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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 09:37

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Je me réveille vers 6 heures du matin et je me pose cette question. Si l'on considère que holy motors est le meilleur film de l'année, le second meilleur film de l'année c'est sur la planche ou rengaine. Oui j'ai une vie passionnante, je constate. Je regarde mon visage, je me demande depuis combien de temps je ne me suis pas rasé. Peut-être une semaine, peut-être un peu plus. Mais j'ai le poil rare et roux, donc ça ne fait pas tellement. Mon beau-frère mexicain arrive a ce résultat en un jour ou deux. J'appelle soeur l'américaine au coeur de la nuit pour lui souhaiter un bon anniversaire, elle me demande ce que je fais debout à une heure pareille et je lui réponds que je ne dors jamais beaucoup. T'es comme ton père elle souligne. Le vieil homme sur la plage de saint malo m'appelle au loin, pendant que le fantôme allongé dans un transat sur le bateau me rappelle que les délais sont dépassés. Je regarde les poils blancs qui se mêlent aux poils roux sur mon visage empaté. La veille j'ai recommencé la piscine de façon assez calme, un genou en vrac et la tendinite du bras comme un souvenir douloureux m'empêche de faire le malin. Dans la piscine sur le dos, j'ai regardé le ciel du dix neuvième arrondissement, mais quand je suis ressorti dans la rue pailleron, il n'y avait pas de neige sur le trottoir. J'ouvre ma boîte aux lettres et je trouve un journal facho qui me propose de le lire et de m'abonner. Bordel j'en reviens pas et je reste hagard dans l'entrée de mon appartement qui fait aussi cuisine et salle a manger, ben ouais faut caser les trucs dans vingt quatre mètres carrés. Je ressens l'euphorie de l'hiver dans le froid du matin, je regarde ces gens qui prennent des têtes de chien battu pour bien faire comprendre qu'ils ont froid et que c'est tout simplement horrible. Ma fille m'appelle pour me demander comment on cuisine la coquille saint jacques. Je ressens toujours la même jubilation à la lecture d'irvine welsh et j'enquille avec un staalesen qui est un peu à l'opposé. C'est un peu regarder un dreyer après un frères coen. Je regarde mon visage dans ma glace et je me demande si je rase ou pas, c'est un vrai problème existentiel, carrère en a fait un film et un livre. La fille orpheline m'appelle, je me rends compte que je n'ai pas donné signe de vie depuis quellques temps, je ne me sens pas capable d'aider les autres vu que je ne sais déjà plus quoi foutre de moi-même. Je la trouve calme, posé, mais je sens bien dans son discours des bribes d'incohérence et je crois que ça me flingue, cette dérive froide. Je lis l'interview de david foster wallace dans le journal qui coûte un coude que j'ai acheté au centre pompidou et je n'y comprends goutte. J'attends que ma vie repousse et qu'elle rase ma barbe. J'attends que tu viennes faire quelques entrechats sur le quai de la gare. La rue des pyrénées sent le froid et la neige. Il y a des lumières au loin. Je crois qu'elle vienne de la ville ou tu vis et que tu les regardes. Alors je les regarde aussi. Alors je te regarde aussi. 

 

 

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commentaires

J
J'ai bu tous tes mots, ça m'a fait un ben fou, va savoir... & maintenant ça brille sous les paupières comme des phosphènes.
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