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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 16:21

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http://www.queerpalm.fr/wp-content/uploads/2011/05/Walk-Away-Renee-578x325.jpg

 

Salut me dit l'enfant lorsque je rentre dans l'appartement, je suis soulagé d'arriver dans cette soirée après être passé voir le nouveau né qui hurle à tue-tête sans discontinuer. Fin fond du treizième, salut me dit l'enfant je m'appelle noam. Moi bien sur toujours l'esprit fin et le mot pour rire je lui dis ah comme noam le chanteur du générique de goldorak. La mère derrière qui me jauge déjà et comprends que la soirée va être poilante non plutôt comme noam chomsky elle explique la dame. Ah oué on n'est pas au cirque zavatta ma foi c'est pas poilade de carotte à tous les étages. Je repense à la discussion de la veille avec fille rousse aux cascades qui me croyait pas que je ne me souvenais pas de la soirée du dimanche, du dernier café. Mais pourtant elle m'a dit tu m'as tant fais rire, et tu as été si généreux. Oh j'étais bourré je lui dis et puis au troisième picon bière je repars comme en quarante et je raconte sur conneries sur conneries pour entendre fille rousse rire tout son sâoul pendant que la fille qui trouve que je suis si précieux pique du nez dans ses frites et que fille toute maigre me regarde avec son joli sourire et ses yeux qui partent en sens inverse. Bordel ce que cette fille a du charme. Et en même temps je crois qu'elle m'aime bien car je suis le seul type qui ne l'ait jamais vraiment dragué. Revenons a la soirée du lendemain, il n'y a que des filles et les gamins de la fille qui reçoit sont vraiment poilant. Hormis le noam il y a autre fille dont je ne me souviens pas le prénom et puis une autre un peu plus grande. Genre 13 ans, qui rentre vers 11 heures du soir du cinéma en disant je crois que j'aime vraiment woody allen. Une fille me parle de mon tee-shirt praguois, j'aime bien ce tee-shirt, je me suis toujours fait accoster dans les soirées en le portant. La fille me parle de budapest ensuite, je me souviens qu'elle fait une tête de plus que moi. Le dimanche au pique-nique, hell m'appelle en me disant tu peux venir et faire un brownie, tout le monde l'aime tellement ton brownie. Et puis elle rajoute, tout le monde t'aime aussi. Je suis pas sur mais je vais pas la contredire. Mon filleul de onze ans que je trouve de plus en plus intéressant, tee-shirt des ramones et converse rouge me dit après une bouchée de brownie je plane je vole tellement c'est bon. Le truc comique c'est qu'un coup de vent violent fait envoler son assiette en plastique en même temps qu'il déclame sa flamme à mon gateau. Ensuite il me parle de tarnation que sa mère lui a montré quelques jours auparavant. A la soirée de la veille,le gamin de 5 ans, noam vient me voir alors que je sirote ma canette sur le balcon, il me parle en loucedé un peu comme si j'avais vomi dans la cuisine à un pince-fesse royal. Tu t'es trompé il me dit, tu as mis ta canette dans la poubelle des non recyclables et il faut la mettre dans la poubelle des recyclables. Bordel le gamin me prend par la main et m'emmène dans la cuisine ou j'en mène pas large faut bien l'avouer devant les deux  sacs poubelles identiques. Mais bon un enfant de 5 ans y arrive visiblement. Plus tard sur le balcon on parle de los angeles avec la fille qui y a vécu deux ans. L'air est chaud, presque lourd. J'ai  envie de balancer ma canette par le balcon. J'ai envie de me balancer par le balcon moi aussi. Mais on est au cinquième étage. Je me suis dis que c'était pas un bon jour pour mourir. J'avais encore trop de désirs.Et trop de rien a accomplir. De petits rien a accomplir.

