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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 09:39

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Un peu toujours la même histoire, non, on écrit des mots pour oublier les maux, on décrit des maux pour trouver les mots, on fait les imbéciles comme moi à cet instant, on hausse les épaules, on vide sa bolée de cidre, on marche sur les remparts de saint malo, on prend le vent dans la gueule, on regarde l'horizon et on se dit c'est donc ça la vie ? Je voulais t'écrire ces quelques lignes, je voulais juste t'écrire, te dire de ne pas écouter ceux qui savent ceux qui veulent que, ils ne riment à rien, ils ne savent pas. c'est toujours trop tôt ou trop tard, c'est jamais le bon moment, je sais  bien sur, je ne dis pas que j'aurai voulu, j'aurai tant aimé que tu m'aimes, mais c'est comme ça non, alors autant profiter de ce que tu m'offres, c'est dejà beaucoup c'est deja pas mal. Tu sais ce voyage, cette errance sans alibi, ces mots qui reviennent encore et toujours, ces mêmes illusions, ces memes espoirs que j'ingère dans la boîte à souvenirs. L'ivresse un peu samedi soir, les filles qui viennent me demander des recettes, me parler de ma cuisine. J'ai pensé à ca dans le jardin, vent et nuit de bretagne, les yeux pétillants de cette fille, je ne sais pas d'ou elle sortait la soeur d'un type je crois, elle semblait si jeune, mon dieu, encore une fille qui hallucinait qu'un type fasse la cuisine on se croirait au politburo. Bon en même temps en bricolage je suis nul j'ai souligné. Je marche dans saint malo, je t'ai raté de quelques jours, quelques semaines, nous ne serons jamais au même endroit au même moment, nous ne serons jamais dans les memes dispositions. C'est peut-être ça qui est bien. Je t'écris chaque jour, hier dans le jardin, aujourd'hui face au rempart, demain assis sur un rocher face à la mer. Je te retrouve parfois, avec un peu d'eau de vie de cidre, quand mon estomac se met à brûler, quand l'alcool m'apitoie un peu sur moi-même. Je t'ai parlé l'autre nuit, j'ai compris dans la nuit, j'ai eu la vision de ce que serait ma vie si je ne tournais pas la page. C'est curieux j'ai pensé, comme la vie vous échappe parfois, enfin, après tant d'années, comme enfin on comprends. La maturité, les années toutes ces conneries, tout ce qui ne me tue pas me rends plus fort, la plus grosse des conneries jamais écrites, l'âge tout ça, tout ce qu'on raconte. Ben c'est exactement, c'est l'absolue inverse, chaque jour qui passe, chaque année qui  passe, on ne comprends rien, on comprends de moins en moins, on sait que tout s'amenuise, l'inconnu, le peu de vie qui reste. On a plus le temps, et pourtant on ne fait que le perdre, encore et toujours. On apprends rien, je marche sur les remparts, je suis seul enfin, je regarde devand moi, j'aimerais encore me perdre. La défaite. C'est quand même dans ce domaine que je suis le plus fort.
 


