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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 01:52

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Ce soir j'ai bu, ce soir j'ai rebu, un mois ce n'était rien, un mois c'était du rien, ce soir j'ai bu des bières, un ou deux picon et un peu de vin aussi...Ce soir je me suis suicidé, je ne veux pas me plaindre, je crois que j'en avais envie, j'écris ces quelques lignes un peu bourré, je voulais juste partager cela avec vous. Je suis humain et ce n'est pas rien, j'ai bu ce soir, ne m'en voulez pas, je vous aime. Ce soir j'ai bu à nouveau ça me rends malade dans tous les sens du terme. Mais c'est comme ça, juste comme ça... je ne m'en veux pas, je ne sais pas pourqoi, ce soir j'ai bu, un ou deux picon, quelques demis et puis du vin...Ce soir cette nuit, ne m'en voulez pas, ouvrez moi vos bras, et puis c'est comme ça. Ca fait chier bordel mais c'est comme ça...

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 06:34

620


J'ai le cafard,

et la mélancolie qui me hante

n'a ni reflet

ni ombre.

Des gens qui vivent à tokyo, il y en a 12 000 000.

Je ne suis pas seul je le sais.

Il y en a fatalement d'autres.

Qui ressentent cela.

 

.....

 

On répète

nos paroles

et après on parle

encore avec ces paroles

voilà qui est parlé.

 

.....

 

S'ensommeiller sans sommeil

pour ensuite s'endormir

sans

dormir.

 

....


Lorsque s'éveillent les rêves

la vie s'achève

Alors s'envolent les rêves.

S'envole la vie.

 

....

 

 

                                                                        Richard BRAUTIGAN 

                                                                      (extrait du journal japonais)

 

 

 

 

                                                                       

 

 

 

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 05:37

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Alors c'est ainsi non que les choses s'amenuisent, peu a peu, le sommeil se réduit, les éclats en tout genre s'éloignent, c'est un peu comme une impression que la vie vous quitte peu à peu. Et pourtant il pleut, et pourtant la ville est vide de tous ces gens que tu ne veux ou peux plus voir, et pourtant il n'y a personne au politburo, tu es tranquille. Mais c'est encore trop tu as l'impression, c'est curieux cette sensation que tout va tellement bien, de toujours se réveiller sans la gueule de bois. Ce qui manque le plus c'est la tension, c'est la gueule sur le pavé, c'est oser dire des phrases définitives. J'ai donc perdu mon côté orchidoclaste, tu vas voir qu'on va le regretter, tu vas voir que les gens vont  me demander de reboire bientôt, ils veulent toujours ce qu'on a pas, ils se souviennent toujours de ce qu'on est plus. Tu lis les livres les uns après les autres, tu déplaces les gens les uns après les autres sur l'échiquier de ta présence, tu parles avec ta mère dans cet espèce de répit  curieux, ce chant du cygne, cet espoir diffus qu'elle va s'en sortir. Cet état qui précède la chute finale il faut bien le dire. Tu regardes son visage qui reste figé, tu ne comprends pas bien les rapports humains, tu ne sais rien de ce que les gens ressentent, l'alcool au moins t'évitait les questions, l'alcool au moins. Ce serait peut-être le moment de relire au-dessous du volcan de l'homme centenaire. Ce serait peut-être le moment de faire des similis projets comme un deux pour marquer la cadence. Tu regardes les images dans les salles de cinéma, il y a toujours de ces petites films poignants en été, tu aimes ce paris hors du monde, tu aimes ne pas être en vacances quand tout le monde l'est et vice versa. Tu te crois tellement malin faut dire, tu reçois des signaux d'appels au secours, mais tu n'ouvres jamais les bouteilles lancées à la mer, tu n'est pas de ceux qui peuvent dire des mots d'apaisement. Quel est le sens de cette vie bouillie de nuits hachés, de ces errances de plus en plus lointaines, tu as perdu la liberté de l'alcool. Tu ne te laisses plus aller, tu fais dans  la rétention lacrymale. Ca passera peut-être pas, ça passera ou pas, et puis si ça passe  pas tu feras avec ça. T'as plus tellement le choix.

