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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 16:20

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Je dis rien j'attends quand ça deviend insupportable. Je me suis dis tu es fort tu vas y arriver j'ai essayer. Mais je n'ai me pas la liberté non je n'aime pas la liberté.

Le type qui fait la manche sans la faire me parait en meilleur forme, il ne porte plus de casquette, il a sans doute moins froid. Un type dit au kiosquier non mais jusqu'a quel âge on va travailler, hein, jusqu'a quel âge ? Il me regarde, hein vous en dites quoi monsieur. Oh laisse le tranquille dis le kiosquier, il est jeune le monsieur il est pas un vieux crouton comme nous, tu crois qu'il y pense à la retraite ? Alors je rigole en lui tendant les un euro trente, mais ils ne peuvent pas savoir pourquoi je rigole. Mais je souris encore en arrivant sur le quai. Les gens courent après le métro qui va partir, moi jamais, quand tu prends le métro au terminus, il est toujours sur le point de partir. J'ai jamais aimé courir après le métro, même a 10 ans quand je prenais le métro aux gobelins pour aller jusqu'a sully morland sur l'interminable ligne 7, je courais jamais. J'ai toujours pensé que c'était la seule façon de s'en sortir dans cette ville, ne jamais courir après les métros et les bus. Si je voulais que la ville et la vie soit supportable.  

Je ne trouve pas quelque chose de valable à faire, je me dis que je vais finir par mourir idiot. Tu fonces droit dans le mur pendant que d'autres cotisent pour la retraite.

Je suis toujours un peu en avance alors je sors du métro et j'évite le changement qui dure trois plombes et je finis le trajet a pied jusqu'au politburo. Sur cette avenue avec ces grands immeubles moches et improbables. Cette avenue qui sent le populo en fin de vie a paris. Des types traînent avec des canettes de bière. Des gens parlent tout seul. Des cotorep qui rient un peu trop fort pour être honnête. Ca sent la pauvreté à pleins nez. Ca sent les débuts de mois difficiles, ça sent les milieux de mois très difficiles, ça sent les fins de moi qui durent longtemps. Toujours du monde autour de la poste, dès  fois que le RMI arrive plus tôt ce mois ci. Beaucoup de chinois, beaucoup de juifs à papillottes, beaucoup d'arabes voilées. J'aime bien en fait ici. J'aime bien ce sentiment de fin du monde. Les gens semblent usées, vieillis prématurèment, comme cassés de l'intérieur. Comme brisés, fourbus. Ils ne lèvent plus la tête, ils la gardent baissés. Nous sommes dans le quartier le plus pauvre de paris, hormis peut-être la goutte d'or, la rue myrha, nous sommes dans un arrondissement ou les lecteurs du figaro n'oseraient pas venir. C'est sale bien sur, les pauvres n'ont pas le droit à la propreté, ca sent l'urine, la fatigue, les jours sans lendemain. C'est curieux je me suis toujours senti mal à l'aise dans les quartiers chics. Je préfère ici, avec les damnés de la ville.  

J'ai toujours eu du mal a sortir de moi. Ma vie est un film qui ne démarre pas.  Mieux vaut mourir idiot.

Je ne comprends pas sur quel chemin vous voulez m'entraîner me dit la femme derrière son bureau. Vous me faites peur parfois avec vos incertitudes certaines, vos renoncements mécaniques. Vous ne pensez qu'a l'abandon à la perte. Il fait soleil dehors, il fait chaud. Je sens encore le chlore de la piscine du midi. Je sens encore la vie qui m'anime au fond de la gorge. Je lui ai dis je suis comme ce livre de james frey, vous savez. En mille morceaux. Quand j'en recolle un, il y en a dix qui se cassent la gueule. Vous savez je suis un chateau de cartes qui tangue, je suis une construction en allumette qui s'écroule. J'aurais peut être du faire architecture. Toujours à faire le malin elle me dit, vous pouvez pas vous en empêchez, c'est dommage, si vous éloigniez toutes ces scories de pensées et de langage, on pourrait peut-être avancer. J'ai l'impression que vous voulez toujours rebondir plus haut. C'est ça l'erreur. Vous ne pouvez pas vous contenter de simplicité.  

Ca me parait de plus en plus difficile de croire qu'en pensant je vais atteindre quelque chose. La peur et l'indidualisme m'ont détruit moi aussi. Quand je dis quelque chose ça veut dire quelque chose.

Je relis ross thomas traduit par manchette. Je me dis il faudrait relire le dernier manchette inachevé très inspiré de ross thomas. Je ne m'en souviens plus. Je me souviens de la fille qui me l'a offert, cette fille avec laquelle j'ai vécu quelques temps, voire deux ou trois années. Je me souviens de sa mère qui avait peur de moi car les roux sont le signe du diable dans son pays. Comme ma grand-mère qui se faisait jeter des pierres au fin fond de la bretagne car elle était rousse. J'erre un peu dans ma vie, j'erre un peu dans ma tête. Elle me dit vraiment désolé. Vraiment. Faut pas je me dis, personne n'y peut rien. C'est comme ça c'est tout. Je termine le jauffret sur le fais divers sordide, je me dis je n'écrirais jamais comme ça. Je referme le livre en me disant je vais peut-être arrêter d'écrire. Je reste longtemps sous la douche dans la piscine, je ferme les yeux, je sens du savon dans mes yeux. Ca pique un peu, mais pas assez pour pleurer.

Personne ne m'arrêtera puisque je ne vais nulle part.

 

(Toutes les phrases en gras sont extraites de l'album "poing perdu" d'arnaud michniak)

 

 

 

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" Seasons".
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