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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 09:46
Le vide de bureau

Je me rends compte comme je me fiche des êtres humains, du boulot, des rapports sociaux, de la banalité des échanges. Je m'en rends compte alors que je regarde les tronches totalement déprimés d'une partie de mes collègues alors que la nouvelle responsable du politburo récite son petit laïus. Évidemment ceux qui faisaient partie de la secte de la précédente chef sont au bord du suicide. Ça tombe bien les gars on est au troisièmeme étage c'est le moment ou jamais. Je me rappelle une phrase que m'a dite la fille du bureau d'en face quand elle est partie vers de nouvelles aventures il y a un peu plus d'un an. Ou un peu moins. La seule chose que je vais regretter ici c'est toi drink, alors je sais que toi tu t'en fous mais je vais te regretter. Je me rends compte comme elle à raison. Bien sur qu'elle allait regretter les conneries que je racontais toute la journée et qui la faisait rire surtout qu'elle partait au siège dans un service de winner ou on se branle sur sa vie professionnelle comme si elle avait le moindre intérêt. Mais c'est plus profond que cela. J'ai compris l'investissement ahurissant que les gens projettent sur le taff. Ça m'est venu a cette réunion ou il a fallu que nous racontions notre vie politburo. Et j'ai compris que certains se suivaient comme des putains de clébards se sentent le trou de balle, ils se suivaient, pour rester ensemble. C'est dingue que ces gens qui sont mariés et qui ont des enfants semblent vouloir que le taff devienne une seconde famille. Pour les prolos des études comme moi qui n'ont aucun diplôme, le boulot ne peut-être qu'une aliénation mentale et sociale. Une connerie de plus. Je regarde collègue sadique qui est hilare de voir les tronches de déprimés des scientologues du quatrième étage. J'attends que ça passe, je pense que dès que ce sera terminé je décrocherais mon téléphone et j'entendrais la même voix que j'ai entendu il y a 726 jours. Je serais tellement loin de vous je pense en les regardant tous, tellement loin de tout. Mais tellement près de toi. Tellement près.

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