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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 05:43

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Les écrits vains du matin après les nuits d'insomnie, après les pensées le long des murs, les ombres pas très dociles, plus très fragiles qui s'agitent frénétiquement. L'écrit vain du matin comme quelques mots aux feutres sur un bout de papier, comme un doigt qui dessine sur la buée des vitres. Des maux qui mentent encore un peu. Tu ne dors plus beaucoup, tu ne bois pas beaucoup, enfin pour quelqu'un comme toi. Je suis le roi pour ne pas réussir a dormir, pour errer lentement, entre mon esprit fatigué et mon corps à l'agonie, pour déchirer un peu plus âme. Les écrits rien du matin, dans la nuit de la ville a peine éveillée, la pluie qui tombe sur le toit, la pluie qui tombe sur toi, moi et tous les autres.  La résonnance métallique, la résilience mathématique. Tu regarde par la fenêtre le trottoir mouillé, les instants déjà passés de la nuit, les moments effacés de l'insomnie. Tu ne dors pas, malgré toi, tu ne sais pas trop pourquoi. Tu imagines, persévéres, toujours la même chose, les mêmes erreurs, le même petit sourire du matin, toujours les mêmes pensées, les mêmes gestes. Tu te reconnais dans la glace, tu imagines encore un peu ce que tu pourrais ne pas être, ce que tu ne pourras jamais vivre. Tu poses sur ton visage cet air de la vie sociale, il fait nuit, ça te va bien. Au moins tu seras pas ébloui, tu ne plisseras pas les yeux dans la rue, tu regarderas droit devand. Etreint le moment, éteint tes sentiments. Ce sera toujours ça de pris en attendant.

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 18:05

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http://medias.fluctuat.net/medias-factory/img/2/5/5/269552.jpg

Alors la fille me demande de la porter et elle se suspend a la barre dans le couloir de l'appartement et éxecute quelques tractions pour épater la galerie. Je repars dans la cuisine. Je passe la majorité du temps dans les cuisines. On est près du frigo, on est près de la boustifaille et des bouteilles, et les gens aiment bien jacter dans les cuisines. Le gars me sort sa bière de cologne donc je ne me souviens pas le nom et puis il sort les verres spéciaux pour boire cette bière qui fait très peu de bulles. Les verres sont bizarres, tout fins, on dirait des verres à ricard. C'est sensé libérer les bulles. Une fille donne à une autre fille l'adresse des massages les moins chers de paris. Une autre fille ramène des cookies.  Il y a que des filles dans cette soirée. Je bouge presque pas de la cuisine. La fille qui crie à l'intérieur, toujours la même impression qu'elle se consomme peu à peu, j'ai été pyromane je sais de quoi je parle, la fille vient me parler, me dit pourquoi on ne se voit plus. J'ai peur pour toi je lui dis. J'ai peur que ça te rende malheureuse de me voir. Il y a des échos dans ma tête, des larsens dans ma voix. Je comprends le vertige. Elle rigole. Tu changeras jamais elle dit, c'est ce que j'aime chez toi, on croit qu'on peut t'influencer mais tu ne bouges pas d'un millimètre. Echos, vertige, je ne sais plus. Ou alors c'est le concert de la veille, je chante du tagada jones toute la journée. La première soirée, on fête l'anniversaire d'un label électro allemand. La musique me stresse. La fille qui rit comme henri salvador me dit on va se faire chier si c'est ça toute la soirée. J'ai une autre soirée après je lui dis. La vie est parfois bien faite. Je pars un peu ivre, à peine, je marche un petit quart d'heure avec mon plan à la main, faut tournez cinq fois à droite, six fois à gauche. A moins que ce ne soit l'inverse. Je décuite un peu, faut dire que j'étais pas beaucoup ivre pour une fois. J'arrive à l'autre soirée, plein de monde, plein de gens, ce type que j'aime bien me dit un truc qui me vexe mais je ne sais plus ce que c'est. Sa copine lui dit mais qu'est ce que tu lui as dis. Le type est dépressif je me souviens. Une fille vient me parler car j'ai mon tee-shirt  de prague. On parle de musique avec des types. Un peu plus de bière. Je dis à la fille que je suis belgo-tchèque. Le lendemain hell me dira t'en a raconté des conneries. C'est pas nouveau je hausserais des épaules. Je tiens pas trop mal le choc. Je mets un peu de musique pour qu'on danse. Le tigre. Je bois pas mal de bières, un moment on boit du champagne. Dehors. Je peux rentrer a pied je me dis, une fille marche à côté de moi, une fille qui était à la soirée, elle prend le noctambus je le prends avec elle. On se retrouve gare de lyon. La fille veut prendre un taxi pour rentrer chez elle, il refuse tous, ça va jamais les taxis la nuit, soit c'est trop près, soit c'est trop loin, soit c'est pas leur chemin, soit t'es trop noir. Elle arrive à prendre un autre noctambus. Je rentre a pied. Je rentre il est 4 ou 5 heures. Quand je m'éveille j'ai mal au crâne. Et puis je repars. J'ai du mal a jacter le soir, je prends un coup de blanc il est 5 heures de l'après-midi. Cette femme formidable sur l'écran. Je veux pas dormir. Et puis les deux femmes. Surtout celle qui dit, moi je n'ai aimé que Paris, la campagne j'aime pas, la province j'aime pas, et puis les provinciaux, on croirait toujours qu'ils ont chié l'obélisque. Ca me réjouit. Quelques verres au comptoir ensuite. Je sens qu'il faut que je dorme. Mais je ne dors pas tant que ça. Sans mes lentilles je ne vois pas l'heure au plafond. Il fait nuit je me souviens. J'attends le matin. J'attends toujours quelque chose. Mais quoi ? Peut-être toi, peut-être pas.


