourais sans doute, sans aucun doute de cette absolue et fascinante culpabilité qui me hante. Bordel. Un putain de protestant c'est tout ce que je suis. Alors peux ramener ma gueule de majorettes de l'espace, mon petit sourire crétin, tu peux te baigner dans ces torrents de mots, tu peux te corrompre de ces amours, de ces jalousies. Toujours dans ton syndrome ellis, l'informaticien, enfin un parmi la centaine d'informaticien du politburo qui te dit ah oui en fait tu essaie de ressembler à wolverine. Tu reste tellement interdit que la gothique essaie de t'expliquer qui est wolverine. Mais je te rassure t'es beaucoup mais alors beaucoup moins beau que lui elle lâche dans un énorme éclat de rire. J'aimerais bien penser à ce que tu ressens, savoir si la vie n'est que cette suite de circonvolutions, cette litanie sans fin. Je m'éteinds tu sais, je vais bien et je ne vais pas bien, je suis sur un rien, je ris de peu, je m'angoisse du néant. Je ne parviens pas, meme si j'essaie parfois, j'aimerais passer à autre chose, je me nuit parfois, je me tends. Tu sais, j'aimerais que tu viennes, encore une fois, encore, c'est toujours toi, tu sais, toujours. Mon verre est vide. Je comprends même pas pourquoi, même pas. Juste ça.

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 22:54

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http://laperiodicarevisiondominical.files.wordpress.com/2009/04/071224_carver04_p465.jpg

Et les nuits, les jours, les gens, les errances, les marches, les aubes, les fêtes, les regards, les danses, les étreintes, les soupirs, et les nuits, les jours, tout recommence à l'identique. Je me nourris du tourment des autres, je me souris de mes propres ébauches, je me dis il y a plus d'idées dans une minute de Mélies que dans tout l'oeuvre de luc besson. Une chanteuse, des musiciens sur des vieux films en noir et blanc. La légéreté de ce temps là. Et puis le lendemain je pousse les lourdes portes du majestic bastille. Nous sommes 6 dans la salle, pour voir un film sorti le mercredi précèdent, dans une salle à paris, et seize salles pour toute la france. Comment tu veux parler de cinéma avec qui que ce soit après ça ?   Tu sais qu'il y quelques milliers de personnes qui verront ce film. On dirait que les gens veulent vivre la même vie, tous, comme si c'était ainsi écrit. Et les nuits, les jours, des gens qui demandent à devenir mes amis sur facebook, des gens qui me disent tu te souviens on était ensemble en primaire, il y a 30 ans. Je me souviens même pas de mes collègues de boulot d'il y a deux ou trois ans. Alors l'école. Je bois une gorgée de bière à la soirée, mais sans plus, un couple me propose le camp naturiste ou il passe tous les étés, vous avez vu ma peau, je dis, je suis une putain de machine à coup de soleil, et vous croyez que je vais aller me balader à poil ? Bordel en plus je déteste le soleil et la mer. J'ai jamais de monnaie le matin pour le type qui fait la manche, j'ai regardé ce matin il avait de belles baskets couleur flashy. Je reçois de curieux messages, comme si c'était l'absence qui me donnait une vague valeur. Je rêve que je deviens aveugle, je lui donne une grosse part de tiramisu dans un tupperware et je pense à cette nouvelle de carver, c'est pas grand-chose mais ça fait du bien quand le patissier donne le gâteau aux parents qui ont perdus leur fils. Je lui donne une grosse part de tiramisu, je prends pas lui offrir grand chose de plus. Ca doit être écrit sur ma gueule, ma vie sentimentale est morte, enterrée, enfouie, ça doit être pour ça que je plais vaguement. Je cherche des mots, des phrases définitives, j'aimerais boire un peu, ça m'aiderait pour te parler, pour que toi aussi tu comprennes parfois. Je comprends pas comment on peut recevoir autant d'amour et en donner aussi peu. Je suis une machine à nostalgie qui tourne et retourne toujours les mêmes bobines.  Et toujours cette impression de solitude absolue, que rien ni personne ne poura rompre mais c'est juste toi en fait, toi et ton nombril, tu peux t'allonger tout seul dans un lit, tu peux t'allonger contre un autre corps, tu peux aller seul ou accompagné à une expo, tu peux même trouver la force d'emmener avec toi quelqu'un au cinéma. Tu peux rompre ce besoin d'être un ermite dans la ville, tu t'assois toujours à contre sens, tu marches tête baissé, tu prends cet air blasé et supérieur, cette morgue crétine qui cache un malaise absolu quand à une quelconque relation sociale. Tu es comme ces personnages dans ces films muets du début du siècle, on ne sait jamais si la bobine est à la bonne vitesse. On ne sait jamais mais on devine. Faut peut-être mieux continuer d'ignorer les réponses.



