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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 09:37

http://4.bp.blogspot.com/-Ph_NC66yQNU/ThMUlzEDrFI/AAAAAAAAChc/Lx07tDFj-3I/s1600/20080816Manchette1963.jpg

 

Je me réveille vers 6 heures du matin et je me pose cette question. Si l'on considère que holy motors est le meilleur film de l'année, le second meilleur film de l'année c'est sur la planche ou rengaine. Oui j'ai une vie passionnante, je constate. Je regarde mon visage, je me demande depuis combien de temps je ne me suis pas rasé. Peut-être une semaine, peut-être un peu plus. Mais j'ai le poil rare et roux, donc ça ne fait pas tellement. Mon beau-frère mexicain arrive a ce résultat en un jour ou deux. J'appelle soeur l'américaine au coeur de la nuit pour lui souhaiter un bon anniversaire, elle me demande ce que je fais debout à une heure pareille et je lui réponds que je ne dors jamais beaucoup. T'es comme ton père elle souligne. Le vieil homme sur la plage de saint malo m'appelle au loin, pendant que le fantôme allongé dans un transat sur le bateau me rappelle que les délais sont dépassés. Je regarde les poils blancs qui se mêlent aux poils roux sur mon visage empaté. La veille j'ai recommencé la piscine de façon assez calme, un genou en vrac et la tendinite du bras comme un souvenir douloureux m'empêche de faire le malin. Dans la piscine sur le dos, j'ai regardé le ciel du dix neuvième arrondissement, mais quand je suis ressorti dans la rue pailleron, il n'y avait pas de neige sur le trottoir. J'ouvre ma boîte aux lettres et je trouve un journal facho qui me propose de le lire et de m'abonner. Bordel j'en reviens pas et je reste hagard dans l'entrée de mon appartement qui fait aussi cuisine et salle a manger, ben ouais faut caser les trucs dans vingt quatre mètres carrés. Je ressens l'euphorie de l'hiver dans le froid du matin, je regarde ces gens qui prennent des têtes de chien battu pour bien faire comprendre qu'ils ont froid et que c'est tout simplement horrible. Ma fille m'appelle pour me demander comment on cuisine la coquille saint jacques. Je ressens toujours la même jubilation à la lecture d'irvine welsh et j'enquille avec un staalesen qui est un peu à l'opposé. C'est un peu regarder un dreyer après un frères coen. Je regarde mon visage dans ma glace et je me demande si je rase ou pas, c'est un vrai problème existentiel, carrère en a fait un film et un livre. La fille orpheline m'appelle, je me rends compte que je n'ai pas donné signe de vie depuis quellques temps, je ne me sens pas capable d'aider les autres vu que je ne sais déjà plus quoi foutre de moi-même. Je la trouve calme, posé, mais je sens bien dans son discours des bribes d'incohérence et je crois que ça me flingue, cette dérive froide. Je lis l'interview de david foster wallace dans le journal qui coûte un coude que j'ai acheté au centre pompidou et je n'y comprends goutte. J'attends que ma vie repousse et qu'elle rase ma barbe. J'attends que tu viennes faire quelques entrechats sur le quai de la gare. La rue des pyrénées sent le froid et la neige. Il y a des lumières au loin. Je crois qu'elle vienne de la ville ou tu vis et que tu les regardes. Alors je les regarde aussi. Alors je te regarde aussi. 

 

 

