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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 21:41

http://www.lefigaro.fr/medias/2012/05/16/b3f7891a-9f60-11e1-8ed9-d7bef2049404-493x328.jpg

 

Le visage du pharmacien de la rue de roquette qui me regardait totalement déprimé sous sa casquette old school années cinquante s'éclaire tout a coup quand je lui tends ma carte de mutuelle et qu'il voit ou je travaille. Il commence à me jacter et me demander des conseils. J'ai encore raté le passage ou reçoitmon médecin, je n'arrive jamais a me souvenir si c'est avant ou après la rue sedaine quand tu viens de la rue de la roquette et que tu es rue popincourt. De toutes les manières je peux perdre autant de tems que je me veux pour aller chez mon médecin, elle prend toujours deux heures en retard et il fera nuit quand je sortirais de chez elle. En attendant je lis un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas de david foster wallace. En attendant je lis dans libé que luc besson adapte malavita avec de niro et j'en frémis de dépit d'avance. J'égrène les heures au politburo agrémenté d'un peu d'ennui, de peu de vie. Le manque parfois me gratte les sinus et décline les battements de mon coeur. On parle du spectacle de danse avec le médecin, elle me dit qu'elle habite à côté et qu'elle voulait venir mais qu'elle avait un congrès. Ce spectacle m'aura dézingué de partout, je me dis. Et je frémis d'avance en pensant à la vision du film dans quelques semaines, au milieu des autres danseuses. Je lis ahuri dans libé qu'une plasticienne modeste explique que son premier souvenir de cinéma c'est une image d'un film de bergman. Moi c'est un walt disney je me dis, c'est sans doute pour cela que je ne suis pas artiste.  Le pharmacien qui ne me lâche plus, droopy s'est transformé en être souriant et hilare, c'est bien la première fois que ça fait marrer quelqu'un de voir ou je bosse. C'est rigolo d'ailleurs. Dans le quartier, autour de la place krasucki, tout le monde est plus ou moins artiste, intermittent ou chômeur. C'est drôle quand je réponds après que les gens m'ait demandé avec gourmandise ce que je fais dans la vie, c'est drôle comme ils passent a autre chose. Plus d'alcool avec les médicaments, bientôt une semaine, bientôt une éternité. Je pense au vernissage de la librairie et je me dis que ce sera le premier de ma vie, c'est vrai, j'ai jamais été à un vernissage d'une librairie. Je dis a ma mère au téléphone qu'on devrait éviter l'amputation pour ma jambe. Le fantôme apparait et me dit qu'elle va rester avec moi pour être sur que je boive pas. Avec les médicaments que tu prends ce serait du suicide elle insiste. Je regarde ses cheveux dans ses yeux ou alors c'est peut-être mes lentilles qui fatiguent, je sens ses mains sur mon visage. Tout maigre ton visage elle dit. Mes mains ne l'oublient pas ton visage elle ajoute. Ma langue garde le goût de toi je lui réponds. T'es vraiment qu'une andouille elle rougit. T'es vraiment, elle n'ajoute pas. Embrasse moi je t'en prie, embrasse moi je t'en crie. Mais je ne sais plus qui le dis. Je ne sais pas qui le crie.

 

 

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