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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 21:42

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http://4.bp.blogspot.com/_WkKZJVG5wTk/R6bJwC9nhiI/AAAAAAAA1tk/ZVcZP74487w/s400/Station_Agent_327.jpg  


Est-ce que je mérite d'avoir le cœur brisé ? Est-ce que je mérite que tu me quittes ? Que tu me gifles ? Tu ne m'as pas giflé, tu as fait pire, mais si tu as fait pire, c'est par ce que je t'ai fait souffrir. Je n'ai pas su t'aimer, pas su te voir. Tu m'as menti, tu m'as trahi, mais lorsque tu découvres que tu es enceinte d'un autre homme, tu n'hésite pas un seul instant à avorter. Par ce que c'est de moi que tu veux un enfant. Est-ce qu'un jour nous en aurons un ?


                                                                                 Emmanuel CARRERE

 

 

 


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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 07:43

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http://wickedwink.files.wordpress.com/2010/01/sex-pistols-sid-and-nancy.jpg

Le métro sort du tunnel entre colonel fabien et jaurès et c'est le moment que choisi mon pseudo fils pour me dire oh mais je ne t'ai pas dit il m'est arrivé un truc bizarre l'autre jour. Il est habillé en gothique light cette fois-ci, il m'a demandé si ça risquait de pogoter je lui ai répondu par l'affirmative et donc il n'a pas mis ses chaussures avec la semelle haute comme mon genou qui le font marcher comme frankestein. De ce pas saccadés et lent, limite un peu crispant pour un énervé comme moi. Tu sais reprend mon pseudo fils, l'autre soir j'étais à une soirée  gothique sur une péniche (oui maintenant les enfants de 15 ans vont a des soirées gothique, boivent des bières et rentrent a 7 heures du matin) avec tom, tu sais celui qui trouve que tu fais plus jeune que ses parents (oui les enfants de 15 ans ont des parents qui ont mon âge...). Ah oui je me souviens de ce gamin, il avait dit à mon pseudo fils après le concert ou nous avions été ensemble, il fait 32 ans ton oncle. J'avais bien aimé cette précision mathématique. Oui mon pseudo fils me présente comme son oncle. En même temps je le présente comme mon pseudo fils chacun son truc. Donc on est sur cette péniche et la tom vient me voir et dit tiens il est la ton oncle, je l'ai vu. Et la me dit mon pseudo fils, j'ai vu ton sosie, je te jure, le type était habillé en gothique je savais que c'était pas toi mais j'ai eu comme un doute. Ton sosie je te dis. Comment dire ? Le métro sort de la station stalingrad, je regarde en bas, les gens qui vaquent à leurs occupations. Mon pseudo-fils me connait depuis 15 ans, il est dérangé du bulbe certes, mais il sait a qui et a quoi  je ressemble. Tu sais je lui dis, je sais pas, ça m'arrive tout le temps, je comprends pas, soit on voit mon sosie, ce que j'appelle le syndrôme brett easton ellis dans glamorama (la je vois bien que mon pseudo fils décroche) soit on trouve que je ressemble à un quelqu'un de connu. On sort du métro à anvers et on se retrouve noyé par les touristes qui reviennent de la butte montmartre, a moins qu'ils cherchent pigalle. Il y  a ce groupe sur la scène quand on rentre dans la salle, avec deux chanteurs, je sais jamais s'ils sont du nord de la france ou de belgique. Je paie un coca a mon pseudo fils, je me dis qu'il veut peut-être une bière mais il doit pas oser picoler avec moi, en plus vu la masse de la bête je ne me vois pas le ramener chez lui en cas de murge, c'est à l'autre bout de paris en plus.I l rigole toujours depuis que nous sommes sortis du métro, et que je lui ai dis qu'on trouvait que je ressemblais a jack bauer. Elle voulait sortir avec toi, il me dit, la fille qui t'a dit ça. Il rigole tellement, j'en reviens pas. Il est limite courbé en deux. Tu sais le prends pas mal, t'as un style hein, sincérement à ton âge j'aimerais te ressembler (tu es trop sympa mon bon ami) mais tu ne ressembles pas a jack bauer.  C'était un mec je dis le type qui m'a dis ça, il  voulait pas sortir avec moi.  Quel est le problème ? me demande mon pseudo fils, c'était juste un type qui avait trop picolé,  tu traîne qu'avec des poivrots il me dit. Heu non plutôt des drogués j'objecte dans ma tête mais je lâche l'affaire. On boit nos bières pendant que le groupe finit son set, et je me rends compte sur le programme que c'est deja le second groupe qui passe. Les concerts bientôt ils seront finis avant même qu'il fasse nuit. Ca va t'es dans la moyenne m'assène mon pseudo fils après son habituelle étude sociologique de l'âge du public. Evidemment, je dis, un concert de vieux punks, tu as pleins de vieux punks. Je regarde cette punkette qui a 7 teintures différentes dans les cheveux, et je me dis, j'aurai pas l'énergie d'être une punkette, j'aurai pas la patience niveau capillaire. Ne parlons pas du physique.  On s'approche un peu de la scène pour le concert des burning, ce qui est toujours un peu chiant à l'élysée car la scène et super haute et faut regarder en l'air comme si on comptait les hirondelles. Je suis déçu par le concert. C'est moi qui ai vieilli ou c'est eux ?  Peut-être bien les deux. En même temps, ils ont pas le temps de jouer grand chose, il doit y avoir une soirée après  le concert car le timing me semble des plus serrés. C'est pas un groupe, il n'y a plus d'énergie me dit mon pseudo fils. Tu vois je commence, très alain decaux raconte, j'ai vu un des derniers concerts des forguette mi note, je me souviens c'était au farenheit d'issy les moulineaux, et je peux te dire que j'ai tout de suite compris que c'était la fin. C'était plus un groupe, alors que c'était le meilleur groupe en concert a cette époque, et bien ce n'était plus un groupe.  Mon pseudo fils regarde derrière moi et en me retournant j'aperçois cette tatoueuse que j'ai connu en belgique et qui vit à paris maintenant. Cette fille qui voulait toujours tatouer mon beau pelage roux. T'es encore en train de raconter des souvenirs elle me dit, vu comment tu avais l'air sérieux ça devait être un truc sans importance. On se boit une bière au bar.  Elle me dit a paris avec les enfants, le boulot, on à le temps de rien.  Oh je réponds moi j'ai pas d'enfants et pas de télés, et j'ai du temps pour pleins de trucs crois moi. Tu changes pas elle me dit, t'es toujours un pénible. On parle un peu de belgique et puis c'est déja le concert suivant. Les frères jumeaux se sont laissés pousser la barbe, je remarque , quand ils commencent à jouer.  Marrant, je trouve ça pas mal, mon pseudo fils me dit que c'était mieux quand on les a vu la fois précèdente. Tu vas commence à être aigri a 15 ans je lui dis.  Les concerts se suivent. Je pogote enfin pendant les tagada, je retrouve un peu de cette énergie qui vient de plus en plus lentement, de moins en moins surement. On se partage une pinte avec mon pseudo fils pendant les deux derniers groupes de vieux punks. J'aime bien cette ambiance j'y peux rien. Evidemment nous avons vieillis je me dis, nous sommes cyniques, mais je peux pas m'empêcher d'y revenir. J'enlève mes bouchons en descendant les marches de la salle. Il fait nuit. La vie ressemble a un monde englouti. Mais il reste un peu de lumières.

