Etreindre les maux

On dirait que la plus belle femme du monde s'est endormie après l'épuisement et la douleur alors je décide de m'allonger au pied du lit ou de me transformer en chat dont j'ai déjà le pelage, malgré que le fantôme m'appelle par le nom d'un autre animal, malgré que quand j'étais jeune on m'appelait l'écureuil de laboratoire, je décide de m'allonger au paradis, par terre à quelques mètres d'elle, de son front brûlant, de son virus prégnant, je décide de ne pas dormir et de regarder sa respiration, de ne fermer qu'un oeil, léopard que je suis, chat à peine soupirant que je ne suis pas, on dirait que le fantôme se dissout un peu de fatigue et de douleur, qu'un halo de plénitude vient un peu la recouvrir, que les ténèbres s'éloignent, que la vie revient prendre possession de son corps dans le sommeil et la nuit, je reste allongé à quelques mètres d'elle me demandant quand elle ira mieux puisque ce n'est qu'une question de temps, quand elle se remettra à poser des questions auxquelles je ne serais pas répondre, je me demande, quand ce sera, et je sais que c'est plus très loin, qu'il n'y en a plus pour très longtemps, je comprends que le souffle s'apaise et qu'elle dort et moi au pied du lit je souris enfin. Je sais que la plus belle du monde va aller mieux et je sais que tout est bien. Tout est bien.