 
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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 06:54

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Un mois sans boire, sans voir l'ivresse, sans sentir que je pars dans tous les sens, un mois sans l'énergie des fins de soirées, sans l'énergie des débuts de soirées, sans les mots qui jaillissent comme du pop corn dans un micro-onde, un mois sans les jérémiades de fin de nuit, de début d'aube, sans les verres payés, les tournées qui passent, les fureurs de l'alcool un mois que mon pied est parti que mon poing est parti que j'ai descendu les escaliers que j'ai erré dans la ville que j'ai hurlé dans des téléphones que j'ai déversé des flots d'insultes des flots de dégueulis des haines cuites recuites un mois que j'ai envie de sucre que j'ai envie de boire parfois pas toujours que j'aligne les longueurs dans le chlore que j'attends le sommeil que je m'épuise pour ne pas avoir mal un mois que je fume pour oublier que je ne bois plus une mois que je fume pour oublier que tu bois un mois et ma vie est toujours la même c'est juste comment dire la vie comment croire ce que je dis ce qu'on me dis un mois que je n'ai pas bu un mois sans moi, c'est ni mal ni bien ni drôle ni triste c'est l'apathie des losers l'absence du fureur c'est la vie à jeun, enfin je crois bien.

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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 06:26

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Tu attends quoi au juste hormis rien ? Se reprendre l'exil intérieur, se remémorer les souvenirs. Les gens fondent leur propre légende, la statue, les honneurs, la sonnerie aux morts tout le tralala. Les images sur les écrans, les corps et puis d'autres corps, les lévres et puis d'autres lèvres. Rien ne recommence tout est déjà fini. Tu veux comprendre. Bon résumons 21 juin fête de la musique, mon poing dans la gueule, mes docks dans les tibias, mes crachats au visage. Bon résumons la mort de l'âme, les urgences psychiatriques, le dégoût dans ma main, un truc collant gluant, comme du sperme un peu sec tu vois, l'image est classe, non je suis crasse, comprends cela. Demain 21 juillet, fête nationale belge, un mois sans boire. Demain peut-être un mois faut juste passer aujourd'hui. Encore un petit effort, juste un petit effort, demain ça fera un mois et après ce sera quoi, le 21 août, je serai où, le 21 septembre je serai ou, le 21 octobre je serai ou ? Elle me dit vous n'avez pas arrêtez de boire, pas du tout, dans votre tête, pas du tout, c'est juste la peur, la peur de frapper à nouveau, la peur de perdre le contrôle, de vous faire du mal, à vous aux autres, la peur de repartir comment vous dites, repartir en sucette ? En free-style ? Vous n'avez pas de style, vous n'êtes libéré de rien du tout mais de rien de rien de rien du tout, mon pauvre ami, vous vous croyez héroïque, un mois sans boire c'est quoi ? Je ne sais plus si elle dit cela dans la réalité ou dans mon rêve, le seul soir ou ce fut trop insupportable de ne pas boire, j'ai pris un peu de drogue, j'ai dormi, je suis le type que les ecstas font dormir, mes hormones de rouquin sans doute. Je descends les escaliers je me souviens un type hurle mon nom, ça descend un peu comme dans ce film d'hitchcock tu sais, sueurs froides non, avec cet escalier qui tourne et tourne, je sors dehors. J'ai frapper je pense. Un truc irrémédiable. Après mon départ c'est la curée, tout le monde me dézingue sauf une, tout le monde me crucifie sauf une. Je l'ai cherché, mérité, le 21 juin la naïveté et l'innocence ont encore un peu reculé. Pfffff en même temps qui peut croire que j'ai encore un peu d'innocence. La naïveté oui, fait peine à voir. Je marche dans la rue du rendez-vous mais je suis tout seul, au loin les colonnes du trone ont rapetissés. Je suivrais la ligne 2 ou la ligne 6 une fois que je serais place de la nation. Je suivrais bien quelqu'un, je marcherais bien encore un peu, j'effacerais bien les images qui tournent en boucle dans mon cerveau. La vie c'est pas du cinéma, on peut pas retourner les prises. C'est comme une sorte de brouillon. A force de raturer les lignes j'ai un peu perdu la trace.




