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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 09:11
La messe est finie

Une personne se lève pour venir lire un texte et à ce moment le mister bean de la prêtrise dit dans le micro : J'ai oublié les textes chez moi, je vais les chercher. Un type dit on a qu'a chanter en attendant. Je suis mort de rire. Je me souviens comme ma mère adorait ce prêtre, c'est un de ceux qui étaient venus pour son enterrement, elle me disait toujours tu comprends c'est un intellectuel. Ce qui voulait dire sans doute qu'il était brillant, mais complétement à l'ouest pour les trucs pratiques et du quotidien. Au buffet qui suit la messe, il me dira avant d'aller prendre son avion pour l'amérique du sud, je prie souvent pour ta mère tu sais, elle était tellement vivante, elle irradiait la vie. Je discute avec un journaliste en m'arsouillant tranquillement au champagne et au vin rouge. Je mange un nem de temps en temps vu que c'est un buffet asiatique. Pendant son sermon, le prêtre improvise, ma sœur se tourne vers moi et me demande si c'est lui qui avait jacté à l'enterrement de ma mère. Non c'était le vieux a cheveu blanc je lui explique. Mon esprit divague pendant le sermon et tout à coup je me réveille quand il dit. Je ne sais pas si ce que je raconte vous intéresse mais ça me plait de le dire. Je me souviens de cet autre prêtre qui était venu à l'enterrement de ma mère, que je n'avais pas vu depuis des décennies, toujours les cheveux longs et l'air sous speed, et qui m'avait dit viens me voir si tu veux je suis avec les drogués, les roms et les paumés. Je me demande d’où venait l'amour de ma mère pour les prêtres totalement allumés et atypiques. Le prêtre descend les marches de l'autel et dit bon maintenant on va procéder au mariage. Il commence a tourner les pages d'un énorme bouquin, il tourne et tourne, ça semble durer un certain temps. Et puis d'un coup, il ferme le livre et dit hilare, je ne sais pas pourquoi je cherche ce qu'il faut dire puisque je connais ça par cœur. Je regarde les murs et le plafond, pendant que les mariés se racontent leur amour, le fantôme vient s'asseoir près de moi et me prendre la main. Je reste dans cet état de bien-être absolue et je me réveille quand j'entends le nom de ma mère qui résonne dans l'église. Je regarde à ma droite et le fantôme est partie et c'est ma sœur qui me fait une moue dubitative. Je dirais à la vieille dame c'est gentil de la part de la mariée d'avoir eu une pensée pour ma mère. Non c'est normal elle me dit avec un air sévère, avec tout ce que ta mère a fait pour elle, c'est tout simplement normal. Il pleut des baquets de flotte quand je sors de l'église encastré sur la petite place, je me souviens qu'en face il y avait un squat dont je me suis fait virer dans une autre vie. Je cherche le fantôme dans le petit square en face. Je cherche le fantôme à chaque seconde de ma vie. Je serre le fantôme contre moi a chaque seconde de ma vie. Et je pars sous la pluie. Nous partons sous la pluie.

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11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 09:20
La dalle

