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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 19:59

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Je vais a montreuil dans ce lieu de concert improbable. L'ancien restaurant chinois qui est devenu une salle de concert et qui s'appelle le chinois. Etonnant non ? Je sens bien sa voix chevrotant à l'autre bout du fil, et puis non, elle me parle comme je lui parlais des semaines auparavant. Elle me dit l'enterrement, et puis ce qui s'annonce, je lève les yeux au ciel et je me dis aucun répit pour toi et moi. Aucun répit. Pour toi émoi. J'entre dans le bar et je regarde d'un air tellement mauvais les piliers de comptoir et les vieux cons qui jouent aux cartes que personne ne me fait de réflexion désagréable. Un picon je dis au serveur et avant même que le vieux quémande le moindre verre je lui dis un "crêve" un peu retentissant qui semble résonner gaiement aux oreilles des piliers du café. Mon oncle me souhaite un bon anniversaire et je confirme a ma soeur qu'il est devenu dingue depuis la mort de ma mère. Un type m'aborde au bar du chinois pendant le groupe de première partie qui essaie de copier désespérement les doors, sachant que les doors m'ont toujours paru un groupe pénible, une pâle resucée m'est totalement insupportable. Un type m'aborde alors que j'étais parti me réfugier au fumoir du chinois ou j'ai failli mourir asphyxié. Elle me répète l'enterrement pour une mort de plus, elle me dit pour la maladie qui revient, je la prends dans mes bras à des centaines de kilomètres de la et j'essaie de dissoudre sa tristesse. Je bois tranquillement mon picon pendant que tous les connards viennent tourner autour de moi et que le vieux crétin ricane a mes côtés. On ne voit plus beaucoup de mouvement sur le bateau me dit le débile avec sa baguette de magicien, on ne vous voit plus capitaine on ne voit plus le fantôme. Par contre ta gueule on la voit toujours je réponds d'un air las sous les ricanements du vieux con. Mon oncle me dit qu'il m'appelle et que ça ne réponds jamais, je lui demande quel numéro il fait et il me récite un numéro dont je ne me souviens plus, un numéro d'un téléphone qui était le mien il y a quinze ans de cela. Il est devenu dingue je répète a ma soeur. Je sirote ma bière au chinois, en attendant que little ballroom commence de jouer, un type relativement jeune me dit qu'on se connait. Il répète je suis sur que je t'ai déjà vu quelque part, son visage ne me dit rien. Je suis tellement blasé des gens qui me prennent pour d'autres que je hausse les épaules quand il me dit qu'il me connait. Je ne veux pas le contrarier. Je bois un café et mange un croissant dans ce rade en face de la cathédrale qui est ma madeleine de proust. Quand je me décide enfin a entrer dans l'église, je la vois tout de suite. Je m'assieds a côté d'elle, je prends sa main et j'essuie ses larmes du bout des doigts. La fille que j'ai connu en belgique et que je n'ai pas vu depuis des siècles est venue au concert de little ballroom avec fille tatouée. On se claque la bise comme si tout allait bien entre nous, je me dis heureusement que fille parano n'est pas là, elle serait devenu dingue. Surtout qu'elle l'est déja. Je regarde la démarche de mon oncle, ma famille est une civilisation qui n'est plus en sursis, vu qu'elle est déjà dépassé et fracassé depuis longtemps. Je quitte le bar du port pour aller chercher le fantôme. Pendant tout le concert je me dis que little ballroom est juste une tuerie en concert. Je reste près d'elle pendant toute la cérémonie, je regarde ce visage dont plus jamais l'image ne me quitte. Je m'évapore avant la sortie du cercueil. Destins partout, nulle part, des chansons dans la tête, des larmes au bout des doigts, des vies se fracassent, des douleurs se ravivent. Je suis au-dessus des nuages, dans l'étreinte de mon tourment, dans l'absence qui me bouleverse. J'aime comme je me noie, j'aime comme tu me vacille, je te trouve sur le port. Tu ne dis rien trop ému pour parler. Ton corps frêle épuisé a la frontière de la nuit. Je pose une main sur tes larmes. Je pose une main sur ton âme. Embrasse ta mère pour moi, je lui chuchote. Je la prends dans mes bras pour la porter au bateau. Embrasse ta mère pour moi je lui répète, mais elle dort déja.

 

 

 

 

 

 
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