Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 17:38

446


http://www.lequotidienducinema.com/critiques/thebarber_critique/bph2.jpg

Des larmes coulent sur mes joues, sans doute à cause du froid, je me souviens qu'a bruxelles en hiver, tous les matins je pleurais ainsi. Je suis sensible des yeux chacun fait comme il peut. Le dimanche soir, j'écoute le masque et la plume dans la cuisine et bien sur je ne peux pas m'empêcher d'avoir une pensée pour elle, même si ce soir la, l'écrivain de droite n'est pas là. Je suis ahuri par les critiques sur shutter island, ça doit être à cause de scorsese, heureusement que garcin qui a lu le livre tempère un peu l'entousiasme. De toutes façons je suis ahuri par a peu près toutes les critiques. Je pense à peu près l'inverse de tout ce qu'ils disent. C'est marrant comme le masque et la plume marque toujours la fin du week end, je me souviens que mon père écoutait l'émission dans son fauteuil, la pipe à la bouche, le monde a portée de main. C'est juste ça le destin je me dis, pour certains la fin du week end ça devait etre le film du dimanche soir, le réveil du lundi matin, pour moi c'était le gigot-pomme dauphine de ma grand-mère et le masque et la plume. Lo me dit tu vois je me dis que je peux mourir demain. Je n'aurais pas de regrets.  Attention je ne veux pas me suicider, je ne veux pas spécialement mourir, mais si ça devait arriver et bien je me dis que j'ai déja bien vécu. On a quand même de la chance. Il me fait rire, je ne pense pas du tout comme lui, j'ai l'impression que ma vie n'a pas commencé. En meme temps, je ne sais pas trop ce qui pourrait débuter. On me propose encore une colocation pour l'avenir. Je n'ai pas le temps de penser a cela. Je dois épuiser ce lieu de solitude ou je me suis retiré. Au supermarché la caissière offre des fleurs à toute les gonzesses. C'est la journée de la femme elles m'expliquent les deux jeunes minettes à slim en mode prépubère qui voit bien mon air interrogateur. Je crois que vous n'aurez pas de bouquets vous monsieur me dit une fille avec un peu d'acnée sur ses roses joues. C'est quand la journée de la flemme je réponds que j'ai ma petite fleur. La jeune fille rigole. Sa copine me sourit. Dehors il fait un soleil de plomb sur une tranche de givre. C'est pas grand-chose mais ça fait du bien. Ce titre de carver je crois que c'est ma nouvelle devise. En attendant des jours meilleurs.

Partager cet article
Repost0
8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 07:38

447

http://images.blog-24.com/360000/361000/361100.jpg


Je m'endors. Je pense à la vie d'avant. Je bois. Envie. Depuis le temps. Je suis le mal de crâne qui ne se tient pas bien. Je suis le petit malin qui veut boire. Un verre. Ou deux. Trois, quatre, la la. La douleur et l’orgie. Toujours les mêmes conneries, tous ces cons qui font la gueule. La vie qui s’affaisse, tout ça quoi, la faiblesse des tarés. Vous ne comprenez donc pas, 14 degrés de gueule de bois. Le goût du fût au bout de la langue, le goût du foie au bout de la bouche. La cuite en fuite qui s’évapore, l’estomac qui se tord. J’écris ces lignes à l’encre de l’ivresse, ma vie c’est un ramassis de conneries. Comme tout le monde. Tu pourrais dormir un peu, oublier tout ça. Tu ne sais plus rien, tu es juste réglé à nouveau, se lever, heureux d’être vivant, se lever, les gueules de travers dans le bus, dans le métro, tu t’en fous toi. T’écoute tu lis. Je suis à nouveau une fourmi travailleuse, dans ce bâtiment à la kafka. Toujours perdu, des ascenseurs, des couloirs, des gens qui frôlent partout les murs. Tout le monde qui se regarde, les corps dévorés d’ennui, mus par une énergie soudaine pour aller regarder les gobelets en plastique dégringoler dans la machine. Le boulot c’est un destin de machine à café. La vie c’est l’ennui du liquide qui coule.  Toujours les mêmes corps ensuite, dans la nuit, les mêmes rues qui descendent, les mêmes serveurs qui ne se donnent plus la peine d’essuyer le zinc. Je suis un rat de georges perec c’est pas si mal après tout. Le gosier toujours sec. Hell me dit, je te vois dans leurs yeux, le pire c’est que je te vois. Hell tourne tout au tragique, c’est une fille après tout. J’ai la bouche pâteuse bien plus tard, l’esprit tellement tourné vers l’alcool, il faut bien comprendre c’est pas une posture. Je suis juste une raclure. Et toujours la gueule aussi immature. L’autre con qui me dit je me suis toujours demandé. Je te vois toujours bourré mais je me suis toujours demandé. C’est pas possible de ne pas être marqué. Des rues à descendre, des rues à monter, faut bien comprendre la gueule de travers à 11 heures du soir, quand l’escalator du métro stalingrad est fermé, et que tu vois ces millions de marche à monter, faut bien comprendre. T’envoies des messages que tu ne comprends plus à des filles que tu ne connais pas.  Gueule sur l’asphalte. Ca descend la rue des Pyrénées, ça descend. Par moments.  Tu rigoles comme un demeuré devand la porte cochère, elle pleure à la fenêtre et tu comprends que c’est l’émotion. Tu comprends juste hein, c’est pas un sentiment qui peut t’atteindre. Tu regarde la nuit qui s’évapore, place au petit jour, les transports, la machine à café, les bâtiments, la cantine, les discussions sans intérêts, les regards absents. Le trottoir ça fait comme des reflets de jour, il fait plus tout noir. De l’eau tombe du ciel comme pour nettoyer la tête. Et préparer la prochaine fête. Le matin tu te dis, c'était ça la vie d'avant. Et maintenant ? 