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 19:37

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http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/00/02/40/25/royal2.jpg

Je regarde les photos du bout du monde, les centaines de photos comme autant de cartes postales un peu lointaines de ma propre vie. Le type qui fait la manche sans la faire tout en la faisant sans réellement la faire, mange une banane, j'ose par lui dire mon bonjour du matin pour ne pas qu'il s'étouffe. Il me fait un petit signe.  Je passe devand les diaconesses en pensant à la blogueuse journaliste de libé qui y est morte il y a quelques jours. Je me demande si je me reverrais un jour, je me demande souvent parfois, au détour d'une rue, tout en marchant sans but dans la ville assoupie. Je pense a ces deux soirées de samedi ou je suis invité, me demandant si c'est bien raisonnable cet enchaînement d'images, de sons, a foison, ce rythme soutenu pour oublier ma propre absence. Combler le vide. Je vais chercher mon bulletin au politburo, je me demande souvent ce qui m'a prit de faire cette formation, un an et demi, sans jours de vacances, sans réel repos, un an et demi à revenir à l'école moi qui l'ai quitteé si tôt, un an et demi de notes, d'examens, de feutres rouges sur des dossiers. Je me demande. Qu'est ce qui m'a prit me demande ma voisine, j'étais pas si mal dans mon ancien service. T'en avais peut-être marre de croire que c'était un accompte quand tu recevais ta paye je lui dis. Nous étions vingt nous ne sommes plus qu'une quinzaine. Et je suis le seul type. Prenez en soin a dit un type en cravate dans un grand bureau a mes collègues hallucinées, prenez en soin c'est le seul garçon. La responsable qui me dit tu sais c'est pas mal ce que tu fais, mais je comprends pas, tu as des bonnes notes au exercices très difficiles, et des notes moyennes aux choses faciles. Tu n'aurais pas une tendance a tout intellectualiser. Tu compliques un peu les choses non ? Mon pseudo fils qui me demande si je crois que ça va pogoter pour le concert de vendredi. La nuit qui tombe de plus en plus sur le jour. Les errances qui se succèdent. Les demandes saugrenues ou émouvantes que je lis, un peu abasourdi sur l'écran. Le type dans le métro, qui éructe dieu va vous sauvez de la masturbation. Seul lui peut vous sauvez. Il va vous montrez le chemin. Dieu est une sorte de gps je lui demande ? Mes yeux qui lisent plus vite que mon esprit, mon corps fatigué, les longueurs monotones dans les tristes piscines. Du temps qui trépasse. De la vie en barre, des morceaux de tristesse, des rires en cascades, des marches dans le noir, des escaliers qui montent et qui descendent, des tu ne veux pas oublier, des tu ne veux pas m'oublier, des fenêtres qui se ferment, des tu m'attendras quand je serai mort. Je relis david peace. Je relis la tetralogie. Il le faut. revenir au yorkshire, aux cygnes crucifiés. Je regarde le soleil sur les photos, Je ne parviens pas a m'oublier, je ne parviens pas a renoncer aux mots. Je regarde mes doigts qui court sur le clavier. Pourquoi ne pas faire simple me dis la responsable, pourquoi ne pas juste suivre les procédures. Je suis un peu vain je me dis. Je comprends pas pourquoi je me sens si fatigué me dit ma mère. C'est peut-être ton cancer du poumon je lui dis. Tu crois que c'est ça elle me demande ? Je t'ai toujours trouvé plus malin que les autres elle me dit, pas plus intelligent, pas plus cultivé, pas comme ton père quoi, mais plus malin. Ca me va très bien je lui dis. C'est dommage que ça n'aide pas a vivre.

