Les journées sans toi sans moi sans tout les autres, les journées sans personne, il me reste la littérature. Les journées sans vies, ses voix, sans rires, sans bras, les journées de peu et de rien il me reste la littérature. Les jours de pluie, fragance du néant, flagrance de l'absence, acmée du désir, prégnance de la solitude, les jours de nuits, il me reste la littérature. Les journées sans effets secondaires, les journées de luttes faciles, les journées de déroute gentillette, les journées de skaters sur la route, les journées de pluie et de tempête, d'animaux qui traversent la route, les journées des morts de faims factices, il me reste que la littérature. Alors je peux pleurer tout seul, écraser mes larmes sur les murs de métal, effacer la merde des caniveaux, ne plus ressentir les émotions et les frissons, être comme un pauvre crétin comme une ombre en surface. Je remplis l'absence de ma carcasse incontrôlée, je néglige les surfaces lisses, je défie les élèments qui me terrassent et m'incendient, et parfois encore, je fais un peu de littérature. Je ne pallie pas ton absence, je n'entends pas ta voix, je ne rencontre plus ton coeur, je ne vacille pas tes lèvres sur mon coeur. Un peu de littérature pour remplacer tout ça. Un peu de littérature pour te remplacer toi. C'est pas grand mais c'est un peu moi. Beaucoup toi. Partout toi.
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