 


 


Partager cet article
Repost0
7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 12:58

448

http://image.guardian.co.uk/sys-images/Film/Pix/pictures/2007/10/01/control460.jpg


Une fille qui doit venir d'une planète reculée entre la province et l'étranger essaie désespèrement de mettre son ticket de métro à l'endroit ou il est censé ressortir. Alors je lui montre la bonne fente si je puis dire. Elle me regarde d'un air dédaigneux et passe le tourniquet. Alors je m'en vais. Je ne suis même pas déçu par shutter island, c'est tellement mauvais que je suis pas déçu. Pour la centième fois j'imagine ce que lynch aurait fait du livre. Je me demande juste comment on peut faire aussi long et chiant à partir d'un livre aussi haletant. Etonnant.  Il manque le dernier chapitre me dit hell, heu non je crois qu'il manque le premier je rétorque. Je m'éloigne de moi-même, boit quelques bières, évite la cuite, vaguement. Il se passe pas grand chose. J'apprivoise la solitude, le manque d'alcool. Et puis le déclic. Je me dis que c'était ce jour la que c'était arrivé. Juste 25 ans. Je suis revenu en arrière.  Au jour de ma première mort. J'avais un peu plus de 15 ans presque 17. Le jour de ma première mort, il faisait beau je crois, un peu comme aujourd'hui,  très beau et très froid. Je vissais mes crampons, détendus, dans un vestiaire flambant neuf. Je ressentais une petite douleur au genou, ou du moins c'est toujours ce que j'ai cru jusqu'a aujourd'hui, mais dans mon souvenir j'ai une douleur au genou. Mon entraîneur m'a dit que je pouvais ne pas jouer si je voulais, on s'en fichait un peu de ce match, l'équipe en face était assez faible, à moins que ce soit nous qui étions très fort, c'était pour avril mai les gros matchs. On attendait. Le jour de ma première mort, je ne me souviens de rien de particulier, sauf que j'étais capitaine, le petit génie était parti sous d'autres cieux plus en adéquation avec son talent. Je me souviens que j'étais capitaine. Comme disait mon entraîneur, t'es le type que je connais au monde qui à le moins de capaciter a diriger les autres, mais quand tu gueules ils t'écoutent. Ils sont tellement sciés quand tu t'énerve qu'ils te suivent. Et puis tu fais moins le mariole quand t'es capitaine, t'es plus concentré. La moitié des titulaires se reposaient ce jour là, les moins bons les has never been, les jamais titulaires c'était ca notre équipe ce jour la. J'aurai pas du jouer ce jour la, j'aurai du me reposer. Mais j'aimais tellement ça, jouer, jouer. Bordel c'était ce carburant qu'est devenu l'alcool, qu'est devenu le chlore. Tu m'étonnes qu'un paquet d'anciens sportifs deviennent alcooliques. Tu m'étonnes. Je me souviens de pas grand chose de cette journée. C'est un peu comme la vie dans les films c'est quand même toujours mieux que la vraie vie. Toronto semble toujours une ville mystérieuse dans les films de cronenberg vie alors que sincèrement toronto est la ville la plus fadasse que je connaisse. Il faisait soleil et froid je me souviens, comme aujourd'hui, je me souviens, il y a 25 ans déjà. Je me souviens des jolis vestiaires, du joli terrain, je me souviens une banlieue ouest riche, très riche, le genre d'endroits qui ne recèle aucune surprise sauf dans les films de lynch. Je me souviens que nos adversaires semblaient en transe, faut dire qu'on était les meilleurs à quelques centaines de kilomètres à la ronde, je sais pas si le match était important