 
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 07:57

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Et toi c'est quoi ta plus belle déclaration d'amour me demande la copine d'Al. Sa nouvelle copine ressemble à ses anciennes copines je suis toujours fasciné par la continuité des filles avec lesquelles il sort, toujours ces filles un peu ingénues, un peu spontanées, un peu jeune pour tout dire, un peu mais pas trop quand même.  Nous sommes dehors il fait un peu chaud et frais en même temps comme il fait parfois en bretagne. Elles paraissent toujours sages les copines d'Al, toujours un peu décalé, ou alors lui aussi est sage. Je cherche dans ma mémoire, mais je ne retrouve pas dans les filles avec lesquelles je couche ou je sors, la même continuité que chez lui. Bien sur, elles sont toutes plus docks que talons aiguilles, plus pantalon que jupe pour tout dire, plus cheveux courts que cheveux longs pour résumer. Mais chez Al, les filles se ressemblent. Un peu comme s'il affinait la femme idéale au fur et à mesure, c'est peut-être un artiste ce con là, il fait de sa vie une oeuvre d'art. Je picore des grains de raisin, pendant que les conversations s'animent le long de la table, j'ai envie de boire, mais je bois pas, j'ai envie de rentrer déjà, me demandant ce que je fais la loin de paris, reconnaissant la musique qui sort des baffles.  La copine de la copine me demande oh oui dis-moi c'est quoi ta plus belle déclaration d'amour ? Les gars sont en train de faire les cons au bout du jardin avec ce clébard abruti, il y a pas mal de choses qui m'intriguent chez mes amis de jeunesse, enfin mes amis de vingtaine, vu que j'ai pas d'amis que j'ai connu quand je n'avais pas 20 ans, ça doit-être paris ça, le fait de n'avoir pas d'amis d'enfance, les amis d'enfance en fin de compte c'est des gens que tu retrouves quand tu vas voir tes parents parce qu'eux-mêmes sont venus voir leurs parents, ou alors ils sont restés dans le bled de ton enfance. Ils attendent.   Donc je regarde mon ami de jeunesse qui jouent avec un clébard, faudra que je demande un jour à mes amis de jeunesse, leur soudain intérêt pour les clébards et les tatouages. Pour cette mythologie un peu suranné, ce sentiment un peu dépassé. Les deux filles me regardent, j'ai envie de boire mais je ne bois pas, je me dis avant prague et les 40 ans de mon beau Lo, il n'est peut-être pas la peine de se rendre malade. Je le serai assez là-bas. Je respire l'air de bretagne, je crois que la plus belle déclaration d'amour que j'ai faite je me dis, c'est quand j'ai dis a cette fille, je ne coucherais plus jamais avec une autre fille de toute ma vie, plus jamais une autre, je veux que ce soit toi qui me tienne la main quand je mourais. Elle avait répondu quoi déjà, c'est beau mais je ne te crois pas. Dans sa tête je pense qu'elle se demandait dans quel traquenard elle était tombée, pourquoi tant d'amour de la part d'un cynique comme moi, et puis je pense que la perspective de me tenir la main sur mon lit de mort ne la réjouissait pas au plus haut point. Tu n'es pas le genre à faire des déclarations d'amour me dit la copine d'Al. Je suis plutôt dans les preuves je me dis. Vous savez je crois que ma plus déclaration d'amour je dis aux filles, c'est quand j'ai dis a vanessa terrano que je voulais bien sortir avec elle. Ah oui je vois vos mines surprises, mais je vous explique, nous étions dans les années 80, j'étais batcake, j'écoutais les cure et autres joyeusetés, cocteau twins dead can dance, j'étais un gothique de l'ancien époque si vous voulez mais sans les new rocks hein, oui je sais un  gothique rouquin ça peut faire rire, mais reprenons je dis, j'ai dis a vanessa terrano que je voulais bien sortir avec elle. Elle portait des mocassins marrons a clochettes ou a gland c'est question de vocabulaire,  et donc je lui ai dis que je voulais bien sortir avec elle. Pour un batcake dans mon genre c'était une incroyable déclaration d'amour, surtout qu'elle mettait du parfum à la vanille pour couronner le tout. Et je me demande même si elle ne portait pas des jeans violets, ou jaunes, enfin une couleur dans ce genre là. Le vent de bretagne balaie les visages des deux filles, qui se bidonnent allégrement, Al revient à table en me faisant un clin d'oeil d'un air entendu, comme si je faisais toujours rire les filles. Les mocassins a gland c'est quand même autre chose que la madeleine de proust je me dis, quand même autre chose...

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 07:45

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L'écrivain, c'est sa fonction, dit toujours plus qu'il n'a à dire : il dilate sa pensée et la recouvre de mots. Seuls subsistent d'une œuvre deux ou trois moments: des éclairs dans du fatras. Vous dirais-je le fond de ma pensée? Tout mot est un mot de trop. Il s'agit pourtant d'écrire : écrivons, dupons-nous les uns les autres.

 

                                                         CIORAN

 

 

 


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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 07:26

