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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 15:56

 

Je partage le dernier diner de la vieille femme qui va repartir en afrique bientôt. Elle me demande quand je viendrais la voir. Quand ma mère sera morte je ne lui réponds pas. Comment veux-tu partir quand presque chaque jour, peut devenir le dernier je ne rajoute pas. Je regarde ma mère au bout du souffle, au bout de tout.  Je regarde ses bras de plus en plus maigres, je regarde mon ventre de plus en plus gros. La vieille femme n'arrête pas de dire des gros mots pendant qu'elle ouvre ses cadeaux, qu'est ce qui te prend demande ma mère. Ahuri au politburo, la femme de ménage du chanteur célèbre m'offre un de ces cédés ou il est écrit pour drink amicalement. Une autre me dit je vais vous ramener des noix de cajou du togo. Je regarde la nuit qui se couche sur la ville. Je découvre sur la toile l'endroit ou ma mère veut finir ses jours. Congrégation religieuse de spiritualité ignatienne il est écrit. Je sens qu'on va se marrer. J'entends ta voix, grave, qui me dit je ne supporte pas ta solitude. Je t'imagine bouillonnant, écumant la houle, courant le long des vagues. J'entends le bruit de la foule mais il n'y a personne sous les fenêtres de l'hôpital. La vie est cette illusion qui se termine dans un début d'automne. La vieille femme africaine m'étreint contre ses seins, ma mère porte son masque de spiritualité, mon corps se fige dans les grincements de mon genou. J'entre dans la nuit de la ville, j'erre entre tes bras, je ne suis pas seul je te souffle puisque tu es toujours la. Nous remontons le boulevard, il fait comme un peu frais tu murmures, il ne fait jamais assez froid je te réponds. Jamais assez froid.  

 

 

 

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 07:00

http://www.picturenose.com/wp-content/uploads/orig_fink.jpg

 

Les mains sur les cadavres dépouillées des bêtes. La vapeur qui sort des bouches dans le froid givre de l'hiver. Nos vies amphibies en sursis. Tous ces animaux morts sur la plaine. Les ombres des hommes derrière qui sortent de table. Le café brûlant dans les sacs en plastique. Les nuits détestent le vide. Le peu de vie qui reste dans le brouillard du sommeil. Je pense au vieil homme sur le seuil de sa maison de saint malo, je pense à la tombe de mes grands-parents, à la receptionniste de l'hôtel, je revois la mer, je ressens le vent et le sable, les rochers sculptés au loin de rothéneuf dans mon champs de vision. Des animaux morts sur un champs de bataille quand je m'endors de nouveau. Et puis des pensées fugaces et rigolotes, albert camus écrivait dans combat, fréderic beigbeder écrit dans le figaro magazine. Chacun est a sa place je rigole dans mon sommeil. Je me réveille de nouveau. La vision des chevaux morts dans la campagne prussienne disparait et je repense au vieux sur le seuil de sa maison. Je pense à un autel dédiée a sa femme comme dans la chambre verte de truffaut. Je cherche mendant que je suis devand la tombe de mes grands-parents, dois-je raconter une histoire, je revois la scène ou je bois le café avec le vieil écrivain dans son jardin, dois-je lui parler. Je devrais peut-être errer de nouveau dans saint malo intra-muros. Je m'agite dans mon lit, tournant et retournant des dizaines et des centaines de questions, en me disant que je n'y arriverais pas. Il manque comme une flamme. Tu te réveilles et nous voila projetés sur les couchettes du bateau. Qu'est ce que tu as tu me demandes, tu ne dors pas ? Je me pose mille questions je te dis. Oh alors depêche toi d'y répondre et de te rendormir car dès demain je dois te poser dix mille questions. Ah bon je demande ahuri, mais quelle genre de questions. Par exemple, tu as étudié le latin, elle murmure en s'endormant. Je me retourne et le bateau s'efface et aussi la trace de toi. Je hausse les épaules, je regarde une dernière fois le vieil écrivain sur le seuil de sa maison dont je ne sais plus si elle est a st malo ou paramé, je dis au revoir à la tombe de mes grands parents et j'essaie de sombrer dans la nuit. Je joue dans ma tête a la bataille navale pour m'endormir. Puis je disparais dans tes bras. Je disparais pour un autre toi.