pour eux, s'ils pouvaient encore se qualifier pour une coupe en bois. Ce jour là, je pensais à la proposition d'un club pyréneen qui voulait me prendre pour l'année suivante. Le rugby disait mon père, non mais tu vas faire quoi dis moi, c'est même pas un sport professionnel, tu vas vivre de quoi après, quand à ma mère elle pensait que c'était un sport de brutes, elle donnait l'impression que je risquais ma vie a chaque instant. Remarque disait frère connard, toi qui aime la pluie, tu sera servi dans les pyrénées. J'ai vécu près de lourdes quelques années plus tard et j'ai constaté que frère connard avait rarement dit quelque chose d'aussi censé dans sa courte vie de crétin. Je me posais des questions, j'aimais pas trop l'ambiance du rugby, j'aime pas le sud et je déteste la campagne. Mon entraîneur pensait que je n'allais plus m'améliorer, à l'époque il fallait partir dans le sud ouest si on voulait jouer au haut niveau. Le jour de ma première mort, j'avais un peu discuté avec momo. J'en peux plus des valeurs du rugby il me disait, c'est trop bon ce sport mais c'est pas pour nous, il y a un décalage. Je lisais déjà beaucoup à l'époque. Je ne savais pas encore que j'allais essorer des centaines de livres, des milliers de page, dans les mois qui allaient suivre. Me mettre a picoler aussi pour combattre la douleur. Mais ce serait trop simple de tout ramener à ca. L'alcool, les insomnies, la persistance de la déroute, elle n'est pas vu de ce jour là. Une route s'est juste fermé ce jour la, un rêve un peu crétin s'est effondré. Un peu comme notre mélée ce jour la. Ma jambe écrabouillé, ce petit coup sec et franc. Tout le monde l'a entendu. Tout le monde se relève sauf moi. La douleur arrive au cerveau. Tout le monde se relève. Tout le monde s'éloigne. Oh les gars. J'essaie de me relever, et a ce moment précis je gueule comme un nouveau né. Ma jambe, je hurle, ma jambe. Momo se penche vers moi, ma vue est brouillé par les pleurs. Momo est tout blanc, il voudra venir avec moi à l'hôpital, je me souviens il pleurait pendant que les pompiers m'emmenaient dans leur camion rouge. Momo est mort dix ans plus tard, a moto. Pas mal d'alcool dans le sang. J'ai rarement vu un enterrement aussi triste. Le médecin tout content, l'opération s'est très bien passé, vous n'aurez aucune séquelle. Et le sport je lui ai demandé, et le sport. Faudra voir il a dit. C'était fini. J'ai bu après ça. Mais je ne voyais pas double. Je voyais le vide, le désert. Dans mon rêve je reprenais ma place sur le terrain. Dans la réalité ce fut plus simple. Je n'ai jamais retrouvé le chemin. Personne pour me le montrer. J'étais perdu pour les valeurs du rugby. C'est aussi bien comme ça.

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 06:40

449

http://media.ntvmsnbc.com/i/NTVMSNBC/Components/ArtAndPhoto-Fronts/Sections-StoryLevel/K%C3%BClt%C3%BCr%20Sanat/Sinema/soul-kitchen.jpg


C'est également à cette époque que j'ai commencé à percevoir, entre ma vie et celle de Jésus, certains parallèles assez troublants. Nous étions tous deux, bien entendu, de confession judaïque. Nous n'avions ni l'un ni l'autre, à proprement parler, de vraie patrie. Nous n'avions ni l'un ni l'autre pris femme durant notre existence terrestre. Nous n'avions ni l'un ni l'autre exercé de profession au cours de ce séjour. Nous nous étions essentiellement contentés, l'un comme l'autre, de parcourir le pays en exaspérant le menu peuple.