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Le lundi 21 septembre j'ai croisé jean pierre léaud rue de l'école de médecine il était 17h57 je sortais de chez gibert et je rejoignais le métro odéon. Ce lundi 21 septembre, jean pierre léaud portait un imperméable un peu comme l'inspecteur gadget un peu comme les flics dans les séries françaises des années 70, il avait les cheveux mi-longs coiffés  en arrière, nous nous sommes salués. Il m'a dit vous avez entendu le masque et la plume de l'autre fois, un auditeur à écrit que ceux qui n'aiment pas quentin tarantino sont des mal-baisés du cinéma. Vous et moi serions donc des mal-baisés du cinéma. Nous avons ri. Surtout lui avec son rire qui ressemble plus à une sorte de cri guttural, une sorte de feulement fatigué. Je ne fume plus, il m'a dit comme s'il lisait dans mes pensées, je ne fume plus donc je grossis. Fish tank, je lui ai dit, c'est un peu les 400 coups filmés par ken loach non ? Il a secoué la tête d'un air navré, ses cheveux se sont un peu agités sur son front ridé, il a soupiré et j'ai compris que j'avais dis une sacré connerie, j'ai pensé qu'il allait agiter ses bras, s'énerver et me laissé planter la rue de l'école de médecine. Dans un film de claude lelouch, mon personnage rentrerait dans l'école de médecine puisque j'imagine qu'elle se trouve là vu le nom de la rue, il étudierait, deviendrait un grand médecin et trouverait le remède pour sa mère malade. Il soignerait l'incurable. Pris dans mes pensées, je souris. Pourquoi vous souriez me dit-il. Vous avez déjà tourné avec claude lelouch ? je lui demande. Il reste interdit quelques secondes, je me mords les lèvres, je trouve qu'il fait  lourd, je me demande s'il ne va pas me foutre son poing dans la gueule. Vous êtes fatigué il me dit, très fatigué, vous avez besoin de vacances, et d'urgence. Et puis votre mère a raison il me dit, vos lacets orange sur vos docks basses c'était drôle au début mais maintenant il faudrait repasser au noir. Comment vous le savez je lui réponds puiisque le lundi 21 septembre je porte mes docks hautes à lacets jaunes. Il rit un peu. Violent days il me dit ça c'est formidable, violent days, qu'est ce que vous allez me sortir, il sourit, que c'est baisers volés chez les rockabillys. Nous rions. Tiens il me dit si mes pas me mènent rue monsieur le prince et il y a une probabilité, je penserai à votre père.  Rue monsieur le prince je pense toujours à votre père. Moi aussi je dis. Oh vous êtes usant à tout ramener à vous il me dit. Même si c'est  ce qui m'amuse aussi, il me dit, toujours vos réferences, toujours vos petites histoires, vous pouvez faire la journée sur vos lacets, ou sur le meilleur trajet pour aller de la rue du fer à moulin à la rue des écoles. Je passerais par mouffetard je dis. Ca monte il me dit, ça monte. Tiens vous direz à votre copine là, celle que vous n'avez jamais vu, vous lui direz hein, quel rustre cet écrivain de droite qu'elle aime bien, qu'elle rustre hein hier au masque et la plume, dire qu'une minute de rivette c'est 7 minutes d'un film normal tellement c'est chiant. C'est pas ma copine je dis je la connais pas. Et puis j'ai trouvé ça drôle, il comparait ça à la vie des animaux vous savez un an chez eux c'est 7 ans chez nous. Elle vous aime bien quand même, il reprend c'est un peu votre copine, même si c'est vrai que les gens qui vous adorent ne vous connaissent pas. Ca devrait un peu vous interrogez sur vous non ? Je ne vais pas empêcher les gens de bien m'aimer je dis surtout que moi aussi je les aime bien. Un enfant il me dit vous êtes un gamin. C'est le plus beau compliment que vous puissiez me faire je lui dis, surtout vous.  Le lundi 21 septembre j'ai croisé jean pierre léaud rue de l'école de médecine il était 17h57. Il portait des lunettes. Ca lui allait bien.





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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 07:50

