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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 18:11

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Tu as beau prendre plusieurs douches par jour, tu ne retires ni la rancoeur ni la moisissure sur ton corps. Tel badia dans sur la langue, tu pourras frotter, frotter, et encore frotter ton coeur, tu ne retireras ni l'odeur ni la nausée ni la culpabilité ni la souffrance. Tu erres toute la journée, même au travail, tu traverses ce pont recouvert de cadenas, traverse la seine, tu remonte la rue de rivoli, tu débouches place de la bastille. Les mêmes chemins, les mêmes endroits, les mêmes odeurs, les mêmes erreurs. Je passe devand le père lachaise, je longe le père lachaise, je dépasse le père lachaise, je trépasse mon jour de l'an d'il y a deux ou trois ans je ne sais plus. Je voudrais frotter mon âme au papier de verre, je voudrais oublier qui je ne suis pas, j'aimerais annihiler les sentiments du vide. Je croise le garçon un peu perdu, nous n'avons pas la carapace je pense, nous sommes un peu trop humain pour ça. Je souffle et souffre en montant l'avenue gambetta, je tourne dans la rue des pyrénées. Tu as beau ne plus boire, tu es comme qui dirait le souffle court, l'haleine fétide, tu es comme un animal traqué par ton propre moi. Nous avons choisi la déroute je me dis, il y a bien longtemps, nous avons cru que nous n'avions pas le choix, nous avons décidé de vivre. Je me regarde en contre-plongée, prisonnier de mon propre émoi, voyageur sans souvenir, petit comptable de mes tourments. Je descends sans rappel, je frigorifie ce qui pourrait encore donner un souffle a mon âme, un sens a mon coeur, une étreinte a mon corps. Je carbonise mon humanité sur les murs de la place du guigner, j'entends les sarcasmes, je chie des hurlements dans le noir. Des yeux me regardent, je ne serais jamais comme vous je me dis, c'est tout ce que je demande a la vie. Jamais un acteur sur une scène de théatre, contemplatif des autres, présomptueux de ses forces. Je serais toujours nu, insupportable et réel. Je vous laisse les paroles bien écrites, les filles vaguement rebelles, les faux n'importe quoi si bien maîtrisés. Vous sentez la fadeur, a l'abri dans vos tours rondes, figurant d'un faux désastre. La vie c'est un saut sans parachute. Je me fracasse sur le pavé. Je saigne un peu, je malaise vaguement mais je suis pleinement présent. Le désastre est conscient. Je veux rester humain. C'est tout ce que je demande a la vie. Tout ce que je demande a ma vie. 

 

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