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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 01:04

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Un type me dit bonjour et je lui réponds bonjour, bordel il me regarde avec une telle intensité et je cherche dans ma mémoire parce que je n'ai aucun souvenir des visages, j'ai la mémoire visuelle d'un poulpe froid alors je me dis que je devrais peut-être essayer de progresser. Le type insiste pour me serrer la main et je ne le contrarie pas. La fille devant moi se retourne et me regarde avec un grand sourire, et puis comme je suis toujours un peu crétin je lui souris bêtement et puis j'épie a droite a gauche, cherchant le fantôme, car je sais que je suis déjà mort si elle m'aperçoit. J'offre une bière au type gentil. Pendant le débat je dis que je pourrais être le garçon et je ne dis pas que le fantôme pourrait être la fille. Quand elle dit il faudrait que l'on parte il ne faudrait pas que tu sois raisonnable, il faudrait que l'on parte, je me souviens comme c'est facile quand on est un enfant, parce que justement on a pas d'enfants. La fille me jacte gentiment et je rigole, j'imagine le fantôme qui foutrait le feu dans la salle de concert, j'imagine le fantôme avec sa fureur en bandoulière. Je suis fatigué alors je rentre sur le bateau. Le fantôme dort déjà, elle dit tu vas bien mon amour, maintenant que tu es la, je vais bien je lui réponds. Maintenant que tu es la. Mon amour.

 

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 20:55

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Je tourne la manivelle de la boite à musique qui est posé sur l'étagère d'une de mes bibliothèques, au niveau ou se trouve l'intégrale de david Peace et  une partie de Pelecanos puis le début de Perec. Je sirote du champagne dans un verre en cristal que j'ai récupéré chez ma mère. Je trinque à moi-même. Depuis que je ne bois plus, je m'offre un verre de champagne tous les soirs, parfois pur, parfois avec un fond de pêche, de cassis, ou de clémentine rose. Je jette une poignée de fleur de sel de guérande sur les crevettes décortiquées. J'entends la mélodie du silence dans la nuit parisienne. Je regarde ma barbe dans le miroir, le type qui a un bateau qui mouille devant la tour solidor me dit que maintenant j'ai une vraie de gueule de breton. Les gens me parlent avec un mélange de bienveillance et de douceur mais parfois j'ai comme qui dirait l'envie d'avoir le charisme d'une courgette. Pour oublier ce que je ne suis pas. Fracasser les images. Parfois j'aimerais me rayer les dents sur des murs de métal, parfois, encore un peu. Parfois je voudrais boire et boire des verres pour ne pas oublier. Parfois, pas toujours, pas tout le temps. Je dérive souvent dans les rues pavés et électrique de babelleville, je te cherche sous les porches de la ville endormie, j'épie ton regard dans l'air suspendu. Il n'y a pas de brumes assassines dans l'étreinte du petit matin de ménilmontant, je crois des types qui font leur jogging a 6 heures du matin, je croise le mouvement quand leur corps élastiques tremble mes cheveux et ma casquette sous l'effet du vent qu'ils provoquent. Je regarde le bus au loin qui descend affamé la rue de ménilmontant pour rejoindre le choeur de la ville. Je traverse le pont aux cadenas. Je tourne parfois un peu en rond autour du cercle de ton existence, essayant parfois, encore, de deviner les entrées, les sorties, etrennant parfois ton rire ou tes cris. Je me souviens de ces jours en surface, j'intègre ta présence, la prégnance de ton âme, de ton corps, de tes râles. Mes courses sont des marches arrêtés, mes pensées fredonnent sur les murs de la place des grandes rigoles, mes pas n'exaspèrent plus les pavés de la place krasucki. Je me vautre dans ta vie et je croise le bonheur que tu me lances. Tu me dis que je ne mérites pas ça, parce qu'au fond personne ne mérite d'attendre que la vie vienne, que le temps revienne, tu me dis que je ne mérite pas de ne pas être heureux. Alors je ris et je ris encore, dans la rue du guigner, dans la boue et sous la pluie, je ris de ces moments volés à la nuit. Je tends des visages, des couleurs, j'étends mon corps et mon âme, je devine au loin un visage qui dort, qui respire, qui se réveille, qui se rendort. Les évènements ne sont pas contre nous, la vie n'est pas contre nous, nous ne sommes que l'un l'autre, nous ne sommes que l'un et l'autre. Une femme s'endort sans doute a des centaines de kilomètres de là, tout cela n'est pas vain. Nous sommes le reflet de nos propres combats. Tout cela n'est pas vain. La ville est cette coquille vide, les rues n'ont pas d'importance, nous sommes la chair et le sang de nos propres combats. Je ris dans la nuit car je sais que bientôt le jour. Je souris dans l'aube car je sais demain et puis demain et puis demain. Je sème des larmes comme des cailloux, je dévisse mon coeur et je le pose au bas d'un quai, au bord des rails. Si tu le vois prends le pour toi. Avec toi. Si tu le vois.