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 19:35

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On pourrait tu crois ne plus se lâcher les mains et fondre nos émotions dans le coeur l'un de l'autre et réviser nos âmes pour ne plus qu'elles s'éloignent, on pourrait tu crois, ne plus savoir ce qu'est la vie l'un sans l'autre, ma vie loin de toi, ta vie loin de moi, on pourrait tu crois partir un peu tous les deux, ne plus attendre que la nuit succède au jour pour nous quitter, et regarder toujours, ces trains qui partent, ces coeurs qui s'éloignent, ces bateaux qui s'éloignent, ces nuages qui vacillent. On pourait crois-moi ne plus se tordre les os et le coeur, ne plus éteindre les lumières de la ville pour regarder la nuit se jeter sur nous l'un sans l'autre, on pourrait tout ça, on pourra tout ça. On pourrait tu crois ne plus se quitter, ne plus être l'autre sans l'un, l'un sans rien, rien sans l'autre. On pourrait ne croit tu pas ne plus vivre que par nos voix, ne plus faire que nous entendre, ne pas faire que nous tendre, l'un vers l'autre, dans ces moments intimes que nos corps attendent pour vaciller l'un vers l'autre. On pourrait crois-moi regarder l'horizon et ne plus trop penser au reste, on pourrait crois-moi se tenir par la main et monter jusqu'en haut de la montagne. On pourra crois-moi. En attendant, je reste au bout du quai, espèrant que ton visage apparaisse, lancinant la douleur de l'absence. L'attente n'est rien, puisque je sais que tu seras bientôt la. L'attente n'est rien. Puisque tu seras la. Puisque tu reviendras.

 

 

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 14:05

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J'aime bien l'ambiance de ce film qu'on regarde au milieu des paumés de la vie, des passés ou futurs sdf, de gens qui viennent de pays dont tu n'as jamais entendu parler, j'aime cette ambiance. Il y a toujours le vieil homme avec sa canne qui marche mal, qui vient s'asseoir au premier rang. Il y a toujours cette femme qui semble revenir d'une cuite qui a duré plusieurs dizaines d'années et qui quand elle me voit me gratifie de son plus beau sourire sans dent. L'homme qui n'a pas la lumière a tout les étages, non en fait l'homme qui n'a la lumière au moindre étage, me prend la main alors que je lui ouvre la porte et me demande si je suis croyant et avant même que je lui réponde non il me dit que dieu vous bénisse monsieur drink. C'est le lendemain où une femme m'a dit que j'étais la personne la plus incompétente qu'elle n'ait jamais rencontré. Pendant le film j'ai parfois des sanglots qui me viennent et je me laisserais aller a chialer comme un pauvre machin que je suis. Surtout quand l'homme dit à la femme je n'ai pas envie que vous partiez. Surtout quand la femme dit à l'homme je n'ai pas envie de partir. Surtout quand elle dit que son fils a bseoin d'elle. Surtout quand les gens s'enfoncent pour disparaître. Et l'homme qui se promène avec ses percussions dans le métro. Le froid et le givre nous recouvrent et les filles me disent que je n'ai pas l'air d'avoir froid. Je suis un putain d'enfant de l'hiver je leur répond pas. Je t'ai trouvé fatigué et je me suis un peu inquièté pour toi me dit la nouvelle responsable du politburo et j'entends le grognement du fantôme derrière moi. Je passe ma matinée a la chercher, je passe ma matinée a essayer d'aspirer de l'air et puis quand mon coeur fatigué semble vouloir cesser de battre, j'entends sa voix dans le brouillard. Alors tout redevient comme avant, un soupir et des vies qui reprennent. Et nos vies qui reprennent. Et ma vie dans la tienne. 

 

 

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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 16:00

 

 