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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 15:57

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http://cinecaux.com/Festival-Latin-Saint-Valery/wp-content/uploads/2009/10/ilusiones-opticas.jpg


Je ne pressentais rien de bien folichon. Nos attachements, pour brefs et limités qu’ils soient, portent à chaque fois la marque d’une lâcheté infinie. Rien que des combats d’arrière-garde. Seule la peur du silence et celle de la tombe les rendent plus ou moins compréhensibles et parfois excusables. Et le temps, pour sa part, ne nous laisse guère le choix qu’entre la routine et le deuil. J’étais déjà trop loin sur le chemin de rien du tout. J’avais même déjà tourné le coin de la rue. Nos rares confessions nous conduisent toujours un peu plus loin qu’on l’aurait voulu, et nous y laissent à peu près aussi amers et déconfits qu’après  ces séances de baise qu’on ne souhaite pas vraiment se rappeler, au fond, avec des inconnues qu’on aurait pas voulu avoir rencontrées, et qui ne nous aimaient pas plus qu’on ne les a aimées. La plupart des aveux et bien des étreintes ne sont que des marchés de dupes, passés de bonne foi entre des gens qui ne le sont pas.

 

                                                                                               Hugues PAGAN

 

 

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 19:22

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http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/70/17/98/19090349.jpg


