Je me glace dans la nuit. Mon coeur cesse de battre. Des larmes se cachent derrière mes yeux mais sans vouloir sortir. C'est juste que l'angoisse m'empêche de pleurer. Si j'étais triste ça se pourrait. Les larmes jailliraient comme des renards du terrier. Mais la je suis comme terrorrisé de partout. Comme glacé de l'intérieur. De l'extérieur aussi. C'est tout doucement que l'angoisse m'inprègne, comme si mon corps de glace ne redevenait jamais printemps. C'est l'hiver de ma nuit, de ma vie, c'est le givre en moi. Je me souviens des dernières paroles, du silence après la pluie, de ses maux en suspens. Je l'imagine au loin, poursuivi par des crétins, a l'assaut de la citadelle imprenable. Ma vie c'est un téléphone qui sonne dans le vide. Mes yeux figent un plafond invisible. Le même qu'elle. Nos vies sont des nuits d'insomnie qui ont le goût du néant. Je me terrorise dans le noir. Je m'effraie encore un peu. Ma vie c'est un telephone qui vibre sur un comptoir de bar. J'attends le matin. Le jour ne se lève pas. On dirait que la nuit se fige. On croirait que nos corps ne peuvent dissoudre la tristesse de l'aube. Mais il le faudra bien. Même si c'est presque le rien. Il le faudra bien.
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