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 17:35

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http://a34.idata.over-blog.com/600x400/2/41/53/28/PIPOLES/BONNAIRE--ELLE-S-APPELLE--SABINE---G16171673660706.jpg

« Bordel t’es intelligent tu ne comprends pas que les gens en ont marre de ta nuit, de tes cris, de ton cynisme étalé comme une armure. Si tu le comprends mais tu fais semblant, tu es comme ce type qui arrive dans une ville. L'étranger. Bordel t'es un indien qui rentre dans le saloon et tu pisses sur les chaussures du shériff, et tu craches a la gueule du type qui te parle, et tu fais un doigt d'honneur a tous les consommateurs. Bordel tu détestes tout le monde, tu es colère contre la terre entière, tu es en croisade contre ta propre vie. Non mais tu croyais quoi ? Tu crois quoi ? La vie n'est pas une vaste rigolade, une cuite sans fin, une soirée qui n’en finit pas, non je crois que tu n’as pas compris. La vie est beaucoup moins drôle que l'on pourrait croire. Tu ne peux pas empêcher les gens de rêver. Tu peux t'abreuver de ton cynisme mais n'en fait pas trop. Ne devient pas prosélyte. Mais tu n’as pas compris merde, tu n’as toujours pas compris, putain après toutes ces années, tu n’as pas compris que les gens veulent juste vivre, acheter leur baraque, faire des gosses. Ils ont comme qui dirait des projets, comme tu dirais des désirs d’avenir. Tu as passé ton tour, tu n'es pas monter dans le bon wagon, mais ce n'est pas de leur faute. Tu as le droit de ne pas te remettre en question, mais bordel oublie toutes ces conneries dont tu nous abreuve. Le vin de la jeunesse comme disait Fante, c'est trop tard, la, c’est la débandade de la vieillesse. Tu t’incrustes aux soirées, encore un peu, tu arrives par des moyens détournés à t’imposer mais tu vois bien, non. Merde tu te crois dans un putain de film, dans un de ces satanés bouquins, mais le feu d’artifice il est passé non ? Tu comprends ça, cet éloignement des autres, la plupart de tes amis ne veulent plus l’être, ils sont contents de t’avoir connu mais je crois que c’est plus possible pour eux. Les filles qui traînent avec toi ça ne les fait plus rire, ton robinet a jactance ça ne les fait pas rire, ta carcasse enivrée et tes ronflements ça ne les fait pas rire. Tu le sais tout ce que je te dis, hein, t’es intelligent, putain quand tu n’es pas la les gens sont soulagés, ils te sourient mais ils sont heureux que tu ne viennes pas. Je sais que tu le sais. Les autres pensent que tu es malade, que tu vas crever d’ici une dizaine d’années, tu vas devenir un souvenir un peu comme le cancre au fond de la classe, tu sais ce type qui fait bien rire mais bon, il ira en bep. Tu es devenu ce type. Et personne ne veut devenir un cancre et rater le bac. A part toi peut-être. Mais toi c’est autre chose. J'essaie même pas de comprendre, j'essaie même plus de savoir. Et je ne suis même pas certaine qu'il y ait des réponses. »

J’ai pensé qu’elle était courageuse de me parler ainsi, mais je le savais déjà, j’ai pensé que je l’aimais bien et qu’elle avait raison. J’ai demandé un picon-bière au type derrière le bar. L'happy-hour se terminait à l'abri-bus. Il serait peut-être tant de rentrer j'ai pensé. En plus la rue de bagnolet, ça descend. C'est déjà ça de gagné.

 

 


 

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 17:37

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http://fr.muttpop.com/var/eu/storage/images/show-and-tell-le-blog-de-jerry-frissen/james-ellroy/62564-1-fre-FR/James-Ellroy.jpg


Comme la douleur s'éloigne parfois, comme le temps se compresse, se détresse. J'ai défait les reliures de ma vie, je regarde interdis le monde qui continue et moi qui m'éloigne. Les rives dérivent, pendant  que j'ivre seul ou a plusieurs, pendant que l'alcool prends possession de mon coeur, pendant que les jours me rapprochent de la fin de l'histoire. Je m'éteinds, je ne connais plus la douleur du temps, je ne comprends plus l'attente de la vie. Je m'impatiente. On va sur la tombe du connard, enfin les quelques cendres qu'il reste. Et puis j'ai pas d'énergie tu sais, alors tu vas reprendre un peu de trilogie angelenos, le petit ellroy de pacotille, le brett easton ellis de supermarché. Tu vas en prendre ou en reprendre hein, et puis si t'en vas, ben tant pis, t'attendras.