Je me rends compte a quel point je suis un enfant de la ville et de l'hiver. Dans cette meilleure respiration, je suis ce type qui hiberne quand il fait trop chaud et qui tout a coup ressort dehors pour marcher dans la ville dès qu'il fait un peu plus frais. Je regarde avec satisfaction tous mes camionneurs bien alignés sur le portant, sous lesquels dorment mes docks de toutes les couleurs. Je me souviens de la dalle, un des premiers macdo de paris avait ouvert là, juste après celui du boulevard saint germain angle rue monsieur le prince. Quand mon père n'était pas la, ma mère m'emmenait parfois au restaurant. Souvent à la crêperie vers montparnasse. Je me souviens qu'une fois je l'avais convaincu d'aller sur la dalle chez macdo. Après ils sont repartis puis ils sont revenus mais je n'y suis plus jamais retourné. Pendant le film je me demande si le coiffeur de la rue monsieur le prince ou mon père me traînait avec lui existe encore ? Je me rends a quel point je m'émerveille de la dalle, des tours, de la mochitude du quartier. Tiens je me dis, on dirait qu'ils vont vers le bowling. Je me fonds dans le film comme s'il respirait mon enfance, comme si les souvenirs pour finir c'est ce qu'il reste quand on a plus rien. Je me demande si je suis retourné dans le treizième depuis que ma mère est morte, je me demande si j'y retournerais un jour ou l'autre. J'entends mon coeur qui bat sur la respiration du fantôme, je partage mes insomnies avec elle, puis parfois nous dormons dans une union télépathique. Je regarde l'enfant que j'étais errant sur les avenues moches peuplées de tours, puis je me dis qu'il faudra emmener là-bas la plus belle femme du monde. Pour qu'elle clignote à son tour. Prends moi la main et ferme les yeux, je te guiderais autant que tu veux. Aussi longtemps que tu le veux.

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 07:56
Dévider

Assis sur nos petites chaises derrière la table nous regardons passer les gens qui parfois s'arrêtent. Je vais faire du café chez moi, la fille du stand d'à coté me dit il est très bon ton café et j'imagine la tête du fantôme en rigolant. Je parle au garçon de l'outremeuse et on se dit qu'on pourrait de retrouver a zizkov, début octobre. Je mange avec l'homme un peu dingue qui fait n'importe quoi avec ses médicaments, ça promet pour le futur je me dis. Je croise des rivages incertains au fin fond du sommeil, je croise des visages qui me parlent et que je ne connais pas, absent de mon propre destin, en vie si peu. Les types au stand d'a côté hurle en jouant aux cartes, un truc qui ressemble un peu à un jeu de rôle, je me souviens de la boutique de la rue linné près de jussieu ou des types s'échangeaient des cartes sous le manteau comme s'il s'agissait de bons d'alimentation. Je lis quelques microfictions entre goteborg à noël et bergen après guerre. Je cherche la plus belle femme du monde entre les lignes. Je continue ma période risotto, j'ai toujours été un peu extrémiste. L'épuisement me prend le soir alors qu'une fête bat son plein chez la voisine d'en dessous, et que les convives sortent dans la cour fumer ou téléphoner. Une fille dit tu te rends compte de ce qu'il m'a fait a un type qui dit oui oui mais tu le savais comment il était, je pensais qu'il changerait elle explique. Les gens ne changent jamais je dis dans mon sommeil. Qu'est ce que tu raconte me murmure le fantôme allongé contre moi. Je dis que tu ne change jamais je lui dis en fondant mon visage dans ses cheveux. Tu ne changeras jamais je lui répète. Si tu savais comme c'est reposant. Si tu savais comme c'est apaisant.

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 09:09

J'écoute la musique de sonic youth qui ponctue le film. C'était sans doute pour moi aussi la bande annonce du début de mes années nonantes. J'évite les touristes sur le pont aux cadenas, j'évite les touristes le long du quai aux fleurs, j'évite les touristes. Des pompiers jouent au volley-ball place de l'hôtel de ville a 7 heures du matin. J'imagine l'ange qui repasse des montagnes de linge en regardant des films. Je lis des lignes ou des amis d'enfance se retrouvent, je lis des lignes alors que je suis sur la 11. Je tiens la main de mon père, je regarde l'homme qui se réveille a la station jussieu, je suis le mouvement mécanique de la plus belle femme du monde qui repasse d'un ennui mécanique. J'aimerais marcher deja sur les remparts de saint malo, j'aimerais attendre que la nuit vienne et que les vagues grondent, j'aimerais que tu me tiennes la main pour ne plus la lâcher. Des rives sans alibi. Le ciel se couvre de gris sur le pont qui mène a notre dame alors que des dingues se tuent la santé en courant dans la moiteur du matin. Nos vies sont des précipices que l'on ne retient pas. J'aimerais que tu repasses mon coeur chaque jour et chaque nuit et chaque minute de chaque seconde. En attendant je te regarde dans le gris ensoleillé. En attendant je te garde. Je sais qu'un jour tu repasseras l'émoi. Je sais qu'un jour tu repasseras.