 

                                                                                                  Kinky FRIEDMAN

 

 


Partager cet article
Repost0
4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 20:23

450

http://www.lexpress.fr/medias/513/precious-lee-daniels_249.jpg


N'oublie pas de m'oublier elle dit. Des maux du bout du monde qui résonnent douloureusement a mes oreilles à moins que ce ne soit l'eau chloré dans mes conduits auditifs. Je regarde la bière dans mon verre, je regarde mon corps qui se vide de son sang, j'admire. J'ai un peu arrêter d'arrêter de boire je crois, bière et chlore c'est mon nouveau régime. Ecrire sous houblon avec de petites lueurs de défaillances dans le regard, avec les gestes lents, saccadés. Je reviendrais toujours a l'alcool, c'est cela qu'il faut bien comprendre. Tu comprends toi avec ton sourire figé, la répétition des gens, des souvenirs, des douleurs, des séparations, des émotions je crois. Ne me parle plus je dis.  J'ai rêvé de cousine givrée cette nuit, ou alors c'était réel. Les plus anciens comprendront. N'oublie pas de m'oublier elle écrit. Tu veux que je fasse quoi je pense. Comme la douleur éteinte des sentiments contrariés. L'étreinte encore, d'un corps, dans le petit jour, je ne sais plus si je rêve, si je me meurs, si c'est l'alcool. La piscine du jeudi est sale, glauque, les vestiaires sont tout petit. Je me souviens de cette fille, celle qui buvait des gin-gini, tu sais elle, je n'en ai jamais dit du bien je crois, jamais réellement, c'était elle la meilleure, c'était elle. Elle ne quittait pas son monde, je ne quittais pas le mien, nous affrontions nos solitudes dans une sorte d'osmose parfaite, ou alors la meilleure c'était peut-être cette fille de bruxelles, je me souviens, tu me touches alors que je déteste qu'on me touche elle disait. Non ça c'est ma phrase je répondais. J'ai trop bu tu sais, un peu mal au bras. Faut que je te dise, j'aligne les longueurs dans des piscines dégueu, juste en imaginant que ça éloignera l'angoisse, mais ça fait juste que la  faire revenir. N'oublie pas m'oublier. Je lis ses mots. SI je pouvais m'oublier moi même tu sais, si je pouvais. J'en serais sans doute pas la. Tant pis pour moi. Ou pas.

Partager cet article
Repost0
2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 19:10