 

 

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 11:22

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http://www.twikeo.com/images/cinema/7087/5.jpeg

 

J'ai souvent remarqué que l'essentiel des soirées se passent dans les cuisines. Certains en ont même fait un film. Mais là, ce n'est pas le cas, ca se passe sur le balcon. Je prends racine dès le début de la soirée, seul, fuyant déja la musique insoutenable de la salle à manger et ces gens qui ne me captent pas. Je me demande comme souvent pourquoi je suis venue, j'ai toujours du mal a dire non je me rends compte, je trouvais cette fille du politburo  gentille et je n'avais rien a faire ce soir que de me regarder m'épuiser dans des pensées sans fin alors...La soirée commence chouette, je bois quelques picons au café des rigoles, celle qui est et qui restera toujours ma meilleure amie, celle qui est la mère de mon filleul, celle qui fut ma colocataire si longtemps, celle qui en fin de compte est un peu la femme de ma vie, une de celles, semble aller mieux. Quand fille toute maigre nous rejoint on essaie de lui remonter le moral encore, on prévoit un plan diabolique pour nos petites cuisines internes. Le patron du café des rigoles nous apporte une petite soucoupe avec des petites patates coupés en dès on a les doigts tout gras. Elle me raconte ce garçon qui la poursuivi un peu de ses assiduités, et puis qu'elle a revu, et quand enfin elle semble succomber à ses avance il lui avoué qu'il venait de se rendre compte qu'il était homosexuel. Je dis aux filles que je les aime, je l'ai déjà dis à mon beau Lo, la veille par sms. J'écoute les malheurs des autres, je ne raconte jamais les miens, puisque personne ne connaît ma vie, personne ne connait mes vies, il y avait peut-être la femme derrière son bureau que j'allais voir tous les mardis soirs mais elle est tombée amoureuse de moi et elle m'a laissé tomber. Comme les autres. Et puis de toutes façons celles qui ne le fond pas c'est moi qui les abandonnent. On prend le métro ensemble avec celle qui j'aime tant, elle va a l'anniversaire d'une fille que je connais, celle qui aime bien les garçons, qui aime bien les filles, mais qui ne peut tomber amoureuse que d'une fille qui n'est pas lesbienne. On se serre fort quand on se quitte, et on se promet une pique nique aux buttes chaumont pour le surlendemain. Je me rends a ma soirée. Au bout du monde.  J'ai ramené une bouteille de gin et du gini, mais je bois presque cul sec trois verres de vodkas avec du jus d'orange et un doigt de grenadine. D'autres gens arrivent, ils se mettent a squatter le balcon. Je roule un pétard avec une grande feuille, je me rends compte que la génération de gens qui sont la n'ont jamais roulé avec des petites feuilles. Je suis vieux. Je me souviens des types qui a prague venaient taxer des feuilles au beau Lo et qui déclinait la proposition quand ils s'apercevaient qu'il n'avait que des petites feuilles. Je tends le pétard à la fille qui m'a demandé de rouler le pétard, sur le balcon je parle avec un type d'un métre 96 qui porte des lunettes de soleil d'aviateur. On parle un peu du quartier quand on s'aperçoit qu'on est presque voisin. Ces trois potes qui sont avec lui, sont coulés du même moule, sape de rappeur et lunettes de soleil. Moi je vois déja à peine tellement il fait nuit. On dirait qu'il fait doux. Un moment je me souviens que le type me dit tu vois je te respecte car tu me respecte, je t'écoute car tu m'écoute, nous ne sommes pas d'accord mais on dialogue. Je descends mes bouteilles de gin et de gini je me sens pas si bourré mais je dois être ivre mort. Je refuse tout alimentation. J'ai pas faim. J'ai plus faim. On essaie de changer la musique avec mes nouveaux amis les rappeurs mais les filles semblent tenir a leur musique un peu dansante. Je dis on a qu'a mettre du punk rock pour mettre tout le monde d'accord mais a part la fille qui vient tout les quart d'heure pour que je lui roule ses pétards ça fait rire personne. Au cinquième pétard, alors que je dois enquiller mon dixième verre, elle me propose de fumer avec elle. Je suis alcoolique je lui réponds, je peux pas aussi être drogué. Elle m'embrasse la main avec les yeux un peu embués. Je crois que tu as fait une conquête me dit mon nouveau pote rappeur pendant que je grimace comme pour dire que c'est ne pas une solution. Mais je finis par me perdre. Quand je pars de chez la fille au petit matin, je me dis que ce sera sans doute comme ça maintenant mes relations sentimentales, des rencontres fortuites dans des soirées saugrenues, un peu de sexe, et un léger mal de crâne au petit matin. Une fuite sans faire de bruit. Sans faire un bruit.

