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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 18:23

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Je ne me souvenais pas de l'angoisse de ma mère. Enfin je ne me souvenais pas que c'est d'elle que je tiens cette sorte d'anxiété latente. Je trouvais que mon père était tout le temps stressé mais en fait c'est ma mère qui était tout le temps angoissé. Depuis que je suis retourné chez elle -et heureusement pour mon équilibre mental et pour le sien cette expèrience tire à sa fin -  je me souviens tout à coup comme ma grand-mère était angoissée elle aussi. Je me souviens quand ma ma grand-mère à eu le téléphone. Bordel c'était les années septante. Ca peut paraître étonnant aujourd'hui mais sous giscard pour avoir une ligne de téléphone fallait être patient. Quand on a déménagé du boulevard st marcel pour aller rue pirandello, je me souviens il nous a fallu un an pour obtenir le téléphone. Pourtant je te dis pas la distance, c'était rien de rien. Tu vois tu suis le boulevard st marcel sur quelques métres, tu traverse la rue jeanne d'arc, tu salues la statue de la jeanne et tu dis ça sent le roussi, et puis tu continue un peu tu montes la rue du jura et tu déboule rue pirandello. Je ne saurais te dire, il y a 50 mètres. Sinon tu tournes dans la rue jeanne d'arc,  devand la statue tu dis a jeanne tu as fris tu as tout compris, tu prends les petits escaliers que j'ai toujours adoré enfant, faut dire que je les montais déjà pour aller a la maternelle, là tu te retrouve rue duméril et tu prends la première à gauche c'est la rue pirandello, tu as quoi cinquante mètres ? Je pensais à cela hier soir quand j'expliquais à ma mère, que quand je mettais une fringue dans le linge sale c'était pas pour qu'elle soit lavée dans la seconde et repassée dans les  deux secondes, et quand je mangeais avec elle à table c'était pas pour voir une chaise vide en face de moi vu que ma mère passe son temps a se lever pour aller à la cuisine. Mais j'ai renoncé. Je me suis demandé si c'était une sorte d'angoisse ? Et je me suis souvenu de ma grand-mère, quand elle à eu le téléphone, on l'appelait pour la prévenir qu'on allait venir, surtout moi, vu que ma grand-mère habitait en face du stade charléty, théatre de mes exploits, et que j'y passais beaucoup de temps au stade. Courir après un ballon. Après la vie, le bonheur, après je ne sais quoi d'autre. On appelait ma grand-mère et donc elle se mettait à la fenêtre. Sachant qu'il fallait une bonne demi-heure pour ramener son joli minois. Tu arrivais, les rideaux s'ouvraient au premier étage et tu la voyais faire un signe. Je t'ai deja dis que ma grand-mère n'avait que la moitié de son nez ? L'autre côté il  y avait un trou. Ca m'impressionnait beaucoup. Ma grand-mère est morte dans mon lit. Elle aussi. Ma grand-mère était complètement angoissée je crois bien, pendant la guerre elle avait entendu dire que les allemands fouillaient les appartements et comme mon grand-père peignaient les allemands, enfin les caricaturaient j'imagine, elle a pris tous ses tableaux et les a jeté dans la cheminée. Mon grand-père l'a mal pris d'après ma mère, mais peut-être qu'il ne l'a su qu'en rentrant des camps. Il lui en a pas trop voulu, il lui a fait deux enfants de plus, tes oncles sont des retours de guerre me disait ma grand-père fort poètiquement pendant que je jouais aux dames avec mon grand-père. Elle faisait les pommes dauphines elle-même, les plus incroyables pommes dauphines que tu pouvais manger et c'était du boulot crois-moi, les rouler une par une, c'était avec le gigot et les haricots du dimanche. L'autre jour avec mon oncle dont la nouvelle femme est rigolote, nous sommes allés chez mes grands-parents ou habite toujours mon oncle qui perd la boule depuis 50 ans. Nous avons trouvé des carnets de croquis dans des placards, il date de 18 je crois ou 16 ou 17, enfin mon grand-père était jeune, vu qu'il est né en 1901, tu verrais ces croquis de poilus c'est si juste, si juste.  C'était à peine abîmé on s'est dis avec oncle dont la nouvelle femme est rigolote, qu'on devrait fouiller chaque recoin de cet appartement. Mes grands-parents y vivaient deja quand ma mère y est née au début des années 30. On s'est dis aussi qu'on vieillissait et que bientôt plus personne ne se souviendrait de mes grands-parents. J'ai scanné les carnets et je les envoyés a soeur l'américaine et a nièce l'américaine. Je me suis dis que ça lui ferait des souvenirs et son père qui dessine pas mal non plus m'a dit que c'était émouvant. Je me suis demandé si je ne vis plus que dans les souvenirs. J'ai pensé que c'était pas très grave mais qu'il faudrait que je pense à vivre.J'ai pas pensé que je saurais ce que ça voulait dire. Alors j'ai erré un peu dans la rue du banquier. Et je me suis souvenus de mes jeunes années.

 

 

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