 

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 21:16

 

Je lis un livre de nick cave dans le 96 du matin. Je suis agréablement surpris, c'est assez facile a lire a ma grande surprise, je garde encore le souvenir de son premier roman il y a 20 ans, un espèce de fatras biblique, d'écriture foutraque, rien que le titre, quand l'âne vît l'ange, je l'avais vu je m'étais demandé si l'âne ce n'était pas moi. Je suis curieusement serein ces jours ci, c'est peut-être la promesse de ta main dans la mienne, un jour prochain. J'écoute pendant une nuit d'insomnie une émission sur manchette. J'essaie de revenir parmi les vivants, comme si tout à coup, je devais a nouveau déposer le passé derrière moi. Le film me rappelle beaucoup dans sa forme les films de truffaut période antoine doisnel. La voix off, le côté emballant et soudain. Les alternances de rythme et de non-rythme. Au politburo, on m'offre encore une bouteille de vodka. Tu retire ta main de la mienne, enfin non. Tu me demande comment je ferais quand je ne voudrais plus mettre ma main dans la tienne. Le vide sous mes pieds, le coeur en alternance on-off, le cerveau qui s'éteint, mes paupières qui se ferment, mes genoux qui se figent. Je vais mettre tant et tant de temps a attraper ta main, pourquoi veux-tu que je la retire je te demande en riant. Justement parce que tu es ainsi tu réponds aérienne et logique. Tu veux juste obtenir les choses, ensuite ça ne t'intéresse plus. Mon rire se transforme en glace. Mon coeur se fige comme de la glace. J'étreins ton âme puis je serre ton coeur contre moi et je prends ta main dans la mienne. Peut-être qu'un jour elle sera dans le vide. Mais en attendant ta main est dans la mienne. Ta main dans la mienne.

 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 01:17

http://dinaclabaugh.files.wordpress.com/2012/12/jo-nesbo-lake.jpg?w=460&h=317

 

Cedric affirme : Ceux qui tiennent des journaux intimes sont :

 

a) des filles ;

b) des pédés

c) des filles-pédés

 

Mon père semble être d'accord. En matière de psychologie, les deux atteignent des sommets.

 

 

                                                               Colas Gutman

 

 


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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 07:55

http://4.bp.blogspot.com/-CUrvWQRgZUk/T9h7KxOv7yI/AAAAAAAAAV0/u8ojPNMQOho/s1600/vlcsnap-2012-06-13-13h34m17s245.png

 

 

Il y a des secousses parfois, comme des bruits magnétiques, comme les cris erratiques d'un sommeil qui s'éloigne, inexorable, comme le soupçon de ce que ne sera jamais la vie. Je regarde les traits des hommes morts, je regarde les visions de l'enfant, je devine que tout cela n'est pas tout à fait ma vie. Je me réveille à l'heure ou parfois l'on se couche, je regarde la nuit éclairée à travers ma fenêtre, je devine la nuit à travers mes yeux myopes qui ne voient que du flou, que des couleurs, des impressions. J'écoute le bruit des immeubles, mais seul le silence remplit l'espace, alors je regarde des fantômes qui se promènent au bord d'un lac, je fascine mon esprit sur des visions éparses. Nous vivons, l'un l'autre, nous errons l'un en l'autre, nous pensons l'un à travers l'autre, c'est comme si la solitude se remplissait de présence, comme si tout à coup la ville s'éclairait de nos silhouettes illuminées. Nous descendons ménilmontant, remontons belleville, nous descendons belleville, remontons ménilmontant. Quand tu dors tout est facile, dans tes rêves tes pas volent sur le bitume, tu ne marche pas à bout de souffle à cet endroit de la rue, devant la miroiterie ou la pente est raide comme un lendemain de cuite. Tu effaces ma vie gueule de bois, tu fracasses mes doutes et mes faiblesses. Tu reprends chacun de mes mots, les polis, les nettoies, tu effaces chacun de mes maux, les effaces, les détruits, tu irrigues ma pensée et tu tiens le stylo au bout de ma main. Ma vie est une encre qui écrit avec ton sang. Quand la nuit se termine enfin et que je décide que je peux me lever, quand le jour est encore loin et que je fais le pas pour traverser ma chambre, le matin souvent quand je m'assieds au bar de ma cuisine, tu te tiens près de moi. Nos vies sont des petits matins ou nous nous regardons vivre. Où je te devine vivre.Car tu es près de moi.