 

 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 13:19

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http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/65/03/13/18822413.jpg

 

Il y a des choses tellement intimes qu'on hésite toujours à en parler. Même sur ce blog lu par quelques âmes égarées il y a des choses qu'on doit taire. Enfin voilà je vous dois la vérité, il y a plusieurs mois que je n'ai plus de cotons-tiges. Oui, depuis plusieurs mois j'erre dans le magasin de la grand place à la recherche de coton tige. Mouchoirs, couches,  tampons, essuie tout, enfin autant dire que j'ai étudié article par article le rayon hygiène, et je n'ai pas trouvé plus de cotons-tiges qu'il n'y une idée de cinéma dans les films de luc besson. Faire les courses devenait un enfer. Moi l'homme le plus rapide du supermarché qui remplit son panier sans s'arrêter, a peine entrer déja sorti, bon sauf qu'on fait toujours trois queues de plombes dans ce supermarché, mais bon pour dire, a peine j'étais entré, j'étais déja a la caisse. Moi pour qui faire ses courses est violent et rapide comme un film de peckinpah, ça devenait long, d'une longueur, d'un ennui, bordel on se serait cru dans un film de kubrick. Ca pouvait plus durer je crois. Et puis l'ouie est quand même ma principale qualité, après tout, comme tout les gens limite aveugle, j'entends super bien, même au politburo, les filles osent plus chuchoter quand je suis dans les parages, il entend tout dit toujours ma collègue d'en face. Et l'âge venant, je dirais même que mon ouie est de plus en plus parfaite, malgré les centaines de concerts métal, de punk, de hard core et même de punk hard-core, mes oreilles sont immaculées. J'ai pourtant tenu les retours sur scène de NRA pendant une heure et j'avais même pas de bouchons aux oreilles. Bon a la suite de cet incident malheureux j'ai été couché pendant trois jours, je me souviens c'était juste mes 30 ans, je suis resté au lit sourd pendant trois jours mais malgré ça, j'entends toujours parfaitement. Autant dire que cette histoire de cotons-tiges commençait a me turlupiner. C'est bien simple, j'étais obligé dès que j'arrivais chez quelqu'un de demander ou se trouvaient les toilettes. Sachant que si les toilettes n'étaient pas dans les parages de la salle de bains, je me retrouvais un peu con. Autant dire que l'autre soir, je me suis enfin décidé. Il faut vous dire que pour un autiste a tendance asocial comme moi, du moins quand je suis a jeun mais je suis presque toujours à jeun quand je fais mes courses, le supermarché est fermé ou il n'est pas encore ouvert quand je picole,  donc pour un autiste tendance asocial comme moi, parler a un quelconque interlocuteur est un effort surhumain. Je crois que je préfère encore aller voir un film avec lucchini plutôt que de demander ou se trouve les cotons-tiges a un employé de supermarché. Enfin ce soir-la, il fallait faire quelque chose. Elle m'a dit si tu ne ramène pas de cotons-tiges ce soir a la maison je te fous dehors, bon sachant que je me casse dans une semaine ça peut prêter à rire mais j'ai pensé elle a raison ça peut pas durer, c'est moi qui part c'est pas elle qui me fout dehors non mais attender je ne vais pas perdre la face pour une histoire de cotons-tiges. J'avais été à l'autre supermarché de la même marque qui se trouve quelques rues plus loin, mais pareil, pas plus de cotons-tiges. On se serait cru dans un  livre