 

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 23:00

http://www.lesinrocks.com/wp-content/thumbnails/uploads/2012/02/guerred6042-604x345.jpg 

 

L'animal revient sur ses pas, regarde la proie qui cavale au loin pensant pouvoir lui échapper. L'homme attend sur le quai d'une gare, une vie, la femme qui ne devrait pas lui échapper. L'enfant ressasse les paroles de ses parents, il regarde ses devoirs comme on pleure en silence. La nuit, s'étire, se recouvre de la lumière de la lune, protège les amoureux sur leur banc, arrose avec fracas les perdants de la cuite. L'ivresse te prends, parfois, encore,comme pour  enlacer ton propre dépit. Tu as l'arrogance des timides, l'énervement soudain de ceux qui ne sauront jamais. Le nourrisson hurle sa faim dans la couveuse de l'hôpital. La femme appuie sur sa joue avec son doigt comme pour réclamer un hypothétique baiser. Le vin blanc se vide du verre au gosier, le vin rouge se dissout, les fumées des cigarettes rejoignent un monde qu'elles n'auraient jamais du quitter. Le jour ne se lève plus, la nuit revient de plus en plus vite, comme un fait exprès, comme un fait divers. Des mains se serrent comme pour se dire adieu alors que c'est le début de l'éteinte. Des larmes se figent dans l'atmosphère suspendu. L'animal renifle le goût du retour. L'homme se vaporise un parfum ambré au son de la litanie des informations. Les rails semblent ne jamais finir. Des murs arrêtent l'impression de vitesse. Des milliers de personnes errent dans les gares, suspendus.. Mais il n'y a qu'un seul émoi. Un seul émoi.

 

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 16:19

 

 

Vous savez qu'elle pête les plombs me dit le vieux con a casquette. Vous savez qu'elle n'est pas comme vous et moi. Ah bon je le regarde d'un air ahurI. Elle a raison je crois, il dit, elle a raison, vous ne comprenez rien a rien. Je fais une grimace. Je danse avec l'enfant pendant le concert de little ballroom au bar du marché a montreuil city. Je fume une cigarette dehors en regardant la nuit fondre sur la ville. J'erre au bord du canal en claudiquant comme un damné sous le soleil du midi, la position assise dans une salle de cinéma ne réussit pas a mon genou ou ce qu'il en reste. Mais ce n'est pas grave le film en valait le coup. Le cauchemar ne fait que commencer il est écrit sur les murs du métro pour la nouvelle daube d'harlan coben. Faudrait que ce type arrête d'écrire je me dis, le cauchemar prendrait fin. Au politburo la femme me dit que son astrologue lui a dit que ça se passerait bien avec moi. J'en reste ahuri. Et puis elle me dit nous sommes le 17 donc tout va bien. Oui elle enchaîne, en regardant ma mine surprise, le dix sept est un très bon chiffre en numérologie c'est pour ça que j'ai pris rendez vous avec vous aujourd'hui. Vous ne comprenez rien, me dit le vieux, et toi tu comprends tout vieux grigou je lui crâche aux oreilles. Le type dit qu'il adore le nouvel album de lou doillon et qu'il déteste le nouveau livre de christine angot. C'est cohérent je me dis. C'est le genre de type qui n'aime pas le dernier carax. Les types a l'eau tiède. Je vomis les tièdes. En lisant que foster wallace étale pleins de feuillets sur son lit dans sa cabine - des carnets, des crayons de bois, comme pour donner l'impression d'une intense activité - en lisant qu'il fait cela juste pour justifier d'appeler le service en cabine, je pense a ma mère qui s'excuse de ne rien manger de son plateau repas de l'hôpital comme si on allait la virer a cause de cela. L'acteur africain me montre un journal qui fait un article de 4 pages sur lui, sa femme m'explique qu'il est plus connu que le pape dans son pays. Elle parle de lui a la troisième personne, on devient pote avec l'acteur, il me parle de jean paul belmondo. La femme voilée et enceinte- sans que je n'y vois de rapports ces deux élèments me semblent comme liés par un fluide mystérieux - me dit que si tous les clients étaient comme moi, la vie serait formidable. Je suis pas très contrariant je lui explique mais je suis pas très emballant. Larguer les amarres, c'est bien son genre me dit l'autre vieux con a casquette. Vous ne comprenez rien a rien c'en est déprimant il rajoute des fois que je n'ai pas compris. J'ai l'impression que la vie se retire de ma mère comme le brouillard sur saint malo au matin. L'écrivain que j'ai déja croisé avec son caddie rouge avenue simon bolivar vient faire le beau à la télé. J'ai pas lu un livre de lui depuis plus de vingt ans, il ne dit jamais qu'il a été influencé par despentespour son dernier livre,  il parle d'une série avec des bonnes femmes désespérées ce qui me semble un pléonasme. Le concert est vraiment chouette, je cherche du regard celle qui parfois fume un plomb, celle qui des fois frissonne et rompt, et je sais qu'elle reviendra forcément. Quelques minutes ou quelques heures. C'est la seule chose que je suis capable de comprendre. Quelques minutes ou quelques heures. C'est déja beaucoup pour un type comme moi.