 

 

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 21:18

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/05/73/20139162.jpg

 

 

J'ai décidé de passer outre ma pseudo dépression rouquine pour retrouver une vie sociale. Au politburo, la femme originaire des balkans m'explique qu'elle va se suicider, bordel dès qu'elle parle je me crois dans le temps des gitans, elle dit vous ferez quelque chose pour moi monsieur si je me suicide. Je soupire d'un air un peu las. Je rentre dans la pièce ou la souris et le fantôme font semblant de passer le temps, je suis déguisé en pas moi et je regarde le souffle du fantôme se suspendre et son coeur ne plus vouloir battre, quand les fleurs, j'entends la souris dire bien sûr que c'est drink, je crois en lui. J'efface un peu de mon âme et je les dépose sur les étamines de son coeur. Je sors de l'expo du boulevard raspail dans l'ancienne école promise à la destruction, un peu interdit. Bien entendu, il y  a les artistes qu' on retrouve dans toutes les expos d'art  brut notamment ce type qui dessine des jeunes filles avec des quéquettes. mais on ne comprends pas bien le projet. On sort et on va boire un coup. Quatre euros cinquante la bière dit la fille au pantalon violet. Vous êtes dans le septième et vous êtes assis répond le patron du rade. Je traverse tout paris dans le nonante six avec le docteur mengele et les défoncés de saint quentin. Je ne me souvenais pas que hugo boss était un nazi et qu'il habillait toute l'armée allemande. Je ne rappelais pas que l'inventeur du zyklon B était un juif et que sa femme s'est suicidé. Je croise tes larmes en chemin alors je te tends un bouquet et tes larmes redoublent comme des éclats de bonheur et je comprends que tu veux juste que je te prennes la main et que tu relâches tes poings sur le volant. Je regarde tous ces crétins qui entrent dans ton bureau pour faire les malins et mener l'enquête. Je sors ma batte de base-ball avec un sourire bovin. La vie me trépasse, ton amour me dépasse, je suis dans la cour de l'école ou il y a l'expo, je suis un enfant qui regarde le ciel et fait des voeux. J'entends sa voix au loin, je devine son ombre et puis je m'abandonne. Elle pose sa tête au creux de mon épaule, je dépose mon coeur doucement entre ses mains. J'entends son murmure. Je crois que la vie nous étreint. Que l'amour nous revient.Je sais que ton amour me retient. Me tient.

 

 

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 21:18

http://gncraaay.cluster005.ovh.net/sites/default/files/styles/570x385/public/images/films/media,%20browser/holy_motors_6.jpg

 

 

La postière est hilare en me tendant l'enveloppe, c'est sans doute à cause de ce qui est écrit dessus, c'est sans doute à cause de ce qui est écrit derrière, c'est sans doute ce que contient l'enveloppe. C'est sans doute ça. Ma collègue me dit mais bordel drink tu te laisses pousser la barbe, tu fais vraiment irlandais ainsi, je rigole parce que même glabre ça fait bien vingt ans ou peut-être trente que j'entends que je suis irlandais. Ma collègue qui revient de trois semaines de vacances me dit mais pourquoi tu te fais pousser la barbe ?  Je me prépare pour le prochain casting de cap'tain igloo, je lui explique sous les yeux désespérés de collègue dingo qui ne me trouve pas drôle. Je suis dans la rue des pyrénées, je tombe a genou dans la rue des pyrénées car je suis une figure littéraire à la con. Je tombe a genou rue des pyrénées. Je lis ce qui est écrit sur  l'enveloppe. Je prends la boîte a musique dans le paquet cadeau et je tourne le mécanisme contre mon oreille. Je regarde le livre, je pleure. Je pense à elle je frémis. Toute la poste rigole en ragardant le crétin rouquin sortir avec son enveloppe dans la rue des pyrénées. Je sens ton souffle  et je l'emmène avec moi. Je sens le vent et la vie qui souffle dans mes bronches. J'entends ta vie et ton souffle. Je sens ta vie. Notre vie.