La cité des anges. Tu parles. Rarement vu un nom qui colle aussi mal a une ville. Le cauchemar climatisé plutot. Oui c'est ça henry. Docks aux pieds. Ambiance batcake. Fin du milieu des années 80. J'ai un peu plus de 18 ans presque 20. Deux jours que je suis la et deja "I love L.A" de randy newman je ne peux plus. Une heure de retard, je comprends rien aux direction dans cette ville. T'es tout content de trouver la bonne rue sauf que la rue elle fait 20 bornes de long. Mon frère m'attends, pantalon en cuir bill tornade, chemise branchée. Gueule de con. Une fille a chaque bras. Blonde, gauffrée, cheveux en pétard, fringues flashy. On dirait des figurantes de desesperately seeking susan. Putain, il gueule, une plombe que j'attends, t'as aucune putain de sens de l'orientation. Sait pas dire grand chose a part putain ce connard. Présentations. Sheila et Tori. Je vous présente mon petit frère. Squirrell. Rire des connasses. Je prends le volant dit mon frère, tu m'en veux pas, mais je voudrais arriver avant demain matin. Moue de la fille à côté de moi à l'arrière. Squirell c'est un prénom me demande t'elle en anglais. Bien sur dit mon frère. Squirrell. Pauvre connard. Tout ça en anglais. Pour que les deux greluches comprennent son humour foireux. Direction pasadena. Tu as de la chance me dit la fille à côté de moi, sheila ou tori je ne sais plus, tout le monde adore ton frère. Il est génial. Tu m'étonne je réponds en français. Elle comprends rien. Plus tard a la station service. I love you gilda, dit la fille. Putain, c'est pas gilda dit mon frère. Tu me prends pour rita hayworth ou quoi ? Je crois que la fille ne sait qui est rita hayworth et ne connait pas non plus de film qui s'appelle gilda. Je m'appelle gild-assssss dit mon frère comme dans assssssss-hole. Les filles qui rigolent. Triple connard je pense. Je fais le plein, mon frère me tends deux billets de 20 dollars. Tu prends quelques bières il dit. Et puis il me reprends les billets et se tape sur le front. Mais putaiiiin, j'aivais oublié que t'as pas tes putains de 21 ans, tu peux pas acheter de bières. Jolie l'humiliation. Les filles qui rigolent. Il a raison ce connard. Faut avoir 21 ans pour acheter de l'alcool ici. Tu peux conduire un semi-remorque ou posséder de quoi flinguer la moitié des habitants de l'islande mais tu peux pas acheter  une putain de bière de rien du tout. Une des greluches qui se met a faire de l'humour. Hey les gars achetez aussi des escargots. Haha, dit mon frère des putains d'escargot hein, mon frère est un putain de mangeur d'escargot, hien squirrell, et de grenouilles aussi. A la caisse pendant qu'on fait la queue, il m'attrape la joue et la serre entre le pouce et le majeur. Enculé. C'est cool là ou on va, mais si je te vois prendre la coke ou du crack tu es dans l'avion dès demain matin pour paris. Connard je pense, Crève. Plus tard la baraque. Piscine. 'tain on se croirait dans less than zero. Qu'est ce que je fous la. Je me pinte la gueule. Facile de cette chaleur. On est chez une des filles. Son frère qui demande a mon frère. Alors ton frère aussi il est français ? Ben non, putain, qu'est ce tu crois, tu vois bien que c'est un putain de chicanos ! Tout le monde qui rigole. Le type qui me demande. Alors toi aussi, tu es comme tous les français tu aimes bien jerry lewis ? Plus tard, je m'endors dans un vieux canapé. Je me réveille. Fait nuit. En sueur. Mal au crâne. Des rires en haut. Grande gueule de connard de frère qui ramène sa fraise. Je sors dehors. Il fait frais. Une fille assise au bord de la piscine, les genoux ramenés sous son menton. Elle est un peu ronde, on dirait siouxsie. jeune. Habillé en noire, trés maquillée. Une radio a côté d'elle crachote du cure. L'album pornography. Fun. je m'assois à côté d'elle. Chouette soirée hein je dis. Elle me regarde. T'as un putain d'accent, mais tu t'appelles pas squirell hein, et ton frère est un putain de connard. Putain oui je réponds. Dans 3 Mois il sera mort.