451

http://www.lexpress.fr/medias/470/la-dame-de-trefle_167.jpg

Je suis dans le couloir. Soeur krishna n'est pas encore arrivé, ce qui me soulage toujours, si elle pouvait ne jamais arriver, je me sentirais tellement mieux. On sera tellement plus détendu. Soeur krishna a le caractère de mon père. Exclusivement. Elle doit être plus heureuse. Moi mon drame, c'est que j'ai le caractère de mon père et de ma mère, un mix des deux, sauf que c'est impossible, soeur l'américaine aussi dans un sens, mais elle c'est encore autre chose. Je suis dans le couloir, j'ai mal au cul sur cette chaise. J'attends. Mon esprit divague. Je me souviens que la veille j'ai découvert un groupe sur facebookqui s'appelle : Petite, je faisais faire l'amour à mes barbies. C'est le genre de truc auxquelle j'avais jamais pensé. Petit je faisais pas faire l'amour à mes big jim ou à mes playmobils. Je vais regarder les filles qui jouent à la barbie d'un autre oeil désormais. Je suis assis sur ma chaise. J'aimerais bien que soeur krishna ne vienne pas, ça changerait la légereté en drame, j'aimerais bien que personne ne vienne. Le couloir  est sombre, je pourrais sortir un peu, aller sur la terrasse. Mais je ne refume même plus. Depuis que je rebois vaguement. N'importe quoi. Toujours à la pointe du modernisme, je viens de découvrir que l'on pouvait regarder les mots que les gens écrivaient sur le moteur de recherche pour parvenir à mon blog. Niveau surprise c'est pas pire que Barbie. Envie d'huître avec chimiothérapie. Celle-la me plaît bien, même si on y est à la chimiothérapie et que je vois pas une huître à l'horizon. Pour me demander si j'étais ta femme. Celle-la me plonge dans des abîmes de perplexité. Ma préfèré c'est mocassins à clochettes. C'est pas tellement qu'on arrive sur mon blog en tapant mocassins à clochettes qui me sidère, c'est plutôt quel genre de types peut être assez cinglé pour taper mocassin à clochette sur un moteur de recherche. A moins que ce soit une fille. Je suis plongé dans mes abîmes de perplexité quand jolie infirmière sort dans le couloir, en s'agitant toujours comme un putain de télétubbies, ah mais vous êtes là elle me dit, et puis elle me sourit et me regarde. Cette fille elle vous parle et vous regarde vous croyez qu'elle vous aime, je sais pas, faudrait pas qu'elle me rencontre bourré, je me jetterais à ses lèvres. Bon je me casserais la gueule sans doute. Ah mais vous pouvez venir, allez rentrer, votre fils est là madame, elle dit à ma mère, elles se bidonnent toutes les deux comme si...Comme si quoi d'ailleurs ? Je sais pas comme si mon apparition était la chose la plus comique du monde. Cosmique c'est sur. C'est presque fini elle me dit, jolie infirmière, toujours la forme hein votre mère, on dirait qu'elle aime ça ! Elles se bidonnent encore, ma mère rigole tellement que la tranfusion tangue dangeureusement à son bras. L'infirmière sort. Quel numéro me dit ma mère. T'es sur que c'est une chimio que tu fais, t'es sur que c'est pas de la morphine pure que tu t'enfile ? Parce que  je pense qu'elle en  prend l'infirmière.  On peut rigoler quand même dit ma mère, t'es comme tes soeurs, on dirait que les hôpitaux ça vous rends nerveux.  Et encore je me dis, attends que je vienne pour qu'on me mette un caméra dans le trou de balle tu vas voir je vais être encore plus détendu. Jolie chef de service passe, toujours cet air pénetré et concentré, entre la joie et la contrariété, son visage bouge d'un milliardième de millimètres, elle devrait postuler au musée grévin, j'ai jamais vu ça. Je suis contente elle dit. Ca se voit je suis limite à répondre. Plus tard  alors que nous traversons l'esplanade devant Notre dame baigné d'un soleil qui me fait plisser les yeux comme un tibétain, tu vois tu t'inquiète tout le temps. Ca va elle dit, ca va bien. Bien sur, tant que tu supporte la chimio je me dis. Mais ça ne s'améliore pas, ça ne s'améliorera jamais. Tant que tu supporte ça stagnera.  Mais quand tu supporteras plus ? J' ai un peu honte de penser ça. Un cancer c'est un cancer elle reprend  tout le monde en à un maintenant. C'est quand même pas si grave après tout. T'as raison c'est juste un truc à la mode je lui dis. On traverse la seine pour aller prendre le bus. Je m'écouterai je rentrerai à pied dit ma mère. Je m'écouterai je me jetterais dans la seine je me dis. Plus tard dans libé, je découvre qu'il y a des psychanalystes oulipiens, ils sont membres de l'ouspypo. Tu veux que je te dise? Ca m'étonne a peine. Comme qui dirait plus grand chose m'étonne. Pour le moment.



Partager cet article
Repost0
1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 20:59

452

http://www.cinemovies.fr/images/data/photos/13384/the-fantastic-mr-fox-2009-13384-319218947.jpg


