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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 02:22
Un peu de gris sur belleville

Le chauffeur de taxi me dit qu'il connaît ma rue car avant son avocat habitait là. Je suis un peu surpris car dans ma rue il n'y a que des hachèlèmes et quelques immeubles ou vivent des losers dans mon genre mais j'ai jamais vu le moindre avocat, médecin ou notaire foutre sa plaque dans ma rue. Les seuls professions libérales que j'ai jamais vu s'installer dans ma rue sont les dealers qui vendent leur shit au goût de pneu le soir à la sauvette. Il fait un peu gris sur Paris. Je retrouve toujours avec plaisir mon tout petit appartement, ça sent un peu la clope car garçon tout maigre à du rester pendant presque trois semaines sans bouger de chez moi en fumant clope sur pétard ou pétard sur pétard. Je ressors de chez moi pour surtout ne pas m'endormir et me réveiller au début de la nuit. Je croise le voisin du dessous qui était venu sonner à ma porte avant que je parte pour me demander si je n'avais pas un livre d'anthologie de la poésie française. Non une de mes carences la poésie j'avais répondu. J'ai eu ma période rené char quand j'étais jeune, à cause de l'influence d'une fille je me dis. J'en lis un peu chez fante, chez carver, chez hank mais je ne suis pas très porté sur la poésie. Je vais porter des see's aux filles dans leur abri anti-atomique. On est gâté me dit la petite a lunettes en goûtant les chocolats et en me remerciant aussi pour la carte postale. Je croise la fille de la fille rousse qui est posé devant chez cosette comme chaque fois ou je passe devant. Sympa sa fac je me dis. Je suis revenu depuis quelques heures et déjà la prégnance du quartier m'envahit tu t'es dejà rhabillé aux couleurs rigole le voisin en voyant que j'ai enfilé mon tee-shirt welcome to ménilmontant. Je me rends compte que je serais incapable d'aller au concert à la maroquinerie le lendemain du groupe du garçon qui veut devenir une fille. J'écoute la voix de la plus belle femme du monde qui me berce doucement. Je m'endors soudainement alors qu'il fait encore jour. J'ai un peu perdu l'habitude puisqu'en californie il fait nuit dès 20 heures. Je me réveille au peu après l'aube, j'allume la radio et charline dit bonjour dans le poste. J'entends gaetan roussel et rachid taha annôner des paroles d'une platitude ahurissante sur une musique poussive. Je fais chauffer l'eau alors que le jour se lève. La journée va être longue au politburo je me dis. J'ai pas fini les frères karamazov dans l'avion, paresseusement j'ai regardé les navets que me proposaient air france. Je commence à noter tous les films que j'ai en retard, je bois mon café. Je sens l'euphorie comme chaque fois que je reviens a paris. J'aimerais entendre la voix du fantôme pour éclairer le petit matin. Et puis je sais que je vais bientôt la retrouver. Et le jour semble prendre des couleurs au son de la plus belle femme du monde. Et la journée prend des couleurs. Et la journée prend tes couleurs.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 18:58
Un air andouille

Il pleut il fait soleil et le pavé rigole alors que la vie belleville puisque la plus belle femme du monde est revenue. Je tiens un enfant qui hurle dans la nuit et puis je me réveille. Un type regarde mes mains et me dit avec son français du fond des steppes vous voulez une crême pour ça. Ah ah rigole mézigue en montrant mes mains de guépard de la butte aux cailles mais j'ai pas une maladie c'est des taches de rousseur. Moi une crème pour vous pour guérir monsieur drink. Bordel je suis tombé sur un mec qui n'avait jamais vu de rouquemoutte de sa vie je me dis. Jamais fréquenté de léopard du treizième. Arrondissement hein pas siècle. Et pendant ce temps j'entends la plus belle femme du monde qui roucoule de m'entendre, si jolie dans sa peau ébène et cuivre, si bouleversante. Je cours après un crétin a tête de pneu. J'agite un peu ma parano pour éclabousser le fantôme parce que je suis le type le plus parano que la terre ait jamais porté et puis sans doute parce que je ne suis qu'un connard. Je regarde ce film tout à fait étonnant qui curieusement endort un peu au début et puis réveille de plus en plus. Comme si on y croyait. Je devine que les plus beaux yeux du monde m'appelle alors que le plus beau corps du monde m'attends au fond de mon lit. Je repeins un peu les plaintes pour ne plus les entendre. Et puis je me colle contre la plus belle femme que ce monde ait porte et je lui dis que je serais toujours là. Puisque tu seras toujours la. Toujours la.