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Les nuits blanches a attendre qu'il ne se passe rien. Les ivresses a prétendre qu'on retrouve une sorte d'énergie un peu vitale, une impression de voguer sur des rives un peu vaines. Les nuits a attendre qu'elles ne viennent plus, qu'elles ne reviennent plus, les ombres qui s'allongent qui lèvres contre lèvres, ramènent encore un peu à la vie. Si j'étais comme Mia qui ne sait pas danser, si je vivais dans un mythe comme les personnages de violent days, si je ne savais pas écrire tout simplement, si je ne savais pas vivre plus surement. Les nuits noires, longues, urbaines, un peu délicieuses, un peu  ailleurs aussi. Mon esprit vagabonde, tourne et retourne dans tout les sens, je cherche la route pour nulle part. Tu sais des nuits, des nuits qui s'étirent, les bruits de la ville, des taxis qui s'arrêtent, quelques cris au loin, un enfant qui râle, quelques lumières dans la ville. Je regarde, loin, au loin, je regarde toute la ville, qui ne me parle pas, je regarde l'horizon qui s'éteint peu à peu. Je vais fuir, encore, fuir encore vers d'autres villes, d'autres gens, fuir encore, comme Mia. Elle me dit je n'aime pas ce film, mais pour toi c'est parfait, toi qui vit encore dans le mythe de l'adolescence. Nuit blanche, à peine bu, juste un café très fort après quelques bières. Plus tard le chlore, les longueurs monotones dans la piscine silencieuse du dimanche matin. La ville dort, même pas moi, il fait jour mais à peine. Les nuits blanches à la fenêtre, c'est ce qu'on vit qui est important, ce qu'on vit n'a aucune importance, les nuits blanches, c'est l'imaginaire, le mal qu'on peut se faire. C'est fascinant, de rester aux aguets ainsi, d'attendre, d'écouter tous les bruits, d'interprèter tous les cris. Non c'est pas l'adolescence, je réponds, c'est pas l'adolescence, ça ne me touche pas, ça ne m'intéresse pas, c'est juste cette énergie qu'elle met à mal danser. Ca me touche tu comprends. Tu peux pas comprendre, ce que c'est pour nous les besogneux, Mia répète les gestes, les poses, elle danse mal, toujours aussi mal, elle danse de plus en plus mal. Ce qui est touchant au début devient fatigant. C'est ce qui me touche.  Les personnages de violent days qui tricotent et retricotent toujours la même illusion fanée ça me touche. Quant tu alignes les pages et les pages, pour en ressortir quelques lignes valables, ça peut te toucher. Je suis à la fenêtre, je regarde la ville, je me souviens de l'avant-veille, Paris à me pieds en haut de la rue Piat, le temps des gitans. Je suis à la fenêtre, personne ne débouche dans la rue. J'ai plus envie d'aller dormir vu que je n'attends personne. C'est encore loin l'amérique ?

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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 21:06

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Vous ne savez pas, fermez vos gueules, vous ne savez pas, vous ne savez pas merde, bordel, vous ne savez pas mais pas de chez pas. Vous croyez quoi, que je rigole en marchant sur les vagues, vous croyez quoi, vous ne savez pas mais pas de chez pas. Vous ne connaissez pas les alcooliques dans mon genre, les pires, les gentils, ceux qui l'air de rien,  ceux qui n'ont l'air de rien, ceux qui ne sont pas si dangeureux, ceux qu'on pourrait croiser, ceux qui ont l'air gentils. Vous ne savez pas mais pas de chez pas, croyez moi, vos bons sentiments, je peux plus, vos errances matinales, je ne peux plus, vous ne pouvez pas comprendre. Je suis le paillasson de vos émotions j'aimerais mourir  une dernière fois, j'aimerais croyez moi, vous pourriez comprendre. Extérieur nuit. L'enfant dit c'est quand même triste le temps des gitans. Hell me raconte comment leur mémoire aux enfants enregistrent absorbe tout le film, elle me dit tu verrais au réveil comme il ne parlait que de cela. Ils se demandent ce qu'est devenu merdzan. Les gens ne se rendent pas compte je lui dis, les gens ne savent, boire, ne pas boire, picoler, ne pas picoler, les gens ne se rendent pas compte comme toute ma vie se résume a ça. L'autre débile qui me dit je suis désolé j'ai pas de vin. Merde j'ai l'air con, mon dieu ce que j'aime pas avoir l'air con, merde j'ai l'air con de chez con. L'autre crétin me parle comme si tout était naturel alors que ce type a quand même refusé d'être dans le même pièce que moi pendant des années, ce type faisait demi-tour que je me trouvais dans une soirée et maintenant il veut devenir mon ami. Le seul truc c'est que son fils m'aime bien. Ca me rappelle Lo, qui me dit la prochaine fois que tu viens on aura une discussion, tu m'expliqueras pourquoi ma fille ne parle que de toi, pourquoi elle te vénère. Parce que les enfants voient bien comment je suis largué, comment je suis ailleurs, les enfant sentent que je ne serais jamais adulte. Ca les fatiguera plus tard mais la ils trouvent ça rigolo. Et l'autre con qui fait semblant. Je me demande ce que je fous la, en même temps, je me dis c'est juste ça vieillir, mettre de l'eau dans son vin. C'est quoi ces conneries, croyez jamais les putains de conneries que l'on vous assène sur l'âge, bordel j'ai jamais eu autant de plaisir, autant de haine, autant de d'amour, autant de détestations qu'aujourd'hui. Tu verras toi aussi quand tu vieilliras, tu verras, ne crois pas tout ce qu'on te raconte, crois ce que je te raconte. Au loin, la vie continue, moi je mijote, moi je cogite, moi je suis en train de me demander ce que je fous la. Nulle part. Et crois moi, ça occupe pas mal un type crétin comme moi.