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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 17:26

624


C’est notre propre douleur, au fond, qui nous protège le mieux contre les pièges et les tentations de la vie, contre nos lâches ambitions de bonheur, nos tristes et déraisonnables envies de durer. Durer, d’ailleurs, c’est seulement la viande qui le veut, l’âme il y a bien longtemps déjà qu’elle à décroché, qu’elle à dévalé en pente douce, sur la pointe des pieds, le mince chemin de la vie, qu’elle s’est perdue de trop de souffrance et d’amertume, de trop de clairvoyance, surtout. De tristesse. Rien de plus qu’une âme égarée. La mienne, je l’ai paumée à force de trop de morts, de nuits blanches et de café. Elle en a eu assez de ce que je lui faisais voir. Elle est partie de son côté et moi du mien. Je ne peux pas lui en vouloir. C’était pas une vie pour elle, dans le fond. C’est infiniment plus vulnérable et fragile, qu’on le croit, une âme. Ca a besoin de beaucoup de douceur et de prévenance, et c’est seulement quand on ne l’a plus qu’on se rend compte. Quand il n’y a plus rien à faire que verser dans le fossé et attendre qu’on ferme.

 

                                                                                                               Hugues PAGAN

 



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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 07:35

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C'est donc ainsi le givre au bout des lèvres de tes propres sentiments ? C'est donc ainsi le nappage incertain de la déroute ? Je n'ai plus aucun doute sur la douleur que je t'inflige, plus aucun, comme nos corps se réclament, comme un corps réclame un autre corps, comme une peau veut être touché par une autre peau, je n'ai plus aucun doute. Tu te noies je crois, je me noies aussi, je descends la si bien nommé rue de l'espèrance, qui croise (véridique) la rue de la providence. J'enquille sur la rue de tolbiac, je passe devand l'église de la butte aux cailles, ou nous avons enterré de son vivant ma mère il y a quelques jours. C'est donc comme ça la dérive des sentiments, les mains les doigts qui se touchent à peine, juste des lèvres sur les tétons, juste des langues qui lèchent des ventres, juste des poils qui se hérissent un peu encore. Un peu quand même. Les clochards attendent que la mie de pain ouvre, je remonte la rue bobillot, puis je tourne à droite sur la rue du moulinet qui part en serpentant. C'est quoi ça nos baves nos lèvres, c'est quoi tu sais toi, c'est comme si nos esprits refusaient l'évidence de nos corps, de nos organes. Comme si nous voulions continuer ne pas abdiquer. Comme si la vie pouvait encore donner cette impression diffuse que les corps toujours, ne sont que le bras armés de nos esprits flingués. Je me retrouve à l'angle de la rue du moulin des près, la piscine à gauche, à droite pas grand chose, ce restaurant qui porte le nom d'un poète un peu oublié, quoique, je ne sais si ça vient de là, c'est en deux mots. Je continue la rue du moulinet, ça monte un peu, je passe devand la maison de la veuve du chanteur que tout le monde admire, qui nous gonflait avec ces leçons de morale, la drogue c'est de la merde alors qu'il était tout le temps bourré, et l'armée c'est pas si mal qu'il disait. Jamais compris la fascination que ce type exerce sur tout le monde juste pour quelques bonnes chansons. Tu sais nos mains qui s'étreignent, nos corps qui s'abandonnent, tu sais je n'oublie rien, de toi, de moi, de toi encore. Je débouche sur l'avenue d'italie, bruyante, peuplée, vivante. Je me demande si ce pas juste cela que l'on cherche. Le bruit sans la fureur. Je me demande quelle direction suivre. Et puis bashung est toujours mort je me dis. Toujours mort.




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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 06:25