 

 

 

 

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 15:56

http://www.slate.fr/sites/default/files/users/user18/author_david_foster_wallace.jpg

 

J'ai trente-trois ans et l'impression que beaucoup de temps a filé et file de plus en plus chaque jour. Jour après jour, il me faut opérer toutes sortes de choix concernant ce qui est bon, important et amusant, pour ensuite vivre déchu de toutes les autres options que ces choix auront confisquées. Et je commence à voir, à mesure que le temps prend de la vitesse, combien mes choix se feront de plus en plus rare, combien les séquestres se multiplieront, exponentiellement, jusqu'à ce qu'un jour, sur l'arbre somptueusement complexe de la vie, j'atteigne la branche qui ne lancera plus de rameaux, où je demeurerai finalement bloqué, jusqu'à ce que le temps me propulse vers diverses phases de stase, d'atrophie et de pourrissement et que je casse ma pipe - tant de combats et pour quoi - noyé dans le temps. C'est effroyable. Mais ce sont mes propres choix qui m'enfermeront, cela paraît inévitable - si je prétends être une grande personne, il me faut faire des choix, regretter ce qu'il confisquent, et m'efforcer de vivre avec.

 

                                                         David Foster WALLACE

 

 

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 22:26

http://filmsdefrance.com/img/argent_de_poche_1.jpg

 

 

J'entends bien la voix dans la nuit, j'entends bien ta voix dans le soir, j'entends bien que je ne t'entends pas alors que je devrais ramasser ton coeur et juste attendre que les larmes viennent pour les essuyer. Des enfants courent sur la place pendant le film. J'aimerais entendre respirer les frémissements de son coeur, son souffle un peu haletant, les mouvements de ses bras quand elle rencontre mon bras. Des enfants passent dans le faisceau du projecteur et leur ombre apparaît sur l'écran. Je devine son sourire un peu forcé, et puis son esprit en culbute sur les murs de métal, sa carapace qui cicatrise et se rouvre. Des enfants crient et jouent pendant le film, des enfants sur l'écran, des enfants sur la place, un miroir qui reflète la vie des autres. J'attends sur le bord de la route, j'entends qu'elle m'appelle, je me souviens de son corps qui lâche au petit matin, je me rappelle que je ne suis pas la pour ramasser son corps qui tombe. Des enfants se disputent, des cris qui résonnent comme le film sur la place. J'entends son coeur qui me parle, j'entends son corps qui me réclame, j'entends toi émoi, j'entends nos vies qui se réclament, nos odeurs qui ressentent. Les enfants applaudissent et commencent a ranger les chaises sur la place. J'execute quelques pas de danse sur la place, et je regarde la nuit qui recouvre le silence de la place vide. Tu viens me prendre la main pour me ramener à la maison. Belleville se défile dans la nuit en sursis, je regarde ma main. Elle ne tient que ton âme. Ne retient que ton âme.

 

 

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 19:45

http://1.bp.blogspot.com/-tDMNMuM-9wE/UBR1J5cPKvI/AAAAAAAAGFM/UEhsA-wVH3M/s1600/Capture%2Bd%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran%2B2012-07-29%2Ba%25CC%2580%2B01.26.02.png

 