Des images un peu floues
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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 19:44
La double vue

Je revois le film en sachant qu'elle le regarde. J'ai regardé les séances du cinéma ou je sais qu'elle est allé. Je sais qu'elle sourit quand les premiers accords du morceau de david bowie retentissent. Quand je pense a elle, c'est a peu près le moment de cette scène. La veille je lui ai dis tu verras il y a un hommage a carax, mais quel film elle m'a demandé, mauvais sang ? Je vais a book off rue du faubourg saint antoine et je suis assez content de moi, j'achète 11 livres pour 25 euros. Je devais m'acheter des livres. J'en avais plus que deux ou trois ce qui me provoque quelques palpitations. Vous savez, ne plus rien avoir a lire c'est la pire de mes hantises, me retrouver dans le métro ou le bus, ou je ne sais ou et n'avoir rien a lire, c'est le pire de mes cauchemars. Je sais qu'elle adore le film, je sais qu'elle adore l'actrice, je sais qu'elle aime les dialogues, je sais qu'elle pense a moi. Je n'aime pas les certitudes vaines et crétines mais la vie est ainsi faite que je ne doute pas une seconde. Et je sais que lorsque le sourire quitte son visage, les larmes perlent presque au bord de ses pupilles. Je pourrais aller chez gibert mais je travaille presque en face et j'irais un midi ou un soir en sortant du travail, et puis je n'aime plus trop trainer dans le quartier du politburo, j'y suis presque toute la semaine, désormais, alors y aller me rappelle trop le taff. Je sais bien que chez book off je ne vais pas trouver le nouveau lehane d'occase, mais je sais que je vais trouver des bouquins solides, des livres qui me manquent dans la bibliographie d'un type que j'aime bien. J'aime l'imaginer dans son fauteuil, le film doit être a paris, elle va être déçue je me dis, rien, pas de scènes a belleville ou ménilmontant, comme toujours dans les films américains, le café de flore, les beaux quartiers. J'aurais pu aller a oxfam a côté de saint ambroise ou chez paralèlle mais je voulais aller rue du faubourg saint antoine. A cause de mon moulin a poivre et sel qui m'a lâché. Je passe chez habitat, chez muji, je passe a maisons du monde, mais je trouve aucun moulin a poivre et sel qui me conviennent. J'ai du gros sel de guérande et du poivre du cambodge en grains, il me faut un putain de moulin que je ne trouve pas. Je devine son visage alors que les lumières se rallument. Je la prends dans mes bras alors quelle se laisse aller contre moi. Je sens tout son amour et je me dis que tout est bien. Tout est bien. Tout est vraiment bien.

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 07:47

J'infuse la douleur de mes manquements vu que je n'ai jamais été à la hauteur. Après tout je dépasse pas tant que ça le mètre septante. Je diffuse l'absence de celui qui n'est la que lorsqu'on a pas besoin de lui. J'attends que tu ne reviennes pas, j'attends que tu ne téléphone pas, et quand tu téléphone je suis dans un café à la con avec des gens à la con. Comment il disait l'autre connard qui fut mon meilleur ami déjà ? Tu n'aimes pas les gens mais les gens t'adorent car ils croient que tu les aime bien. Il était jaloux de moi mais c'est vrai que j'aurais pu être un formidable escroc. Ce que je suis sans doute en fin de compte. Un cerveau invisible. Je reste sans bouger dans l'absolue solitude de mon appartement la-haut sur la colline et je ne suis pas capable d'intervenir dans la vie des autres. Je suis l'amoureux au petit pied, je ne vis que les choses sans envergure un peu comme en pointillé. Il n'est pas question de bonheur ni de paix, il n'est question que de ma vie factice. Je peux aller battre l'eau de mes mouvements ridicules, je peux hurler aux terrasses des cafés, je ne suis qu'un type sans envergure, au fond. Ceux dont je me moque, ils vont au bout, eux. Ils se brûlent, s'ébouillantent, écrase du verre au fond de leur gorge, mais ils vont au bout. La fantôme me cherche et ne me trouve pas. Le fantôme a besoin de moi et je ne suis pas la. Je m'allonge quelque part en attendant que la nuit vienne. Je souris en sachant qu'elle va bien. Je vis les choses de loin, c'est pour ça que je suis trop près. A force de boire des verres, je touche le fond. Je n'ai jamais aimé jouer les victimes, et même la je ne suis pas crédible, je ferme les yeux en attendant que le sommeil revienne. Je ferme les yeux en attendant que tu ne reviennes pas. Si j'avais un tant soi peu de dignité je sauterais dans le premier train pour nulle part même si je sais bien que tu me retrouverais. Je suis la pour toi que lorsque tu n'as pas besoin de moi. Je suis la pour toi. Même si je sais que ça suffira pas. Ça ne suffira pas.