de palahniuk je n'y comprenais rien. Bon je tournais une dernière fois dans les rayons, espèrant vaguement que les cotons-tiges m'apparaissent, tel un eden, une oasis. Peau de balle. Alors je m'approchais d'un vendeur qui remplissait les rayons du truc la que les filles du politburo passent leur temps à se mettre sur les mimines. Un truc qui pue un peu et qui nettoie les mains. Moi ça me rappelle l'hôpital. Enfin bon le type remplit ses rayons avec ses machins qui comme tous les trucs qui servent a rien coûtent une fortune. DItes-moi monsieur je prends d'un air accablé, c'est pour faire un peu pitié montré que je suis au bout de rouleau, faut pas que le type croit que j'ai pas cherché les cotons-tiges pendant des semaines. Dites moi monsieur, je ne dois pas être très doué mais je suis incapable de trouver les cotons-tiges. Il a une bonne tête ce vendeur. On dirait un peu marc eyraud. Pour le commun de mes lectrices composé en presque totalité de pisseuse de moins de 25 ans, marc eyraud ne dira rien, mais qu'elles se rassurent pour le reste de mes lectrices composés d'ex-pisseuse de plus de 25 ans, marc eyraud ne dira rien non plus. C'était l'adjoint du commissaire cabrol dans les 5 derniers minutes. Si tu veux j'ai plus la télé depuis le milieu des années 80, donc mes références datent un peu tu vois. Je rencontrais souvent le comissaire cabrol quand j'étais jeune, enfin l'acteur, il habitait aussi boulevard st marcel, et on avait la même banque, le crédit lyonnais de l'angle gobelins port royal. N'y vas pas ya pas de plaques commémoratives. A cette époque, il n'y avait pas de distributeurs, alors on allait chercher de l'argent au comptoir.  Autant dire qu'on passait sa vie à la banque. Marc eyraud je crois que je l'ai vu une fois pour de vrai au léon de bruxelles de la place de la république dans les années 90, j'habitais pas loin, ma copine de l'époque adorait les moules...Mais elle connaissait pas non plus l'adjoint ménardeau, elle était trop jeune ou peut-être qu'elle n'était pas assez cultivé pour ça. Bon je m'égare un peu. Donc le vendeur ressemble un peu a marc eyraud, j'aime bien cette école d'acteur, les calmes, dans la lignée  jean bouise, jean pierre sentier. Les acteurs qui ne parlent pas. Ah je viens de comprendre pourquoi j'aime pas lucchini. Donc le gars me regarde avec un grand sourire. C'est bon signe je me dis, on doit lui demander souvent, personne ne trouve les cotons-tiges, c'est peut-être un test, c'est comme ça qu'il embauche ses employés, faut savoir trouver les cotons- tiges. J'ai été embauché au politburo après un exercice ou il fallait trouver des suites de dominos. Ah monsieur les cotons-tiges. On sent une certaine nostalgie dans sa voix. Merde je me dis, les cotons-tiges sont interdits à la vente maintenant, il y en a plus qu'au rayon bio, enfin je m'inquiète. Et la le type m'annonce la terrible nouvelle. L'usine qui fabriquait les cotons-tiges a brûlé monsieur, il y a déja trois mois, et depuis nous n'avons plus de cotons-tiges. J'ai mal lu libération, j'ai mal écouté france-inter. J'essaie de me souvenir, rien dans le tigre, rien dans causette. Nulle part je n'ai entendu parler d'une usine de cotons-tiges qui a brûlé ! Le type me regarde d'un air dépité, je respecte aussi un peu de silence eu égard à l'usine de cotons-tiges. Nous sommes tous les deux dans ce rayon du supermarché de la grand place. Un peu ému, un peu las. Les oreilles sales.