Vous reprendrez bien un peu de funèbre. Ces cendres au bout des doigts. Des cendres de toi au bout de moi. Je suis encore humain je me dis. A peine pourtant, avec peine souvent, des éructations sommaires, des trous de mémoires, des lendemains qui déchantent. Le retour du vain, les insomnies des jours de rien, de pas d'alcool, de pas de paroles, de pas de deux entre mon corps et moi. Et puis le souvenir de cette nuit là : Nuit froide et gueule de bois. Des sons qui sortent de partout comme des animaux sauvages dans la brousse. Matin en fiat. Aube lessivé par la grisaille. Des ombres qui s’agitent fatigués après des dizaines d’heures de came et de chimie dans la gueule. La bière sort des tuyaux d’arrosage et je remplis mes verres avec l’insouciance de celui qui n’a plus peur de l’ivresse. Dans les herbes faut éviter de marcher sur des gens, toute cette viande froide avachie qui ne sait plus. Les gens m’accostent et me parlent anglais vu qu’avec ma gueule on me prend toujours pour un rosbif, des gens qui cherchent des drogues. Parfois on me prends pour un mec nordique genre norvégien. Sauf en Belgique où on me prends toujours pour un putain de flamand. Le ciel est couleur braise, du son qui sort de partout, de la boue qui gicle des enceintes comme une punition divine. Boue tout partout jusque dans les narines pas très pratique pour sniffer, les gens encore vivants avalent des petites pastilles et puis s’agitent en attendant la chute. Je cherche ma tente où ce qu’il en reste, j’ai mal à mes putains de genoux. Avec l’alcool, la came et la boue je me tape un retour en arrière dans le cervelet. 20 ans dans la gueule. Allongé sur le terrain de cette lointaine banlieue parisienne, les yeux dans la terre sentant les larmes qui me coulent sur les lentilles. Un type s’est penché vers moi en me demandant si ça allait, si je pouvais me relever. Je mordais la terre tellement j’avais mal, je bouffais la pelouse. Je ne me suis jamais relevé. Je n’ai jamais rejoué non plus d’ailleurs. Retour à l’est. Les pieds plantés dans la boue, j’ai entamé une chorégraphie de fureur et de dépit, une fille est venu me parler en allemand je crois bien, mais j’ai hoché la tête bêtement pour lui faire comprendre que le dialecte teuton n’entraient dans mes compétences. Lo est torse nu dans la nuit, je ne suis pas sur qu’il me reconnaisse, ou alors il fait semblant. C’est mon plus vieil ami, peut-être le seul, c’est pour ça qu’on s’aime : je me fous de tout, il se fout de rien. Ou alors c’est l’inverse. Mes genoux qui hurlent à cause de l’humidité, mais l’alcool fait passer, j’aurai mal demain. Allonger sur la pelouse, je me souviens, à gueuler comme une truie qu’on va égorger. Plus tard à l’hôpital. Je me souviens j’ai pensé c’est mon père qui va être content. Ma carrière de sportif est foutue. J’ai pensé je ferai cuisinier en me demandant ce qui était pire pour le père, sportif ou cuisinier ? C’est ça les drogues chimiques ça me fait tout le temps partir en arrière, pour ça que je préfère la bibine, l’alcool au moins on vit dans le présent et dans le futur. Oui enfin bon. La came, la bien chimique, c’est comme un aller dans le passé, je vais encore parler aux morts, revoir dans des photos un peu floues de gens depuis longtemps disparus. Je me déplace, il pleut un peu, une fille, petite, danse avec son parapluie au dessus de la tête, un clébard tourne autour d’elle, on se croirait dans du kusturica. Je cherche à croiser des regards mais personne ne veut de mes yeux dans les siens, je tends la main, mais il n’y a plus personne. Je bois ma bière, on est quoi déjà dimanche, il est quoi déjà, 8 heures du matin, je me dis faut que j’aille m’allonger, que je trouve ma tente, mes genoux vont se faire bouffer par l’humidité. Et ça fera comme y a 20 ans, je serai les bras croisés, les yeux mouillés dans le ciel grisâtre, couleur usine. Je pourrai plus bouger. Plus du tout bouger. Tout ça me revient hier ou bien, avant hier peut-être, tout revient alors que le corps ne suit plus et que mon genou gémit comme un vieillard arthritique. Heureusement wes anderson, une fois de plus. Ce type me sauve la vie à chacun de ses films. Dans les couloirs du métro bastille, je lis sur une affiche. Arrêtez le monde je voudrais descendre. Moi, c'est exactement le contraire je me dis. Exactement l'inverse.

 

Partager cet article
Repost0
1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 07:16

453

http://2.bp.blogspot.com/_48X0okp2djc/SAZoae9c2_I/AAAAAAAAAIg/qXBHor7Azds/s400/simple_men2.jpg


L'être que j'attends n'est pas réel. Tel le sein de la mère pour le nourrisson, je le crée et je le recrée sans cesse à partir de ma capacité d'aimer, à partir du besoin que j'ai de lui : l'autre vient là ou je l'attends, là ou je l'ai déjà crée. Et, s'il ne vient pas, je l'hallucine : l'attente est un délire.