Tu descends les escaliers il fait encore un peu nuit mais plus tout à fait, il fait encore un peu froid mais pas tant que ça, Je vois la file des types qui attendent l'ouverture de cette sorte de foyer, ou ils peuvent prendre une douche, boire un café, manger un truc. Etre un peu au chaud. Les places doivent être limités j'imagine, il est à peine 7 heure du matin, et il y a déjà une queue assez longue. On se croirait rue charles fourier lorsque vers 4 heures de l'après-midi, la queue commence à se former pour le soir devand la mie de pain. A quelques dizaines de mètres de l'endroit ou pierre goldman fut assassiné. Par des flics ou des types d'extrême-droite. Ou des types qui étaient à la fois flics et d'extrême-droite. Etonnant. La dernière fois que mon père est sorti de son lit c'est pour se rendre dans cet hôpital devand lequel pierre goldman fut flingué. Ca veut rien dire. A part pour un cinglé comme moi. Les types font donc la queue devand une porte cochère, il est dans les 7 heures du matin et tout à coup je comprends ce que cette image me rappelle. Des mêmes types faisant la queue devand une porte, le matin tôt, dans un froid givrant, sous la pluie. Les marolles. Le matin quand je portais de l'appartement, en dessous de la place du jeu de balle, rue des fleuristes ou rue des tanneurs peut-être. Le chemin du centre ville, en direction du recyclart. Les mêmes types fatigués, épuisés, gris. Je traverse la rue, laissant la file des types derrière moi, au bout de la rue, le type qui fait la manche. Il est revenu depuis une semaine, il tousse, semble fatigué, un peu las  lui aussi, je me dis je me suis inquièté pendant tout le mois de janvier de ne pas le voir et maintenant qu'il est revenu je ne lui ai pas donné le moindre centime. Je me demande pourquoi. Je passe au kiosque, le kiosquier est en discussion avec un petit cercle, le kiosquier est toujours en conversation avec pas mal de monde, quand il me voit il dit ça va chef, et un libé hein pour le chef. Un type à côté dit mais ça ne peut pas continuer comme ça, j'en suis presque à souhaiter qu'ils redescendent en deuxième division. Dis donc pas de conneries répond le kiosquier, écouter pas chef, il raconte que des conneries celui là, le psg en deuxième division  non vous imaginez ? Je dois faire une mine un peu déconfite ou pas bien imaginer j'imagine alors le kiosquier  hausse les épaules et me dit avec un clin d'oeil  vous êtes pas très foot hein chef ? Je m'engouffre dans le métro, je m'installe toujours à la même place, en gros sur un strapontin et dans le sens inverse de la marche. C'est juste l'endroit ou vous avez le plus de chance pour que personne ne viennent s'asseoir à  côté de vous. J'en suis là quand même. Le soir en sortant du petit politburo, je vais m'aérer les poumons sur le canal de l'ourcq, je monte les marches, enjambe le canal sur ce pont avec la voie ferrée. Je vais vers le chlore, dans cette piscine ou l'on laisse ces affaires dans sa cabine. Je nage dans ma ligne, sans trop dévier, seul dans mon monde. 60 longueurs plus tard, je suis sous la douche. Seul. Je sors de la piscine il fait presque nuit, je rejoins la ligne 7. On dirait qu'il fait un peu plus frisquet, le soir il n'y a pas ce type à sa fenêtre qui demande si tu n'as pas une clope. Doit passer sa journée à la fenêtre. Voit un peu de monde remarque. Mais il fait nuit, il n'est pas là. J'ai un peu mal aux bras, aux jambes, j'ai faim, j'ai envie de vivre, j'ai envie de mourir. En sortant du métro, je pense que je dois faire un tiramisu, et puis je me demande si je dois essayer la variante avec nutella juste pour faire plaisir à hell, je me dis je vais en faire un old school et un nouvelle version. Et puis je rentre chez moi, je monte les escaliers mais ça ne tire plus sur les jambes, sur les bras, une journée de plus, une journée de moins. Je n'ai pas bu. Je parodie riou en tournant la clé dans la serrure. De quoi mon abstinence est-elle le nom ?





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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 06:55

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http://www.linternaute.com/television/programme-tv/image_television/352/3544.jpg

Les réveils hagards dès le petit matin, c'est aussi ça ne pas boire, c'est aussi cela, ne plus boire. Les réveils dans la nuit, les ombres qui dansent sur les murs, les insomnies sans fin, les pensées furtives et sombres, c'est aussi ça ne pas boire, c'est aussi cela, ne plus boire. Tu sais dans le noir, je remonte l'avenue gambetta vers nulle part, tu sais dans le noir, j'embrasse des lèvres mais je ne sais pas lesquelles, tu sais il fait nuit, et même pas froid en fait. J'ai même pas envie de picoler, j'ai même pas envie de biture, de lécher le sol à même la nuit, de m'endormir dans le métro, de me réveiller alors que je suis en train de danser dans la rue, tu sais, même pas. Surpris le matin de ne pas avoir mal au crâne, surpris au matin de ne pas trouver de bleus sur mon corps, curieux le matin de se sentir aussi bien. Curieux la gueule de pas bois, curieux le cerveau pas lent, tout trouver tout de suite, ne pas déposer deux lentilles sur le même oeil, les mains qui ne tremblent pas, se souvenir de tout, de la veille, de l'avant-veille, et du reste. Tu sais, on devrait se sentir tellement bien, tellement mieux, et c'est le cas sans doute. Alors c'est quoi cette sensation de vide, alors on fait quoi a la place, alors comment on dort, comment on vit ? L'heure scintille sur le plafond de la chambre, mais j'ai pas mes lentilles alors je vois rien. L'heure s'égrène il parait, et il fait toujours nuit. C'est juste, la vie à jeun je pensais que ce serait beaucoup plus drôle que ça. Même sans moi.

