Le chauffeur de taxi me dit qu'il connaît ma rue car avant son avocat habitait là. Je suis un peu surpris car dans ma rue il n'y a que des hachèlèmes et quelques immeubles ou vivent des losers dans mon genre mais j'ai jamais vu le moindre avocat, médecin ou notaire foutre sa plaque dans ma rue. Les seuls professions libérales que j'ai jamais vu s'installer dans ma rue sont les dealers qui vendent leur shit au goût de pneu le soir à la sauvette. Il fait un peu gris sur Paris. Je retrouve toujours avec plaisir mon tout petit appartement, ça sent un peu la clope car garçon tout maigre à du rester pendant presque trois semaines sans bouger de chez moi en fumant clope sur pétard ou pétard sur pétard. Je ressors de chez moi pour surtout ne pas m'endormir et me réveiller au début de la nuit. Je croise le voisin du dessous qui était venu sonner à ma porte avant que je parte pour me demander si je n'avais pas un livre d'anthologie de la poésie française. Non une de mes carences la poésie j'avais répondu. J'ai eu ma période rené char quand j'étais jeune, à cause de l'influence d'une fille je me dis. J'en lis un peu chez fante, chez carver, chez hank mais je ne suis pas très porté sur la poésie. Je vais porter des see's aux filles dans leur abri anti-atomique. On est gâté me dit la petite a lunettes en goûtant les chocolats et en me remerciant aussi pour la carte postale. Je croise la fille de la fille rousse qui est posé devant chez cosette comme chaque fois ou je passe devant. Sympa sa fac je me dis. Je suis revenu depuis quelques heures et déjà la prégnance du quartier m'envahit tu t'es dejà rhabillé aux couleurs rigole le voisin en voyant que j'ai enfilé mon tee-shirt welcome to ménilmontant. Je me rends compte que je serais incapable d'aller au concert à la maroquinerie le lendemain du groupe du garçon qui veut devenir une fille. J'écoute la voix de la plus belle femme du monde qui me berce doucement. Je m'endors soudainement alors qu'il fait encore jour. J'ai un peu perdu l'habitude puisqu'en californie il fait nuit dès 20 heures. Je me réveille au peu après l'aube, j'allume la radio et charline dit bonjour dans le poste. J'entends gaetan roussel et rachid taha annôner des paroles d'une platitude ahurissante sur une musique poussive. Je fais chauffer l'eau alors que le jour se lève. La journée va être longue au politburo je me dis. J'ai pas fini les frères karamazov dans l'avion, paresseusement j'ai regardé les navets que me proposaient air france. Je commence à noter tous les films que j'ai en retard, je bois mon café. Je sens l'euphorie comme chaque fois que je reviens a paris. J'aimerais entendre la voix du fantôme pour éclairer le petit matin. Et puis je sais que je vais bientôt la retrouver. Et le jour semble prendre des couleurs au son de la plus belle femme du monde. Et la journée prend des couleurs. Et la journée prend tes couleurs.