Des manques a la pelle
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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 11:40

http://graphics8.nytimes.com/images/2009/03/12/arts/13sonata_600.jpg

 

Un type penché à sa fenêtre me dit que ça l'a beaucoup touché le film. Une fille un peu forte saute depuis la scène à l'endroit pile ou il y a ma tête et je me dis qu'elle n'est pas légère quand je me la prends sur le rable. L'enfant parait un peu soucieux je me demande s'il s'inquiète pour sa mère. Je me repasse en boucle le repas du dimanche soir au restaurant japonais sans trouver de réponses à mes questions. Je tends la main à la plus belle femme du monde mais il lui manque encore quelques mètres pour m'atteindre. Un type me demande comment ça s'appelle ce truc, une madeleine je réponds. Il a l'air de beaucoup aimer ça, il en reste 4 ou 5 dans l'assiette, vous avez un autre paquet il me demande ? Je la trouve courageuse me dit le père du garçon formidable, elle est partie le lundi matin pour l'hôpital d'elle-même. C'est pas un concert de gros punks bourrins et du coup c'est assez facile de rester dans les premiers rangs. Les jours se substituent aux jours pour me rapprocher de la plus belle femme du monde. Un type me demande c'est combien l'entrée pour voir le film et je rigole en lui disant que c'est gratuit. Nos artifices éclosent un peu dans le vent et la tempête. Le pogo c'est un peu comme le rugby, l'expérience peut remplacer la fougue de la jeunesse, ça me permet de rester devant la scène sans trop me fatiguer. Tu sais me dit son frère, je comprends que tu sois tombé sur le cul, on ne pouvait pas deviner, la veille elle était si vivante, et le lendemain elle voulait mourir. Il fait une chaleur qui touche au sublime dans la maroquinerie, mes fringues sont trempées, heureusement que j'habite a deux pas. On attends la fin de la prière de dix heures pour démarrer le film. Je regarde le vent qui souffle sur les enfants face au café de la cathédrale et je sens presque ton souffle sur moi. Nos désordres sont des cailloux dans des chaussures que nous n'enlevons jamais je me dis en me demandant si elle souffre des mêmes troubles que sa mère. Ma vie est un sprint qui ne s'arrête jamais. Il suffira d'une passe un peu foiré pour que ceux d'en face aille aplatir. Je sue mes trois pintes pendant tout le concert. Il ne fait pas très froid dans la nuit du foyer. Je me dis que la vie est un territoire inexploré qu'on ne connait jamais vraiment. Je me dis que la vie est un territoire. Et puis je décompte les heures. En attendant la prochaine fois. En attendant que tu sois la.