J'ouvre un oeil et le vieux a côté de moi n'en peut plus de se bidonner et le serveur agite la tete comme si son bar tout pourri était fréquenté par la haute sociétés des tatoués, des piercés et des connards en tout genre. J'ouvre un oeil et j'ai une telle gueule de bois que déjà c'est un effort surhumain d'ouvrir un oeil. C'est le petit matin ça sent le vomi et le houblon. Les amours contrariés et les vies en déroute. Aux alcooliques anonymes, ils parlent de biture sêche, je me demande si je ne suis pas en état de dépression sêche.  Bordel ricane le vieux alors que l'aube se lève sur le bar, bordel je vous ai pas vu picolé ainsi depuis des siècles. Un siècle ou deux je réponds après avoir demandé un jack daniel's au serveur. Je ne suis pas ivre je suis fatigué, l'autre crétin de magicien transi vient se poster en face de moi avec sa gueule de cocker ivre. Vous buvez, il dit, vous buvez a nouveau, les nouvelles seraient mauvaises, il demande pleins d'espoirs. Je me mets a rire comme un damné. Ca tressaute dans tout mon être, dans tout mon corps, ça explose comme des particules d'alcool qui diffuseraient une euphorie aussi courte que soudaine à mon cerveau. Vous y croyez encore je ricane méchamment alors qu'il est presque au bord des larmes. Vous avez plus de chance de rouler une pelle au pape qu'au petit fantôme je raille, cruel. Il hausse les épaules et me dit qu'il pourrait lui aussi se foutre de ma gueule s'il voulait avec je sais qui mais il ne dira pas son nom et puis il tourne les talons et disparait. C'est quoi votre problème, me demande le serveur, c'est le matin la, tout le monde est épuisé et veut passer une aube peinard. Vous ne voulez pas aller vous coucher. L'attends le fantôme ricane le vieux. Va l'attendre longtemps ajoute railleuse la femme alcoolique. Oh oui très longtemps ajoute le crétin avec son chapeau qui émerge on ne sait d'ou. Je croyais que tout allait bien me dit le serveur, je pensais vraiment pas que vous étiez heureux il me dit avec son air sirupeux. Bordel je me dis, je vais foutre le feu au bar et envoyer tout ces connards à la flotte. Je suis en colère. Mais un colère saine, pas comme l'époque ou je voulais pêter la gueule aux deux fist à papa. J'avais renoncé assez rapidement d'ailleurs en constatant l'état de mort clinique de l'un et l'état de mort alcoolique de l'autre. Non je ressens une colère saine du genre de celle ou l'on doit prendre une décision. Et puis je me demande pourquoi je suis venu hier soir me bourrer la gueule ici, au milieu de tous ces connards, peut-être pour venir les narguer, peut-être pour passer le temps. Le résultat c'est comme toutes les cuites, c'est un matin un peu moite et un mal de carafon que je soigne en descendant du bourbon. J'aspire l'air dehors et je regarde les bateaux sur le port, et je devine les villes et les montagnes derrière moi. J'ai envie que le fantôme soit au bateau pour me fracasser la gueule parce que j'ai picolé comme un trou. Quand j'arrive sur le bateau, elle est allongé sur un transat. Alors espèce d'andouille elle me gronde, tu avais vraiment besoin de boire. Je sais pas je lui dis, j'ai cru...Tu as cru quoi elle demande ? J'ai rien cru je lui réponds, en fait j'ai juste picolé pour me donner le courage. Le courage de quoi elle demande ? Le courage de me quitter c'est ça, tu n'en peux plus hein, c'est trop dur a supporter mes absences continuelles ? Je saute sur le quai et j'enlève les cordes d'amarrage, et puis je reviens sur le pont. Le courage de larguer les amarres et de t'emmener sans te demander ton avis je lui explique. J'entends son coeur qui bat contre son corps. Le vent se lève légérement. Tu sais bien l'andouille que je suis jedis en lui faisant un clin d'oeil. Tu sais bien l'andouille que je suis.

 

 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 22:56

http://www.fichesducinema.com/spip/IMG/jpg_rengaine.jpg

 

