Un peu toujours la même histoire, non, on écrit des mots pour oublier les maux, on décrit des maux pour trouver les mots, on fait les imbéciles comme moi à cet instant, on hausse les épaules, on vide sa bolée de cidre, on marche sur les remparts de saint malo, on prend le vent dans la gueule, on regarde l'horizon et on se dit c'est donc ça la vie ? Je voulais t'écrire ces quelques lignes, je voulais juste t'écrire, te dire de ne pas écouter ceux qui savent ceux qui veulent que, ils ne riment à rien, ils ne savent pas. c'est toujours trop tôt ou trop tard, c'est jamais le bon moment, je sais bien sur, je ne dis pas que j'aurai voulu, j'aurai tant aimé que tu m'aimes, mais c'est comme ça non, alors autant profiter de ce que tu m'offres, c'est dejà beaucoup c'est deja pas mal. Tu sais ce voyage, cette errance sans alibi, ces mots qui reviennent encore et toujours, ces mêmes illusions, ces memes espoirs que j'ingère dans la boîte à souvenirs. L'ivresse un peu samedi soir, les filles qui viennent me demander des recettes, me parler de ma cuisine. J'ai pensé à ca dans le jardin, vent et nuit de bretagne, les yeux pétillants de cette fille, je ne sais pas d'ou elle sortait la soeur d'un type je crois, elle semblait si jeune, mon dieu, encore une fille qui hallucinait qu'un type fasse la cuisine on se croirait au politburo. Bon en même temps en bricolage je suis nul j'ai souligné. Je marche dans saint malo, je t'ai raté de quelques jours, quelques semaines, nous ne serons jamais au même endroit au même moment, nous ne serons jamais dans les memes dispositions. C'est peut-être ça qui est bien. Je t'écris chaque jour, hier dans le jardin, aujourd'hui face au rempart, demain assis sur un rocher face à la mer. Je te retrouve parfois, avec un peu d'eau de vie de cidre, quand mon estomac se met à brûler, quand l'alcool m'apitoie un peu sur moi-même. Je t'ai parlé l'autre nuit, j'ai compris dans la nuit, j'ai eu la vision de ce que serait ma vie si je ne tournais pas la page. C'est curieux j'ai pensé, comme la vie vous échappe parfois, enfin, après tant d'années, comme enfin on comprends. La maturité, les années toutes ces conneries, tout ce qui ne me tue pas me rends plus fort, la plus grosse des conneries jamais écrites, l'âge tout ça, tout ce qu'on raconte. Ben c'est exactement, c'est l'absolue inverse, chaque jour qui passe, chaque année qui passe, on ne comprends rien, on comprends de moins en moins, on sait que tout s'amenuise, l'inconnu, le peu de vie qui reste. On a plus le temps, et pourtant on ne fait que le perdre, encore et toujours. On apprends rien, je marche sur les remparts, je suis seul enfin, je regarde devand moi, j'aimerais encore me perdre. La défaite. C'est quand même dans ce domaine que je suis le plus fort.