Chaleur écrasante. Putain. Limite insolation. Venice. Terrasse. Connard de frère avec une fille. La fille là, Carol. Alors elle me demande qu'est ce que j'ai fais ces derniers jours. Elle est pas avec toi Morticia me demande mon frère ? Je fais la gueule. Je fais tout le temps la gueule. J'ai pas cette légéreté de maintenant. April je réponds. Elle s'appelle April. Vous êtes vraiment des putains de crétins de donner des putains de prénoms qui sont aussi des mois du calendrier dit mon frère à Carol. T'imagine si mon frère s'appelait décembre. Putain ce connard est né à Noél. On à eu nos cadeaux en retard une année à noêl parce que le putain de chiard voulait pas sortir de ma mère. Enfant gâté. Je suis canadienne réponds Carol. C'est pareil dit mon frère. Pupilles dilatés. Héro. Je crâne avec Carol je fais le malin. Je me suis rendu a Big Sur hier, je dis, je voulais voir où avait vécu henry miller. Frèrot qui hausse un sourcil. J'apprécie ce moment. Lui je sais pas. Carol qui soulève la fourchette. Ah oui, henry miller, le dernier mari de marylin monroe. Voilà je réponds. Oeil de mon frère qui pétille. Communion de quelques secondes. Ca va pas durer. Ce connard me déteste autant que je le déteste. A moins que ce ne soit l'inverse.  Chacuns nos raisons. C'est quoi le prochain pélerinage me demande mon frère, tu vas aller au  champs de courses de la san fernando valley voir si tu trouve hank ? On dit qu'il y est  tous les jours. Essaie de ramener une photo de toi avec bukowsky, tu vas impressionner toutes les zombies habillés en cadavres qu'écoutent de la musique de mort-vivants à Paris. Fourchette de Carol. Bukowsky ? Un putain de polak qui a joué au base-ball non ? Mon frère qui rigole. Moi interloqué. Connard. Juste me montrer qu'il a aussi de la culture. Qu'il n'est pas comme tous ces gens qu'il fréquente. Trop de bruits venice. Trop de tout. De rollers, de culturistes, des filles babas cool. Trop d'énergie. Trop chaud. Gauche-droite. Carol. Mon frère. Hey dit mon frère, on va a santa barbara ce week end ? On restera deux ou trois jours. Profite en mon gars. Profite connard. Il t'en reste moins de 60 à vivre. Des jours.

89/10/06. 3h07. Patrouille 2816 a central. On à un John doe. Code 17. Ca ressemble à une overdose. Au 26 Orange streeet à l'angle de fairfax avenue. A hauteur du farmer's market et des studios cbs. Urgence sur place. Essaie de réanimer le sujet. Sujet de type européen entre 25 et 30 ans. Terminé.

La cité des anges. Non fini là. Vous reprendrez bien un peu de cauchemar. Murs du campus. Couleur rouge. Sang. Hurlements dans la nuit. Tu serres les draps. Tes ongles dans le matelas. Cadavre sur l'asphalte. Je cherche le chemin des ténébres. Vomir. Se traîner. Cerveau plus irrigué. Coeur qui explose. Ténébres, montrez moi le chemin. Viens avec moi douleur. On va danser une quadrille.

89/10/06. 3h38. Patrouille 2816 a central. On a retrouvé une veste avec des papiers dans un bosquet. Une carte d'identité française. Une adresse sur whittier. Sujet évacué vers l'hôpital. On vient d'avoir les urgences. DOA. Je répète : DOA.

Rêve. Death on arrival. Ca clignote. Sonnerie. Au loin. Insistante. Tu te dresse dans ton lit. Trempé. Alcool ? Drogues ? Un film de sueur te recouvre le corps. Se lever. La porte de l'entrée qui s'ouvre. Nuit noire. 4:29 sur le radio-réveil. Des voix sourdes. Tu sors dans le couloir. Lumière. Dans le salon. Ton père. Assis dans la canapé. Semble chercher de l'air. Deux types en costard. Un moustachu en costard. Village people. L'autre immense, noir ébène. Accent du sud. Ton père qui begaie. Ces mé...Ces messieurs....Ce sont des policiers. Des poli-ciers. Ils disent...Ils disent qu'un homme qui co....qui correspond au profil de ton frère à été retrouvé mort. Tout à l'heure. Flic moustachu. Monsieur, il faudrait que vous veniez avec nous, à la morgue, on va vous emmener, pour reconnaître le corps vous comprenez. Accent chicanos. Pas typé. Ton père se lève, se met à sangloter. Dis je m'habille. En français. Tu traduis aux types. Retour dans ta chambre. Mettre un Jean. Tee shirt love will tear us apart. Chaussettes. Docs. Retour dans le salon. Mort comment ? je demande. Overdose dis moustache. C'est lui je pense.

Arrière de la voiture. Ton père qui chiale. Ca sent la sueur, la peur. Ca sent les condamnés qui partent à l'échaffaud. Une radio qui crachote. Des ordres. Des contre-ordres. Des adresses. Des codes. Ton père. C'est la première fois que tu vois ton père réagir. Montrer un sentiment. Il chiale. Tu le reverras une seconde fois. 15 ans plus tard, lorsque quelques heures avant de mourir, ce corps sans vie, si maigre te dira avec un grand sourire : Je vais rejoindre mon fils.