Le jeune homme sort de prison, il dit qu'il ne veut pas raconter ce qu'il a subi. Il dit qu'on ne peut imaginer. Je le revois le lendemain, devant le centre pompidou, alors que je viens de m'enquiller une seconde soirée de souffrances, de sang, d'enfants mort, de cercueil, de douleur. Je pense a banksy alors que des jeunes gens a capuche graffe sur les murs des slogans hostiles au régime au risque de leur vie. Une femme hurle, des enfants hurlent, des hommes meurent. Une femme raconte qu'en mille neuf cent quatre vingt trois, déjà, l'armée est venu, tuant tous les hommes. Le fils raconte sa mère violée devant lui et brulée vive. La femme pleure sur la scène, pourtant, elle connait toutes ces histoires, elle les entends depuis plus d'un an et le début de la révolution. Les enfants des rues ramassent des objets dans les décharges, ils ne savent pas lire, ils expliquent qu'ils voudraient aller a l'école. L'homme dit je vais juste vous raconter un évènement. Une torture parmi d'autre. On vous fait monter sur une chaise, on vous passe une corde autour du cou. Au pied de la chaise, il y a un cercueil remplis d'éclaboussures de sang. L'homme qui t'interroge, pousse un peu la chaise qui est sous tes pieds, parfois tu es au bord du vide. Tu préfèrerais être mort dans ces moments là. Tu voudrais être mort. Je regarde la dignité de ces gens, je regarde leurs visages hagards et fatigués. On ne sait plus trop s'il faut rire ou pleurer. On ne sait pas s'il faut applaudir. Alors a la fin, on va boire une bière ou deux au café, c'est pas grand-chose mais ça fait du bien. C'est pas grand-chose. Mais ça efface un peu les larmes. Jusqu'au lendemain.

 

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 09:58

http://medias.unifrance.org/medias/248/46/77560/format_page/rengaine-slimane-dazi.jpg

 

Je retourne sur la plage de saint malo. J'abandonne encore un peu plus la vie. Je dépose un billet dans l'enveloppe pour celle dont le fils s'est pendu. Je ne cours jamais après le métro, jamais. Je me laisse gagner par le froid au petit matin quand les rues de ménilmontant semble comme figée dans la glace. Je me capuche la tête pour ne pas qu'on ne me reconnaisse pas. J'aspire l'air glacée dans mes poumons, toujours un peu euphorique du gel. Je suis un enfant de l'hiver. Je détourne les yeux pour qu'on ne me regarde pas. Je descends des verres de vin rouge dans un appartement qui donne sur l'hôpital tenon. Je rythme mes pas lents sur le rythme de son coeur presque arrêté. Je manifeste mon errance, je détourne les images dans ma tête. Je mets le feu au skate park de jaurès. Je cours après des magiciens et des fantômes. Mon genou est comme le signal de la fin des festivités, le début de la vie attendre. Je lis édimbourg, j'écoute angers, je mange istanbul. J'écoute les battement du coeur, toute la nuit, je rythme mes pas sur l'arythmie, je négocie les virages, je retiens la chute. C'est décembre, le début et la fin. C'est des cendres, mon premier noël d'orphelin, je regarde la bague sur le bar, je regarde les affaires dans le garage. Ma vie est un poster aux chiottes. Je regarde la dépression sur mon visage et mon corps, ce vieil homme qui est moi, ce corps qui n'est plus ce qu'il était. Je ne suis pas triste ou malheureux, je suis éteinds. Heureusement qu'une lueur, souvent apparait au bout d'un quai de gare. Heureusement qu'elle me secoue et qu'elle ranime un peu ma vieille carcasse. Heureusement que son coeur se branche sur le mien pour me ramener a la vie, m'éloigner des pays lointains ou je me réfugie parfois. Heureusement que toi. Belleville parfois. Heureusement que toi. Ménilmontant.

 

 

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 11:04

http://www.jonathanrosenbaum.com/wp-content/uploads/2009/07/big-lebowski1.jpg 

 

