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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 07:15

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Mon moment favori quand je sors de l'hôpital c'est le moment précis ou je traverse la seine pour rejoindre l'hôtel de ville, je ne sais pas, on dirait que je suis comme aspiré par la beauté de la ville, je suis retourné comme une crêpe, je suis inspiré par la rumeur du soir. Tu sais, c'est peut-être aussi de respirer l'air du dehors, peut-être ou sans doute l'idée de revenir au monde, je ne sais plus trop, je ne sais pas, je ne sais plus et d'un coup la rumeur de la ville me ramène à la vie. Je descends les escaliers de l'hôpital, traverse le long couloir, sort par la monumentale porte, et je me retrouve sur le parvis de notre dame au milieu des touristes, des flics et des errants en tous genres. J'ignore ce que je fais là, je ne sais plus, j'ai un moment de flottement, je me demande ou je vais. Vers le palais de justice pour retourner à saint michel acheter des livres ? Traverser le pont au change pour aller vers chatelet et beaubourg ? Ou traverser l'autre pont là, celui qui rejoint l'hôtel de ville. Je longe le marché aux fleurs. Bientôt ce sera le marché aux pleurs non ? Non même pas sur, d'ailleurs, le pire n'est jamais sur, enfin c'est ce qu'on dit dans ces cas là, enfin c'est ce qu'on se dit dans ces cas là, enfin c'est ce qu'on croit dans ces cas là. Dans la chambre, l'autre femme regarde le tennis à la télé, je suis halluciné qu'on puisse être fasciné par ce spectacle d'une monotonie sans fin, sans fond. Bon j'imagine bien que mes propres fascinations n'ont rien de compréhensible pour les autres. Ma mère semble épuisée, à nouveau, je lui dis, j'ai tout annulé, tout annulé, à part ce concert de vendredi soir parce que mon pseudo fils ne comprendrait pas, mais sinon je passe le week end avec toi. Elle me dit, non mais t'es dingue, non mais t'es dingue, tu vas pas passer ton temps près de moi. Je pense, imagine que ce soit le dernier week end de ta vie ? On parle de choses et d'autres avec la mère de hell, on parle comme des automates, je pense à toutes ces voix au téléphone auxquelles je ne sais quoi dire, auxquelles je suis incapable de dire la réalité des choses, la gravité des choses, s'il y en une. L'hôpital semble comme anesthésier, il paraît que robin cook draguait encore les infirmières sur son lit de mort, ben je crois que c'est ce que je ferais je me dis. Une sourit me voyant arriver, une me regarde à travers la glace, mais je ne les reconnais jamais les infirmières avec leur costume et leur sabot en plastique je ne les reconnais jamais. Dans la fournaise du vieil hôpital je me promène sur la terrasse, me disant je vais me remettre à fumer, je vais continuer de boire et je vais me remettre à fumer, ça ira plus vite. Je fais le malin ensuite. Quand je pars, je sens comme une euphorie d'être dehors, l'hôpital c'est comme une relation de merde avec une fille, la prison ou le dentiste, tu aimes bien quand tu en sors. L'euphorie, sur l'esplanade, les touristes, les flics, les tous ce que vous voulez d'autres, les silhouettes, et puis traverser le pont, vivre à nouveau, marcher plus vite, se demander. J'aime quand je marche ainsi. J'aime quand je sors au-dehors. Je ne suis pas sur que ce soit rassurant.

 


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commentaires

L
Ca s'trouve on s'est déjà croisés... Marrant comme tout est si petit dans cette ville, et sur la Toile.
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C
L'Hôtel Dieu, hein...( pas la moitié d'un nom tout de même...)
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