 

 

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 12:38

http://md0.libe.com/photo/424456/?modified_at=1337416858&width=476

 

Je sors du film alors qu'il pleut et qu'il fait nuit. J'ai trouvé que c'était une bonne idée de commencer l'année par toute cette tristesse et cette misère. J'étais entré dans la salle alors qu'un beau soleil inondait le canal de l'ourcq. La veille j'ai refusé toutes les sollicitations, je n'avais tout simplement pas envie de rencontrer des gens pour fêter une quelconque nouvelle année. En vieillissant on accorde de moins en moins d'importance a ce genre d'évènements factices. La vie n'est que ce qu'on veut qu'elle soit. J'ai regardé les messages qui se succédaient sur mon téléphone des quatre coins de paris pour que je rejoigne telle ou telle fête. Je me demande d'ou vient cette rétractibilité de l'esprit, ce repli sur le rien si  ce n'est sur le moi. Je ne parle plus a personne, ma seule vie sociale c'est le politburo. Il y a un moment dans le film ou l'enfant qui est la narratrice du film explique que le destin que l'on a n'est que ce que l'on voit qu'il soit. Quand on ne veut plus rien, c'est peut-être le début de la dépression, c'est peut-être la fin de la répression de la vie utile. Ce n'est plus la peine de fuir loin, ça ne rime à rien, ma vie est ici dans les vingt quatre mètres carrés soixante six de mon appartement, ma vie est ici, auprès de toi. Je n'attends plus que ma vie passe, j'attends juste que tu reviennes. Bien sur je continue de marcher dans la rue, bien sur je continue de regarder l'aiguille de la balance qui penche de plus en plus vers des poids infinis, mais je ne suis plus vraiment ici. J'ai éloigné le prégnant de mon propre moi. La vie belleville ne vaut que par le ping-pong incessant de nos deux âmes qui se renvoient les pensées ordinaires. Je suis tout seul a regarder les dernières heures d'une année comme une autre, les premières années d'une année comme une autre. Je suis né et ma mère est morte la même année. Je sens ton souffle contre mon coeur. Je suis né cette année. Parmi les vivants et les morts. J'ai choisi le camp des premiers. Tant que tu seras à mes côtés. Puisque tu es à mes côtés. 

 

 

 

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 21:25

http://image.toutlecine.com/photos/p/a/r/paris-texas-1984-11-g.jpg

 