 

 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 18:12

http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/img-films/ponette/ponette01.jpg 

 

Une femme parle dans son téléphone ou peut-être est-ce une jeune fille mais je ne sais pas trop je suis dans le bus a oslo dans la poissitude de la vie des camés avec harry qui n'en peut plus mais qui revient toujours dans les bouges et les surfaces en jachère. Et puis je descends à hôtel de ville ou des types remuent de la terre pour planter je ne sais pas quoi et je m'en fous d'ailleurs vu que la nature ne m'intéresse pas. Je prends un shoot de ta voix et je reste sur cette dose qui me permet de traverser la seine sur mon nuage. Ma vie c'est une came qui a le son de ta voix. Des vies me dépassent dans le petit matin parisien, des vies me trépassent dans l'aube qui semble ne jamais vouloir se lever. Je parle a ma fille dans ce restaurant hors de prix alors qu'elle m'annonce qu'elle est enceinte et que je vais être grand-père. Je serre la main au nouveau du politburo puis je demande à un des mes collègues pourquoi le nouveau fait une gueule d'enterrement ? Elle me demande si je sais ou est le boulevard de l'hôpital alors je lui dis mais oui je le sais et toi aussi d'ailleurs, tu te souviens de ce garçon de café qui t'a offert un croissant. Le truc improbable, bordel le truc impossible. Je pense a tous ces morts de faim et je rigole, non pas tant parce que je suis aimé par la femme dont ils sont tous amoureux,  je rigole non par condescendance mais en les imaginant en train de faire la roue, tel des paons sur le terre-plein, et se rendre ivre des sourires gentils de la plus belle femme du monde. Je ne me moque pas, j'ai eu a subir le racisme social des deux ordures bien nés lors d'un concert de con ou j'étais le con et je crois que ça m'a guéri contre une forme de facilité. Mes yeux caressent la seine et je reprends un shoot de sa voix. Ma vie c'est une présence qui me tient à bout de bras. Ma vie c'est toi crois-moi. Je ne mérite pas, sans doute que je ne mérite pas, et je regarde les babacar, les garcimore, les morts de faim, les skaters a demain nu, je les regarde d'un air entendu. Mais je sais que ma vie c'est toi. Et je sais que ta vie c'est moi.

 

 

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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 09:57

 

http://media8.canal-plus.net/image/40/0/130400.SQUARE.jpg

 