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Ne plus boire c'est donc cette mélancolie factice des souvenirs c'est donc décliné les verres que l'on vous tend, c'est donc refuser tout alcoolémie. J'ai presque bu l'autre soir. Avant la grêle. C'était au glaz'art pendant que la féline chantait, j'avais pris un coca pour moi et une bière pour hell, la mousse a un peu débordé et je l'ai essuyé avec mon doigt que j'ai porté à ma bouche machinalement. Dès que j'ai compris que je venais de sucer mon doigt pleins de bière je me suis tout de suite senti envahi par une sorte de culpabilité énorme. Même pas oser le dire à hell. Je ne dors presque plus, je suis toujours dans un espèce de brouillard, je ne bois plus c'est beaucoup plus facile que je croyais, s'arrêter une partie de rigolade, c'est juste ne pas reprendre un jour ou l'autre, ça me semble impossible. Je vis chez ma mère. Je vois le frère de l'enfant mort, je vois le père de l'enfant mort. Laissez-nous tranquille me disent leurs yeux. Je croise la voisine je prie pour votre mère je prie tellement pour elle, ce n'est pas possible, ce n'est juste pas possible, elle va s'en sortir, une autre dites lui que je pense à elle tous les jours, mais tous les jours. Chaque soir que je rentre du politburo, je trouve des gens, chaque fois que je suis là le téléphone sonne sans arrêt, l'interphone, la porte, je ne vois que présence et présence, je me demande comment elle fait pour agréger autant de sympathie. Hell me dit c'est fou cette faculté chez ta mère a aimer tout le monde et à se faire aimer de tout le monde. Mais alors d'où ça vient que tu n'aimes personne ? Je cours sous la grêle, curieux comme à jeun les souvenirs ne sont pas plus vivaces des soirées, curieux comme sans alcool, l'énergie retombe. Je l'ai compris au squat de la rue de la glacière, quand tout le monde semblait pleins d'énergie, pleins de tout, il était dans vers minuit, rempli de soda et de jus en tout genre j'ai senti que j'étais fatigué, que les mots ne venaient, qu'il fallait que je rentre. L'expérience sans alcool c'est la redécouverte du fanta. Ben oui le fruité n'existe plus. Le tang non plus je crois. C'est juste au politburo, sans gueule de bois, le boulot c'est vraiment très facile, mais beaucoup plus chiant aussi. Il pleut il grêle il vente, je cours dans la villette. Je me demande après quoi je cours, après quoi je vis, après tout. Je me demande combien de temps je vais rester ainsi, regarder ma mère s'amaigrir et s'épuiser peu à peu, je me demande combien de temps je vais attendre qu'il se passe quelque chose. J'épuise mon corps, j'aligne les longueurs, je me demande si ma vie n'est pas ce petit bassin chloré ou je tourne comme un hamster en cage. Je ne vois pas plus loin ma gueule de raie sous son bonnet, mes lunettes de plongée sur la gueule, mon petit slip de bain ridicule. Je ne vois pas plus loin.



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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 07:20

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Chlore. Le chlore au bout des doigts dans tout le corps. Mon corps ne sera plus que chlore désormais. Ma vie sera chlore. Je suis d'une tristesse absolue mais curieusement sereine. C'est à force de rester près de ma mère j'imagine, dans cet immeuble ou les mères poignardent leurs enfants. Ce doit être ça. Elle me dit vous vous croyez malin, hein, trois semaines sans boire, vous vous croyez que c'est fini. Mais bordel vous êtes un alcoolique. Vous n'avez pas arrêter de boire vous ne savez pas encore loin de là, oh oui bien loin de la. Vous n'avez rien fait du tout. C'est juste que vous êtes terrorisé à l'idée de la perdre, ce qui arrivera bientôt d'ailleurs, vous ne comprenez pas ce qui vous arrive. Je me dis elle a raison. Je n'ai pas encore arrêter de boire.  Je ne dors plus, je m'éveille la nuit, je regarde la rue calme, j'entends les conversations qui résonnent sous les escaliers du centre commercial, je vais sur le balcon, je sens le vent. Je vais regarder ma mère dormir. Elle me dit vous allez peut-être tout perdre, là dans quelques semaines, il n'y aura plus personne, alors vous pouvez me dire là si vous ne boirez plus ? Vous avez juste peur de frapper. Vous avez juste peur de redevenir un autre, c'est juste pour ça l'alcool. Tant que vous avez peur vous arrêterez. Je marche un peu ensuite, je prends le métro avec les touristes. Je passe devand le mur ou l'enfant s'est effondré, je regarde les bouquets de fleurs par terre. J'ai peur de moi, j'ai peur de boire. Je vais chlore tout ça. Je suis peut-être bon qu'a ça.
 

 

 

 

 

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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 08:14

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Ce n'est pas comme je l'ai longtemps avancé, l'effet d'une alternative sans fin entre la sincérité d'une parole à trouver et l'artifice d'une écriture exclusivement préoccupée de dresser ses remparts : c'est lié à la chose écrite elle-même, au projet de l'écriture comme au projet du souvenir. Je ne sais pas si je n'ai rien à dire, je sais que je ne dis rien ; Je ne sais pas si ce que j'aurais à dire n'est pas dit parce qu'il est indicible ; je sais que ce que je dis est blanc, est neutre, est signe une fois pour toutes d'un anéantissement une fois pour toutes.


                                                               Georges PEREC



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