Elle cherche des chaussures chez les marchands de la grande ville pendant  que je divague sur le marché de la place du guigner de la rue des pyrénées. A moins que ce ne soit l'inverse. Il fait un grand soleil et légèrement froid. Le plus beau temps du monde dans la plus belleville du monde, je prends la main du fantôme et je dis tu veux des crevettes. Cinq cent grammes de crevettes me dit le type qui tient le stand au marché tu sais le prix au kilo mon rouquin rigolo. C'est ainsi dans la plus belleville du monde, les vendeurs du marché ont peur pour ton porte-monnaie. La femme me dit comment vas-tu mon fils tu sais tu es mon fils, elle est toujours à paris elle me dit, je ne crois pas qu'elle ait tellement envie de me voir, je crois qu'elle veut entendre ma voix. Avoir de mes nouvelles. Je ne lui dis pas que j'expérimente une tentative d'épuisement d'une solitude absolue, on m'invite pourtant, mais je suis tellement enfermé en moi-même que je ne comprends pas l'intérêt de fréquenter d'autres gens pour un malheureux changement d'année. Je regarde les gens vivre, mais je ne les envie pas. Je reste le plus tard possible au politburo pendant qu'il n'y a personne comme pour annihiler les raisons de ma présence quand tout le monde est là. Le peintre est derrière moi épuisant son pinceau sur mes fenêtres. Je virevolte sur le pavé de la rue pixérécourt en attendant l'hiver. Le fantôme me dit on pourrait aller la haut. L'année a t'attendre je lui dis tu sais, ce n'est rien, l'année que nous venons de passer, au milieu des morts, de la chimio, au milieu de ces gens qui ne nous voulaient pas que du bien, l'année entre toi et moi, c'est juste une sorte de miracle. Mon fils me dit la femme à l'autre bout du fil, oh si tu savais comme ta mère me manque, oh si tu savais, on pourrait aller sur sa tombe si tu veux je lui propose, me demandant si le premier janvier les cimetières sont ouverts. J'attends l'hiver et il est presque là, sur le marché de la rue des pyrénées de la place du guigner à moins que ce ne soit l'inverse. Je regarde mon agenda sur mon téléphone, je m'aperçois que j'ai toujours les trois numéros de ma mère sur mon téléphone, celui de chez elle, celui de son portable, celui de l'hôpital. La fille qui a failli devenir dingue me dit j'en reviens que tu te sois inquièté pour moi, oh oui j'en reviens pas. Je m'inquiète toujours pour toi je lui dis pas. Je longe la rue des pyrénées à la recherche de la poste mais le fantôme à tout fait sauter, elle n'aime pas que le courrier n'arrive pas à l'heure, elle est comme ça. Un corps de fille gentille dans un emballage de nitroglycérine.Tu crois cueillir une rose et tu récolte un cocktail molotov. Je ne parviens pas a effacer les numéros de téléphone sur l'agenda de ma mère. La fantôme prend ma main et me dis nous sommes arrivés. On regarde les feuilles posés sur les feuilles posés sur les feuilles. Je suis fier de nous je lui dis pas. On regarde la rue des pyrénées et puis la rue de ménilmontant. Tu veux des clémentines je lui demande mais on dirait qu'elle a disparue. Alors je regarde le haut de la tour eiffel depuis la rue de ménilmontant. Et je la devine en train de danser. Sur le passage clouté. Et je souris a cette pensée. Et je frémis en attendant l'année prochaine. Je t'attends pour la vie prochaine. La vie prochaine.

 

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:00

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Je me souviens de la femme de l'entraîneur. Je me souviens, elle est venue s'asseoir au bord du lit, j'avais la patte en l'air, j'avais la vie en l'air, j'avais la carrière en l'air, j'avais la morphine dans le sang, c'est le jour ou je suis devenu alcoolique. Je me souviens, elle m'a dit, tu sais ta convocation est arrivé hier, pour l'équipe régionale d'île de France. Il ne voulait pas te le dire, il ne voulait pas que tu le saches, que n'aies pas de regrets, mais moi je sais que ça t'aidera à guérir, alors fais moi ton beau sourire, ton sourire d'enfant me dit la femme de l'entraîneur dont les cheveux blonds et soyeux virevoltent derrière les épaules. J'ai 16 ans, elle est en train de me dire que je suis sélectionner en équipe d'ile de france le jour de la blessure fatale, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Elle s'est penchée vers moi, elle sentait bon le parfum, elle était jolie je crois, elle m'a embrassé sur la joue et sur le front dans un moment d'érotisme torride. Dans mon souvenir. Je me dis je vais revenir, je vais revenir plus fort tu sais comme ils disent dans les films, je ne sais pas a l'époque même si je m'en doute, que je vais passer des mois la patte en l'air, des mois a marcher avec des béquilles, des mois avec le genou comme un obus de canon, des mois à me rééduquer, des mois avant de sortir au-dehors et de revenir moins fort, beaucoup moins fort, déjà mort pour le sport. Elle étreint ma main, comme toi mon âme avec ta voix, la femme étreint ma main, alors je souris dans mes larmes, et je vois qu'elle aussi pleure, et je regarde la lettre. La lettre qui dit que je suis retenu pour jouer en équipe d'ile de france, la femme m'a dit fais moi ton sourire, ton beau sourire. HIer je pense à toi, et je me souviens de cette scène. Je dépose mon sourire dans la cheminée en attendant qu'il revienne. En attendant que tu reviennes. 

 

 

 

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