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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 19:21
Le bord dérive

Je regarde le putain de ciel bleu qui veut rien dire et je regarde le putain de soleil qui brille et qui ne sert à rien. Je regarde la vie qui trépasse et je me demande comment ça va venir la montée de la déroute, de la défaite, et je comprends en ouvrant les yeux que c'est une nouvelle journée qui ne sert a rien et je ne pourrais même pas boire pour me laisser aller parce que ça me rendrait juste encore plus con et crétin. Et pourtant la barre est haute. C'était plus marrant la vie avant, tout le monde vient me raconter ces malheurs comme si j'étais un putain de punching-ball à la con, comme si je devenais un autre. Les pavés ensoleillés reflètent un truc qui pourrait ressembler à ma propre vacuité. Un peu. Je ne me sens pas mal puisque je ne me sens pas. Je regarde la soirée du samedi qui se déroule alors que j'assiste a un concert de songes, que je parle avec des gens de songes, et que je vais sans doute dans ce lieu qui est en fin de compte l'endroit le plus plouc de paris comparé a son taux de branchitude débranché. La cantada. Je remonte en pleine nuit le haut de la rue oberkampf et puis j'enquille sur la rue de ménilmontant. J'ai envie de lécher le pavé de belleville pour ne plus jamais en perdre le goût, car je sais que dorénavant c'est tout ce qui me restera du fantôme, son odeur sur le pavé. Je ne suis pas triste pourtant, c'est comme si je n'étais pas, comme si je n'étais plus, j'aurais du lui répondre ça au téléphone, j'aimerais mieux ne pas. Les journées passent curieusement très vite au politburo, comme si je flottais dans l'espace, on m'offre des chocolats, on m'offre du porto, ça va vous réchauffer me dit le portugais en m'offrant la bouteille. Je n'ai pas l'impression que je suis en vie, c'est tout a fait étonnant. C'est comme quand je me réveille de cette sieste très longue, je ne sais plus ce qui est la vie ou le rêve, je ne sais plus si ça va ou si ça ne va pas. Les autres me racontent leur malheur comme si j'étais un putain de modèle d'équilibre. Je suis apaisé je crois, parce que je sais que je ne pourrais pas être réellement malheureux, je vais vivre dans un ailleurs, ce qui était peut-être le cas déjà avant. Je ne ferais pas mon deuil, oh non je ne ferais jamais mon deuil, c'est même pas envisageable en fin de compte. C'est même rassurant. Je vis dans une forme de dérive sentimentale, je revis la prégnance de son amour et de son attention et je sais que je ne peux être malheureux. Avec ton ombre sur les murs de belleville un peu partout, je sais que je ne peux pas être malheureux. Même pas malheureux.

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