L'écoeure a l'ouvrage

 

Les cris des enfants résonnent dans la cité de l'immigration. Ce lieu totalement oublié et comme annihilé depuis son ouverture. En fait les familles viennent encore pour l'aquarium qui n'a pas déménagé avec le reste de l'ancien musée au quai branly. Je me suis réveillé avec un très léger goût de gueule de bois au bord des lèvres que je suis allé soigner par quelques longueurs dans le chlore de la piscine pailleron. Je reviens en bus, j'ai un peu la flemme, j'ai un peu froid, je découvre dans libé que pérec est mort il y a 30 ans. L'exposition temporaire est plutôt intéressante à la cité de l'immigration. Un juste équilibre entre des photos, de la vidéo, et puis quelques installations très art moderne. Je rigole devand le distributeur de prozac et de capotes halal. Mais tout au long de l'expo je reviens devand cette barque en bois recouverte de ballots de tissus entourés de bouteille vide. Je ne sais pas pourquoi je suis totalement ému. J'y reviens une dizaine de fois. AU dessus des haut-parleurs diffusent le bruit de la mer. Je traîne un peu dans le lieu après l'exposition, je découvre la médiathèque, je m'aperçois que la grande salle de l'entrée à été restaurée. Le personnel est sympa, je réponds a un questionnaire pour une étudiante. Je sors dehors je m'enfonce dans le bois de vincennes. Je pense a la fille qui pense que je suis une rock star. Je pense a la fille que j'ai rencontré la veille et qui s'est mis a me parler en portugais quand je lui ai dis que je ne voulais pas du pétard. Je repense au coup de fil de ma cousine et a la nouvelle qu'elle m'apprend. J'entends sa fureur. Je comprends tout à coup que ma cousine a le même caractère que mes soeurs, que mon père, que ma tante, que mon oncle. J'appelle ma mère en rejoignant montreuil, elle est aussi un peu ahurie par la nouvelle mais elle me dit ta cousine je voudrais pas l'avoir sur ma route. Hormis toi, et moi qui tient de toi je ne lui dis pas, dans la famille de papa tu voudrais avoir quelqu'un sur ton chemin ? Ils sont tous complètement hystériques. En même temps il y a de quoi dans ce cas précis elle me dit. Je traîne un peu aux puces de montreuil, j'achète quelques livres, ce qui fut mon activité principale tout au long de cette semaine. Je pense aux deux morts récents, je me dis qu'ils avaient une dizaine d'années de plus que moi et que la terre craque de plus en plus sous mes pieds. Je rentre chez moi par la rue d'avron et la rue des pyrénées. Je décline toutes les habituelles invitations du samedi soir. Pérec est mort il y a 30 ans. Je me demande si moi-même ça ne fait pas encore plus longtemps. Beaucoup plus longtemps.