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 17:25
Des moments suspendus

Je demande au type qui est tricard un peu partout pour quelles raisons il n'est pas resté dans le dernier squat où il trainait. Mon colocataire s'est pendu il m'explique alors que j'ai du mal a ne pas me retenir de rire quand je vois les grimaces de la fille et de son copain qui écoutent notre conversation. Je suis a deux doigts de lui dire que je peux comprendre son coloc' mais je me retiens. J'ai donné 10 euros à l'entrée à prix libre vu que les picons que j'ai bu dans la rue piétonne de montreuil m'ont été offerts par des gens que je ne connais pas et auxquels je n'ai pas parlé. J'aime bien ce rendez vous annuel du syndicat qui ne peut pas vraiment exister vu qu'il n'est pas représentatif comme on dit dans le système mafieux du travail. Le couple n'en revient pas quand je leur dis qu'il y a les washington dead cats et ils veulent nous rejoindre. La fille qui habite dans la ville et qui m'appelle parfois pour des sdf dans elle s'occupe passe avec ses filles et on discute un peu. Je m'agite un peu la pulpe sur le groupe de ska punk qui existe depuis 20 ans. Une fille me reconnait dans la queue pour boire une bière et quand je comprends qui c'est je suis un peu sur le cul de la voir là et elle m'explique que son copain est a la cnt, un type me claque la bise et m'appelle par mon prénom alors que je suis pas sur de le situer sur l'archipel de mes connaissances. J'évite le pisse-froid de l’extrême-gauche qui est pour moi à l'opposé de l'anarchisme et que je trouve triste et pénible comme un stal'. Les washington n'ont pas changé, ce sont les mêmes depuis 30 ans, c'est toujours un peu chiant et pas très festif. Un peu trop marqué rockab' j'imagine. Un couple se met à arracher les affiches de publicité à la station croix de chavaux alors que j'attends le dernier métro en lisant un pas très bon slocombe. Je danse vraiment sur le groupe belge et je me rends compte avec stupeur que je connais presque toutes les paroles par coeur, sans m'en rendre compte j'ai du les voir un paquet de fois à liège, bruxelles et paris. En rentrant je tague quelques affiches du grand timonier et je regarde le programme du petit bal de ménilmontant. Je me demande si c'est le 8 mai d'habitude, j'aurais dit que c'était le premier. Bordel les questions existentielles que je peux me poser a 3 heures du matin. Je m'aperçois qu'il y a riton la manivelle, la vie secrète des moches et le zoubir orchestra au programme, ce qui va pas nous changer de la place krasucki. Je rentre alors que la plus belle femme du monde dort dans mon lit. Et je m'endors auprès d'elle comme apaisé. Je dors auprès de toi et je suis apaisé.

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 11:52
Névrose émoi

Il fait plus froid que je ne crois alors que je passe acheter mon libé chez la vendeuse de journaux papeterie chanteuse de la rue de ménilmontant. Fredonneuse serait plus juste je corrige alors qu'elle ferme a clés son commerce juste après moi. Ma femme m'a demandé d'arrêter ma névrose judéo-chrétienne ce matin là, qui fut une matinée un peu rude pour moi puisque j'ai fini de peindre ma salle de bains aux couleurs du puc. Paris université club pour les intimes. Un violet brut. Je suis descendu chercher l'échelle dans ma remise dans la cour mais je n'ai jamais pu l'ouvrir. Vu que j'avais dépensé la somme folle de 20 euros pour refaire en double la clé que j'avais cassé, je me suis dit que cette fois c'était mort. Je me vois pas appeler un gugusse et dépenser une centaine d'euros pour ouvrir une remise ou il y a 3 broles comme on dit place du jeu de balles. Du coup j'ai fini de peindre la salle de bains en montant sur ma machine a laver vers cet endroit inaccessible ou les plus belles mains du monde déposent le savon. Ce sera plus simple quand je vais peindre les plaintes j'ai écrit à ma femme qui m'a dit c'est joli les plaintes au lieu des plinthes. Je crois que je l'avais fait exprès mais je m'en suis pas vanté. Justement il faisait venteux et j'avais froid en prenant la rue des Pyrénées. Une vieille disait a son chien qui aboyait en terrasse du rade qui fait tabac en face du café de l'ermitage, une vieille donc disait tu ne vas pas commencer. Vieillir c'était parler à son chien je me suis demandé et l'éduquer comme un enfant. Moi j'allais vieillir avec la plus belle femme du monde, pendant que des zozos à la gomme allait faire la roue devant elle et que des skaters énamouré ferait les malins avant de se noyer dans la Saône. C'est beau un skater qui coule dans un fleuve, presque aussi beau qu'un magasin de pneus qui brûle j'ai pensé. Le temps passe toi aussi. Et demain ne sera pas long a devenir hier. Qui à écrit ça je me demande en passant devant l'escalier qui relie la place krasucki à la rue des pyrénées. J'hésite entre wu guanzhong et pauline marie molinier dans sa correspondance a virginie elisabeth constance de pierremont. Je suis comme ça. Alors que le soleil vient lécher mes cheveux dorés blonds vénitiens je m'interroge. Je me demande si la plus belle femme du monde se sent un peu mieux. Supporter un type comme moi je me dis c'est pas un truc humain. Et je fonds à l'ombre en pensant à elle. Et je fonds à belleville en pensant à toi. A toi.

