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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 22:08

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Je déchire intrigué la lettre recommandé qui est adressé à ma mère. Depuis que je reçois son courrier chez moi, je suis chaque jour inondé de lettres qui me demandent du fric. Ma mère, poursuivant en cela l'oeuvre de mon père, donnait du fric a des tas de trucs que tu sais même pas que ça existe. Tant mieux pour eux, elle avait bien raison je me dis, ses filles nageant dans le fric et son fils claquant tout en alcool, en livres, en disques et en voyage, elle avait bien raison de donner de la thune a ceux qui en ont besoin. Je lis la lettre recommandé devant la poste de la rue des pyrénées qui annonce à ma mère qu'elle est interdite bancaire. J'en reste comme deux ronds de flanc. Ma mère de son vivant, n'a jamais été à découvert de sa vie, rien qu'a cette idée j'imagine, elle manquait d'air et se voyait déja en zonzon pour escroquerie. Il lui a fallu attendre d'être morte pour avoir des ennuis financiers. Je me demande si je dois aller lui dire sur sa tombe. Pendant tout le film je pense a shadows de cassavettes. Cette caméra qui virevolte, ces personnages qui se succèdent aussi attachants et détachants les uns que les autres. Cette poursuite de la vie. Pendant tout le film je regarde paris, je frémis sur le pont au cadenas, je souris au bord de l'ourcq, je m'assieds place stalingrad, j'erre place des abbesses que je n'aime pourtant pas, je suis partout dans paris avec la caméra à l'épaule, je ressens l'énergie du film, la tension des personnages, l'émotion qui affleure. Elle me dit je veux perdre 3 kilos alors que je lève les yeux vers le ciel de belleville même s'il fait nuit car c'est l'hiver. La bétonneuse qui construit la crêche de la rue du guigner fait un boucan d'enfer. Je lui hurle qu'elle doit arrêter de maigrir, son poids c'est même pas un poids c'est une taille de chaussure. Elle rit, j'essuie une goutte de pluie qui m'effleure les cils, ce n'est pas tout a fait l'hiver, je me dis. Le coup de poing qu'est ce film, dans cette tension, cette euphorie, dans ces mouvements brusques, dans ces vies braques. Je regarde les larmes sur le visage de l'homme, je devine les vies qui se succèdent, je regarde le couple dans le parc des buttes chaumont. L'euphorie me reste tout la soirée après la sortie de la salle, le film  me continue, m'inonde, m'immerge. Je suis heureux. Je regarde le fantôme qui tremble sur son canapé qui n'ose plus bouger, qui tremble de tout son corps. J'aimerais que ces moments ne s'arrêtent jamais, elle et lui, toi émoi, il fait nuit sur la place stalingrad après que je  sors du cinéma. Le fantôme tremble, je lui prends la main, n'aie pas peur je lui murmure. La nuit m'immerge mais je m'y vautre, une femme se glisse sous les draps de son lit, une femme pose la tête sur son oreiller. Une femme s'endort. Moi je cours le long du canal. Pendant qu'une femme dort près de moi. Je cours vers elle dans le noir.

 

 

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