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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 20:54

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http://www.linternaute.com/cinema/image_diaporama/540/bright-star-43271.jpg

Fatigue, fatigue, fatigue, un truc poisseux qui veut pas s'en aller comme un vieux sparadrap usé. Même plus la force d'aligner mes brasses dans le chlore, même plus le courage de regarder les choses en face. Ton miroir est ton meilleur ami, enfin ton seul ami. Errance, errance, errance, je porte ma bague au pouce que j'ai payé 25 euros à pontivy, mes docks basse à 89 euros chez cloggs, un fute sombre de chez zara a 25 euros, une ribambelle de camionneur dont l'un vient de pasadena, et l'autre de montreuil. Seul mes chaussettes sont colorés, mon esprit quand à lui est comme ma casquette. Maronnasse. Gris. J'aligne des pas fatigués dans la montée de l'avenue gambetta, longeant le père lachaise, cette même avenue que je descendrais un peu plus tard lesté de quelques kilos de pomme de terre, kiwis, chicons, oignons. Bio bien sur. Je suis un bobo bio. Deux filles la trentaine me demande monsieur vous pouvez nous dire ou est la bellevilloise ? Je leur montre la rue de la bidossa, je leur dis tout droit et première à droite, rue boyer vous y êtes. Pas vous savez ou se trouve la bellevilloise, pas vous connaissez la rue de la bellevilloise. Non monsieur, ou est la bellevilloise. Comme une évidence avec ma gueule et ma casquette. Mon grand-père portait les mêmes. Des filles la trentaine m'appellent monsieur. Tristesse, tristesse, tristesse. Même plus de colère, même plus. Mes trois collègues du politburo, la gothique qui rit à tout ce que je dis, la moins jeune qui sourit à tout ce que je dis, la plus jeune qui soupire à tout ce que je dis. Elles aiment personne. Elles m'aiment bien. En fait je suis comme elle. On s'est reconnues je crois. Batterie à plat, bordel, vie plate, un soupçon d'épuisement, un soupçon de froid. Dans la rue j'imagine mon enterrement. J'en suis là, ça doit-être la proximité du père lachaise. Je fais de la buée avec ma bouche, ou alors c'est parce que je refume. 15 jours sans picoler. Plan vigie-picrate activé. Vie rêvée. Il est mort les yeux ouverts. Ce genre de trucs. Plus personne ne me comprends, ah oui quand même, je me dépends, je virevolte dans ma cage électrique. Je secoue mon cerveau, j'ai plus la moindre once d'énergie, je suis las, dans la nuit, je vais recroiser patrick bateman. James va me parler mais pas tout de suite. En route pour le noir, en train de reculer, toujours, personne pour m'arrêter, personne pour me guider. Cette fille qui me dit, pourquoi tu arrêterais de boire, pourquoi ? Attendre les petites coupures, atteindre l'os, gratter partout, chercher, s'ouvrir le ventre à la recherche d'un peu d'ivresse, se mixer l'appendice, je me roule des pelles dans le miroir. La folie, oui la folie, pour moi, pour moi, pour moi, je suis un bout de viande malaxé sur le trottoir, je lève les yeux au ciel, j'attends les violons. De douces étreintes, des vies éteintes, des douleurs consummés, des amours consommés. Mes lacets virevoltent  sur mes docks, mes lacets trop longs pour des docks basses. J'ai toujours vu trop grand. Ou trop petit. Tout est question de point de vue.





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commentaires

L
<br /> mes lacets sont des fées, tu marches dessus<br /> <br /> <br />
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