Naître personne

 

Ce bar tu sais ou il y a des poupées partout. Et ou les tabourets du bar sont remplacés par des balancoires. Faut mieux pas être bourré, en même temps tu ne restes pas dans ce bar, il est aussi chaleureux qu'un jour de neige a stavanger. La marche dans la nuit, la trace des pas sur le sable. Marée montante. Je ne suis pas très doué pour les sentiments. J'écoute le bruit de la mer, je devine  le murmure de la houle. Je suis un marin qui ne navigue jamais, toujours à quai. Je regarde, halluciné, ces gens qui se baignent sous une pluie drue dès potron-minet. Je n'ose imagine la température de l'eau. Je mourrais a saint malo je me dis, ou a a paramé ou a saint servan. Je piètine dans le sable. Je me vautre dans le vent, la pluie et la tempête. Je finis le troisième joey goebel et je me dis ce sera ça l'année deux mille onze en littérature, la découverte de joey goebel. Je me demande comment je peux aimer saint malo, cette ville de droite, cette putain de ville foncièrement de droite. Je me demande. Cette chorale absurde rue des marins, ces matins chiffons rue des matelots. Le pavé humide. Pluie sur vent. Il n'y a plus que toi émoi sous la pluie devand les commerces fermés. Je n'ai plus vraiment d'appétance pour les illusions. J'ai jamais été un grand parieur. Mon corps s'éloigne de moi-même, mon âme n'essaie plus de demander grâce. A moins que ce ne soit l'inverse. C'est une sorte d'agonie lente. Je suis pas très courageux. Je me suicide à l'alcool. Ca peut prendre un certain temps. Un incertain temps.