                                                                                                     Roland BARTHES



Partager cet article
Repost0
28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 00:00

454

 

http://www.iheartberlin.de/wp-content/uploads/2009/02/white-lightnin-1.png

Retrouver l'énergie, pas dormir, pas courir, pas mourir, pas se repentir, pas se retourner, errer, marcher, parlementer, étrenner, déboucher, regarder, s'engluer. Je sors dehors, plus tard une fille me dira on se croirait en bretagne de ce temps, non bruxelles je dis, bruxelles, dont on m'a parlé toute la soirée, lui qui me dit on va partir en province, tu comprends, une maison, les enfants, le fric tout ça. Non je comprends pas je me dis, je comprendrai jamais, faut dire je me suis jamais senti aussi bien a paris, j'ai pas le temps de rien, comme ils disent, j'ai le temps de tout. Je cours pas, je marche d'un pas tranquille, le matin parfois dans le métro je fais exprès de marcher lentement, je ne cours pas après la métro, je ne veux pas être atteint par ce début de dégénerescence sociale. Gueule de moi, un peu, il pleut, il fait  humide et froid, ce matin, le type ne fait pas la quête, on se croirait a bruxelles, hormis le pavé des marolles. C'est curieux comme retrouver les anciens combattants de la déroute me donne ce goût d'encre dans la bouche, tu écris toujours elle me demande, on me propose encore d'autres projets, le genre que j'adore, qui ne mène nulle part et qui ne rapporte rien. J'execute mon dessert en une économie de gestes. Même pas de temps pour ça. Même plus le temps de penser de m'arrêter, tout le monde semble émerger de l'hiver, s'éveiller, se réveiller.  Le matin au local, tout le monde la gueule de bois. Oh moi des gens ont déboulés chez moi à minuit, oh moi je suis rentré avec des gens à une heure du matin pour faire à bouffer, oh moi j'ai pas dormi. Et moi je pense, après le concert j'ai écrit une note dans la nuit. Je peux pas dire. Elle me montre des photos de la tour eiffel sur son portable, visiblement elle monte vers télégraphe pour voir la tour eiffel. L'autre jour, déjà, je l'ai croisé rue de ménilmontant en train de prendre le soleil couchant.  On connait jamais bien les gens je me dis, cette fille si sûre d'elle, dont tu demandes si france culture n'est pas un truc un peu trop grand public pour elle, cette fille passe son temps à prendre des photos de la tour eiffel. Il me donne rendez vous pour le concert d'avril à la miroiterie, j'ai comme un doute qu'ils seront encore là en avril la miroiterie. Comme un gros gros doute. Je me rends compte que mon périmètre se rétrecit, que ma vision se rétracte, que ma géographie s'amenuise, c'est si je ne voulais plus quitter la ville. On va fêter les 150 ans du rattachement des communes de belleville et de ménilmontant à paris, tu te rends compte non mais dans quel quartier ils trainaient les gens il y a 160 ans me dit Z. à moitié dézingué par le rhum. C'est des propos de fin de banquet, je peux plus, l'alcool je peux plus, les cuites je peux plus. Pourtant j'ai jamais eu autant envie de boire, j'ai si peu envie de rien, si tant envie de tout. C'est après que je vais me remettre à boire, un buveur contenu c'est de ça dont elle me parlait, les nouvelles résolutions c'est pas de vin. Juste de la bière. Parfois je me dis ça ma vie c'est juste boire ou ne pas boire, aimer ou ne pas aimer, écrire ou sortir. Boire m'enferme dans une cage. Ne pas boire me ramène à mon autisme et à la solitude absolue. Le choix du roi. Non mais tu croyais quoi ?
 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 01:12

