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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 13:24

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Je suis redevenu un enfant, je me réveille, je prépare le petit-déjeuner, je regarde le visage de ma mère dans le lit, je me lave, je refais le lit avec des draps et des couvertures comme au siècle précedent, je replie le canapé sur le quel je dors. J'erre dans le centre commercial, je fais des courses avec une liste au supermarché, je fais la cuisine, je me demande si elle va tenir, si elle va mourir. Je traîne  vers la butte aux cailles, je me chlore méthodiquement, chaque matin, aux aurores, dans la piscine lumineuse. Ton père est mort d'un cancer, ta mère à un cancer, tu devrais faire attention me dit fort élegamment une fille au politburo. Attention à quoi je me demande, personne ne me tuera puisque je suis déjà mort, je me croyais vivant mais je crois que c'est un peu fini. Ma mère qui dort, qui ouvre les yeux, ma mère qui me parle comme si j'avais quelques années à peine. Comme cette photo ou je marche dans la forêt, ou je marche à peine. Je me suis trompé sur tout, sur la vie, sur les gens, je me suis toujours trompé, un peu confit dans ma naïveté. Les jours, les jours, et puis encore d'autres jours, les nuits, les nuits et puis encore d'autres nuits. J'ai comme l'impression que je ne suis plus, que je ne ressens plus rien. 6 jours sans boire, 6 jours. Rien, tout, rien, tout. Je parle avec ma mère, remplie d'espèrances, je parle avec elle, et je me demande comment on peut avoir autant de vie en soi, c'est la fin qui s'approche non, ce sursaut, c'est la faim de se réveiller. Je me trouve sinistre, je me trouve absent, ma pauvre mère est en train de mourir, et moi je suis là, pensant à autre chose, essayer de trouver une issue à ma propre vie. Street of no return. Je fais le tour de mon quartier d'enfance, je goûte au vent rue vandrezanne, je m'asperge le visage à la fontaine devand la piscine. Je secoue mes maux, je prends la rue de la butte aux cailles, je tourne rue des 5 diamants. Les terrasses remplies de bière, mais ce n'est pas pour moi, 6 jours sans une goutte, une éternité, 6 jours sans boire, je n'ai plus envie de rien, je crois, je ne me sens plus malheureux. Juste ailleurs, un peu mort, je me sens comme éloigné de mon propre corps. Je le regarde au loin, je fais comme les autres. Je me vois mais je ne me parle pas.

 

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commentaires

O
on a du se bousculer un soir où nous étions bourés, puis juste on s'est oublié ou pas
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C
vu d'ici, on dirait que contrairement à ce que, tu es formidablement concentré. tu attends.<br /> <br /> et tu ne penses pas à autre chose.<br /> <br /> tu ne penses qu'à ça.
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