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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 18:47

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Nous sommes en novembre mille neuf cent quatre vingt quatre comme le livre d'orwell. On court comme des cons avec samir, alignant les tours de terrain, suant vaguement comme pour nous donner une contenance. Il fait gris et toussaint sur villiers le bel. J'ai seize ans presque dix sept. C'est la mi-temps, les trois types qui sont au bord du terrain raillent vous êtes vraiment des chêvres les parisiens. Samir est le seul ami que j'ai jamais eu dans ce milieu, samir est le seul ami que j'ai jamais eu. Il fait assez froid mais pas trop, un peu humide mais pas tant que ça. On fait des tours de terrains avec nos beaux maillots violets. Bordel nous faire rentrer pour ce match de merde, j'y crois pas, s'emporte samir, on doit jamais jouer pour rien on doit se reposer pour les grandes occasions, et résultat les deux cons de service doivent jouer aux pompiers à la mi-temps. Le score est sans appel à la mi-temps de ce match, c'est pas très important mais nous avons un rang à tenir comme dirait le président. Vous êtes champions de france les gars. L'entraîneur est venu nous voir juste avant que l'arbitre siffle la mi-temps. Vous rentrez tous les deux, je vais les secouer, le rouyer  tu prends le brassard et tu me remets la mêlée dans le bon sens. Le kabyle tu me prends en main le jeu et les lignes arrières. Vous voulez qui il demande. Je désigne le silencieux et le rosbeef. Samir dit il nous faut speedy gonzales. Et nous  voilà tout les cinq comme des cons à faire des tours de terrains pendant la mi-temps. A cette époque, la mi-temps c'est être assis au milieu du terrain. On entend ce crétin d'entraîneur qui hurle des insanités, et désigne à la vindicte populaire les pauvres types qui se font sortir. Samir court et râle, le silencieux, le rosbeef et moi on est comme des cons a cracher nos poumons. Evidemment speedy gonzales sautille comme une gazelle dans un  champ de colchique. On se pointe  juste avant que le match reprenne devand nos dix coéquipiers ahuris. Bon les gars je dis, j'ai eu honte de voir ce que j'ai vu en première mi-temps. Samir a la tête dans les mains, je sais qu'il se retient de rire. Il est mort deux ans plus tard dans un accident de moto. Oui honte, bordel, vous dormez encore ou quoi, les mecs en face ils rigolent tellement vous êtes à la ramasse, vous savez quoi, je m'en fous qu'on perde c'est un match de merde dans une ville de merde contre une équipe de merde. Bordel le samir n'en peut plus ça lui fait comme des sanglots. Alors comme vous êtes aussi des joueurs de merde, ça devrait être votre élèment. Le silencieux me regarde d'un air ahuri. Le seul type qui m'aime est hilare, les trois autres cons qui me respectent me regardent un peu interdits et les dix connards restant me matent comme si j'étais un nazi en short. On s'avance au milieu du terrain. L'arbitre me regarde d'un air entendu. Le beau et élègant samir s'avance pour taper l'engagement. Il fait un temps de toussaint. On dirait qu'il va neiger. On dirait que la vie va passer. On dirait que la vie va se briser. On dirait.

 

 

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