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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 00:00

http://s.excessif.com/mmdia/i/54/0/8-fois-debout-de-xabi-molia-4321540fjrfk.jpeg?v=1

 

 

Il aurait fallu que je vive que je te dise que je vive il aurait fallu que tu sois toi et moi il aurait fallu sans doute que la vie ne soit pas cette vision un peu factice cet artifice un peu subtil de ce que nous fûmes il aurait fallu que j'oublie de boire toi émoi que je ne sois pas ce que je suis ce que je ne suis pas il aurait fallu que je comprennes la douleur mais c'était sans toi ni moi ni toi ni moi tu sais je ne suis pas écrivain je ne suis personne il faut que tu entendes ce que fut la vie et ce qu'elle ne fut pas. Il aurait fallu mais ça ne suffira pas. Je vois le grand échalas sur son vélo qui le pied sur une pédale attend le feu vert. Dites monsieur, je lui dis en passant devand lui dans la rue des pyrénées, faudrait penser a pédaler. Bordel il dit en découvrant mézigue on se boit un café ? Je lui dis que j'ai rendez-vous avec la fille qui m'a quitté pour un type qui était fier de sa quéquette. Oui j'ai appris un jour que des hommes étaient fiers de leur quéquette. Après tout j'ai pensé, moi je suis fier de mes taches de rousseurs et pourtant je n'ai rien mérité pour ça. On se retrouve tout les trois, il attache son beau vélo hollandais, on va se boire un café que je lui paierais vu que j'ai quasiment plus d'argent et qu'on est pas le dix du mois, je trouve ça intelligent de payer des coups aux autres. La journée ne s'annonce pas. Comme si elle ne voulait pas démarrer. On s'installe sous la terrasse chauffée au cafés des rigoles. La fille dit qu'elle est amoureuse d'un mec pas comme les autres, mais les filles aiment bien expliquer qu'elles aiment des mecs à la marge, ça leur donne l'illusion de la différence j'imagine. Mais qu'il est beau. Lui aussi il est beau dit le grand échalas en me désignant, et puis ensuite il dit comme vous ne me demander pas de nouvelles de ma santé, je vous en donne : elle n'est pas bonne. Il dit qu'il a arrêté de boire. Je m'entends quand il dit que ça fait une semaine qu'il ne boit plus comme si ça faisait dix ans. C'est bien un truc d'alcoolique. Je suis le type qui est capable de t'annoncer qu'il arrête de boire quand ça fait deux jours que j'ai pas sucé du goulot. Je suis content de le voir, c'est pas de la nostalgie, je lui dis que lorsqu'il viendra chez moi je lui prêterai des livres. Ensuite on se quitte avec le grand garçon en promettant de se revoir bientôt, et puis on entame la rue des pyrénées avec la fille aux cheveux courts couleurs sombres. On devait faire pleins de trucs ensemble ce jour là mais comme d'habitude c'était une poire pour la soif. Un plan B qui n'a plus lieu d'être puisque le garçon qui se fait passer pour n'importe quoi mais avec cartes de visite est réapparu. Et j'en reviens pas de ce qu'elle m'annonce sur le chemin, ah j'en reviens vraiment pas, de ma naïveté confondante, et je comprends que c'est juste une entreprise de destruction. Je comprends un peu tristement qu'elle ne me lâchera jamais, qu'elle n'a plus besoin de moi, mais qu'il faut qu'elle étale son triomphe. Je lui laisse l'emprise. Je sais que désormais je ne serais plus jamais naturel avec elle. Je récupère ce pour quoi je suis venu et puis je rentre un peu triste dans le jour couleur gris. Il reste un peu de neige rue du guigner. Chez moi, il fait toujours froid, j'enfile mes mitaines et mon bonnet, je branche mon cerveau sur l'imprimante, ma vie sur le clavier, j'entends le bruit de l'hiver. Je bois ce qu'il me reste de jack daniel's. Je suis un dernier sur la liste je me dis. Celui qu'on appelle quand tout les autres n'ont pas répondu. Et puis j'écris avec mes larmes, et je souris aussi un peu parfois. Les vies sont comme des chutes mal maîtrisées, la vie est comme un torrent qui recouvre tout. Même nous. Surtout nous.

 

 

 

 

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