 

 

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 00:00

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http://www.iheartberlin.de/wp-content/uploads/2009/02/white-lightnin-1.png

Retrouver l'énergie, pas dormir, pas courir, pas mourir, pas se repentir, pas se retourner, errer, marcher, parlementer, étrenner, déboucher, regarder, s'engluer. Je sors dehors, plus tard une fille me dira on se croirait en bretagne de ce temps, non bruxelles je dis, bruxelles, dont on m'a parlé toute la soirée, lui qui me dit on va partir en province, tu comprends, une maison, les enfants, le fric tout ça. Non je comprends pas je me dis, je comprendrai jamais, faut dire je me suis jamais senti aussi bien a paris, j'ai pas le temps de rien, comme ils disent, j'ai le temps de tout. Je cours pas, je marche d'un pas tranquille, le matin parfois dans le métro je fais exprès de marcher lentement, je ne cours pas après la métro, je ne veux pas être atteint par ce début de dégénerescence sociale. Gueule de moi, un peu, il pleut, il fait  humide et froid, ce matin, le type ne fait pas la quête, on se croirait a bruxelles, hormis le pavé des marolles. C'est curieux comme retrouver les anciens combattants de la déroute me donne ce goût d'encre dans la bouche, tu écris toujours elle me demande, on me propose encore d'autres projets, le genre que j'adore, qui ne mène nulle part et qui ne rapporte rien. J'execute mon dessert en une économie de gestes. Même pas de temps pour ça. Même plus le temps de penser de m'arrêter, tout le monde semble émerger de l'hiver, s'éveiller, se réveiller.  Le matin au local, tout le monde la gueule de bois. Oh moi des gens ont déboulés chez moi à minuit, oh moi je suis rentré avec des gens à une heure du matin pour faire à bouffer, oh moi j'ai pas dormi. Et moi je pense, après le concert j'ai écrit une note dans la nuit. Je peux pas dire. Elle me montre des photos de la tour eiffel sur son portable, visiblement elle monte vers télégraphe pour voir la tour eiffel. L'autre jour, déjà, je l'ai croisé rue de ménilmontant en train de prendre le soleil couchant.  On connait jamais bien les gens je me dis, cette fille si sûre d'elle, dont tu demandes si france culture n'est pas un truc un peu trop grand public pour elle, cette fille passe son temps à prendre des photos de la tour eiffel. Il me donne rendez vous pour le concert d'avril à la miroiterie, j'ai comme un doute qu'ils seront encore là en avril la miroiterie. Comme un gros gros doute. Je me rends compte que mon périmètre se rétrecit, que ma vision se rétracte, que ma géographie s'amenuise, c'est si je ne voulais plus quitter la ville. On va fêter les 150 ans du rattachement des communes de belleville et de ménilmontant à paris, tu te rends compte non mais dans quel quartier ils trainaient les gens il y a 160 ans me dit Z. à moitié dézingué par le rhum. C'est des propos de fin de banquet, je peux plus, l'alcool je peux plus, les cuites je peux plus. Pourtant j'ai jamais eu autant envie de boire, j'ai si peu envie de rien, si tant envie de tout. C'est après que je vais me remettre à boire, un buveur contenu c'est de ça dont elle me parlait, les nouvelles résolutions c'est pas de vin. Juste de la bière. Parfois je me dis ça ma vie c'est juste boire ou ne pas boire, aimer ou ne pas aimer, écrire ou sortir. Boire m'enferme dans une cage. Ne pas boire me ramène à mon autisme et à la solitude absolue. Le choix du roi. Non mais tu croyais quoi ?
 

 

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 06:56

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http://www.davidgoodis.com/page1/files/page1_1.jpg

Sur la ligne 1 c'est comme d'hab', le chauffeur du métro essaie de faire vomir tout le monde en accélerant comme un cinglé puis un freinant comme un malade. Je lis le livre de levé, ce type qui a écrit un livre qui s'appelle suicide, qui parle d'un suicide. L'auteur s'est suicidé dix jours après avoir remis le manuscrit. Une sorte de performance, et bien entendu je lis le livre comme une performance. Je me souviens de A. qui voulait faire un truc dans le genre, décider d'une date pour un suicide et puis tenir un journal jusqu'a ce jour pour voir ce qu'on ressentait. J'ai pas voulu. J'ai pas d'intérêt pour le suicide, je suis trop nombriliste, trop imbu de moi-même, je veux que le monde entier connaisse mon génie avant de mourir. J'égrène la mélancolie en ce moment, j'ai l'impression que ma souffrance est normale, logique, comme s'il fallait bien à mon tour en prendre ma part. C'est mon éducation catholique qui ressort. Elle me dit, vous savez, arrêter de boire, vous aurez beaucoup de mal. C'est juste que vous avez peur pour le moment, mais dans quelques jours vous n'aurez plus peur, puisque vous n'aurez plus rien à perdre. Vous aurez à nouveau envie de boire et alors qu'est ce qui vous en empêchera ? J'enfile mes émotions sur un collier de nacre, je dépose ma douleur dans le carnet de voyages, j'ai jamais eu autant envie de vivre et jamais aussi peu les moyens. Je regarde l'inexorable, un sujet a remplacé l'autre. Mes dernières illusions se sont noyées dans le canal de l'ourcq,  Je regarde mon reflet sur la gace du métro, tu sais dans le tunnel on peut se voir, je sens qu'il faudra descendre beaucoup d'escaliers pour retrouver mon âme. J'erre dans le froid, les mains au chaud dans mes mitaines, le bout des doigts gelés. J'erre c'est tout ce qui me reste. En attendant de chlore.
 
