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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 17:37

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Tu veux que je te dise quoi ? Tu veux que je te raconte quoi ? Tellement rien et tellement tout. Tellement d’oublis surtout. Des morceaux de vie dans le brouillard de la cuite, des morceaux de vrais gens dans la ronde des liquides ambrés, des liquides blancs, des liquides mousseux. Des phrases, des couleurs, dans le désert aride de mon souvenir, de ma mémoire qui s’évapore comme l’eau des pâtes un peu tu vois. La cuite en bandoulière, la vie en souvienir. Des besoins de boire, l'ivresse est mon royaume au nouveau type qui m'écoute jacter puisque la femme a lunettes ne veut plus m'écouter. Les soirées, les unes après les autres ou ce magma de rien, ce renoncement d’émotions. Je ne sais plus ou ça commence, comment ça prends corps, je ne sais plus ou est la vérité, la réalité, je ne sais plus qui je suis ou qui je ne suis pas, la part du rêve, de la vérité, de la vie de la mort, de l’émotion et des comas imaginaires. Je voulais te dire, je voulais juste tomber du bateau, te dire quoi, un peu les choses, mais juste tomber du bateau pour voir si tu viendrais plonger dans la mer. Je l’ai écris une nuit entre deux cuites. Ou en plein dedans plutôt. Mais au matin, tout avait disparu. Et puis ça ne rime à rien. Je ne  sais plus ou ça commence, je ne sais plus ou je commence, c'est prêt si prêt, c’est loin c’est si loin, des jours et des jours, des verres et des verres, des cuites et des cuites. Du rien surtout beaucoup de rien. Ca commence un soir avec nièce l’américaine qui arrive direct de la cité des anges, ça commence ainsi le cauchemar, elle me dit salut grand mec je lui dis salut petit mec et je commence. La naissance de la cuite, avant les litres de vodka, les litres de tequila, les litres de gin, les decalitres de vin, les hectolitres de bière. Je vais mourir. Mais non en fait. Un matin je me souviens, je me secoue dans cet appartement, je ne sais pas ou je suis, je mets deux plombes à comprendre que dans le lit c’est fille qui vomit tout le temps, oh mon dieu, je suis habillé j’ai pas couché avec elle, c’est déjà ça, je me demande ai-je rouler une pelle a fille qui vomit tout le temps, je me lave les dents avec l’énergie du désespoir faute de mieux. Un moment ce jour-là, je vais aux toilettes au boulot, je me souviens je suis au bord de tomber dans les pommes, mais personne ne se rend compte de rien. Tout la journée je me dis je vais claquer. Mais non, la mort ne veut pas de moi. Je me dis ça je me souviens faudra m’incinérer, faudrait pas qu’une épidémie de cirrhose décime les vers de terre si on m’enterrait. Un matin j’ai la tête dans la cuvette des chiottes. Je vomis. M’est pas arrivé depuis des mois voire des années. Je me dis je vais mourir, c’est le jour ou je me sens incapable d’aller travailler mais j’y vais quand même. Je me souviens ce jour là, je bois un café au boulot dans un gobelet en plastique et je dis à je ne sais pas à qui, le café à goût d’alcool. Je retrouve ma tasse avec st malo en relief, c'est son seul cadeau, c'est la trace qui reste d'elle, alors je bois encore du café et je me dis je vais mourir la sur mon bureau. Le type assis en face de moi au politburo mais votre bureau vibre. Ah c'est pas dans ma tête alors le marteau-piqueur je me dis. C’est ma langue qui est morte elle ne sent plus que le goût de l’alcool. Tu sais comme ces gens qui perdent le goût ben moi tout à goût d’alcool. Au boulot je me demande comment je donne le change, je me demande, je ne sais pas ou plus, je me demande. Je me souviens un soir alors qu’on sort du boulot et qu’on se sépare dans les couloirs du métro stalingrad, fille