Je croise au matin le réalisateur qui emmène sa fille à l'école juste avant de m'engouffrer dans la bouche du métro pyrénées. La fille ressemble à sa mère, je me dis. Je continue d'écrire au feutre noir sur la porte de mon frigo les films et les expos que je dois aller voir. Depuis que ma mère est hospitalisé, je n'ai plus le temps de rien. Depuis que mon oncle est devenu fou je n'ai plus trop mes dimanches. Je traîne ma jambe dans les couloirs de l'hôpital. Je croise l'acteur lutin devant la brasserie de la rue pixérecourt qui s'appelle comme un film d'animation. J'étends mes bras pour serrer le vide. Et parfois je sens tes cheveux. J'ouvre les rideaux qui recouvre la nuit et je découvre les spectateurs du belvédère du parc de belleville. La fille qui part vivre de l'autre côté de l'atlantique me dit au revoir tu viendras nous revoir. Les gens me demandent comment c'était les vacances, je souris d'un air entendu. J'efface la poussière des murs du quartier pour y chercher ton visage. Je n'ai plus très envie de vivre sans toi alors je remplis des pages sur un ordinateur qui remplissent un peu le vide de mon existence. Je t'entends à l'autre bout du fil, nos vies défilent, nos coeurs défaillent, nos corps défient l'abstinence. Je monotone ton absence dans des pages que je lis. Je décroise le regard de ma mère sur les murs de l'hôpital, j'écrase mon désarroi sous le poids de mes docks. Je n'ai plus peur de l'avenir. Elle avance sur le pont de son pas léger et dansant. Ses chaussures hautes dansent dans ses pieds. A moins que ce ne soit l'inverse.Tu te souviens il y a quelques mois quand nous étions ensemble, elle souffle avant de disparaître. Il reste la trace de ses pas sur le pont en bois mais elle a disparu. Je me souviens il y  a quelques mois. Je me souviens de ça. Je me souviens de toi.

 

 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 21:41

http://www.lefigaro.fr/medias/2012/05/16/b3f7891a-9f60-11e1-8ed9-d7bef2049404-493x328.jpg

 

Le visage du pharmacien de la rue de roquette qui me regardait totalement déprimé sous sa casquette old school années cinquante s'éclaire tout a coup quand je lui tends ma carte de mutuelle et qu'il voit ou je travaille. Il commence à me jacter et me demander des conseils. J'ai encore raté le passage ou reçoitmon médecin, je n'arrive jamais a me souvenir si c'est avant ou après la rue sedaine quand tu viens de la rue de la roquette et que tu es rue popincourt. De toutes les manières je peux perdre autant de tems que je me veux pour aller chez mon médecin, elle prend toujours deux heures en retard et il fera nuit quand je sortirais de chez elle. En attendant je lis un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas de david foster wallace. En attendant je lis dans libé que luc besson adapte malavita avec de niro et j'en frémis de dépit d'avance. J'égrène les heures au politburo agrémenté d'un peu d'ennui, de peu de vie. Le manque parfois me gratte les sinus et décline les battements de mon coeur. On parle du spectacle de danse avec le médecin, elle me dit qu'elle habite à côté et qu'elle voulait venir mais qu'elle avait un congrès. Ce spectacle m'aura dézingué de partout, je me dis. Et je frémis d'avance en pensant à la vision du film dans quelques semaines, au milieu des autres danseuses. Je lis ahuri dans libé qu'une plasticienne modeste explique que son premier souvenir de cinéma c'est une image d'un film de bergman. Moi c'est un walt disney je me dis, c'est sans doute pour cela que je ne suis pas artiste.  Le pharmacien qui ne me lâche plus, droopy s'est transformé en être souriant et hilare, c'est bien la première fois que ça fait marrer quelqu'un de voir ou je bosse. C'est rigolo d'ailleurs. Dans le quartier, autour de la place krasucki, tout le monde est plus ou moins artiste, intermittent ou chômeur. C'est drôle quand je réponds après que les gens m'ait demandé avec gourmandise ce que je fais dans la vie, c'est drôle comme ils passent a autre chose. Plus d'alcool avec les médicaments, bientôt une semaine, bientôt une éternité. Je pense au vernissage de la librairie et je me dis que ce sera le premier de ma vie, c'est vrai, j'ai jamais été à un vernissage d'une librairie. Je dis a ma mère au téléphone qu'on devrait éviter l'amputation pour ma jambe. Le fantôme apparait et me dit qu'elle va rester avec moi pour être sur que je boive pas. Avec les médicaments que tu prends ce serait du suicide elle insiste. Je regarde ses cheveux dans ses yeux ou alors c'est peut-être mes lentilles qui fatiguent, je sens ses mains sur mon visage. Tout maigre ton visage elle dit. Mes mains ne l'oublient pas ton visage elle ajoute. Ma langue garde le goût de toi je lui réponds. T'es vraiment qu'une andouille elle rougit. T'es vraiment, elle n'ajoute pas. Embrasse moi je t'en prie, embrasse moi je t'en crie. Mais je ne sais plus qui le dis. Je ne sais pas qui le crie.

