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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 22:32

  http://lewesternculturel.blogs.courrierinternational.com/media/01/00/1666014189.jpg

 

Ils commencent en lisant a tour de rôle du perec. Des extraits d'espèce d'espaces. Je me demande comment je n'ai pas fait le rapprochement plus tôt. Ensuite ils dansent entre des peintres et des graffeurs qui ont leur atelier au cent. C'est le matin je me suis levé tôt. La veille à la mer a boire, tout le monde a bien rigolé quand j'ai commandé un café alors que tout les autres s'arsouillaient au vin blanc et au ricard. Du coup je suis en forme dès le dimanche matin, c'est jours de brocante dans tout le quartier, la rue des pyrénées est blindée de monde, après le marché, c'est la brocante. Je suis ému par la danse, par le piano des gymnopèdies d'erik satie qui résonne dans l'immense salle du cent. Je suis traversé par tes mots, bouleversé par tes émotions, ébloui par tes respirations qui me transportent et me transpercent. Je suis enivré par ta douceur et tes silences, par ta douleur et ton élegance, je suis retourné par ton admiration et tes certitudes. Elle parle de le corbusier, des dimensions du cabanon, deux fois le corps d'un homme en longueur et en largeur et de sa petite hauteur. Ensuite a tour de rôle ils imaginent une chorégraphie qui ne doit pas dépasser les dimensions du cabanon. Je suis de plus en plus ému, j'essaie de me souvenir des gestes, de l'amplitude du corps, des mouvements. J'essaie de lancer mes bras, de retrouver la prestance. Le type dans le public qui me demande si je n'ai pas de soucis a toucher des gens que je n'ai jamais vu, a prendre dans mes bras des femmes que je n'ai jamais vu. Tu n'y penses pas je lui explique, ou alors c'est peut-être moi qui ne pense pas. Nos vies sont des romances que nous ne pouvons contrôler, des interstices ou nous arrivons parfois à nous faufiler, nos vies sont des créances sur l'avenir, des dettes que nous ne paierons jamais. Nos corps se réclament pendant que nos esprits surchauffent, nos douleurs se dégradent mais parfois nous les annihilons, elles deviennent comme des vagues au loin, perdues dans l'horizon. C'est la fournaise sur le balcon ou nous devons répeter. Le type est charmant, il nous ramène une grande carafe d'eau avec des glaçons, je comprends que j'aurais la gueule comme une fraise haribo en fin de journée. Le type nous ramène des chapeaux de paille du plus bel effet, l'espace est plus grand qu'on ne le croit ce qui fait que les répetitions se passent bien. Du balcon du sixième étage ou nous sommes, on voit très bien les quais de la gare de lyon et les gens qui descendent des trains. Mon coeur se serre un peu et puis je me concentre pour compter les temps et suivre la musique. Curieusement je ne ressens pas de vertige quand je me penche au dessus du balcon, je ne vois pas le sol en bas, je n'ai pas peur du vide. Je devine tes angoisses répétées, je serre un peu mon coeur pour ne plus qu'il saigne. Nous sommes dans le vide, suspendus a l'irréel, nous regardons nos corps qui volent l'un vers l'autre. Il fait grand soleil tu sais, il fait peut-être nuit. Nos lèvres se diffusent des mots qui nous rassurent. Nos âmes s'unissent, encore, un peu plus a chaque fois. Nous sommes dans le vide. Mais nous ne trébucherons pas. Non, nous ne tomberons pas.

 

 

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