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 10:27
La pluie avant le soleil

J'essaie de retrouver le sens des mots ou leur goût je ne sais plus trop. Je manque de chlore je me dis, il va falloir penser a y retourner. Un type s'endort au politburo alors que je parle avec sa femme. J'ai passé une nuit blanche il me dira plus tard. Un mort de faim avec une alliance fait la roue devant la plus belle femme du monde. Mes doigts ne trouvent plus le clavier pour assembler des phrases. On m'offre du champagne et du whisky. Je traverse les nuées de touriste sur le pont au cadenas alors que la pluie menace un peu. Certaines prennent des poses débiles devant les cadenas ou notre dame je ne sais plus, je me dis pour les millième fois que les gens devraient un peu regarder autour d'eux et faire un peu moins de photos, surtout les touristes. Je monte dans le bus vide puisque quand deux bus de la même ligne se suivent les gens montent dans le premier plein quitte à mourir asphyxié et non dans le second vide ou l'on peut s'asseoir tranquillement. Pour une raison que j'ignore depuis plus de 30 ans. Il pleut le soir alors que je passe devant l'église orthodoxe de la rue de l'est. Je n'ai pas mon feutre sur moi sinon j'écrirais pol poutine sous la photo du grand timonier. Ou caniche de bachar je ne sais pas encore. Le type qui m'offre pleins d'alcool bon marché au politburo est venue avec sa femme, manque de bol pour mézigue elle parle encore moins bien le français que lui. On opte pour le langage des signes. Je croise le garçon anar attablé devant un kir chez cosette, on parle un peu du festival qui cette année ne sera guère intéressant il me semble et puis on se dit qu'on se verra samedi à la parole errante. J'offre des chocolats aux filles que j'ai acheté le midi, à la parisienne. Je parle avec le voisin tout en me demandant s'il dort avec son chapeau. J'enfile mes lunettes de soleil en traversant la seine au petit matin. Je jette un œil sur l'île pas loin. On dirait la nièce de sandra paoli en face de moi dans le métro. L'air est un peu sec dans la rue olivier métra qui semble un peu comme une ville fantôme depuis que le lidl a fermé. Je cherche un peu le fantôme alors que le jour tombe. Je cherche le fantôme.

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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 21:59
Nos nuits sont des lueurs...

Le quartier résonne du bruit de la fin de la miroiterie. Je n'y allais plus, comme beaucoup d'autres, parce que je trouvais que le squat était devenu une gigantesque machine a cash. Mais je suis triste quand même. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons. J'ai un peu de mal avec le dernier lamalattie, comme j'avais un peu de mal avec le dernier harrison, je me demande toujours ce qui ne va pas quand j'ai un peu de mal à lire. Le lecture est mon oméga, comme l'écriture, aussi je m'inquiète toujours quand l'un ou l'autre me lâche. Je me dis que l'écriture prend le dessus. Je me sens épuisé et je comprends que je n'ai plus l'âge pour enchaîner deux concerts en trois jours, me coucher a l'aube, picoler un peu plus que de raisons. Je me rends compte aussi de mon appétence différente pour la vie. Etre jeune c'est foncer tête la première sur une piste noire sans se poser de questions, grandir c'est foncer tête la première sur une piste noire avec un casque sur le crâne, mûrir c'est foncer sur la piste rouge avec un casque sur la tête en tremblant un peu. Vieillir c'est encore autre chose. Jusqu'ici je n'ai pas vu la différence, avoir 20 ou 40 ans, c'est pareil, la même inconséquence, la même fatuité, vieillir c'est encore autre chose. Quoi je ne sais pas mais c'est encore autre chose. Un arbre a fait tomber un mur de la miroiterie. Je me demande si le fric qui a été amassé au bar aurait pu permettre de sauver le mur. C'est vrai que le squat devenait limite insalubre mais quel squat peut tenir quinze ans ? J'ai l'impression parfois aussi que je pourrais m'effondrer. Enfin que j'aurais pu m'effondrer. Alors que je rentre chez nous, je regarde le fantôme, la plus belle des femmes que ce putain de monde ait porté, je regarde son sommeil léger et son corps aérien, son visage d'une beauté a couper le souffle. Mais je ne suis pas très fort en apnée. Alors je continue de respirer et je reste a regarder et je sais que je ne vais pas encore m'effondrer. Pas tant que la plus belle femme du monde me tiendra la main et qu'elle sera dans mon lit. Tant que je sentirais son souffle près de moi et qu'elle me fera respirer. Le mur ne s'effondrera pas. Ma vie restera debout. Tant que tu seras la. Je resterais debout.