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 20:36

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http://festival.sundance.org/page/-/2009/filmguide/stills/large/WHITE.jpg

Il y a quelques années j'écrivais cela :
Chaque regard est une insulte, chaque mot une claque...Tiens les souvenirs s'effacent...Je me dégoûte et je me hais...Passe impair et manque...Je me roule dans la merde et ça pue...Je veux commettre des actes insensés, je veux me briser sur les récifs de la vie...Je suis sclérosé...Nos mots se perdent dans le vide...Juste nos silences pour se détruire...Ils disent que j'ai un problème à régler...Comme si n'importe quel individu éjecté dans ce monde n'avait pas un problème à régler...Ca me gerbe la gueule de vous parlez, ça me brûle la mâchoire et nique mes cartilages… Mes mots ne veulent plus rien dire, je suis un escroc du langage, comme disait l’autre je suis pas un écrivain alcoolique je suis un alcoolique qui écrit. Et si j’arrêtais de boire, est ce que j’écrirai encore dis-moi ? Et si je vivais est-ce que j’écrirai encore dis-moi ? Je bois, je ne suis que la négation de mes propres possibles, je ne suis qu’une dérive qui s’échoue. Je ne suis qu’un clébard qui aboie, qu’un escroc qui te prend dans mes bras, je m’essuie sur le palier de vos illusions. Je pisse sur mes souvenirs pour les noyer à tout jamais. Et si j’arrêtais de boire hein, un peu, juste le temps de ton agonie. Le temps d’enlever tous ces tuyaux et de t’emmener au bord de la mer. Une dernière fois.  Il y a quelques années donc. Je ne sais pas, je crois que c'était au moment de la mort de mon père. J'en suis la encore aujourd'hui, boire, ne pas boire, vivre, vivre ne pas vivre, sortir, ne pas sortir, coucher, ne pas coucher. Je me demande réellement pourquoi je vois toujours les choses de cette façon, pourquoi la mélancolie, pourquoi le ciel gris, pourquoi l'hiver ? Je me demande. Alors je me réfugie dans les mots. C'est un peu vain mais tellement mieux.





 

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 18:37

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http://www.lequotidienducinema.com/critiques/lepornographe_critique/1.jpg


Il reste combien ? Encore une petite vingtaine d'années à vivre, maximum trente, faut pas rêver, dans ton état, entre ton foie, ton angoisse, et tout tes débordements, tu y passeras comme tout les autres hommes de ta famille. La mort viendra du bide. Faudrait pas que ça dur trop longtemps. Tu n'as plus vraiment de famille, tu accompagnes l'agonie de ta mère, tu regardes l'effondrement inexorable de ton oncle, il ne reste plus grand-monde a dire vrai. Tes quelques soeurs donnent encore le change mais tu n'es pas si proche que ça d'elles. Il te reste si peu d'amis, tu le savais mais ils ont choisis la famille, c'est dingue comme tout se renouvelle à l'identique, générations après générations, ils reviendront vers toi, quand leur femme sera partie, quand ils ne pourront plus gérer leurs gosses, ils reviendront vers toi. Ou pas. Tu as retrouvé ton meilleur ami, il te dit lui aussi la fin de la génération, tu sais à liège plus personne n'a le droit de boire il te dit. Ils sont tous au bout. Il ne fallait pas croire a toutes ces promesses, toutes ces amitiés de la jeunesse, les gens n'aspirent pas a tourner dans le vide pendant encore des dizaines d'années, tu croyais quoi avec ta chute en avant ? Que les autres suivraient ? Tu pensais qu'il aimeraient cette vie qui n'arrête jamais, ces déménagements continuels, ces nouveaux boulots, ces cuites sans fin, ces errances sans alibis, tu croyais quoi ? Que les autres pensaient comme toi, toujours prêts pour faire la fête, toujours ailleurs, toujours à l'ouest. Tu penses que  l'on peut vivre longtemps cette solitude absolu, cette vie sans personne, sans enfants, sans maisons, sans ce que l'on pourrait appeler un vrai boulot ? Tu pensais que les combattants de l'extrême-gauche ne deviendraient pas des petits rentiers du quotidien. Il chante quoi le michniak  ? Moi je fonce droit dans le mur pendant que d'autres cotisent pour la retraite ! Toi tu voulais les deux, toi tu voulais jouer en gardant un pied dans le quotidien.  Du coup tu n'es nulle part chez toi, et puis tu prends trop de virages incompréhensibles, tu reviens, tu repars, tu ne peux pas demander aux autres de te suivre nulle part. Tu pensais que la succession des villes, la succession des visages, des corps, des fêtes, des verres que l'on brise, des agonies surfaites, des dérobades diurnes, des élancements crétins, des baisers du matin, tu pensais que tu pourrais un jour, assemblés tous ces petits moments pour en faire un ensemble qui ressemble vaguement à une vie. Les années passent, tu pensais qu'un jour, tu arriverais à écrire vaguement un livre potable, tu pensais qu'il se passerait des choses, enfin tu n'as jamais trop compris quoi mais des choses. Ben non en fait, il ne se passe jamais rien, il reste des étincelles parfois, souvent, tu parviens encore à souffrir, tu parviens encore à te rendre compte que tu es vivant mais pour combien de temps encore. Elle croit que tu te plains, que tu t'apitoies sur toi-même, mais curieusement pas tant que ça. Sans trop savoir pourquoi, tu n'échangerais pas ta vie, sans trop savoir de quoi, tu veux continuer à vivre ta vie. C'est pas que tu te sentes plus malin que les autres, quoique, non c'est surtout que tu te sens vivant. Terriblement et atrocement vivant. Enfin.