Couloir d'hôpital. Je me souviens. Je me suis dit peut-être que john fante est mort là il y à 5 ans. Sans jambes. Sous sol. Lumière crue. Ca pue le cadavre et la javel. Ton père. Je peux plus avancer. Ils s'assoit sur un banc. Le black s'assoit près de lui. Lui parle doucement. Moustachu m'embarque, il ignore pourquoi mais je semble sans réaction. Anesthésie. On rentre. Personne. Le vide. On soulève un drap. C'est lui. Il sourit. Connard man sourit. C'est mon frère je dis. Moustache donne prénom et nom. J'acquiesce. Date et lieu de naissance. Surdose. Flic et médecin qui me scrute. Cherche des traces de drogues dans mes pupilles. Regarde mes bras. Frère de camé. Couloir. Mon père boit un verre d'eau. C'est lui je dis. Fini. Il a reprit le dessus. Tu vas prévenir tes soeurs et ta mère il me dit. Ce sera mieux. Tu trouveras les mots. Tu es doué pour ça. Je le regarde. Sa lâcheté me fait de la peine mais il à sans doute raison. Ca passera mieux. Mes soeurs et ma mère ne parlent plus à mon père depuis des années. Il dit j'ai perdu mon fils. Comme il dira plus tard, je vais retrouver mon fils. Je pense rien. Son fils. Ton fils. Les flics nous ramènent. Toujours nuit. Un peu frais. Je m'assois sur le canapé. J'attrape le téléphone. Mon frère est mort je pense. Mon putain de connard de frère est mort. Je regarde le téléphone. Va falloir le décrocher. Putain de téléphone.

 

 

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 19:14

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http://www.kristinelarsen.com/pics/285.jpg


De longues années durant, la peur de la mort m’avait pétrifié. Mais chose étrange, la perspective de ma fin prochaine ne me troublait plus. La mort de ma fille m’avait en quelque sorte immunisée. On aurait dit qu’en l’arrachant au monde terrestre, la mort m’avait arraché ma peur du même coup, ne laissant subsister à sa place que de la répugnance et de l’hostilité. J’étais intimement persuadé que vivre dans la peur de la mort revient un peu à mourir au moindre frisson, au moindre petit haut le cœur, au lieu de mourir une bonne fois pour toutes, et que quand on à peur de la mort on ne peut qu’avoir peur de la vie : que quand la crainte du danger nous retient d’agir, on ne vit pas. Ce n’est pas ce que nous faisons qui nous tue. Ce qui nous tue, c’est ce que nous ne faisons pas.

 

                                                             Nick TOSCHES

 


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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 03:19

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http://www.ombresetlumieres.com/wp-content/uploads/2007/09/4mois1.jpg

On marche vite avec le type, il me dit c'est rare que je trouve quelqu'un qui marche aussi vite que moi. Je suis encore pas trop bourré. J'ai commencé tard faut dire. La veille j'ai encore pleuré derrière mes yeux quand le film s'est terminé. J'ai clos mes larmes pour ne pas partir. Un peu plus tard le gars sur la scène parle de sa fille.  J'ouvre les yeux il est plus de 10 heures du matin, j'ai pas dormi aussi tard depuis l'année dernière je me dis, je me souviens que je suis rentré a pied. C'était chouette j'étais complétement bourré évidemment, mais je me sentais au-dessus de la ligne de flottaison, je sentais que mes pieds m'emmèneraient jusque chez moi, une bonne ivresse, détendante. Suffisait de suivre la ligne 9. J'avais mon cadeau sous le bras, je le tenais fermement mais en faisant attention de ne pas l'abîmer. Elle me dit qu'elle pleure tout le temps au bout du monde j'ai presque envie de faire pareil. Je m'éveille j'ai pas tant que ça la gueule de bois, la radio diffuse des extraits d'un singe en hiver, la boucle est bouclée comme dirait l'autre. Elle me dit j'ai un cadeau pour toi, je me dis tout le monde a des cadeaux pour moi. Il arrive ce qui doit arriver, il arrive ce qui doit m'arriver, je ne sais plus comment ça vient, que dit réellement le type, comment ça vient, il dit quoi déjà, on t'a jamais dit que tu ressemblais a, tu sais a qui tu ressemble, enfin je sais plus, mais évidemment il me dit que je suis le sosie d'un autre.  Je la regarde je lui dis tu vois, parfois, même moi je me dis que j'en fais trop avec cette histoire de sosies, mais non c'est juste la réalité. La femme sur la scène dit moi aussi vous savez, ma fille elle a pris 20 kilos en quelques semaines, je repense a cette photo que j'ai vu de A. en me disant non ce n'est pas elle, maintenant j'ai un doute, les médocs sont tellement fort. J'ai un doute. Je regarde la jolie didjette de l'autre côté du comptoir, elle a des jolis yeux. N'oublie pas de m'oublier elle m'écrit c'est pas gagné je me dis en regardant la fille de l'autre côté du comptoir, la jolie didjette pose sa tête sur l'épaule d'un type, le vin blanc me fait mal au bide, je deviens sensible je me dis. Ensuite on boira que des superbes vins,  et j'aurais pas la gueule de bois au matin. Comment va ta mère, elle me demande une fois qu'on est assis au restaurant. Pas mal je dis en pensant au tiramisu qu'elle me prépare pour dimanche. Je crois que je rentre chez moi par le chemin le plus direct, je pourrai prendre un taxi mais je me dis c'est pas si loin, je le fais souvent ce chemin, je l'aime bien. Tout est fermé  même le métro est fermé, il doit être deux heures du matin, enfin presque trois, je reçois un sms ou elle me dit merci de te ressembler, elle a vraiment le sens des formules je me dis. C'est un cadeau cette fille, elle veut toujours te faire plaisir, je devrais avoir plus d'amis comme ça. Pendant le film je pense pas tellement a autre chose, je m'en souviens bien, je me souviens que lorsqu'elle pleure, c'est la fin du film ou presque. Je pleure de joie elle dit, je devrais plus souvent pleurer. Je deviens un petit truc sensible je me dis dans une séance d'auto-analyse rapide, en remontant le boulevard dont je me souviens jamais du nom c'est peut-être le boulevard voltaire en fin de compte. J'ai mon cadeau sous le bras, je me dis je vais lui rendre ou si je le garde va falloir acheter un cadre. Le type me dit ah ouais tu ressembles a jack bauer. Je crois même qu'au téléphone il dit a sa copine je suis avec jack bauer. C'est ça qui me fascine dans cette histoire de ressemblance, c'est que chaque fois c'est quelqu'un de nouveau. C'est mon côté sophie calle tu vois, ma trogne est une performance. Je traverse la place voltaire je me dis on serait deux on pourrait aller manger un aligot saucisse dans ce café qui ne ferme jamais. Mais je passe devand sans y entrer, il est trois heures du matin faut que je rentre me coucher je me dis et j'ai toujours mon cadeau sous le bras. J'ai peur de le perdre je me rends compte, j'ai peur de l'abîmer, je me fais une petite crise de parano, des types vont m'attaquer pour me le voler. Un cadre transparent je me dis, que je puisse relire ce qui est écrit derrière de temps en temps. Je deviens totalement sentimental je me dis avec l'âge. Ou alors je perds la tête. La femme m'explique que des jumeaux autistes c'est pas tous les jours facile à gérer. Je me demande comment font les gens. Je me demande souvent, je marche dans la nuit, elle est juste bien cette ivresse, j'ai bu pas mal un peu trop mais pas trop, je viens de passer trois soirées formidables en trois jours, j'ai quand même de ma chance en fin de compte. Le matin sur france inter ils ont dit que les gens passaient 14 ans de leur vie devand la télé. J'ai 14 ans de plus que les autres a vivre alors j 'ai pensé  un rien vaniteux. Alors j'en fais quoi ? Je pense a ses oreilles qui regardent, je pense a ses yeux qui écoutent, a moins que ce ne soit l'inverse, et je sais bien que ce ne sera plus la même quand elle reviendra. Il est 3 heures ou presque j'arrive en bas de chez moi. Je pense aux marches et puis je hausse les épaules en pensant même pas peur. J'ai un peu trop bu mais juste bien. Je suis un peu trop vivant mais juste bien. Je suis juste bien. Tu pense qu'elle reviendra elle me demande ? Juste bien.