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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 12:43
Un peu (beaucoup) de toi

Les gars jouent en slip et ventre à l'air. Je me demande quel effet ça fait de jouer en slip et pieds nus. J'ai déjà une ou deux pintes dans le cornet. C'est une journée assez calme et tranquille ou je croise des gens qui me claquent des bises, qui me disent que ça leur fait plaisir que je sois là. Je bois sans doute un peu trop de bière, je cherche un peu trop le fantôme des yeux et même si j'essaie d'oublier son absence, je sais que le manque est prégnant un peu partout en moi. Je danse sur les garçons qui hurlent dans le micro, je saute sur les garçons qui hurlent. Dehors entre chaque groupe, je m'apaise, regardant peu à peu le jour qui se couche au fur et a mesure de la journée. Quelques jours plus tard, alors qu'après la pluie je bois un kir chez zoubir avec la fille myope et garçon tout maigre, je regarde chaque pavé des cascades pour deviner les empreintes du fantôme. Je tends les oreilles pour l'entendre chanter, j'essaie de respirer et de deviner son odeur. La vie belleville n'est jamais tout à fait la même sans la plus belle femme du monde, la ville belleville n'est plus tout à fait elle-même sans le plus beau fantôme que la terre ait porté. Je pose mes yeux sur l'horizon, sur les escaliers du passage fernand raynaud, sur le bout de la rue des cascades ou la miroiterie s'est un peu effondré, sur la descente vertigineuse de la rue de savies. Je sais bien que je ne suis pas tout a fait moi-même. Belleville n'est pas belleville sans toi. Belleville est en manque de toi. Et moi aussi crois-moi. Moi aussi crois moi.

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 18:55
Un fantôme a belleville

Le fantôme me demande ou je suis et je lui réponds dans tes bras, souviens-toi, je suis là près de toi, souviens-toi, je suis en toi dans deux jours, rappelle toi, je suis là. Le fantôme me demande ou je suis et je réponds devant chez jean-michel ribes, juste a côté de l'église tu sais celle du film. Validant mon idée simplette que les mauvais livres font des bons films et les bons livres de mauvais films, le fantôme m'explique qu'elle a vu l'épouvantable panouille tourné dans le quartier il y a un an ou deux. Je me souviens sur la place krasu quand j'avais dit qu'on voyait la place pendant une seconde dans le film et que tout les poivrots du quartier m'avaient répliqués bordel on a pas bu boire des coups en terrasse pendant deux jours pour une seconde de film. On voit plus longtemps le café populaire j'avais dis que les cascades. Bien sur il y a des exceptions, altman a fait un grand film des nouvelles de carver, et l'insupportable kubrick a fait des films insupportables des livres de l'insupportable king. Une forme de cohérence. Je prends la rue d'eupatoria qui longe l'église, le nom de cette rue m'a toujours un peu fasciné. Je me suis toujours demandé ce que c'était eupatoria. Je sais je peux gougueliser le nom et savoir que c'est le nom d'un complément alimentaire pour caniche nain, ah non merde ça c'est le prénom ahurissant de la nièce du fantôme, enfin eupatoria ça fait très film de philippe k. dick. Blade runner un contre exemple, grand livre bon film ou l'inverse suivant l'humeur. Je passe pas loin du monte en l'air qui devrait être ma librairie favorite au monde et qui pourtant ne l'est pas. Comme quoi la gueule de con d'un libraire ça n'aide pas. Je passe par-dessus la petite ceinture, il y a une scène sur la petite ceinture dans l'épouvantable daube de gondry. Rater autant un film c'est une forme d'art, la distribution est ratée, le film est ratée, les scènes sont ratés, tout est raté. En même temps, peut-on réussir un film dont la vedette est audrey tautou ? Je prends la rue de la mare. Je peux plus parler en escaladant la rue de savies, celle qui finit chez zoubir. Le fantôme me demande si je suis encore en vie. A peine je lui réponds. Elle me tient ferme la main en montant les escaliers du passage fernand rayanud. Je suis a bout de souffle en déboulant rue de l'ermitage. Le fantôme me sourit. A moi. Le fantôme me sourit. A moi. Le fantôme me sourit.

