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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 00:00

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La ville n'est pas blanche, pas même recouverte d'une fine particule de givre. Il fait trop froid sans doute, beaucoup trop froid. Je bifurque dans la rue du guigner pour déboucher sur la rue des pyrénées. C'est le début de la journée, je suis un peu euphorique comme souvent le samedi matin, je suis réveillé depuis l'aube, et je goûte au froid ensoleillé. J'ai un peu fui mon appartement qui ne résiste pas vraiment au gel. Je discute un peu avec le marchand de journaux chez lequel il y a tellement de bordel qu'il est obligé de faire de l'escalade pour t'encaisser, je ramène le petit déjeuner chez cette fille que j'aime beaucoup malgré tout. Comme si un lien nous unissait. Ce n'est pas la première, ce n'est pas la dernière. C'est ce que j'aime aussi l'âge venant, les rapports humains sont de plus en plus intense, comme si nous n'avions plus le temps de jouer le rôle du blasé. Je remonte la rue des pyrénées dans l'absolu givre de la vie. La renaissance née de l'absence d'alcools dans mes veines sera de courte durée. Je me sens amoureux du monde entier, ébloui chaque instant par ce que la vie m'offre, ceux que la vie m'offre, par cet amour, cette tendresse, que je reçois. Je sais bien que je ne suis pas digne de tout cela, au fond personne ne l'est, je ne suis que fureur, caprice et jalousie. Je me sens de plus en plus libre. Comme libéré du poids de mon propre destin, comme si désormais, chaque jour de la vie est un jour de vie en plus. Je n'ai pas cru au bonheur, au malheur, a l'amour, a l'amitié, aux sentiments et aux engueulades. J'ai toujours cru que la vie n'était qu'une succession de jour après jour. Comme s'il fallait combler les heures. Repousser la mort. Je ne sais pas si c'est le manque d'alcool ou la folie qui m'a totalement envahi. Mais je n'ai plus envie de cela. J'ai juste envie de voguer et de me laisser aller. J'y pense alors qu'elle me prends dans ses bras, que nous nous embrassons. Je me dis que c'est peut-être la dernière fois, je me dis que la vie ce n'est que des dernières fois. Ou des premières fois. C'est vivre tout ce qu'on ne saura pas. Tout ce qu'on ne sera pas. Ni toi ni moi.

 

 

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