 
 
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 23:14

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http://fouducinema.com/france/images/ma_nuit_chez_maud.jpg

Je traverse la place qui relie jaurès et stalingrad, l'ancien lieu de la came, je traverse dans le paris un peu froid mais plus tant que ça, je m'enfonce dans le quartier indien. Ce sera un peu plus tard, l'ivresse des profondeurs, dans la piscine chateau-landon que j'aime pas tant que ça en fait, trop petite, j'ai l'impression d'être comme un poisson rouge dans les piscines de 25 mètres, à me heurter  au bord du bocal. J'aime bien ce bout de paris, ce coin un peu perdu, un peu ailleurs, entre la chapelle et stalingrad, les chemins de fer usés, les grilles forgés, les visages fatigués. Je me sens de plus en plus proche du dix-neuvième arrondissement maintenant, je vois bien cette civilisation qui s'enfonce, ce bateau qui coule, moi aussi je veux monter à bord du titanic, moi aussi je ne veux plus. Je comprends vos voyages, je comprends vos nuits sans lune, vos marées incandescentes, vos hommes à la mer, je comprends, le soleil et le sable, la neige et l'érable, je comprends ça. Mais ce n'est pas pour moi, je pense à mon grand-père tout à coup, je me demande s'il a beaucoup quitté Paris, je rêve souvent à mes grands-parents en ce moment, je rêve souvent à toi, a moi et tous les autres. Mais je ne veux plus. Le voyage m'est étranger dorénavant,  je resterais à paris, je mourrais là, au milieu des miens, au milieu de mon milieu. Car ce n'est que ça que je suis. Parisien. Je me vois en train d'escalader les grilles, à l'angle de la rue louis blanc, au-dessus des voies ferrés qui mènent gare de de l'est et gare du nord. Je me vois me jeter dans le vide, et puis m'envoler. J'ai comme l'impression que plus ça va mal, plus ça va, parce que le bonheur c'est pas fait pour moi, c'est parfait pour toi, c'est trophée pour nous. Elle est triste comme toujours quand elle revient du cimetière, elle est toujours triste quand elle voit la statue du commandeur. Mais elle se cache derrière ses mains. Et ça lui fait des marques sur les joues. Je l'épie, je m'épuise, je me replie, je la nie. Nous n'irons pas plus loin. Terminus. C'est pas vraiment la fin, c'est peut-être que le début, c'est rassurant pour les gens comme nous. Savoir que tout s'arrête. Ca permet de rire dans la défaite. Sans trop penser au lendemain.





 
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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 13:24