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 20:30
La nuit attendra

Je jette des tonnes et des tonnes de papier. Il fait soleil. Le jeune type m'apporte mon plateau en me disant c'était un homme bien vous savez. Un homme ivre mort dans le tramway me demande ce que j'ai fait de milou. Je l'ai bouffé je lui réponds, le chien c'est bon. Le voisin un peu secoué du rez de chaussée me raconte sa vie. Le fantôme me manque. Je passe devant la brasserie des soupirs rue de la chine. Je regarde les photos de moi enfant, je regarde surtout les photos de ma mère enfant. On trouve les fameuses plaques de cuivre. Je lis la lettre de mon arrière-grand-père alors dans les tranchées qui écrit a mon arrière-grand-mère. Il annonce sa mort. Il mourra mais a son retour en 18. Une gardienne d'immeuble houspille une roumaine qui fait les poubelles. Des types fument le narguilé en terrasse. Le fantôme me manque. Je jacte un peu avec le turc en bas de chez moi. La marchande de journaux chantonnent des trucs que je ne connais pas, de la chanson des années d'avant-guerre sans doute. J'ouvre des boites pleins de photos, pleines de papiers. Je regarde les croquis de mon grand-père. Je tombe sur le menu du mariage de mes parents. J'ai pas assez de tout mes doigts pour compter le nombre de plats. Je bronze un peu au soleil en bas de la rue des Pyrénées alors que des milliers d'élèves squattent les trottoirs du cours de Vincennes. J'ai mal aux jambes alors que je monte ménilmontant pour rejoindre la place des fêtes. Des gens mangent à la terrasse ivre de monde de l'ours alors que pourtant c'est pas bon. Je me rends compte que le fantôme me manque. Dans 5 jours l'anniversaire je me dis tout guilleret en descendant la rue de l'est. Je regarde des photos, je lis des lettres et puis je retourne chez moi. Le soleil caresse mes taches de rousseur. Je regarde au loin et je crois que je te vois. Je crois bien que je te vois.

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 10:58

Nos vies sont comme des carcasses d'une bête blessée parfois mais qui ne rends jamais les armes. Belleville est devenu tout gris, peut-être même un peu de pluie, depuis que la fille qui lit de la poésie est repartie. J'ai retrouvé la solitude de mon corps minable, j'y pense trois secondes dans un sanglot d'apitoiement vulgaire puis je remets mes pas dans les pas du fantôme et je lèche de nouveau les murs de Belleville et je touche les pavés ou la plus femme du monde à laissé son parfum et sa trace. Je regarde les cheveux qui traînent un peu partout ça et là, et je me remémore cet instant ou je l'ai vu disparaître dans ce couloir qui semble n'avoir jamais de fin. Je ne suis jamais seul, je ne m'éloigne pas, le gris du soir me recouvre la vue pendant que je descends la rue de belleville puis que je monte la rue de belleville puis que je redescends la rue de belleville puis que je remonte la rue de belleville. C'est déjà la nuit alors qu'on boit quelques verres dans la petite rue du centre d'hébergement et que la plus belle femme du monde s'est déjà couché et repose son corps abreuvé d'amour. Les jours ne sont plus des tourments depuis déjà quelques années, les nuits ne sont plus des errances prégnantes ni des solitudes immanentes. Je regarde la tour eiffel depuis le belvédère alors que le type habituel me propose un thé à la menthe. Ma vie est le sourire irradié du fantôme alors qu'elle boit le faux coca de la mer à boire. Ma vie n'est plus ce suspens factice, ma vie n'est pas cette impression de déjà vu un peu vain. De déjà bu un peu vin. Ma vie est une œuvre pour la plus belle femme du monde. Un poème sans virgule ni point. Ma vie est ton œuvre. Nos vies sont ton œuvre.

Le gris du ciel
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