Dans l'appartement vide de ma mère, mes soeurs ont ouverts des boîtes a bijoux et se sont partagés les colliers, les montres, les boucles d'oreilles. Elle m'ont proposé de prendre des trucs mais je ne voyais pas trop ce que j'allais en foutre. Et puis elle m'ont donné la chevalière de mon père et m'ont dit qu'elle me revenait. Je l'ai porté trois secondes a mon petit doigt. C'est au petit doigt que mon père la portait et je me sois demandé comment il faisait car elle pesait trois tonnes. C'est une chevalière de forme carré sur le dessus avec les initiales de mon père. C'est de l'or. J'aime pas du tout, ça me va pas du tout, c'est totalement ridicule. C'est comme si je me faisais faire un tatouage sur ma peau d'écureuil car maintenant tout le monde doit avoir un tatouage et le montrer car il faut bien parler de quelque chose dans les soirées entre gens. C'est comme si je me faisais un piercing parce que maintenant on doit montrer son nouveau piercing dans les soirées car il faut bien trouver un truc a se montrer dans les soirées entre gens. Je n'aime pas cette bague, elle ne me va pas, c'est pas moi. Je m'habille en docks noirs (parfois bordeaux), chaussettes noires (parfois orange), en jean, et en tee-shirt ou chemise que je recouvre de camionneurs noirs de différentes formes. Cette bague dorée au bout de mon petit doigt ça ne va pas. C'est comme si eminem se faisait la coiffure de robert smith tu vois, il y aurait comme un hiatus. Alors je pose la bague sur mon bar à côté de mon dentier (que j'ai du mal a supporter en ce moment), oui je sais c'est pas très classe mais loin des gens épatants qui ont des tatoos et des piercings a montrer moi je n'ai que mon dentier, je regarde donc cette chevalière en or qui pèse son carlos (le chanteur hein pas le terroriste) et je me demande ce que je vais pouvoir en foutre. Soeur l'américaine me dit de la fondre et de me refaire une autre bague, mais l'or ca va pas sur un rouquin j'explique, ça fait ton sur ton. Soeur krishna me dit de le vendre, que j'en aurais quelques biftons. Je ne parviens pas à m'y résoudre. J'ai volé, enprunté et quémandé plus d'argent a mes parents que la grêce à l'europe. J'ai jamais su gérer l'argent, j'ai jamais su gérer quoi que ce soit d'ailleurs. Mais, actuellement, je ne suis pas a quelques centaine d'euros près. Je ne suis a découvert qu'en fin de mois. Juste avant que mon mirobolant salaire du politburo bouche les trous. J'ai été élevé par mes parents dans le détachement, aux objets, au fric, au sentiment d'appartenance. Je les bénis pour ça. Ils m'ont appris que les objets sont des objets, les souvenirs des souvenirs, mais que seul la vie réelle est la vie réelle. Qu'il n'y a pas d'idoles, de mythe, de sacralisations, qu'il n'y a que des humains. Alors je regarde cette chevalière. C'est le seul souvenir que j'ai de mon père. Il a acheté cette bague avec sa première paie. Je laisse cette bague sur le bar. Comme une poire pour la soif. Comme une image qui ne jaunit pas. Un souvenir un peu idiot. Je laisse sa chevalière sur le bar mais je ne sais toujours pas quoi en faire.

 

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 22:08

http://cdn-lejdd.ladmedia.fr/var/lejdd/storage/images/media/images/culture/cinema/rengaine/8621082-1-fre-FR/Rengaine_pics_390.jpg

 