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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 18:50

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http://www.sfgate.com/blogs/images/sfgate/mlasalle/2009/03/27/Anna_Karina_in_498x335.JPG


Tout paraissait pareil qu'avant, se dit-il, mais c'était différent. Quelque chose avait changé. Pas dans la structure physique du monde, mais dans la perception qu'il en avait. Une fenêtre s'était ouverte quelque part entre le rêve et cette étrange fille. On aurait dit une fenêtre par laquelle pénétraient les pleurs silencieux de quelque chose d'inachevé. Et il comprit que cette chose avait un étrange rapport avec lui-même.



                                                   Abigail PADGETT

 

 

 


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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 18:49

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http://image.ifrance.com/cinema/film/3/4/843-1-la-tentation-d-isabelle.jpg


Tu étais née un 14 février. Pas de chance comme qui dirait. En début d'après-midi il y avait du monde autour de la place d'italie, à cause des défilés du nouvel an chinois. Il faisait beau et froid. Des filles vendaient des roses, je me suis demandé pourquoi  et après j'ai compris que c'était pour cette connerie de saint valentin et que nous étions le 14 février. J'avais bien senti la montée en pression au politburo pourtant. Les filles qui préparaient leur cadeau, les filles qui attendaient leur cadeau. Je me souvenu de toi un peu.

Tu disais : Les gens interrogent : Que devenez-vous ? Ah la douce hypocrisie. On ne devient jamais rien, on veut juste croire que le poids de la vie ne se fera pas trop sentir. On désire poursuivre son chemin en se croyant plus intelligent que les autres de manière à ne pas tomber dans le ravin trop vite.

Tu disais : Parfois il a suffit du sourire d'une personne dans la rue pour que je reste en vie. Je ne parle pas à personne pendant des journées entières mais il suffit d'un sourire pour survivre.

Tu disais : Dans les films ou les livres, les gens plaignent toujours les personnages torturés, mais dans la vie, la putain de réalité, il n'y a plus personne. Les gens n'ont pas le temps. Ils n'écoutent plus, n'existent plus. Les gens ne supportent pas l'anormalité, la différence. Ils dénoncent, montrent du doigt. Si tu pleures et que tu hurles, il n'y a plus personne.

Tu disais tout et son contraire, tu disais qu'il fallait boire, encore et toujours boire, t'aimais pas trop les drogues je crois bien.