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Je suis redevenu un enfant, je me réveille, je prépare le petit-déjeuner, je regarde le visage de ma mère dans le lit, je me lave, je refais le lit avec des draps et des couvertures comme au siècle précedent, je replie le canapé sur le quel je dors. J'erre dans le centre commercial, je fais des courses avec une liste au supermarché, je fais la cuisine, je me demande si elle va tenir, si elle va mourir. Je traîne  vers la butte aux cailles, je me chlore méthodiquement, chaque matin, aux aurores, dans la piscine lumineuse. Ton père est mort d'un cancer, ta mère à un cancer, tu devrais faire attention me dit fort élegamment une fille au politburo. Attention à quoi je me demande, personne ne me tuera puisque je suis déjà mort, je me croyais vivant mais je crois que c'est un peu fini. Ma mère qui dort, qui ouvre les yeux, ma mère qui me parle comme si j'avais quelques années à peine. Comme cette photo ou je marche dans la forêt, ou je marche à peine. Je me suis trompé sur tout, sur la vie, sur les gens, je me suis toujours trompé, un peu confit dans ma naïveté. Les jours, les jours, et puis encore d'autres jours, les nuits, les nuits et puis encore d'autres nuits. J'ai comme l'impression que je ne suis plus, que je ne ressens plus rien. 6 jours sans boire, 6 jours. Rien, tout, rien, tout. Je parle avec ma mère, remplie d'espèrances, je parle avec elle, et je me demande comment on peut avoir autant de vie en soi, c'est la fin qui s'approche non, ce sursaut, c'est la faim de se réveiller. Je me trouve sinistre, je me trouve absent, ma pauvre mère est en train de mourir, et moi je suis là, pensant à autre chose, essayer de trouver une issue à ma propre vie. Street of no return. Je fais le tour de mon quartier d'enfance, je goûte au vent rue vandrezanne, je m'asperge le visage à la fontaine devand la piscine. Je secoue mes maux, je prends la rue de la butte aux cailles, je tourne rue des 5 diamants. Les terrasses remplies de bière, mais ce n'est pas pour moi, 6 jours sans une goutte, une éternité, 6 jours sans boire, je n'ai plus envie de rien, je crois, je ne me sens plus malheureux. Juste ailleurs, un peu mort, je me sens comme éloigné de mon propre corps. Je le regarde au loin, je fais comme les autres. Je me vois mais je ne me parle pas.

 

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 08:00

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Je n'ai pas le temps de te dire les maux et puis en même temps tu sais cette espèces d'euphorie tout à coup, le goût du chlore, le son des rires dans la chambre, la femme sans dents qui dit vous êtes mes anges, et ma mère qui répond on est pas encore mort attendez. Je ne sais plus, c'est tout ce qui m'intéresse, je ne parle plus, je nage je mange un peu, je ne sais si cette perception de la vie est dû au manque d'alcool, je ne parviens même plus à te serrer dans mes bras, je ne parviens même plus...Tu ne t'éloignes pas, tu n'es plus présente, je ne sais comment te parler, comment vous parlez, j'ai l'impression que je voyage, immobile, au milieu du décor de ma vie. Alors j'aligne les longueurs dans la piscine des queer à moustaches, alors je dépose mon corps absent au politburo, sans savoir ce que je fais réellement, alors je continue d'errer dans la ville, de lire des livres, de marcher sous le soleil, de plisser mes yeux derrière mes lunettes de soleil. Je continue de traverser le pont pour rejoindre l'hôtel de ville, le soir, un peu scotché quand même par la beauté de la ville, je regarde les touristes insouciants qui se prennent en photos, je renseigne ceux qui leur plan à la main semblent perdus comme des enfants. C'est bientôt que l'agonie va commencer non, je ne sais plus, c'est bientôt que la vie va commencer, non ? Je me perds dans les brumes d'islande en ce moment, dans la pluie et le brouillard, je me perds encore, c'est juste que je dois être encore en vie. Un type dans le journal dit qu'il n'a pas peur de mourir, je me demande, il n'a pas peur de se battre, je peux comprendre. Boire c'est juste la peur de vivre, boire c'est juste que l'on ne comprends pas comment se comporter, ce qu'il faut faire, ne pas faire. Je vois ton corps figé sur ta chaise, tu me demandes si c'est vrai que je pense à elle tous les jours depuis plus de 20 ans, je te dis que c'est presque vrai. Je pense à un autre aussi, tous les jours ou presque depuis 25 ans. Je pense au passé, beaucoup trop, j'ai comme qui dirait l'impression que la vie n'est qu'une fabrique à souvenir, que la vie n'est qu'une illusion, un présent qui ne vit que du passé, et aussi un peu de l'avenir. Boire c'est ça tu sais, c'est se donner l'impression que le présent existe. A jeun on est rien. Ou si peu. La vie de famille tout ça, les vies au travail, tout ça. Je me chlore, tu sais, je regarde la vie sous l'eau, j'ai mal au bras, au ventre, j'ai mal partout. J'ai faim à nouveau. Je regarde les filles d'été sur le pont, je me demande ce qui me reste à vivre, je me demande, si l'illusion de l'ivresse suffira à combler le vide. Je tourne la page, et puis encore une autre, je tourne la page, je marche sur le pont, je croise les touristes éblouis, je vacille un peu, le soleil m'écrase. Je tourne les pages.