Je déchire intrigué la lettre recommandé qui est adressé à ma mère. Depuis que je reçois son courrier chez moi, je suis chaque jour inondé de lettres qui me demandent du fric. Ma mère, poursuivant en cela l'oeuvre de mon père, donnait du fric a des tas de trucs que tu sais même pas que ça existe. Tant mieux pour eux, elle avait bien raison je me dis, ses filles nageant dans le fric et son fils claquant tout en alcool, en livres, en disques et en voyage, elle avait bien raison de donner de la thune a ceux qui en ont besoin. Je lis la lettre recommandé devant la poste de la rue des pyrénées qui annonce à ma mère qu'elle est interdite bancaire. J'en reste comme deux ronds de flanc. Ma mère de son vivant, n'a jamais été à découvert de sa vie, rien qu'a cette idée j'imagine, elle manquait d'air et se voyait déja en zonzon pour escroquerie. Il lui a fallu attendre d'être morte pour avoir des ennuis financiers. Je me demande si je dois aller lui dire sur sa tombe. Pendant tout le film je pense a shadows de cassavettes. Cette caméra qui virevolte, ces personnages qui se succèdent aussi attachants et détachants les uns que les autres. Cette poursuite de la vie. Pendant tout le film je regarde paris, je frémis sur le pont au cadenas, je souris au bord de l'ourcq, je m'assieds place stalingrad, j'erre place des abbesses que je n'aime pourtant pas, je suis partout dans paris avec la caméra à l'épaule, je ressens l'énergie du film, la tension des personnages, l'émotion qui affleure. Elle me dit je veux perdre 3 kilos alors que je lève les yeux vers le ciel de belleville même s'il fait nuit car c'est l'hiver. La bétonneuse qui construit la crêche de la rue du guigner fait un boucan d'enfer. Je lui hurle qu'elle doit arrêter de maigrir, son poids c'est même pas un poids c'est une taille de chaussure. Elle rit, j'essuie une goutte de pluie qui m'effleure les cils, ce n'est pas tout a fait l'hiver, je me dis. Le coup de poing qu'est ce film, dans cette tension, cette euphorie, dans ces mouvements brusques, dans ces vies braques. Je regarde les larmes sur le visage de l'homme, je devine les vies qui se succèdent, je regarde le couple dans le parc des buttes chaumont. L'euphorie me reste tout la soirée après la sortie de la salle, le film  me continue, m'inonde, m'immerge. Je suis heureux. Je regarde le fantôme qui tremble sur son canapé qui n'ose plus bouger, qui tremble de tout son corps. J'aimerais que ces moments ne s'arrêtent jamais, elle et lui, toi émoi, il fait nuit sur la place stalingrad après que je  sors du cinéma. Le fantôme tremble, je lui prends la main, n'aie pas peur je lui murmure. La nuit m'immerge mais je m'y vautre, une femme se glisse sous les draps de son lit, une femme pose la tête sur son oreiller. Une femme s'endort. Moi je cours le long du canal. Pendant qu'une femme dort près de moi. Je cours vers elle dans le noir.

 

 

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 09:57

http://www.metrofrance.com/_internal/gxml!0/4dntvuhh2yeo4npyb3igdet73odaolf$krv10rraof0uq9ri72apo6dzz762z36/Rengaine_17-or-prod.jpeg

 

Je quitte le vieil homme sur la plage de saint malo. Je quitte la vieille femme dans le café a laquelle je lis le journal de mon père. Je quitte l'enfant derrière les barreaux de l'hôpital psychiatrique. La fin des morts. Je quitte cousine givrée sur la tombe de tante folidingue. Je quitte mon connard de frère et ses cendres disséminés. Je quitte l'homme un peu simple terrassé par une crise cardiaque. La fin des morts, le début des vivants ? Je quitte le thanathopracteur qui parle aux disparus, je quitte mon ami d'enfance auquel je n'ai jamais reparlé, je quitte ce jeune garçon rouquin qui hurle sa douleur sur un terrain de rugby, je quitte les cimetières de charente. La fin des morts, le début des vivants ! Je n'ai plus la gueule de bois au réveil, je n'ai plus la chiasse du matin, je n'ai plus l'écume sêche au bout des lèvres, je n'ai plus cette impression que mon estomac va s'extraite de mon corps. La fin des morts, le début de la vie. La vie c'est une chimiothérapie qui te guéri de la mort, mais comme tout bonne chimio tu meurs de tout le reste. La fin des vivantes, le début de la vivante. Je n'erre plus dans les nuits, je ne te cherche plus dans les sourires factices des alcooliques désoeuvrés, je ne te devine plus dans la fumée des cigarette, je n'attends plus que tu apparaisse. La fin de la mort, le début de la vie. Je regarde les enfants que nous sommes, je regarde les marches des églises que nous montons, les cercueils que nous suivons. La fin de ma mort, le début de ta vie. La fin des morts, le début de notre vie. D'une autre vie.