455

http://www.freewebs.com/wordcitizen22/PartyTime/william%20burroughs%20.jpg


Le premier gars que je croise au glaz'art, collé au bar, il me dit oh le bruxellois, justement j'ai parlé de toi il n'y a pas longtemps. J'ai demandé à un type s'il te connaissait. Mais je suis parti de bruxelles je lui réponds. Ah bon il dit tu es sur paris mais depuis quand ? Je me dis ça fait si longtemps qu'on ne s'est pas vu ? Justement la veille, j'errais un peu le long du canal, quai de la marne, en sortant du politburo, il y avait de la fumée qui sortait des égouts comme dans l'année du dragon. L'affiche de l'année du dragon. J'ai laissé la place de bitche sur ma droite, j'ai croisé un type qui parlait tout seul, je me dirigeais tranquillement vers la tour eiffel renversé, je me suis dis cinq ans que tu es mort, cinq ans que je suis revenu à paris, cinq ans que j'ai ouvert mon premier blog, il ne faisait pas très froid. Juste un peu de vent. Plus tard chez ma mère, son portable qui vibre, elle me dit lit ça doit-être un sms, je lis : j'aimerais être avec toi aujourd'hui. C'est signé de ma demi-soeur débile comme sa mère que j'ai pas vu depuis des siècles. C'est gentil me dit ma mère, c'est gentil d'y penser. C'est ta soeur elle me dit, tu devrais peut-être faire un pas vers elle, elle est con comme sa mère je dis. Je peux pas. Quand je ne serais plus la, elle dit, quand je ne serai plus là, ce sera ta famille. T'en a beaucoup dans ce genre là je dis ? Des trucs gais, frais et léger ? J'en veux pas à mon père de s'être tapé une des femmes les plus crétines de ma connaissance, je comprends juste pas comment il a pu lui faire une fille. La soirée des anciens combattants au glaz'art, ce genre de concerts qui me fait plaisir faut bien le dire, ce genre de concerts ou l'on est tous content de se retrouver. Peut-être car ce n'est pas souvent. Je passe devand les cinémas qui portent le nom du social traître. Je suis presque a jaurès. J'explique à ma voisine ouais mon père est mort le jour de son anniversaire, c'était quelqu'un de très organisé. La gothique me regarde et elle hoche la tête pour me faire comprendre que non la j'ai un peu poussé mémé dans les orties. Un peu juste. Juste un peu.  T'es trop trash parfois elle me dira plus tard, vas-y mollo quand même. On peut pas rire de tout. Ptètre. Je bois un martini chez ma mère, j'ai arrêté d'arrêter de boire, sans gloire. Mais sans biture. J'ai décidé que j'allais reboire mais sans me bourrer de nouveau la gueule. Oui c'est comique. Ne pas boire chez ma mère c'est compliqué. Elle boit un porto. Porto ça rime avec chimio je pense. Je suis fatigué elle me dit,  je me suis rendu à la messe ce midi, pour ton père. J'ai l'impression que ça fait longtemps. Mon père est mort il y a 5 ans. Il a craché un peu de sang. Le matin ma mère était venu me réveiller, pour me dire viens je crois que c'est la fin. J'ai enfilé mes lentilles, j'ai posé la main de mon père dans la mienne, il gémissait, bordel, et ses yeux se sont fixés dans les miens. Il gémissait bordel, je l'ai encore dans mes oreilles ce gémissement. Il est mort l'après-midi. Paris sous la neige. Gelé de partout. Les jardins, les cimetières fermés, ce qui a posé un problème pour l'enterrer. Pendant le concert je dis à hell, ça ressemble quand même pas mal a blonde redhead. Elle approuve un peu. Hell me propose une nouvelle co-location, comme au bon vieux temps, son frère plus tard me dit, et si on revivait tous ensemble ? Je ne reconnais pas la fille, bordel, l'ex de machin, c'est quand elle dit mon prénom, je me dis merde, les cheveux elle me dit, j'ai plus de dreadlocks, il n'y a pas que ça je me dis, il n'y a pas que ça. Un type vient me voir et me dit excuse hein je ne t'avais pas reconnu, tu es le type de bruxelles ? Bordel. Ils ont quoi avec bruxelles ? On rigole avec hell, quand le breton nous raconte qu'il a un nouveau groupe, mais que c'est pas facile pour répéter car un membre habite berlin, un autre copenhague et puis lui paris. Mais on va tourné cette année il dit. Orlando zapata est mort aussi, après une grêve de la faim de 85 jours. Il a raison manu chao, cuba c'est vraiment le pays ou tu rêves de naître aujourd'hui. Je pense à ça en descendant les escaliers du métro jaurès pour prendre la ligne 5.  Sur facebook, je vois des photos de mon père, bordel, les morts sont parmi nous je me dis. Je bois une bière ou deux pendant le concert, il me dit la vie de couple c'est juste un truc pas possible. Juste un truc pas possible. Je suis pas un converti je lui réponds en haussant les épaules. Me supporter je pense juste que c'est pas possible, et supporter qui ce soit je pense juste que c'est pas possible. Solitude absolu, j'écris sur le mur de mon cerveau. Je regarde ma mère, de plus en plus courbé, de plus en plus rapetissé. Tu fais pas ton âge me dit une fille au politburo. Je fais pas le reste non plus je rétorque. Tiens le toi pour dis.




Partager cet article
Repost0