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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 13:59

http://diaphana.fr/media/la-raison-du-plus-faible/LA-RAISON-DU-PLUS-FAIBLE_18-1024x682.jpg 

 

Il fait soleil et je marche un peu euphorique sur le canal hystérique. La ville ne change pas, figé dans sa pauvreté, sa grisaille mais toujours aussi vivante. Il pleut quand je débouche de la gare des guillemins, enfin si on peut appeler gare l'espèce d'engin spatiale couplé d'un champignon atomique qui se trouve égaré au milieu de la ville cabossée. On dit qu'il n'y a aucune fermeture et que la gare est ouverte a tout vent - ce qui peut sembler surprenant pour une ville ou il fait froid et il pleut -, on dit que c'est pour éviter que les sdf et les clochards ne squattent la gare. Mais c'est peut-être des mauvaises langues. Il pleut sur la ville, je cherche le petit baraquement pour acheter un ticket de bus. La nuit est tombé sur la ville. On retrouve le garçon gentil un peu plus tard, dans son immense appartement de cent mètres carrés avec vue sur la ville grise. On va au café tenu par des français ou il y avait un concert métal qui est déjà fini, il y a la fille finlandaise qui ne parle jamais et que garçon tout maigre a dragué pendant deux mois. En même temps quand elle parle, je ne comprends rien, elle parle avec un accent allemand un français curieux, un peu haché comme si elle était toujours un peu ivre. Ce qui est peut-être le cas. Fille a rouge à lèvres vif arrive a ce moment là et me dit bonjour comme si on s'était quitté la veille. Elle me dit que si je suis encore en ville a la mi-mars, elle donne un concert au carré. Non je ne serais plus la je lui explique. On rentre un peu plus tard avec garçon tout maigre et garçon gentil et je m'endors pendant qu'il papote jusqu'au petit matin. Je me promène un peu en ville le lendemain après-midi, il y a du monde dans les rues, c'est samedi et puis il fait beau. Beau et froid mon temps préféré. Je reste fascine par la sociologie de cette ville, comme si tu ne pouvais être que quart monde ou friqué. Je croise cette alternance de bourgeois et de barakis. Les résidents du foyer pour déficients mentaux et ou fracassés par les drogues et l'alcool, squattent toujours le quai en bas de chez garçon tout maigre. Il rigole en disant que ma copine m'attends toujours. Une fille qui applaudit et me fait un baiser fictif chaque fois que je passe devant le foyer. Je traine un peu rue du puits en sock, je croise quelques camés, quelques égarés, je passe devant le théâtre, je traîne un peu, grisé par le froid et le soleil, je m'aperçois que je garde le rythme de saint malo, que mon corps alourdi et fatigué réclame sa part d'effort physique comme s'il espérait récupérer un peu de sa jeunesse. On passe la soirée en roture. On traîne un peu au nouveau club ou les anciens de Front 242 mixent des morceaux des années quatre vingt, c'est assez décevant et du coup on traverse la place pour aller dans ce café improbable ou des vieux sont accoudés au comptoir pendant que des jeunes dansent dans le café, un type enchaîne les morceaux sur l'ordinateur, on passe de michael jackson a charles aznavour. On passe une bonne partie de la nuit dans le rade, une fille se pointe et nous dit bonjour on pourrait faire connaissance. J'imagine en riant que le fantôme se redresse dans son lit avec un air chafouin et l'oeil noir. La fille discute surtout avec garçon maigre, je suis un peu parti, je dérive sur le port en sirotant ma bière. On part un peu plus tard car la fille gonfle garçon tout maigre et on descend vers les quais pour passer une petite heure sur la péniche ou le son des basses pulse a travers la coque. Le jour ne se lève pas encore quand on rentre a l'appartement. Le fantôme vient me déposer un baiser avant que je m'endorme. Je regarde ses yeux avant de clore les miens. Puis je bascule dans ses rêves. Je bascule dans nos rêves.

 

 

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