 

 

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 21:34

http://4.bp.blogspot.com/-AmIlcPeEotQ/TnHSaqYlChI/AAAAAAAACt8/ZwRSjhozfuM/s1600/tomboy_2011_01.jpg

 

 

 

Je lui dis qu'il a bonne mine. Quand il arrive avec ses jus de fruit à la soirée, je comprends qu'il a vraiment arrêté de boire, que sa cure a visiblement réussi. Je le revois le lendemain à la manifestation avec les mal-logés de la rue des pyrénées. A la soirée, sa copine vient me dire c'est sympa de lui avoir dit qu'il avait bonne mine, il a besoin de soutien. Je me demande si je pourrais arrêter de picoler ainsi, de façon définitive. Et je sais que la réponse est non. Ce n'est pas d'arrêter de boire le problème, c'est de ne jamais reprendre. Pour aucune putain d'occasion. Je me demande si je dois lui parler des bitures sêches et puis je décide de fermer ma gueule, que je ne saurais lui expliquer. A la manif, mon genou m'empêche de marcher très longtemps. Je rencontre le garçon de l'ancien squat du treizième arrondissement, on discute un peu, ça ne m'étonne pas de le voir la. Le chemin de la manif suit la rue des pyrénées. La vie continue a belleville. La veille a la soirée d'adieu de la fille qui part vivre de l'autre côté de l'atlantique, j'ai vu celle qui ne voit plus beaucoup. Elle semblait en forme, elle a beaucoup picolé et elle est tombé par terre en dansant. Je peins ma chambre pendant que ma mère cède à une pression médico-familiale et décide de rayonner. On passe des plombes pour monter le grand écran qu'on a sorti de la naphtaline. J'erre dans le capharnaüm de mon appartement et je me débats dans la montagne de courrier qui m'attends au politburo. Je regarde passer la vie. Elle dit ne m'attends pas, je serais très en retard. Je n'ai que ça a faire, je lui réponds, t'attendre. Je décroise des destins dans la rue de belleville. Je n'ai plus les jambes pour courir, je n'ai plus le souffle pour respirer. Alors je m'assieds sur le trottoir et je tends le pouce en l'air, attendant que tu me ramasses. Et même s'il fait nuit quand tu passes, ne t'inquiète pas, je resterais la. Je serais patient. J'attendrai la.

 

 

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 14:18

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Une oraison funêbre qui n'ose pas dire son nom. Des visions flous qui ne se parlent plus. Mots qui résonnent sur une autre foi, nous ne sommes pas si beaux . On pourrait faire semblant d'etre heureux mais c'est une théorie pour une autre fois, et nous savons bien toi et moi que ce qui me meut c'est juste ta main dans la mienne et des maux qui s'écrasent sur le pavé de belleville. Des images dans le parc,des mains qui se décroisent dans le soleil roucoulant du plus bel endroit du monde, nous ne sommes ni pauvres ni riches, nous évitons les précipices pour retomber l'un sur l'autre. Notre vie c'est n'importe quoi, c'est un poster au fond des chiottes je te l'ai déja dit. Alors tu tends les mains dans ton sommeil fracassé, je regarde le visage de la plus belle femme du monde au fin fond d'une ville murmuré a un pharmacien. Ce n'est pas grave si tu n'y comprends rien, nous sommes des errances sans alibi, nous sommes des alcooliques pas anonymes, nous sommes tout et rien, nous sommes le peu et l'émoi. Retiens ça. On aimerait que les douleurs se trépassent, que les vies se détraquent, que la vie s'emballe comme les mouvements d'un batteur. Des cheveux bruns sur du lino froid, mes mains te cherchent mon amour mais je ne rencontre que le vide. Des traces un peu trop subtils pour moi. Mon âme croise ton sommeil. Mes mains décrochent la poussière des songes. Je t'appelle, tu réponds au loin, un phare brille dans la mer. Je sais bien qu'il faudra t'attendre, ce n'est rien mon amour, c'est un souffle qui ne se retient plus. Des yeux qui se décroisent. Je ne cherche ni le bonheur, ni la paix, je cherche tes mains. La paume qui ne se dérobe plus. Qui ne se dérobe plus.

 

 

 

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