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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 02:16

http://www.aurorafilms.fr/web/Image/sur%20la%20planche/photo5.jpg

 

 

J'ai imaginé ta douleur et puis je me suis dis que tu pourrais la maîtriser. Mais ce n'était pas le cas. Pas le cas. Alors j'ai continué de courir après la vie comme le dératé que je suis. Je vais voir le documentaire sur l'écrivain a la librairie près de chez moi. Je sors dehors il fait déjà nuit. Je marche jusque gambetta et je croise déjà les premiers vaincus de la soirée, il n'est pas dix heures et certains boivent depuis le matin. Je pense aux slammeurs autistes. Je prends le 64 a gambetta et j'essaie de lire le seul manotti que je n'ai pas lu pendant qu'une fille braille derrière moi dans son téléphone comme si sa voix devait porter jusqu'en papouasie nouvelle guinée. Je lève mon nez de mon bouquin et je reconnais la place daumesnil, j'y descends je m'engouffre dans le métro ou je prends la 6 jusqu'a glacière. En descendant du métro aérien, j'entends derrière moi les talons de la fille qui me regardait dans le métro chaque fois que je levais les yeux de mon livre. Le style qui vient de sortir de l'école de commerce, qui ne fait pas encore arriviste aux dents longues mais ça va venir. Je passe devand chez la fille qui vient d'avoir cinquante ans la veille et qui m'a juste interdit toute manifestation de sympathie a son égard pour cet évenement insoutenable. Lui écrire un mail je note dans la partie agenda de mon cerveau  électronique. J'achète quelques grandes bouteilles de bière et je passe devand l'ancien squatt. Tout est muré. L'immeuble n'a pas bougé. Je me demande depuis quand ils se sont faits virés, plus d'un an sans doute. Peut-être deux. Je pense à la fille avec laquelle j'avais été dans cet endroit, qui vit je ne sais plus ou, au fin fond de l'asie, je me dis que je ne la reverrais sans doute jamais. En rentrant dans l'espèce de cité brique rouge années 30, qui me rappelle chez mes grands-parents, je me demande comment on fait quand on croise quelqu'un avec qui on est fâché. Je me rends compte que les gens avec lesquelles je me suis engueulés, il y a toujours eu une sorte de distance définitive. La je risque de croiser la fille qui fait porter mes livres par un type pour être sur que nos regards ne se croisent pas. On est quasiment voisin, on fréquente les mêmes lieux. J'imagine qu'il faudra faire comme si on ne se connaissait pas. Un moment burlesque. J'arrive a la soirée avec mes bières, je m'assois à côté de la fille que je trouve jolie malgré un détail rédhibitoire pour un cinglé dans mon genre. Elle a une tonne de cheveux sur la tête. Les filles boivent des trucs un peu bizarres, le garçon descend une bouteille de rosé, je m'attaque a mes bouteilles de bière. Je me sens seul au milieu de ma propre vie. Tout est bien. Tout est rien. Je vais m'attaquer au néant. C'est un boulot dans mes cordes. Tout a fait dans mes cordes.

 

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