 

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 19:59

http://blogoth67.files.wordpress.com/2010/06/ah-biche.jpg 

 

Je vais a montreuil dans ce lieu de concert improbable. L'ancien restaurant chinois qui est devenu une salle de concert et qui s'appelle le chinois. Etonnant non ? Je sens bien sa voix chevrotant à l'autre bout du fil, et puis non, elle me parle comme je lui parlais des semaines auparavant. Elle me dit l'enterrement, et puis ce qui s'annonce, je lève les yeux au ciel et je me dis aucun répit pour toi et moi. Aucun répit. Pour toi émoi. J'entre dans le bar et je regarde d'un air tellement mauvais les piliers de comptoir et les vieux cons qui jouent aux cartes que personne ne me fait de réflexion désagréable. Un picon je dis au serveur et avant même que le vieux quémande le moindre verre je lui dis un "crêve" un peu retentissant qui semble résonner gaiement aux oreilles des piliers du café. Mon oncle me souhaite un bon anniversaire et je confirme a ma soeur qu'il est devenu dingue depuis la mort de ma mère. Un type m'aborde au bar du chinois pendant le groupe de première partie qui essaie de copier désespérement les doors, sachant que les doors m'ont toujours paru un groupe pénible, une pâle resucée m'est totalement insupportable. Un type m'aborde alors que j'étais parti me réfugier au fumoir du chinois ou j'ai failli mourir asphyxié. Elle me répète l'enterrement pour une mort de plus, elle me dit pour la maladie qui revient, je la prends dans mes bras à des centaines de kilomètres de la et j'essaie de dissoudre sa tristesse. Je bois tranquillement mon picon pendant que tous les connards viennent tourner autour de moi et que le vieux crétin ricane a mes côtés. On ne voit plus beaucoup de mouvement sur le bateau me dit le débile avec sa baguette de magicien, on ne vous voit plus capitaine on ne voit plus le fantôme. Par contre ta gueule on la voit toujours je réponds d'un air las sous les ricanements du vieux con. Mon oncle me dit qu'il m'appelle et que ça ne réponds jamais, je lui demande quel numéro il fait et il me récite un numéro dont je ne me souviens plus, un numéro d'un téléphone qui était le mien il y a quinze ans de cela. Il est devenu dingue je répète a ma soeur. Je sirote ma bière au chinois, en attendant que little ballroom commence de jouer, un type relativement jeune me dit qu'on se connait. Il répète je suis sur que je t'ai déjà vu quelque part, son visage ne me dit rien. Je suis tellement blasé des gens qui me prennent pour d'autres que je hausse les épaules quand il me dit qu'il me connait. Je ne veux pas le contrarier. Je bois un café et mange un croissant dans ce rade en face de la cathédrale qui est ma madeleine de proust. Quand je me décide enfin a entrer dans l'église, je la vois tout de suite. Je m'assieds a côté d'elle, je prends sa main et j'essuie ses larmes du bout des doigts. La fille que j'ai connu en belgique et que je n'ai pas vu depuis des siècles est venue au concert de little ballroom avec fille tatouée. On se claque la bise comme si tout allait bien entre nous, je me dis heureusement que fille parano n'est pas là, elle serait devenu dingue. Surtout qu'elle l'est déja. Je regarde la démarche de mon oncle, ma famille est une civilisation qui n'est plus en sursis, vu qu'elle est déjà dépassé et fracassé depuis longtemps. Je quitte le bar du port pour aller chercher le fantôme. Pendant tout le concert je me dis que little ballroom est juste une tuerie en concert. Je reste près d'elle pendant toute la cérémonie, je regarde ce visage dont plus jamais l'image ne me quitte. Je m'évapore avant la sortie du cercueil. Destins partout, nulle part, des chansons dans la tête, des larmes au bout des doigts, des vies se fracassent, des douleurs se ravivent. Je suis au-dessus des nuages, dans l'étreinte de mon tourment, dans l'absence qui me bouleverse. J'aime comme je me noie, j'aime comme tu me vacille, je te trouve sur le port. Tu ne dis rien trop ému pour parler. Ton corps frêle épuisé a la frontière de la nuit. Je pose une main sur tes larmes. Je pose une main sur ton âme. Embrasse ta mère pour moi, je lui chuchote. Je la prends dans mes bras pour la porter au bateau. Embrasse ta mère pour moi je lui répète, mais elle dort déja.

 

 

 

 

 

 
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