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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 08:49

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Elle dit je comprends que tu aimes irvine welsh, il est comme toi il n'aime personne. Elle dit mon dieu que c'est chiant a lire, mais je comprends que tu adores. Hell dit je pense que je ne vais plus t'aimer, plus du tout, du tout, tu me fais un peu trop peur avec ton amour sans amour, et ta dérive qui ne dit pas son nom. Je ne sais plus trop sur quel pied ne pas danser. Je ne sais pas trop comment on exprime la douleur parfois, c'est comme si je voulais me libérer d'un poids que je veux encore supporter. Comme si je voyais la prairie au loin mais que j'ai encore envie de rester les pieds dans la boue. Je me détache de mes tourments pour revenir un peu à la vie. Je traverse la rue picabia, j'ai  vu un picabia à londres, je remonte le petit bout qu'il reste de la rue vilin. En remontant la rue vilin, je pense toujours à pérec. Je remonte le parc de belleville par les escaliers, il fait presque beau, presque chaud. Je suis presque en vie j'ai l'impression. J'ai comme qui dirait l'impression que tout me glisse entre les mains, tu sais comme du sable sec, tu sais comme les mots que je ne peux dire, que je ne veux entendre. Elles sont là, je crois qu'elles m'aiment, je boirais bien un verre pour essayer de ne pas comprendre ce qui m'arrive. Je mourrais bien déjà pour éviter de constater l'étendue des dégats. Je m'installe au dessus de l'écran, au dessus du théatre en plein air, accoudé au rembarde au niveau de la rue piat, je goûte à ces instants volés à la quiètude, je me dis tu te rends compte du bonheur, tout paris est à tes pieds, le temps des gitans sur l'écran, il fait doux, le théatre est rempli. Pendant le film nous allons boire un picon à la mer à boire, après avoir tout rangé aussi d'ailleurs. Plus tard que je rentre, en descendant la rue des couronnes, je pense à pérec, je pense à la douceur de la soirée, je me demande si la vie c'est pas juste installer des obstacles sur une verte prairie. Je longe la ligne 2 l'errance ensuite, je voudrais compacter mes sentiments, les enfouir bien profondément, je voudrais ne plus vivre ainsi, dans la dérive continuelle dans le renoncement et la fatalité. Je voudrais, peut-être, ou bien pas, tant que je choisirais d'être vivant, il faudra bien subir les tempêtes. C'est le sens du machin non ? Ca m'ira très bien comme ça.




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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 07:12

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Son problème, c'est qu'elle n'a pas pris un bon coup de queue depuis longtemps. Ce qui altère toujours le sens de la mesure, chez une femme. Les services sociaux devraient employer comme étalons quelques-uns de ces désoeuvrés au chômdu, et leur donner un peu de pognon pour visiter régulièrement ces vieilles peaux et s'occuper d'elles un bon coup. Comme ça, elles cesseraient de pomper les finances publiques avec leur maladies imaginaires. Chaque fois que je vais voir le toubib pour mes éruptions de boutons et mes crises d'angoisse, je suis obligé d'attendre, à cause de toutes ces vieilles carnes, avec leurs bobos à la con.

                                                                  

                                                                 Irvine WELSH






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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 07:01