Nous arrivons place gambetta. Il fait chaud et lourd, l'air est rare au milieu des gens. Nous sommes tous assis sur la place, plus personne ne parle. Une fille un peu plus loin, pleure. J'écoute le silence qui dure de longues minutes. Je n'ai pas encore lu des mots qui vont m'emporter dans un autre deuil. Je ne l'entends plus depuis le matin. La veille, la soirée fut éprouvante, je ne sais plus si ce sont les coupures de courants intempestives, le son qui disparaissait, le vent qui se levait avec en point d'orgue l'arrêt du film quand les types du parc ont décidé qu'ils devaient fermer car il était trop tard. On a été boire un verre ou deux a la veilleuse, puis je suis rentré avec fille blonde sympa et son copain anar qui ont essayé de m'entraîner chez eux pour un guet-apens. J'ai dis non je rentre, j'ai prévenu le fantôme que je rentrais a la maison et puis je me suis couché en la cherchant mais le lit était vide. La manif n'est pas pour mes vieilles jambes fatiguées, on monte la rue oberkampf, la fille de fille blonde sympa me dit il y a du monde alors que je pense plutôt qu'il n'y a personne. Elle me dit que j'ai eu une bonne idée de mettre une casquette, il fait une chaleur écrasante, je transpire allégrement, je vais claquer une bise a garçon qui parle difficilement, il avance en boitant en poussant son vélo. Au carrefour des rues, parfois on fait des pauses, il n'y aucune banderole, juste quelques slogans repris en choeur le point levé. Je me sens au milieu des miens. Le matin de la manifestation je reçois un message du fantôme qui attends de mes nouvelles, je me rends compte qu'elle n'a jamais reçu le mien. J'essaie de lui expliquer mais je comprends que le mal est fait, qu'elle n'a sans doute pas dormi, que son coeur s'est gelé dans une nuit de givre et d'inquiètude. Je passerais la manif à essayer de ne pas penser au  fantôme et à culpabiliser d'oublier de penser à ce pauvre gamin mort pour lequel je défile. Neuneu point trop n'en faut. Je rencontre des gens que je connais a la manif, c'est un peu le problème d'ailleurs, c'est toujours les mêmes. Un type me demande si je vais au concert de frustration le jeudi, et comme je réponds par l'affirmative il me dit qu'il me paiera une bière là-bas. A hauteur de ménilmontant, je vais chercher une bouteille d'eau chez l'épicier sympa, il a accroché le portrait du gamin mort à sa vitrine, il fait tellement chaud que je ne prends pas une bière mais une bouteille d'eau, garçon au vélo en reste tout chiffon. On longe le boulevard pour entamer la dernière ascension vers gambetta, c'est pas une manif c'est le tour de france je dis pas au garçon qui rigole pas trop. Après la manif je prends la rue des pyrénées pour rejoindre la 11 et monter jusqu'à la mairie des lilas, le vent commence à se lever et il fait un peu meilleur alors que je me rends aux performances. Pour rester dans la gaieté, la première est sur la douleur. La fille tombe 15 fois par terre pour essayer de se rompre le coccyx, puis tente un suicide au gaz. Les autres performances sont un peu plus calme voire même comique. Ensuite on part jouer à la pétanque en bas des cités, je fais équipe avec la norvégienne et l'autrichien, le jeu en devient presque baroque. On parle de varg veum. A l'instant ou on s'assoit pour faire silence pendant une dizaine de minutes, je regarde encore mon téléphone pour voir si le fantôme donne des nouvelles. Pendant les longues minutes d'abstinence de pensées et de paroles, je pense encore à elle. Plus tard, vers minuit quand j'emmène la petite troupe des performeurs en haut du belvèdere du parc de belleville, alors qu'ils s'extasient et sortent leur appareil photo, je pense au fantôme qui vibrerait de bonheur à leur place. On se jette un dernier godet à la veilleuse, vu que la terrasse de la mer à boire est plus rempli que le métro aux heures de pointe. Je rentre chez nous ensuite, mais le fantôme n'est pas encore rentré. Je me couche en sachant bien qu'elle va arriver. Je sais qu'elle va très bientôt arriver.

 

 

 

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 21:40

http://gowith-theblog.com/wp-content/uploads/2013/04/MUD-photo-du-film-3.jpg

 

Quand j'entre dans sa chambre la femme qui m'appelle papa lève les bras au ciel et dit dieu est grand. Mais non je lui réponds pas dieu est roux comme judas d'ailleurs. Je suis tellement content que tu sois revenu mon fils, dieu l'a voulu elle répète, semblant encore plus contente que je sois venu la voir une seconde fois. On va dans le refectoire et je vois bien la mine surprise de la femme a laquelle elle dit, paulette je te présente mon fils. Je vois bien comme la femme semble un peu surprise qu'une femme aussi noire enfante un rouquin comme moi mais bon elle ne s'en formalise pas plus que ça, après tout. Je longe le boulevard ou j'ai vécu les dix premières années de ma vie, la boulangerie n'existe plus, c'est un restaurant chinois. Je traine un peu dans mon ancien quartier puis je rentre a babelville dans le café qui fut en feu jadis, quand le fantôme s'était un peu énervé ce qui est un euphémisme.  Je passe quelques temps dans le rade, la propriétaire a disparue, elle est partie en voyage, loin, très loin du fantôme, de ses yeux qui lancent des flammes, de son coeur en fusion. Je rentre sous la pluie, le fantôme est parti depuis longtemps. Elle m'a juste laissé un mot pour me dire si tu meurs je te tue. Alors je m'endors dans ses bras sans qu'elle s'en rende compte. Et elle veuille sur moi sans que je m'en rende compte. Nous sommes l'un et l'autre. Nous sommes l'un l'autre. Nous sommes. C'est ce qui restera.

 

 

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