Tu disais : Un verre après l’autre comme ils ne disent pas aux alcooliques anonymes. Toujours un verre après l’autre. L’alcool n’est que l’acmé de ma douleur.

Tu disais : J’ai le sentiment que tu te fous de ma gueule, et je sais bien que c’est un peu vrai. Tu aimes regarder les photos des autres, mais c’est quand même un peu malsain. Tu n’es qu’un regardeur de la vie, tu n’es qu’un étranger aux gens.

Tu disais : Je ne veux pas être heureuse, je veux juste vivre un peu, combler ma solitude. Toi tu n’es pas là. Tu es un étranger à toi-même, je ne peux rien te demander pour moi.

Et puis tu disais des mots des heures des phrases des nuits des songes. On me dit que tu as disparue. Mais moi je sais bien que ce n’est pas possible. Je me dis toujours que je vais te revoir, même 20 ans après, je me dis que je vais te croiser, à paris ou ailleurs, ou virtuellement, sur un quelconque réseau social. Je ne sais pas si je te reconnaitrai, je ne sais pas si tu me reconnaitras. On se dira 20 ans déjà, enfin une phrase comme ça. Tu étais née le 14 février, tu as quel âge aujourd'hui ?  Un peu comme moi je crois. Si tu es toujours là.


 


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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 11:10

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http://www.cinemotions.com/scripts/slider/image_sorties_id.php?id_image=44527

Je ne sais pas ce que je préfère chez la voisine de gauche. Ses hurlements orgasmiques qui ferait passer une actrice de film porno pour une ascète jésuitique ? Son écoute dès potron-minet de mylène farmer à fond les esgourdes ? Son rire en cascade à côté duquel celui d'henri salavador ressemble a celui d'un autiste paralytique ? Je ne sais pas ce que je préfère chez la voisine de gauche. Un peu de tout, un peu de rien. Je ne sais pas ce que je préfère chez le voisin de droite.  Son interphone qui sonne à 4 heures du matin en semaine et qui semble juste se trouver a l'endroit pile ou je dors ? Les hurlements de ses copains et de ses copines qui semblent tester chaque jour la résistance sonique de leurs oreilles ? Cette musique qu'il écoute en boucle avec toujours le même beat, lancinant, stressant, surtout quand on est allongé dans son plumard en attendant le sommeil qui vous a posé un lapin ? Je ne sais pas ce que je préfère chez mon voisin de droite. Pas grand chose en fait. Je ne sais pas ce que je préfère chez ma voisine du dessus. Cette habitude de déplacer ses meubles tous les week-end laissant transparaître une certaine psycho-rigidité au niveau du ménage ou des études en aménagement d'intérieur ? Cette habitude de marcher en talon sur du parquet spécialement le matin tôt à l'heure ou je constate avec joie et désespoir que je suis toujours en vie ? Les dégringolades avinées de ces visiteurs qui finissent leur salto avant contre ma porte d'entrée  provoquant un spasme cardiaque chez mézigue qui me fait perdre six mois d'espèrance de vie en une seconde ? Je ne sais pas ce que je préfère chez ma voisine du dessus. Des petites choses peut-être. Le cinquième et le sixième étage de l'immeuble sont les seuls qui semblent vivants dans l'immeuble. Je ne croise jamais personne dans les escaliers, en descendant ou en montant. On dirait que les quatre premiers étages sont inhabités. Ca me rassure un peu parfois ce bruit. Je me dis qu'il y a encore des vivants. Je descends et je monte les marches. On dirait que les habitants des quatre premiers étages ont un ascenseur invisible, ou un escalier caché. Parfois le soir, voisine de gauche, voisin de droite et voisine du dessus se donnent le mot. Comme un orchestre. Et puis souvent, dans l'immeuble d'en face, les résidents du rez-de-chaussée font une grande fête. Le bruit monte dans la petite rue. Ca résonne. Je les maudits parfois vers 4 heures du matin quand je ne parviens pas à m'endormir. Et puis le matin j'ouvre les yeux. La rue est morte. La ville est morte. Alors je soulève les rideaux. Et j'attends. Parfois il neige.


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