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Elle deviend comme le temps, tantôt soleil, tantôt pluie. Elles deviennent comme le climat parfois été parfois automne. Vivement l'hiver. Elle ne crie plus, elle s'alarme encore un peu de mon débit, ça finira mal. C'est ce qu'elle pense, c'est ce qu'elle dit. Les genoux à terre, elle dit c'est quoi ton problème pour aimer plus qu'on ne t'aime, pour ne pas aimer qu'on t'aime. Pour ne faire souffrir que les gens qui t'aiment, pour détester tout le monde. Elles deviennent comme moi, encore un peu plus fatiguées chaque jour, un peu moins voraces, un peu plus mélancoliques. Je regarde ces bougies qu'elle souffle, je regarde ces visages que j'apprécie tant, je regarde l'enfant qui s'approche de la baffle. C'est plus des coups de vieux, c'est plus des années qu'on se prend dans la gueule, c'est plus des parpaings de temps qui nous engloutissent, c'est chaque jour qui te fait vieillir. Chaque jour. Je suis mélancolique, je ne voyage que pour alimenter ma boutique à souvenirs, mon étalage de visages, de paysages, je ne voyage plus que pour constater que la vie s'écoule. Je me regarde dans la glace, hell me dit ce n'est pas parce que tu ne vieillis pas trop que tu dois tout ignorer, elle me dit ce n'est parce que tu continues de nager vers l'horizon que tu dois penser que tout passe. J'ai l'impression que ma mère s'amenuise, s'épuise un peu, j'ai l'impression que  la photo deviend granuleuse, que les bords se racornissent. J'ai un peu envie de pleurer à la fin de violent days, encore un peu, je pense à little bob story. J'entends l'enthousiasme de mon pseudo fils à l'annonce des concerts, j'entends les non-dits et les redites de ma propre histoire. Je tourne les pages des albums photos, j'execute des entrechats un peu usés dans mon esprit fatigué. Je m'allonge, je mords, je caresse, je pense aux gestes que l'on recommence à chaque fois, je pense à ses corps dans des draps un peu froissés. Je me dis qu'est ce qu'il reste de ces collections factices, de ces prémices de bonheur. Je me purifie de la pluie, j'ignore le chlore. J'aimerais que les mots me délient, que les morts me relient, à la vie, j'aimerais que tu me prennes encore la main, ou toi une première et une dernière fois, ou toi peut-être. J'aimerais qu'elles soient assises dans ce café un peu triste d'une gare vide de province, loin de la vie, loin du monde, j'aimerais qu'elle me sourit, j'aimerais que toi aussi tu me souris, j'aimerais pousser la porte. Juste pousser la porte.


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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 07:09

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Comment il disait le type dans ce film anglais, cette histoire du type qui picolait pas mal et qui maltraitait les femmes, tiens ça me rappelle quelqu'un, comment il disait déjà. Il y a plein d'endroits où je peux aller, mais vivre, nulle part. C'est tout à fait ça, je me dis, nous ne sommes bons que pour l'errance, mais la construction, les vies sereines, les villes qui tiennent non. Naked. Tout cela n'a plus de sens. C'est comme les souvenirs, tous ces secrets un peu rances, toute cette vie flétrie. Tu ne sais pas. Il me reste le souvenir de ta peau pour oublier la douleur de l'absence. Non pas de la douleur. Une sorte de dérive absolue. Des larmes des larmes ils disent, ils répètent, des larmes des larmes, comme un requiem de l'âme. Un totem. Les petits chevaux fourbus, je ne suis plus celui qui ne veut pas, je ne suis plus celui qui ne veut plus, j'erre, j'erre, je dérive, même pas ivre, retourner au cauchemar.  Les pieds crottés, la nature morte. Retourner à l'hiver, le froid, tout ça, non pas la californie, la roumanie. Ils ne peuvent pas comprendre. J'irai creuser la terre à sibiu, au lieu de creuser le sable à venice, ils ne peuvent pas comprendre. Je boirais des mauvais alcools, parlerait avec des filles dont les yeux ont des reflets de cendres, avec des types dont les paupières mortes ne sont que le reflet de l'âme. Toujours plus à l'est. Je m'enfoncerais dans la forêt froide et givrée, entendant au loin des morceaux de vies un peu futiles. Je ne sais plus, je n'ai jamais su, comment on parle, comment on dit, comment on vit. Je regarde le mouvement des âmes, je regarde le foisonnement des douleurs, le renoncement des perdants. C'est dans le roi lear, non, un homme n'est il pas fait d'haleine, mon dieu je n'ai même pas l'haleine fétide, j'ai l'haleine fatiguée. Je le sens aux maux. Et l'haleine faite de vie ? Aux mots que je ne trouve pas, que je ne trouve plus, aux valises que je porte, pleines de mes ressassements fatigants, aux journées de grêve. Je regarde les voitures qui passent, les trains qui s'arrêtent, les cars qui s'éloignent, je regarde les gens qui parlent, les morts qui partent, les vivants qui s'éloignent, les aboiements futiles des clébards fatigués. Je regarde le mouvement de mes yeux fatigués, je regarde le monde qui s'éloigne autour de moi, comme s'il savait que je n'étais plus parmi eux, que je n'étais pas de ceux-là. Nous sommes tous sur le bord de la route et nous attendons que la nuit tombe. Nous attendons.  Vainement. Comme si c'était trop tard.

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