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30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 08:37

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Mon premier concert de country picard. Les bières dans la rue au milieu des kids. Les pogos de la dernière chance. Les bleus sur les bras, le ventre, le dos. Porter des types des filles. Je me fatigue, je cherche l'épuisement total, mais il ne vient pas, il ne me vide pas comme la piscine, il ne me vide pas comme je voudrais. Ma mère qui attend des heures, des heures. Je suis en train de tout perdre, je suis en train de tout jouer, je deviens une furie, je sens la sueur dans tout mon corps, je prends des types sur la gueule, alors les artistes c'est le fête me dit le commerçant qui vend des bières. Mon pseudo fils, qui analyse le concert d'une manière sociologique et comptable. Bon nous sommes les deux seuls en new rock il explique a son copain qu'il m'a décrit comme kurt cobain très jeune. Et pendant que celui ci approuve, il explique oui mais nous sommes a un concert de punk rock, et les gens portent des docks. Et ma mère qui attend, des heures, des heures, presque une demi journée, des heures, des heures. Je leur dis bon on va dormir chez elle mais vous ne faites pas bruit hein. Sinon tu dis que c'est aussi un de tes fils me dit mon pseudo fils en me désignant kurt cobain. Bon vous ne suivez plus moi non plus. Couvert de sueur, trempé j'essaie de reprendre mon souffle, mon pseudo fils dit à son copain, tu as vu la résistance et l'énergie qu'il a, et il a l'âge de ton père. Voir de ton grand père je me dis. Je caresse le beau visage de ma mère, son beau visage d'enfant, c'est ce que je dois tenir d'elle, un beau sourire d'enfant. Celle qui a failli m'aimer un peu, elle disait cela aussi, ton beau sourire d'enfant. J'essaie de me faire croire que pendant le dernier groupe je ne bougerai pas, bon en même temps, je suis trempé, en même temps, je suis tout mouillé, alors autant continuer. Ma mère enfin qui passe sur le billard, ma mère enfin, des coups de téléphone ne plus savoir que dire que ne pas dire, ne plus savoir. Expliquer sans dire les choses abruptement. La mère de mon pseudo fils qui m'appelle pour me parler de sa dernière lubie. Il veut mettre des crocs. Alors je lui demande c'est quoi cette histoire de crocs oh il m'a dit une dent en silicone, c'est très beau tu vois, c'est comme une prothèse. C'est ça qui me faudrait je me dis. Des crocs je serais plus sexy qu'avec mon appareil dentaire. Je voyais la fille plus légère, c'est quand je la porte au bout de mes bras que je comprends mon erreur, toute ma vie je me dis. Ma vie avec elle, qui prend l'eau, qui coule depuis longtemps, c'est déjà la fin je me dis, je l'ai pas vu passer, enfin peut-être que si, alors je fais des projets, je me dis je vais partir sans savoir, on verra bien ou j'irais, on s'en fout non. Je continue, je me vide, je transpire, je sens bien que mon corps continue de se perdre, je sens, les bleus les douleurs du lendemain, mais ce n'est pas grave. Je ne dors plus, je ne mange plus, vraiment, je m'éteins ça me fait du bien, je me dis le lendemain piscine, je me dis, nager, se perdre, des heures, des heures dans le chlore. Les gens dans le métro, ils ne regardent pas tellement les deux zouaves, avec leurs chaussures aussi épaisses qu'un croque monsieur, il ne regardent pas leur farine sur la gueule, ils ne regardent pas les fringues qui semblent peser des tonnes ce qui semble seyant vu la chaleur du dehors. Non dans le métro, les gens me regardent, alors je souris et je dis bonjour, ça ne les fait pas rire. L'hôpital, les escaliers, les couloirs, la vie, toi, moi, non plus toi je crois, peut-être plus moi non plus, ne plus dormir, ne plus manger, juste danser et suer, juste nager et suer, juste vivre et suer. C'est tout ce qu'il me reste. Mais c'est tout.

 

 

 

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