qui sourit tout le temps me dit, prends soin de toi, promis hein prends soin de toi. Je me dis c’est la plus belle preuve d’amour que j’ai eu depuis des années. Elle semble si sincère. Moi qui ne le suis jamais ça me fait drôle. Je ne peux pas la fréquenter plus qu’au boulot, elle est sensible, beaucoup trop. C’est préventif en quelque sorte c’est ma preuve d’amour à moi mais elle ne le sera jamais, c’est si romantique. Après des flashs, du noir, beaucoup de noirs, des réveils ahurissants, des douches pour se retaper, le mal au cœur dans les transports le matin, l’incapacité de lire le matin dans le métro, un truc qui m’inquiète beaucoup, je me souviens je me dis je vais mourir. Je voudrais me reposer sur le bateau mais je sais plus m’arrêter. Je me souviens d’un soir. La rue mouffetard, je n’ai pas été rue mouffetard depuis des siècles. En haut vers la contrescarpe. Un bar qui fait boîte ou l’inverse. L’anniversaire de je ne sais plus qui. Ou de je ne sais que trop de qui. Le cœur plein de larmes. Je me souviens je sors des toilettes qui fuit de partout, et je dis aux trois dindes comme j’en ai pas vu depuis la crise aviaire les chiottes c’est mort. Et je rigole comme un demeuré ensuite sur la piste ou je m’essaie à des entrechats des plus classiques sur une musique techno fadasse. Je voudrais tenir la barre sans réflechir mais j’en suis incapable. Je me souviens de la descente peu à peu, le dernier jour quelques bières, le dernier matin je suis vivant, et je ris. Je bois un thé pour me retaper. Et je ris d’être encore vivant. Jusqu’à la prochaine fois. L’urgence plus vite bordel plus vite vous n’avez rien à dire ben ouvrez votre gueule bordel gueulez je sais pas moi le silence assourdissant des nuits qui se succèdent des musiques qui s’effacent dans la mémoire ben je sais pas moi encore boire encore du rouge encore du blanc encore de la bière encore ben je sais pas moi vous pouvez pas comprendre l’alcool me tue l’alcool me fait vivre je suis ivre de cette vie vous comprenez là bordel je suis un livre ivre je veux vivre je m’enivre ben du blanc du rouge je suis en train de crever je me suis jamais senti aussi bien je me suis jamais senti aussi rien boire boire je commence à comprendre vous pouvez pas vous pouvez pas bordel vos gueules aussi l’air poisseux de la ville vos gueules aussi et ces filles qui ne disent rien et ces gens qui ne vivent rien c’est ce moment là c’est ce moment je suis las boire aussi vous pouvez pas comprendre pouvez pas seul dans le trou dans le trou des espèrances pouvez pas comprendre vos gueules aussi boire boire je tiens à peine les doigts sur le clavier je tiens à peine les paupières sur les yeux je suis aveugle d’avoir trop vu aveuglé par ma propre vanité boire boire blanc rouge blanc rouge pouvez pas comprendre faudra pas pleurer couiner faudra pas pourrez aller lêcher le bitume après avec vos langues trop lourdes pourrez allez chialer bordel boire boire s’enfuir boire boire décaler décaniller faudra pas se plaindre pas comme moi ah ah je cours je cours je suis heureux je vous échappe je suis malheureux je vous échappe je suis morveux je m’échappe je suis pêteux je me frappe l’urgence bordel l’urgence. Je me retrouve à l'ancienne locomotive, ça s'appelle la machine du moulin mais c'est toujours aussi grand bordel, genre tu erres dix minutes pour trouver certains concerts. La bière coûte 5 euros, non mais n'importe quoi je me dis mais c'est le concert de l'année. Envie de vivre, de mourir, de baiser, de parler, de me flinguer, de rire, d'être heureux, de ne pas savoir, de ne plus savoir, envie de tout et de rien. Prends moi la main, s'il te plait, prends moi la main. Ca ne sera plus très long.

 

 

 

 


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