Une personne se lève pour venir lire un texte et à ce moment le mister bean de la prêtrise dit dans le micro : J'ai oublié les textes chez moi, je vais les chercher. Un type dit on a qu'a chanter en attendant. Je suis mort de rire. Je me souviens comme ma mère adorait ce prêtre, c'est un de ceux qui étaient venus pour son enterrement, elle me disait toujours tu comprends c'est un intellectuel. Ce qui voulait dire sans doute qu'il était brillant, mais complétement à l'ouest pour les trucs pratiques et du quotidien. Au buffet qui suit la messe, il me dira avant d'aller prendre son avion pour l'amérique du sud, je prie souvent pour ta mère tu sais, elle était tellement vivante, elle irradiait la vie. Je discute avec un journaliste en m'arsouillant tranquillement au champagne et au vin rouge. Je mange un nem de temps en temps vu que c'est un buffet asiatique. Pendant son sermon, le prêtre improvise, ma sœur se tourne vers moi et me demande si c'est lui qui avait jacté à l'enterrement de ma mère. Non c'était le vieux a cheveu blanc je lui explique. Mon esprit divague pendant le sermon et tout à coup je me réveille quand il dit. Je ne sais pas si ce que je raconte vous intéresse mais ça me plait de le dire. Je me souviens de cet autre prêtre qui était venu à l'enterrement de ma mère, que je n'avais pas vu depuis des décennies, toujours les cheveux longs et l'air sous speed, et qui m'avait dit viens me voir si tu veux je suis avec les drogués, les roms et les paumés. Je me demande d’où venait l'amour de ma mère pour les prêtres totalement allumés et atypiques. Le prêtre descend les marches de l'autel et dit bon maintenant on va procéder au mariage. Il commence a tourner les pages d'un énorme bouquin, il tourne et tourne, ça semble durer un certain temps. Et puis d'un coup, il ferme le livre et dit hilare, je ne sais pas pourquoi je cherche ce qu'il faut dire puisque je connais ça par cœur. Je regarde les murs et le plafond, pendant que les mariés se racontent leur amour, le fantôme vient s'asseoir près de moi et me prendre la main. Je reste dans cet état de bien-être absolue et je me réveille quand j'entends le nom de ma mère qui résonne dans l'église. Je regarde à ma droite et le fantôme est partie et c'est ma sœur qui me fait une moue dubitative. Je dirais à la vieille dame c'est gentil de la part de la mariée d'avoir eu une pensée pour ma mère. Non c'est normal elle me dit avec un air sévère, avec tout ce que ta mère a fait pour elle, c'est tout simplement normal. Il pleut des baquets de flotte quand je sors de l'église encastré sur la petite place, je me souviens qu'en face il y avait un squat dont je me suis fait virer dans une autre vie. Je cherche le fantôme dans le petit square en face. Je cherche le fantôme à chaque seconde de ma vie. Je serre le fantôme contre moi a chaque seconde de ma vie. Et je pars sous la pluie. Nous partons sous la pluie.