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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 18:56

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http://ob1keshnobi.com/blog/public/ParisJeTAime1.jpg

Je sors de la boutique, passe devand mon chien stupide, me demandant si je suis déja rentré dans ce bar, me demandant si au fur et a mesure que mes neurones vont disparaître je vais passer devand tous les rades de cette satané ville en me triturant le cerveau pour savoir si j'y ai déja mis les pieds. Je sais ce que j'aime pas sur la devanture de mon chien stupide, parce que c'est vrai que le nom donne envie, un patron de rade qui lit  fante on sent qu'on est dans le vingtième bobio quand même, mais c'est la mention vrai bar sur la devanture. C'est quoi un vrai bar je me demande ? Il y a des faux bars ? Je prends a gauche la rue de la bidassoa, avec mon sac de victuailles biologiques et équitables, ça doit coûter une fortune ces conneries, c'est soeur krishna qui m'a fait cadeau de son panier bio, partie qu'elle est a zizkov city. Je passe devand le petit parc ou des enfants jouent. Dans l'après-midi la fille aux yeux pochés du politburo m'a dit je devrais noter toutes les conneries que tu dis, en quelques semaines j'aurai un recueil. Je pourrai le publier. C'est une idée je lui répond. Je traverse la place martin nadaud, je comprendrais après pourquoi il est si lourd ce sac, il n 'y a que des patates et des pommes. On évite le boughour et le celeri rave, je vais pas me plaindre. J'entame la descente le long du père lachaise. J'ai toujours une légère angoisse maintenant quand j'arrive au métro père lachaise, j'ai toujours une légère angoisse de croiser un des occupants de l'appartement ou j'ai foutu ma merde lors de ma dernière cuite. Surtout que je les reconnaitrais pas. Si le type sur lequel je me suis jeté me sautait dessus en pleine rue, je pourrai même pas lui en vouloir sauf que je ne serais pas que c'est lui. J'ai des sacrés problèmes existentiels dans ma vie je me dis. La fille je la reconnaitrai et puis elle ne m'en veut pas. Elle rit depuis trois mois, depuis qu'elle a reçu ce sms ou on lui demandait si elle n'avait pas trouvé un dentier. L'acteur je le reconnaitrais pas non plus. Je sais pas comment il réagirait. Il reste le bidasse pas en folie. Je ferais semblant de pas le reconnaître en le croisant à toute vitesse, il s'étonne de rien après tout. Je traverse l'avenue de ménilmontant, le saint-amour à changé de nom je remarque. Il a un nom qui fait un peu hype mais dont je ne me souviens plus, c'est dommage le saint-amour c'était kitsch c'était parfait pour le père lachaise. Je me faufile dans le métro sans trop traîner. J'en suis las. En même temps ça m'empêche de reprendre une cuite je me dis. Cet espèce de stress. Même dans paris j'angoisse un peu de rencontrer toutes ces personnes qui veulent même plus me voir en photo. Ca tombe bien remarque. J'ai jamais été très photogénique.

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